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Motion AG LCR-31

Publie le jeudi 2 juin 2005 par Open-Publishing
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Voici pour info la motion adoptée à l’unanimité (je sais, c’est rare chez
nous mais bon tout arrive) par l’AG de la LCR31 d’hier soir à Toulouse.


La LCR organise une réunion débat à Toulouse le mercredi 9 juin prochain sur
les suites à donner à la victoire du 29 mai.
Celle-ci se déroulera à 20h30 à la salle des allées de Barcelone en présence
d’Alain Krivine, porte-parole national.
Seront également invités à prendre la parole des représentant-e-s des forces
politiques engagées dans l’appel des 200.


Motion

Rassembler une gauche de combat

Voici les premiers enseignements du scrutin que nous tirons à chaud :

1 ­ Survenu après une campagne militante unitaire à gauche comme l¹histoire
en a peu vu, le vote du 29 mai est un vote de classe. Près de 70 % pour le
non dans les villes, cantons et bureaux populaires, près de 60 % pour le oui
dans les villes, cantons où la bourgeoisie domine. Dans notre région, terre
de tradition socialiste, le « non » enregistre un score supérieur à la
moyenne nationale. La majorité sociologique des salariés, des chômeurs et de
la jeunesse a donné une large majorité au « non » de gauche. Ces résultats
sont légitimés et politiquement renforcés par une participation non
seulement exceptionnelle pour un référendum mais même supérieure à celle des dernières échéances électorales.

2 ­ Le message politique que vient d¹envoyer le peuple à tous les dirigeants
européens et à la bourgeoisie, c¹est son ras-le-bol des politiques
antisociales dont il souffre depuis des décennies et dont les principes
directeurs étaient compilés dans le texte soumis à son assentiment. Le
message nationaliste, chauvin ou turcophobe, a été écrasé par l¹expression
politique d¹un « non » de gauche antilibéral et pro-européen, dynamique et
enthousiaste.

3 ­ L¹écart entre le vote du peuple (55 % pour le « non » et 45 % pour le « 
oui ») et celui du Parlement (15 % pour le « non » et 85 % pour le « oui »)
est abyssal. Il montre que le pouvoir en place est totalement coupé des
aspirations populaires qui se sont exprimées avec une cinglante netteté. La
crise de régime appelle une sanction claire : Chirac, son gouvernement, sa
majorité, ne sont plus légitimes ni pour renégocier un nouveau traité, ni
pour continuer à diriger le pays. Ils doivent partir. Le Parlement doit être
dissous. Des élections générales doivent être convoquées. Hors de question
d¹attendre sagement 2007 pour mettre un coup d¹arrêt à leur politique ultra
réactionnaire !

4 - L¹attitude de Chirac dimanche soir est une insulte de plus à la
démocratie. En annonçant qu’il entendait « répondre » aux « inquiétudes et
attentes » exprimées par le NON « en donnant une impulsion nouvelle et forte
à l’action gouvernementale », il a affiché son mépris pour le peuple. Après
avoir été élu par défaut dans le cadre d¹un scrutin transformé en référendum
anti-Le Pen, après avoir affronté des mouvements de grève de grande ampleur,
après avoir subi trois revers électoraux cinglants, le voilà qui prétend
continuer. Quelque soit le premier ministre qu¹il choisira, la politique qui
sera menée n¹en sera pas moins totalement illégitime. Les jeunes, les
travailleurs n¹en ont rien à attendre de bon. Si la droite et le Medef
s¹entêtent, c¹est un nouvel affrontement général sur le terrain social qu¹il
faut préparer.
Cette victoire du 29 mai est aussi une revanche sociale. C¹est un effet
différé des luttes depuis 2003 dans le secteur public comme dans le secteur
privé (grève générale contre les retraites, intermittants, lycéens, défense
de l¹école, de la poste, des services publics, de la protection sociale,
lutte à Carrefour, à Total, dans les centres d¹appel, à CitröenŠ).
Les luttes ont nourri le « non ». Le « non » doit nourrir les luttes.

5 ­ Le bilan du 29 mai est également lourd d¹enseignements à gauche. C¹est
la posture de soumission au libéralisme qui est sanctionnée et lourdement.
Le « non » est majoritaire dans tous les électorats de la gauche, y compris
celui du PS et des Verts dont la majorité des dirigeants était engagée dans
la campagne du « oui ». Cette leçon confirme celle du 21 avril où le peuple
de gauche a exprimé son désav¦u des politiques social-libérales conséquence
d¹une idéologie dans laquelle la direction du PS est engluée. D¹ailleurs,
durant toute la campagne, les arguments de Hollande ou Cohn-Bendit
ressemblaient à s¹y méprendre à ceux d¹un Bayrou ou d¹un Sarkozy.
Cette large victoire du « non » de gauche confirme aussi notre analyse que
le ras de marée rose des régionales était le signe d¹un puissant rejet de la
droite qui ne signifiait pour autant une adhésion aux thèses défendues par
le Parti socialiste. La victoire de dimanche montre que quand on lui demande
son avis clairement sur le contenu des politiques à mener, une grande
majorité du peuple de gauche fait savoir haut et fort son rejet des
solutions sociales-libérales incarnées par la majorité de la direction du
PS.

6 ­ La donne politique à gauche doit en conséquence être largement modifiée.
La jeunesse, les travailleurs, les chômeurs, ont besoin d¹une gauche de
combat qui leur soit aussi fidèle que la Droite l¹est au Medef. Un espoir
que l¹on avance dans ce sens s¹est levé. Le mouvement unitaire qui a vu le
jour, dans le cadre fédérateur de l¹appel des 200, a réalisé un parcours
exemplaire, qui a permis de politiser le débat, d¹en éclairer les enjeux, et
d¹acquerir une dynamique qui s¹est avérée décisive. Des milliers de
réunions, de grands meetings ont matérialisé à la fois la soif de débat
politique, le désir de marquer un soutien enthousiaste à la campagne et
l¹espoir qu¹une alternative politique fasse un pas en avant pour l¹après 29
mai. C¹est un acquis qu¹il faut faire fructifier.
La LCR-31 se prononce en faveur du maintien des structures locales et de la
structure départementale de l¹appel des 200. Un large débat démocratique sur
les suites doit s¹engager, que ce soit du point de vue des batailles au
niveau européen, des batailles sociales ou de celui du contenu d¹une
politique véritablement de gauche. Toutes les contributions écrites doivent
de ce point de vue alimenter le débat.

7 - Les couches populaires ont besoin d¹une gauche de combat qui annule une
à une les mesures antisociales prises par les gouvernements précédents. Une
gauche de combat pour mener une politique 100 % de gauche, prenant des
mesures d¹urgence (en terme de salaire, d¹emploi, de protection sociale, de
services publics) favorables aux travailleurs, aux chômeurs et à la
jeunesse.
Les partis et mouvements politiques nationaux (PRS, Gauche des verts, PCF,
LCR), engagés dans la campagne de l¹appel des 200, portent en ce sens une
responsabilité particulière : ils doivent ensemble populariser cette autre
perspective.
Et à terme, tout cela nécessite que se constitue une nouvelle force
politique anticapitaliste large.

8 ­ En revanche, il est hors de question qu¹un tel espoir aille demain
mourir dans une alternance gouvernementale sans changement. Hors de question
de prendre part à un gouvernement sous la houlette des socio-liberaux qui
mènera une politique hostile aux aspirations populaires, des politiques
antisociales conformes aux desiderata du patronat, à l¹image du gouvernement
Jospin de 97 à 2002. Il faudra ainsi fermement rester sourd aux sirènes dite
de la « réconcilation de la gauche », c¹est à dire du ralliement soit-disant
réaliste aux dirigeants du PS qui prônent une telle solution. Et cela
qu¹elle que soit le nom du leader qui l¹incarnera.

9 ­ La LCR-31 rencontrera les composantes du mouvement pour débattre de tout
cela. Elle participera aux débats politiques auxquels elle sera invitée à
commencer par celui de la fête de l¹huma du 5 juin prochain à Toulouse.
Pour développer ses positions, la LCR-31 organisera une réunion publique à
laquelle elle invitera à prendre la parole les autres composantes, le
mercredi 8 juin à 20h30 à la salle des allées de Barcelone à Toulouse en
présence d¹Alain Krivine.

Messages

  • Alors, cette fois-ci vous allez le construire, le Grand Parti ?

    Ah ! Trotski où es-tu ?

    Après 69, déjà, Krivine croyait que les cent mille personnes qui avaient voté pour lui allaient rentrer à la Ligue !!

    Gnarf Gnarf !

    Croyez-vous récupérer la conscience de classe ?

    L’HUMANITÉ NE SERA HEUREUSE QUE LE JOUR OÙ LE DERNIER CAPITALISTE AURA ÉTÉ PENDU AVEC LES TRIPES DU DERNIER BUREAUCRATE !