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Municipales Paris. Modem / PS : ne laissons pas le PCF être déconsidéré !

Publie le mardi 4 mars 2008 par Open-Publishing

Municipales à Paris. Modem sur les listes PS ou non : ne laissons pas le PCF être déconsidéré !
Militants, manifestons l’indépendance du PCF à Paris !
Voilà maintenant un mois que Delanoë pratique la politique de la main tendue au Modem. Il souffle le chaud et le froid ayant comme point de mire autant le 2nd tour que l’élargissement d’une majorité autour de sa personne pour l’avenir.

La direction départementale du PCF Paris a annoncé, enfin, mardi 19 février qu’elle tirerait des conséquences d’éventuelles alliances entre le PS et le Modem. Sans doute vaut-il mieux tard que jamais. Mais la prise de position est très faible et ne fait que souligner la gravité de ses choix d’effacement du Parti à Paris.

La direction du PCF-Paris promet que les élus communistes ne participeront pas à des exécutifs avec des élus du Modem. Concrètement, ils refuseront les places d’adjoints aux maires d’arrondissement (ou de Paris le cas échéant) là où le Modem participerait à l’exécutif, (en tant que tel ?).

A priori, les alliances avec le Modem se limiteront à deux ou trois arrondissements. Cet engagement s’avère donc très limité, très prudent, en terme de places sacrifiées.

Mais il faut relever que la recomposition des listes entre les deux tours risque déjà de coûter cher. Il va falloir faire une place aux Verts, et peut-être donc au Modem. Déjà ratiboisé de 11 sortants à 8 éligibles, le groupe communiste au Conseil de Paris risque fort de retomber aux propositions initiales du PS : 5 élus. La migration « sauve-qui-peut » du « chef de file » du 14ème au 18ème semble l’indiquer.

Mais le coût politique le plus grave de la prise de position sur le Modem est ailleurs.

Elle montre une totale impuissance. La direction du PCF n’interpelle pas Delanoë contre cette alliance, ne mobilise pas, ne cherche pas à obtenir des engagements à gauche de sa part. Elle subit sa loi. Modem ou pas Modem, les candidats PCF resteront sur ses listes, comme ils le sont à Grenoble, Montpellier ou Roubaix dès le 1er tour.

Comment voulez-vous que les communistes soient à l’aise pour faire campagne dans ces conditions ? Appeler à voter pour une liste qui fera peut-être alliance avec le Modem – on n’en sait rien, on n’y peut rien – un Modem dont tous les communistes, direction départementale comprise, heureusement, admettent qu’il s’agit d’un parti de droite !

La question du Modem ne fait que mettre en lumière un peu plus l’inconséquence et l’irresponsabilité de la direction du PCF-Paris depuis le début de la préparation des municipales.

Elle a unilatéralement privilégié le choix d’être sur les listes PS sans avoir fait de bilan critique de la mandature et sans accord politique. L’accord avec le PS, dont le relevé de conclusion a été soumis aux adhérents, porte exclusivement sur une répartition de places. De surcroît, il sera caduc dès le soir du 1er tour !

Le PS ne s’est engagé à rien politiquement vis-à-vis du PCF. L’accord l’invite à continuer à le tenir pour quantité négligeable, comme auxiliaire.

Delanoë ne se cache pas. S’il ouvre ses listes au Modem, ce sera sur la base de convergences d’idées, de même qu’il affiche ses amitiés avec les puissants du Medef et de la spéculation immobilière (voir son comité de soutien !). Face à ce social-libéralisme revendiqué, les communistes ne peuvent pas faire l’autruche et décerner des satisfecit, souvent très contestables, à la municipalité sortante. Le « Projet pour Paris », indigent, et les tracts, financés par les listes de Delanoë, vont malheureusement dans ce contresens. Aux élections municipales, on ne peut pas non plus se contenter de condamner le gouvernement en esquivant les responsabilités de la municipalité.

Voilà maintenant que la perspective d’alliance avec le Modem vient mettre en évidence le social-libéralisme assumé de Delanoë et le positionnement peureux, soumis, finalement stérile de la direction du PCF Paris.

Les communistes ont la possibilité et la responsabilité, dans les semaines qui viennent, de ne pas laisser leur Parti, dont l’histoire est si riche dans la capitale, être effacé et déconsidéré. Il peuvent se manifester sur leur terrain : les luttes. Combattre le retour de la droite, de l’UMP à Paris n’a de sens que si l’on s’oppose à tous les choix politiques parisiens qui font le lit des puissances d’argent à Paris.

Transports, santé, urbanisme, logement, les salariés, les jeunes, les retraités attendent des communistes des positionnements sans concession et des actions sur ce qui dépend de la Ville de Paris, qui peut et doit être un lieu de résistance à la politique du gouvernement et de Sarkozy.

Militants, manifestons l’indépendance du PCF à Paris !
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