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NON à ITER : Appel lancé par le Réseau "Sortir du nucléaire"

Publie le vendredi 15 juillet 2005 par Open-Publishing
17 commentaires

APPEL pour le NON à ITER et pour le OUI aux économies d’énergie, aux énergies renouvelables, et au choix démocratique des citoyens

Les signataires du présent appel dénoncent la décision absurde et antidémocratique de l’Etat français et de la Commission européenne qui, sans l’aval de la population et sans tenir compte des fortes réticences de scientifiques de premier plan, ont décidé de la construction du réacteur ITER. Voici les raisons principales du refus d’ITER.

Le réacteur ITER ne produira jamais d’électricité
Tout à fait officiellement, l’objectif d’ITER est d’essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant... 400 secondes (voir le site officiel : www.itercad.org/intro_fr.html ). Les lignes électriques THT (Très haute tension) qui vont relier ITER au réseau EDF vont être construites uniquement pour alimenter ITER.

ITER va consommer beaucoup d’électricité
"Pour démarrer ITER, il faut disposer de 500 MW, fournis par l’ensemble du réseau pendant une dizaine de secondes. Pour chauffer le nuage chaud de deutérium et de tritium (plasma) qu’il contient, il faut quelques dizaines de MW pendant 400 secondes. Enfin, de façon permanente, l’installation a besoin de 120 MW." (Le Monde, 5 décembre 2003)

ITER sera dangereux
Le Prix Nobel de physique 2002, le japonais Masatoshi Koshiba, a expliqué dès le 10 mars 2003 dans une lettre envoyée au premier ministre Koizumi que "Le réacteur nucléaire ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement"

ITER produira des déchets nucléaires
Masatoshi Koshiba, toujours dans sa lettre du 10 mars 2003, a expliqué que "La radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40.000 tonnes de déchets nucléaires." Ces déchets auront une durée de vie de l’ordre du millier d’années : c’est certes moins que les déchets produits par les réacteurs actuels (fission nucléaire), mais cela fera quand même un cadeau empoisonné pour les générations futures.

Il est fort possible que la fusion nucléaire ne permette jamais de produire de l’électricité
"Depuis quarante ans, on tourne en rond. Des projets comme ITER, on en a installé à Princeton aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, mais on n’a jamais vraiment progressé" (Claude Allègre, l’Express, 30 mai 2005). Et depuis 40 ans, on nous promet la fusion pour dans 20 ou 30 ans... Ca recommence aujourd’hui avec ITER...

Si la fusion nucléaire produit un jour de l’électricité, ce sera trop tard
Si des dizaines de milliards d’euros sont à nouveau gaspillés dans la fusion nucléaire, un lointain successeur d’Iter produira peut-être un jour de l’électricité, au mieux dans 100, 150 ou 200 ans. Or, tout le monde sait bien que le pétrole et l’uranium seront épuisés dans 50 ans maximum. ITER est donc une erreur majeure d’investissement.

Nous finançons les compensations colossales obtenues par le Japon
La Japon a obtenu le poste de secrétaire général du projet, 20% des effectifs (pour seulement 10% des investissements), l’hébergement de laboratoires de recherche, des travaux du site japonais de fusion nucléaire de Naka, l’implantation au Japon de l’éventuel "ITER 2" ... qui sera financé à 50% par l’Union européenne ! L’argent public européen est sacrifié pour des décennies.

Si un pays se retire d’ITER, nous paierons la différence
"Si un pays quittait ITER, le pays hôte devrait alors financer, peut-être, 20% additionnels du projet", a déclaré M. Sakata directeur général du bureau de la recherche et du développement du ministère des Sciences du Japon. "C’est quelque chose que nous ne pouvons pas provisionner, pour des raisons d’économies", a-t-il souligné. "Au contraire, l’Europe a toujours fait savoir qu’elle était prête à payer des coûts supplémentaires, même si l’accord à six capote" (AFP, 28/06/2005 - 14h09)

...or, il est probable que les USA se retirent bientôt du projet ITER
Une commission du Congrès des USA a produit en mai 2005 un rapport qui explique que soutenir ITER était "déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant". La Commission se dit "prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir" David Goldston, chef de la Commission scientifique du Congrès, a même déclaré à la revue New Scientist : "la participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable..." (26 mai 2005). D’ailleurs, les USA avaient déjà quitté ITER. Ils sont revenus en 2003 pour soutenir la candidature du Japon. Leur nouveau départ ne serait pas surprenant...

ITER est destructeur d’emplois
Avec les sommes pharaoniques prévues pour ITER, il serait possible de créer et pérenniser environ 100 fois plus d’emplois. Ces derniers auraient une véritable utilité sociale (éducation, culture, santé, énergies renouvelables, etc.) et seraient harmonieusement répartis sur le territoire et non pas concentrés. Par ailleurs, les emplois prévus en région PACA sont principalement des "déplacements d’emplois" : de nombreux scientifiques vont venir s’installer près d’Iter. Où est le progrès ?

Offrir le "jackpot" à une région au détriment des autres, c’est la négation de l’intérêt général
Les déclarations émerveillées de nombreux élus de Provence sont indécentes : ils ont perdu tout sens de l’intérêt général, la seule chose qui les intéresse est le "jackpot" pour leur ville, leurs circonscription, leur département, leur région, au détriment des autres régions et pays contributeurs.

Pour la recherche sur la fusion, l’argent public français finance déjà le Laser Mégajoule
Au Barp (Gironde), la France a commencé à construire le Laser Mégajoule, installation aussi pharaonique qu’ITER et visant également à tenter de maîtriser la fusion nucléaire (respectivement par la voie du "confinement inertiel" et celle du "confinement magnétique"). Certes, officiellement, le Mégajoule sert à la mise au point des bombes atomiques, mais le CEA met en place des équipes mixtes "Iter/Mégajoule" ce qui confirme le double emploi de ces installations dont, par ailleurs, aucune évaluation n’est faite des (faibles) chances de succès. Et il n’est pas demandé aux citoyens s’ils veulent réellement financer les deux installations, ou une seule, ou... aucune !

ITER plombe la recherche
"Iter est encore un de ces projets de prestige qui ont, dans le passé, épuisé les finances de notre recherche. Ce fut d’abord la télévision haute définition, ensuite la construction du grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen, puis les vols habités dans l’espace et, enfin, la Station spatiale internationale. Résultats pour la science ? Rien, ou presque. C’est aujourd’hui le laser Mégajoule, à Bordeaux, et Iter, à Cadarache." (Claude Allègre, l’Express, 30 mai 2005). Idem : la SFP (Société Française de Physique) dénonce le risque de voir un quart du budget de la recherche française affecté à ITER : "Compte tenu des difficultés que connaît l’ensemble de la recherche française aujourd’hui, la SFP demande que l’accroissement proposé de la contribution française ne soit pas prélevé sur le budget courant de la recherche civile"

La construction d’ITER a été décidée sans aucun processus démocratique
A aucun moment les citoyens français, et de façon générale européens, n’ont été consultés pour savoir s’ils voulaient financer massivement une expérience aussi controversée qu’Iter, mais aussi les dédommagements substantiels offerts pour leur désistement au Japon et à l’Espagne (qui a retiré la candidature de Vendellos)

Le gouvernement français doit abandonner le projet ITER et investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux et non délocalisables.

A signer là :

www.sortirdunucleaire.org/dossiers/non-iter.html

Messages

  • J’adore ce genre de texte bricolé qui fait soigneusement l’économie de toute analyse politique pour ne se focaliser que sur un "écologisme" de bazar à l’intérieur du capitalisme.

    Bien entendu, dans l’état actuel des pouvoirs aux ordres du profit, ITER est une imbécilité coûteuse. Mais nier en bloc le progrès que constitue la fusion nucléaire sous couvert d’une dangerosité qui reste quand même à prouver est un parti-pris anti scientifique tout aussi imbécile. Le top du top revient à la citation de Claude Allègre dont on connait l’attachement profond qu’il accorda à la recherche fondamentale lorsqu’il dégraissait le mammouth (n’est-ce pas ?). Au nom de quoi faut-il renoncer aux travaux de recherche sur la fusion nucléaire ? A cause de leurs coûts... (sic). La belle affaire, ITER n’est pas rentable, bref ITER n’engendrera pas de profits.

    Mais justement on s’en fout du profit ! Nous luttons pour faire advenir une société qui ne soit plus basée sur le salariat, sur l’exploitation, et sur l’utilisation de technologies qui ne servent que le capital et ravagent la planète. C’est bien là que s’articule la perspective d’une écologie politique prise dans un tout qui se donne pour but l’abolition du capitalisme. Mais pourquoi combattrions-nous le progrès scientifique ? Y aurait-il chez les "alters" de tout poil (du PS aux bobos-libertaires) une frilosité favorable à un repli métaphysique ? Il semble que oui.

    Mais voilà le pompon :

    Le gouvernement français doit abandonner le projet ITER et investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux et non délocalisables.

     Faire des économies d’énergie ? C’est en filligrane la thèse boiteuse de la décroissance. Il ne s’agit pas "d’économiser " au sein du capitalisme mais de l’abattre pour mieux utiliser les énergies dont nous disposons, la fusion nucléaire en fait partie. (NB : On évitera svp l’argument bidon "tiers-mondiste" qui peut se résumer au proverbe "déshabiller Paul pour habiller Jacques", d’autant que pas mal de "Jacques" sont plutôt mal habillés dans nos propres banlieues).

     Développer des emplois non délocalisables ? C’est un pur fantasme, on ne voit pas en quoi la "gestion" des industries de l’énergie serait de facto non délocalisable à la différence des autres industries. Sans commentaires, hormis le fait que là encore on raisonne dans le capital.

     Les énergies renouvelables ? Il faut peut-être se poser la question des modalités avant tout. S’il s’agit d’un développement à "grande échelle" il convient de savoir que l’équivalent énergétique solaire par rapport au nucléaire actuel requiert la mise en place de 30.000km2 de panneaux (ça laisse rêveur). Idem pour l’énergie éolienne en off-shore, dont on sait qu’elle doit être relayée par des sources d’energie fossiles donc polluantes pour alimenter l’ensemble du territoire dit "national" (ou par... le nucléaire).

    Un militant LO (ce texte n’engage que moi).

    • Va vivre dans une centrale. Un peu de radioactivité ferait sans doute du bien à des raisonnements aussi primaires.

    • Tout cet argent dépensé pour ce projet ne pourrait-il pas être mieux utilisé ? Je ne suis pas écolo, millitant j’enttends. Pourtant la nature nous offre des quantités astronomiques d’énergie que nous n’utilisons pas (le vent, le soleil, les courant marin...). Ne serait-il pas plus judicieux d’investir dans ca genre de recherche ? Le danger de ITER n’est certe pas prouvé, mais le danger du nucléaire si. Tchernobil ça vous dit quelque chose ? Par précausion, on doit laisser tomber le nucléaire que nous ne somme pas en mesure de controler et se tourner vers ce que nous offre la planète et ses environs. Les énergies non poluantes sont l’avenir. Ceci dit, personne en haut lieu ne s’interresse à cela. L’argent est roi et tant pis pour les générations futures !

    • Tout d’abord merci de ne pas user de morgue crasse comme le fit le précédent "interlocuteur" sur ce fil.

      J’ai dû mal m’exprimer, et de façon incomplète

      Pourtant la nature nous offre des quantités astronomiques d’énergie que nous n’utilisons pas (le vent, le soleil, les courant marin...). Ne serait-il pas plus judicieux d’investir dans ca genre de recherche ?

      La recherche bien entendu doit être encouragée dans l’ensemble des domaines liés aux sources d’énergie. Y compris celui celui de la fusion nucléaire. Les études de recherche fondamentale faites à ce jour sur la fusion démontrent que le risque de stockage des déchets est faibles (les déchets eux-mêmes étant faibles). Il ne s’agit pas évidemment d’improviser la mise en oeuvre immédiate sur le plan technologique, et surtout pas en système capitaliste. Si cela doit/peut se faire cela ne peut être que dans le cadre d’une société débarrassée des trop sinistres "eaux glacées du calcul égoïste" (Marx), société qui respecte et contrôle l’utilisation de la nature et des techniques tout autant qu’elle respecte la vie des gens.

      NB : Pour l’éolien et le solaire je me répète :

      S’il s’agit d’un développement à "grande échelle" il convient de savoir que l’équivalent énergétique solaire par rapport au nucléaire actuel requiert la mise en place de 30.000km2 de panneaux (ça laisse rêveur). Idem pour l’énergie éolienne en off-shore, dont on sait qu’elle doit être relayée par des sources d’energie fossiles donc polluantes pour alimenter l’ensemble du territoire dit "national" (ou par... le nucléaire).

      Donc je ne vois pas en quoi on peut taxer la recherche sur la fusion nucléaire de fuite en avant vers le chaos dès lors qu’on se place en rupture vis à vis du Capital.

      Le danger de ITER n’est certe pas prouvé, mais le danger du nucléaire si. Tchernobil ça vous dit quelque chose ?

      A franchement parler on ne peut pas selon moi comparer des pommes et des oranges. D’une part l’URSS de Gorbatchov était un Etat bureaucratique qui croulait sous les dettes d’un capitalisme militaro-étatique (ou Etat ouvrier dégénéré, comme on veut) et qui n’avait par conséquent ni la volonté ni les moyens tant politiques qu’économiques d’exercer le moindre principe de précaution. Cela laisse d’ailleurs vrai sous le diktat de Poutine. D’autre part, et corollaire résultant de cet embourbement, Tchernobyl était une centrale à fission de conception ancienne.

      Cela dit je maintiens et répète ce que j’ai dit, à soumettre à débat bien sûr :

      Nier en bloc le progrès que constitue la fusion nucléaire sous couvert d’une dangerosité qui reste quand même à prouver est un parti-pris anti scientifique tout aussi imbécile. Le top du top revient à la citation de Claude Allègre dont on connait l’attachement profond qu’il accorda à la recherche fondamentale lorsqu’il dégraissait le mammouth (n’est-ce pas ?). Au nom de quoi faut-il renoncer aux travaux de recherche sur la fusion nucléaire ?

      - Faire des économies d’énergie ? C’est en filligrane la thèse boiteuse de la décroissance. Il ne s’agit pas "d’économiser " au sein du capitalisme mais de l’abattre pour mieux utiliser les énergies dont nous disposons, la fusion nucléaire en fait partie. (NB : On évitera svp l’argument bidon "tiers-mondiste" qui peut se résumer au proverbe "déshabiller Paul pour habiller Jacques", d’autant que pas mal de "Jacques" sont plutôt mal habillés dans nos propres banlieues).

       Développer des emplois non délocalisables ? C’est un pur fantasme, on ne voit pas en quoi la "gestion" [exploitation ] des industries de l’énergie serait de facto non délocalisable à la différence des autres industries. Sans commentaires, hormis le fait que là encore on raisonne dans le capital.

      Espérant avoir été plus clair...

  • Bonjour,

    C’est le genre d’article où l’auteur a été collationné un tas d’informations à gauche à droite sans pour autant avoir porté un esprit critique ou objectif sur chacune des affirmations.
    L’argument fort de l’article, outre l’aspect coût engendré, c’est l’affirmation du prix Nobel de Physique dont je ne dénigre pas le Savoir mais ces propos vis-à-vis d’ITER sont encore trop spéculatifs. Bon nombre de scientifiques reconnus mondialement dont la notoriété n’est plus à mettre en doute ont la fâcheuse habitude d’énoncer des théories spéculatives comme étant des théories ou modèles établis ayant fait leurs preuves et ne pouvant plus être mis en question. Même si sa vision du projet ITER est basée effectivement sur des connaissances et un acquis, il n’en reste pas moins que d’autres scientifiques tout aussi honorables possèdent un autre avis sur le sujet. Il est donc de bon aloi de rester ouvert et critique vis-à-vis de ses propres convictions et surtout des siennes.

    Il me semble également très naïf de penser que toute recherche fondamentale ou orientée qui est coûteuse ou très coûteuse ne sert à rien et que l’on ferrait mieux d’utiliser l’argent mis en jeu à des fins sociales "plus nobles". De dire qu’un accélérateur de particules ou que le vol habité dans l’espace ou encore la télévision haute définition n’ont rien apporté et qu’en plus le coût fut très élevé, c’est faire preuve me semble-t-il d’ignorance grave et révèle un manque de réflexion sur le sujet. En effet, ces recherches aussi coûteuses soient-elles ont permis d’ouvrir des portes sur une foule d’autres applications et amenées des avancées technologiques considérables. C’est un peu le paradoxe de la recherche fondamentale : on sait où on veut arriver mais le chemin pour atteindre l’objectif est semé d’embûches et de défis et est la plus part du temps très peu carrossable. Je ne pourrais pas vous écrire ce texte si l’Homme n’avait pas été assez fou pour se dire qu’il devait aller mettre un représentant de son espèce sur la lune ; En effet l’avènement du transistor dans les années soixante ne doit son existence qu’aux sommes astronomiques qui ont été dépensées pour réussir à envoyer un homme sur la lune.

    Je suis bien conscient qu’il faut remettre l’humain au milieu des débats mais ce sont justement ces gros projets, où l’argent ne semble pas avoir d’importance, qui sont les plus porteurs pour la cause humaine car ces projets peuvent dans un avenir proche ou à moyen terme apporter des changements positifs majeurs en terme de production et d’utilisation rationnelle de l’énergie, de respect de l’environnement, de surpopulation, de soins médicaux, de moyens de transport, d’équité sur les ressources primaires, ...

    En ce qui concerne les énergies renouvelables ou vertes, je suis bien d’accord qu’il faut persévérer dans les recherches dans ce domaine mais il faut rester également réaliste. L’état de l’art actuellement dans ce large domaine, ne nous permet pas de couvrir nos besoins énergétiques même avec les meilleurs plans d’utilisation rationnelle de l’énergie (peut être 30 à 40% toute source d’énergie verte confondue). De plus si on analyse le cycle de vie de bon nombre de ces technologies, on se rend compte d’une part que le bilan énergétique est souvent mauvais et qu’elles sont sources de quantités de déchets secondaires non négligeables.

    Pour conclure, ITER, il est vrai, est un projet ambitieux qui possède peut être un risque non négligeable mais calculé. Ce projet peut surtout nous ouvrir des portes dont nous n’avons pas encore pris conscience et pas mesurer non seulement les apports scientifiques importants mais également les apports sociaux qui peuvent en découler.

    Un humaniste objectif

  • Si la fusion nucléaire produit un jour de l’électricité, ce sera trop tard Si des dizaines de milliards d’euros sont à nouveau gaspillés dans la fusion nucléaire, un lointain successeur d’Iter produira peut-être un jour de l’électricité, au mieux dans 100, 150 ou 200 ans. Or, tout le monde sait bien que le pétrole et l’uranium seront épuisés dans 50 ans maximum. ITER est donc une erreur majeure d’investissement.

    Corrigez-moi si je me trompe mais je crois que la fusion nucléaire n’utilise pas le pétrole ni l’uranium mais l’eau lourde (deutérium et tritium) qui est très très abondante sur Terre.

    • mais ce n’est pas le sens de la phase citée, vous lisez trop vite :)

    • Les prévisions les plus réalistes signalent que les sources d’Uranium seront épuisées dans 80 à 90 ans. Par contre il faut savoir qu’il existe d’autres sources de combustibles qui pourraient être utilisées et qui recycleraient une très grosse partie des déchets nucléaires. Le thorium, non radioactif à l’état naturel, devient source radioactive après excitation par des "déchets radioactifs" et devient un combustible possédant un temps de demi-vie court de l’ordre de 30 ans maximum.

      La Commission européenne subsidie un projet appelé PARTNEW dont les tous premiers résultats des essais préliminaires sont très encourageants. Le projet PARTNEW vise à mettre au point de nouveaux procédés d’extraction par solvant des actinides mineurs contenus parmi les produits de fission nucléaires provenant des centrales électriques. En effet, les méthodes actuelles utilisant des techniques de séparation chimique et la transmutation font l’objet de recherches permanentes pour entre autre améliorer les solvants d’extraction. Parmi les procédés existants, le procédé PUREX permet d’extraire quasi la totalité des combustibles recyclables, soit 96% (95% d’uranium, 1% de plutonium). Les 4% de déchets ultimes restants sont vitrifiés avant d’être entreposés. Très peu d’entre eux sont radiotoxiques et la plupart tels que les produits de fission, le Technétium 99, le Césium 135, l’Iode 129 avec de longs temps de demi-vie peuvent être stabilisés par l’ajout d’un neutron. Seul une poignée d’entre eux possèdent une radiotoxicité importante : les actinides mineurs. Il s’agit de l’Américium, du Curium et du Neptunium qui ne représentent que 2 à 3 % des déchets ultimes issus de PUREX.
      Le procédé PUREX permet d’extraire essentiellement le Plutonium qui constitue à lui seul 90% de la radiotoxicité des combustibles usés. Les dernières études menées sur ce procédé permettraient la séparation du Technétium, de l’Iode et du Neptunium. Par contre pour les deux actinides mineurs restants, l’Américium et le Curium, les procédés de leur extraction sont au cœur du projet PARTNEW qui vient de montrer d’excellents résultats à travers les procédés successifs DIAMEX-SANEX. Un troisième appelé SESAME pourrait être mis en œuvre si on désirait séparer les deux actinides restant l’un de l’autre. Les raffinats acides de haute activité sortant du PUREX passe dans le DIAMEX permettant de séparer les actinides, des lanthanides, famille d’éléments chimiquement très proche des actinides. La molécule extractante utilisée pour le DIAMEX fait partie de la famille des Diamides.

      Ces actinides ainsi extraits et séparés pourront être détruits par des techniques de transmutation. Ce qui diminuerait de manière importante la quantité des déchets radioactifs à longue durée de vie.

      Dans ce cadre de recherche, le nucléaire semble être une solution à court terme (les 50 ans à venir) pour répondre aux exigences et engagements du protocole de Kyoto.

      un humaniste objectif

  • Vous dites que le problème de l’énergie solaire est la surface que les panneaux solaires prend. Mais si toutes les maisons étaient équippées de panneaux et autres instruments d’énérgie, ne serait-il pas possible de cesser les trop grosses dépenses pour des usines énérgétiques ? Je ne connais pas beaucoup à l’énérgie, je ne fais que me poser la question.

    Un type qui passait par-là…

  • Sans rentrer dans des débats de spécialistes scientifiques :
    à tous ceux qui veulent plus de "local",
    ne faut-il pas remettre en cause l’idéologie centralisatrice du nucléaire en France, qui nuit aux énérgies renouvelables qui (a priori) sont plutôt des "énergies locales" ?

    cette idée centralisatrice, elle se retrouve dans l’epr comme dans iter et elle est mue par une volonté de profit. elle est impulsée par TOUS (ou presque) les acteurs du lobby nucléaire français, qu’ils se disent de gauche, de droite ou neutres.

    • A TOUS CEUX QUI PENSENT QU’ITER PUISSE MEME UN JOUR ETRE UTILE :
      lisez le dossier juste sur la partie gauche du site, appelé produire son électricité propre, de matt lechien.
      il n’est pas question de remplacer tout le nucléaire par du solaire, il ya plein d’alternatives possibles et comme le disent les grand mères (qui n’ont jamais tort) : "il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier". ainsi, le simple fait de faire de la recherche sur ITER nous condamne au nucléaire, car ITER, en lui même, consomme énormément de courant, donc nécessitera des centrales nucléaires juste pour le laisser tourner, quand bien même on arriverait à ne pas consommer d’énergie pour nos maisons et ateliers. de plus, il est fort improbable qu’on parvienne à maitriser cette énergie, et dans tous les cas on ne le pourra pas avant 100 ans minimum. Maitriser des forces naturelles comme le vent, le soleil, la biologie (biogaz, bioéthanol...) nous permet déja de vivre correctement sans nucléaire.
      si vous pensez que c’est de l’utopie de "bobo libertaires" (ah, bobo, le nouveau mot pour décrédibiliser ceux qu’on n’aime pas) visitez www.surrealiste.org , il y a la du CONCRET, dur comme de la brique végétale, qui fait qu’avant même qu’il soit lancé, ITER est complètement obsolète.

      "décroissance, théorie boiteuse..." et la croissance, on le voit, ça marche comme sur des roulettes.

      qu’est ce qu’on vit dans un monde merveilleux, n’est ce pas ? vivement la prochaine génération de téléphones portables, que je puisse, moi ausi, participer à notre formidable aventure capitaliste. j’en ai déja marre de regarder TF1 sur mon portable pendant la récré au collège. je veux plus, et plus vite ! PLUS DE CROISSANCE, SVP !
      SARKO VIENT A NOTRE SECOURS !

  • Que peut-on répondre à l’obscurantisme ?
    Des arguments qui ne convaincront jamais ceux qui ont déjà décidé en leur for intérieur que ce projet était néfaste.
    Que le projet Iter n’aboutisse jamais à la production d’electricité ?
    Que tout homme qui pense que tous les efforts technologiques de nos chercheurs doivent tendre à la production d’electricité me jette sa courte vue au visage. Produire de l’electricitié est-il un but si noble ?
    L’avenir de nos enfants ne semble interesser personne. Qui osera prendre des risques aussi généreux pour l’humanité ? Apparemment personne. Nous avons perdu notre âme et notre grandeur. Paix aux hommes de bonne volonté. Dieu merci, il en reste assez pour oser entreprendre un projet ITER, malgré le pessimisme des négativistes.

    • Il m’apparait qu’un important malentendu s’est créé à propos du projet ITER.
      Tous les adversaires de ce programme semblent croire que le but principal est de produire de l’ électricité ! Rassurez-vous. Il n’en est rien ! Ce ne serait au mieux qu’un sous-produit. D’autre formes d’énergie plus nobles et plus performantes en sont attendues. Aussi laissons lui une chance, même si les risques sont grands, l’enjeu en vaut la chandelle !

    • Votre analyse est trop primaire et vos arguments trop stérotypés.

      Heureusement que les hommes ou femmes qui partagent votre avis n’exitaient pas au moyen âge, sinon nous nous chaufferions encore à la bouse de vache et nous éclairerions à la bougie.

      Ne voyez pas le mal partout, comment appliquer le protocole de Kyoto sans tentatives pour trouver des énergies de substitution.

      Et, merci à ceux qui croient encore que le progrès n’est pas systématiquement l’ennemi du genre humain.

    • Si nous utilisions tout l’argent mobilisé pour iter à chercher des énergies douces de remplacement, il est certain que l’on y parviendrait aisément dans un délai bien plus court que votre projet dantesque. Iter est le symbole type d’un projet moyen-âgeux. Il concentre une somme de connaissance, de risques (pris par quelques uns partagés par des millions), de temps dont nul n’est certain qu’à l’arrivée ce projet sera mort né parce que dépassé ? Le jeu en vaut il la "bougie" ?

      Et la démocratie là dedans ?
      "c’est trop compliqué, vous ne pouvez pas comprendre, on travaille pour votre avenir, nous faisons de la prospective : vous aurez de la lumière et nos profits seront plus juteux".

      Voilà ce que vous nous expliquez : taisez-vous on pense pour vous.

      Avec les énergies douces, y a pas de retour sur investissement : c’est gratuit...
      Et les libéraux ont en horreur la gratuité.
      Faut que ça paye, faut du flouse, de l’oseille, du pognon et des "experts" pour expliquer aux "abrutis" que les élites s’occupent de la répartition de la monnaie pour l’investir dans la recherche payée par le public pour les gains du privé. Ouf !

    • Lorsque tu dis :" Nier en bloc le progrès que constitue la fusion nucléaire sous couvert d’une dangerosité qui reste quand même à prouver est un parti-pris anti scientifique tout aussi imbécile."

      Cela ne prouve qu’une chose : Tu ne connais strictement rien au nucléaire et à ses méfaits.

      Je te conseille fortement de t’impliquer dans le réseau Sortir du Nucléaire, d’écouter et de lire. Cela ne te sera que bénéfique.

      En d’autres termes. Apprends et cesse de parler de ce que tu ne connais pas du tout.

      A la limite, si tu as des connaissances sur la dentelle bretonne, fais-nous en profiter, mais concernant le passé, le présent et le futur de l’industrie nucléaire, abstiens-toi pour le moment. C’est préférable pour nous et surtout pour toi.

      Alain