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Nous pouvons vivre sans capitalisme !

Publie le samedi 16 mai 2009 par Open-Publishing
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Capitalisme : ce bateau au mât brisé à la dérive

Cette année 2009 se présente chargée de pleins de dangers. La tempête est très forte, le combustible touche a sa fin, et le bateau est a la dérive. Le bateau va -t-il couler ? Quand ?
C’est difficile de faire un pronostique du rythme de la crise en cours, surtout car il n’y a pas de précédent dans l’histoire du capitalisme. La crise cyclique s’est unie a celle d’un système basé sur la croissance a tout prix, qui ne peut plus perdurer. La crise a un caractère pluriel (économique, énergétique, environnemental, idéologique...) et les fortes relations entre ses différents composants lui confère un aspect erratique et peu prévisible.

De toutes façon, toute une série d’indicateurs socioéconomiques nous indiquent que la récession globale qui s’est développée tout au long de l’année 2008 est en train de se transformer en une dépression globale pour 2009. Cette nouvelle étape se caractérise par les grande baisses de productions et l’augmentation du chômage dans les pays centraux et dans la majeure partie de la périphérie. La pluie de millions d’euros et de dollars versé sur les pays riches n’ont pas su freiner ce phénomène.

Aux USA, le PIB du 4e trimestre 2008 a baisé de 3,8%, la production industrielle de 11% la consommation de biens durables et les exportations de 22% respectivement. En Espagne, le PIB du 4e trimestre a baissé de 1% la production industrielle de 9,5% la construction de 16% et la vente d’automobiles de 30%.

Les informations disponibles depuis le début de 2009 indiquent que la tendance est a l’agravement de la situation. Partout sur terre, les taux de chômages ont augmenté dans le dernier trimestre 2008. En seulement 3 mois ont a vu 1 million de chômeurs en plus aux USA. En Espagne le chômage a atteint 14,5% de la population active en janvier 2009, et les prévisions officielles annoncent 18€ d’ici a la fin de 2009. La commission européenne a été plus loin et a prédit le chiffre de 21,4% pour 2010.

La seule chose qui augmente c’est l’épargne privée, par ceux qui le peuvent, face a la peur que crée cette situation, et cela ne fait que croitre le cercle vicieux récessionniste de consommation, production et des investissements. On a assisté a un rapide appauvrissement d’une énorme partie de la population, combinant la perte de richesses illusoires (en argent virtuel) de certains, et la perte réelle du travail, des salaires et des maisons d’autres.

Fausses et scandaleuses solutions .

Depuis que s’est produit l’énorme crise financière au mois de septembre dernier, les gouvernements de toutes part ont essayés de minimiser sa chute a coups de milliers de millions d’euros pour le secteur bancaire. Puis vinrent les aides aux secteur privé, les industries clés, l’industrie automobile et dans une moindre échelle aux consommateurs. Nous avons été scandalisés par les aides a ceux qui ont été les responsables de cette débâcle, pendant que des millions de gens perdaient leur travail ou étaient contraint de voir leurs maisons saisies pour impayés.

Cependant tous ces efforts ne servent même pas a rétablir la situation. Ces injections de fonds sont en train d’augmenter dangereusement la dette publique sans atteindre l’objectif de freiner la crise. Cela arrive car derrière la crise de liquidité des banques ont s’aperçoit que le surendettement publique et surtout privé, ainsi qu’une énorme partie des consommateurs se voient choir vers des situations de difficulté de paiement et finalement d’insolvabilité.

En Espagne, la dette familiale est passée en 10 ans de 47% a 135% du PIB. Quand aux impayés des crédits accordés par les banques, caisses d’épargnes et coopératives de crédit, aux particuliers et aux entreprises, le taux est passé de 0.8% a 3.3% entre décembre 2007 et décembre 2008. En ce qui concerne les établissements financiers de crédit, le chiffre est passé a 6.1%.

Le surendettement ne s’arrange pas en injectant encore plus d’argent dans le système, car avec ces interventions ont obtient seulement un souffle d’air frais passager et ont fait durer la chute sans pouvoir l’empêcher. D’autre part grâce à ces aides "anticrise", les dettes passent du secteur privé aux secteur public, au risque de mettre les états en état d’insolvabilité. Et puis rappelons nous que l’argent de l’État provient des habitant de son pays grâces aux multiples et divers impôts et taxes. Le déficit de l’Espagne a atteint le chiffre de 3,8% du PIB en fin 2008 et les prévisions pour 2009 annoncent 5,8%.

L’augmentation des inégalités accroit le problème

Dans la zone euro, les revenus des personnes qui travaillent en relation aux revenus des personnes qui ne travaillent pas (revenus financier, rentes locations etc.) est passé de 70% en 1992 a 62% aujourd’hui. Ce sont des chiffres officiels qui montrent que de plus en plus de gens vivent sans travailler, du travail des autres. A cela il conviendrait de souligner que des milliers de millions d’Euros de sont pas déclarés (paradis fiscaux, omissions de déclarations et fraude fiscale).

Au problème du surendettement il faut ajouter celui de la baisse du pouvoir d’achat des classes populaires pour expliquer la baisse de la demande. Les plu riches ont fait a partir de l’argent de plus en plus d’argent, tellement qu’ils ne pouvaient tout dépenser, c’est pourquoi ils ont réinvesti dans la spéculation financière immobilière-faisant ainsi augmenter le prix des logements et des loyers, et causant le surendettement. Maintenant, le secteur bancaire et de la construction ont en Espagne 1.600.000 logements quand la demande annuelle est aujourd’hui de 220.000. La valeur de ces bien reste fluctuante et baisse avec l’augmentation du taux d’impayés.

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que l’insolvabilité et le surendettement ne sont pas seulement la conséquence des abus du secteur financier sur les entreprises et les personnes, mais sont le résultat d’une stagnation prolongée de la production. La cause principale de cette crise de croissance de l’économie, c’est l’augmentation des prix des matières premières et la pénurie des ressources naturelles que le capitalisme a exploité, et trop souvent gaspillé dans ces dernières décennies.

La crise est systémique et le modèle actuel n’offre plus de solutions.

Paradoxalement, ce que n’ont pas réussi a obtenir les gouvernements avec des jolis textes et des belles promesses, en seulement quelques mois la crise l’a atteint. La lutte contre le changement climatique connait une belle période car le brûlage de combustibles fossiles ont baissé avec la baisse de la production industrielle.

Cependant, si l’économie redémarre, elle peut faire s’effondrer les biosystèmes de la planète , et on ne peut penser a un modèle pérenne qui épuisent les ressources qui touchent a leur fin. Aujourd’hui nous arrivons a la limite de certaines de ces ressources. Quand il y aura assez de liquidité financière pour réactiver l’économie, ce qui manquera ce sera toute sortes de liquides réels (eau, pétrole, gaz liquide...). Le zénith de l’ère du pétrole est là. L’or noir nous a donné un premier avertissement, et d’autres combustibles fossiles, minéraux pour l’industrie, fertilisants pour l’agriculture, terres cultivables et une longue liste de ressources finies connaîtront ce problème d’ici peu si l’économie capitaliste redémarre.

C’est l’ensemble du système qui est en crise. ce sont les piliers du capitalisme, de Wall Street, des bourses mondiales et du modèle de croissance, des systèmes productifs et du modèle consumériste qui voguent à la dérive. Le mât, pièce centrale du bateau est brisé. Un système globalisé qu’aucuns pays peuvent ignorer, dont aucun gouvernement ni place boursière n’en réchappe car il est basé au niveau commercial, productif et financier.

Si la tendance s’accélère et que la crise économique ne peut pas se freiner, (le FMI a annoncé pour la première fois depuis plus de 60 ans, une baisse de la croissance mondiale pour 2009) cette année sera l’année d’une grande dépression avec bien plus de répercussions que celle des années 30, car une bonne partie des ressources naturelles ont été exploitées.

Il faut abandonner le navire avant qu’il ne chavire !

Avec cette crise est arrivé le moment de penser a un changement de modèle personnel et collectif. Si nous repoussons a plus tard la confrontation avec cette situation avec les corrections de surface, mais sans rien changer au fond du problème, la chute sera encore plus forte et sans appel. Nous devons questionner de haut en bas ce modèle socio-économique capitaliste.

Nous devons questionner le fait que la durée de vie d’une voiture (mode, markéting et technicité) en Europe ne soit que de 7 ans en moyenne quand il faut au moins quatre ans pour s’en acheter une. Cette industrie qui fabrique trop de voitures, une quantité aberrante d’objets inutiles, de décoration ou si rapidement inutilisables (un appareil photo de 2 mega-pixels de 2004, aujourd’hui personne n’en veut-quand un appareil photo argentique peut avoir 40 ans sans aucun problèmes). Cela n’a pas de futur. Le poste de travail dans la grande entreprise n’est pas une valeur absolue. Il faut arrêter le cercle vicieux destiné a augmenter la consommation a tout prix pour maintenir le taux de croissance et les revenus de ceux qui vivent du capital. Si nous assurons nos nécessités basiques, notre niveau de vie correspondra a qui nous sommes, a comment nous nous sentons, a comment nous nous mettons en relation les uns les autres, et non aux possessions matérielles.

http://www.podem.cat/fr

Messages

  • L’image du navire n’est pas bonne. Elle laisse accroire que seul un petit aspect du monde est capitaliste et que le reste ne l’est pas.

    Tout n’est pas immédiatement capitaliste comme une entreprise privée tournée vers le profit (sans parler de la finance) mais il y a bien une influence forte de marchandisation, de mise en concurrence, de contractualisation qui se fait sentir sur ce qui est relativement écarté du coeur capitaliste comme la sécurité sociale et les services publics subissent la logique capitaliste.

    Par ailleurs si la production comme la consommation est massivement sous domination capitaliste je ne vois pas comment durablement en sortir comme on quitte un navire. Il s’agit plutôt de ne pas s’exonérer de la tâche de transformation du système.

    Faire fonctionner les services publics sous une logique non marchande et les étendre pour faire reculer la sphère marchande est un premier pas qui passe par la mobilisation populaire. Encore faut-il que des médiateurs de citoyenneté et de luttes sociales portent la revendication.

    Chris D