Accueil > Où est la pénurie d’argent ?
A ceux qui sont étonnés d’entendre parler
– du trou de la sécu
– de la dette publique
– de l’excédent des fonctionnaires
– des surnuméraires, c’est-à-dire les sans emploi
– de tous ces maux dus à la pénurie d’argent dont on nous rebat les oreilles
Sans cesse, les médias nous matraquent le même message : « où va-t-on trouver l’argent ? »
Pourquoi l’argent manque-t-il toujours alors qu’il ne sort pas de terre comme une plante, qu’il n’est pas extrait du sol comme un minerai ?
L’argent est la création de l’homme. Qu’il soit sous forme de pièces ou bien de billets : l’argent fiduciaire est créé par l’homme. Qu’il soit sous forme d’un compte en banque, une écriture dans un registre ou bien une écriture sur un disque dur d’ordinateur : l’argent scriptural est encore la création de l’homme. Depuis 1971, la valeur de l’argent n’est plus garantie par un quelconque métal précieux. Sa quantité n’est donc pas limitée à l’or dont nous disposons et qui en garantirait sa valeur. Sa quantité et sa valeur doivent correspondre aux biens et aux services que nous avons à échanger entre nous. C’est d’ailleurs son seul but. Il est un vecteur d’échanges. Il est le fluide de notre économie.
Ni abondance
Sa création est illimitée. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut le créer en surabondance, sinon il perd de sa valeur. D’ailleurs, quelle est la valeur de l’argent qui ne correspond pas à des biens et des services ?
Ni pénurie
Si l’argent est en insuffisance, les échanges se font plus difficilement. _ Quand l’argent manque, l’économie ralentit.
En suffisance
Si la société civile augmente sa production de biens et de services, la masse monétaire croit dans le même temps. En d’autres termes, si la production des biens et des services issue du travail de l’homme augmente ou diminue, l’argent doit être créé ou détruit en conséquence. Dans ce cas, l’argent est en suffisance.
Rendre la création monétaire à la société civile
Qui doit faire évoluer la masse monétaire ?
Nous y voilà ! Qui décide de créer de la monnaie ou bien d’en détruire ?
Ce sont les biens et les services que produit la société civile qui garantissent la valeur de l’argent. N’est-ce pas à la société civile ou à ses représentants de gérer l’argent ?
La plus grande partie des pays sont endettés. Mais auprès de qui sommes-nous endettés ? Ce n’est donc pas l’argent qui régit le travail des hommes, mais plutôt le travail et la production de biens et services qui engendre la création monétaire en adéquation pour en faciliter les échanges.
La plus grande partie des pays sont endettés. Mais à qui devons nous tout cet argent ?
D’où vient donc cette dette publique cumulée par les pays en voie de développement et aussi par les pays industrialisés ?
Quand allons-nous arrêter de parler du manque d’argent dès que l’on évoque un des problèmes de notre société actuelle ?
Quand la société civile va-t-elle se réapproprier son bien commun le plus fondamental, celui de la création monétaire ?
Enfin, quand allons prendre conscience qu’il suffit de créer l’argent, tout simplement en correspondance avec ce que nous produisons et seulement pour pouvoir s’échanger les biens réels que nous produisons ?
Messages
1. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 04:14, par che
j ai pris plaisir a lire set article, cela fait deja qqs temps que je suis sur la question...je souhaite vous faire part de ce site qui viendront completer vos lignes, a la fois pour vous et les autres citoyens.
merci a tous
MONEY DEBT (l argent dette)
2. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 10:12, par Copas
Je me pose des tas de questions.
Il y a eu une création monétaire colossale ces dernières années, et l’argent "manquerait".
Comprendre ce qui se passe et où va cet argent "créé" revient à un jeu de pistes .
Les bénefs distribués par les banques, grandes entreprises et groupes financiers demeurent très impressionnants quand on se souvient qu’ils ont été aidé d’une façon hallucinante par les états et les banques centrales, sous formes de dons, de participations (le système bancaire anglais a été quasiment nationalisé pour être apuré ), de prêts à taux d’amis .
Tout cela continue par de multiples canaux, notamment par la BCE en Europe qui commet une véritable complicité de hold up sur les richesses créées dans l’UE.
Mais là, on peut se poser la question de où passe réellement l’argent et pourquoi les bilans sont si pourris, malgré les faux crash-tests réalisés en Europe.
L’ensemble du système financier est de plus en plus vermoulu, pendant que les sociétés, les classes populaires sont ponctionnées d’une part de plus en plus gigantesque des richesses qu’elles créent en faveur de la délinquance bourgeoise multi-récidiviste.
Et parallèlement les groupes financiers se sont relancés à très grande échelle dans de la spéculation très court terme (comme en témoignent la remontée des bonus des traders qui n’est qu’un indice que des torrents de fric sont disponibles).
C’est qu’il y a plusieurs choses. Une grande partie de la bourgeoisie ne croit pas à une reprise court terme et garde dans ses poches les bontés des états et banques centrales, politiciens corrompus et gouvernements de paille.
Le véritable indice d’une reprise sera une brusque et colossale remontée de l’inflation par l’injection dans le système des immenses liquidités créées par les banques centrales et filées à la bourgeoisie.
La langueur de l’économie s’accompagne de ce doute de la bourgeoisie dans l’état réel de l’économie planétaire.
Enfin il y a une contradiction sur les groupes financiers, comment peuvent-ils avoir des bilans aussi pourris (et c’est vrai au point de faire des faux crash-tests des banques européennes) alors qu’ils ont eu des liquidités colossales prises sur les richesses créées ?
D’abord la distribution des dividendes est restée colossale en faveur de la bourgeoisie qui a des positions de plus en plus mobiles dans les entreprises. Les banques sont de formidables machines à cash mais elle est finie l’époque où les actionnariats se sentaient tenus par l’entreprise qu’ils possédaient.
La gigantesque mobilité des interets de la bourgeoisie est devenue une donnée inhérente au capitalisme mondial. Les multiples dérivations créées pour vider les "coffres" des entreprises
Pourchasser cette délinquance bourgeoise sera un moment fort et complexe, nécessitant un puissant internationalisme. Mais ça ne sera pas si difficile que cela. Il s’agira, en complément de la saisie des entreprises par les travailleurs de couper ces actionnariats volatiles des entreprises de créations de richesses, en même temps que de les pourchasser économiquement sur tous les marchés du monde.
Ensuite les entreprises financières et banques, grandes entreprises, ont créé de formidables complexités en matières de filiales de détournement, de groupes financiers adossés dans des no man’s lands incontrôlables qui permettent de moduler dans les grandes enseignes du système bancaire la présence de l’argent donné par la société .
La suite, l’économie qu’on pourra construire, dans une société débarrassée du capitalisme, comportera des transitions complexes sur le rôle de la monnaie très loin des illusions simplificatrices.
1. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 10:45, par AMK
Le premier numéro de la revue Les Temps Nouveaux propose un texte de J C Branchereau et J M Roux qui défendent "le pôle financier public pour sécuriser l’épargne populaire et pour ’orienter vers le financement de l’économie réelle plutôt que vers la spéculation".
Les auteurs insistent sur la socialisation à enclencher en même temps que l’appropriation publique.
Pour que cela marche il importe sans doute en outre de nationaliser quelques banques (combien ? lesquelles ?) et de séparer à nouveau banques de dépôt er banques d’affaire.
amk
2. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 16:31
"Pôle financier public". C’est aussi une propositios du PCF. C’est aussi une proposition du NPA qui précise sous le contrôle des salariés et sans indemnisation des actionnaires.
3. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 17:24
"Pôle financier public", mais c’est quoi ce baragouin, à la fin ? Vous ne voulez pas DIRE des choses qui puissent être COMPRISES par le plus grand nombre ou vous avez PEUR de PARLER CLAIREMENT ?
Ca veut dire quoi, ça, "pôle financier public" ?
LL
NB : en lisant les "propositions" des uns et des autres évidemment j’ai compris ce que cela voulait ne PAS dire, mais j’aimerais les explications de ceux là mêmes qui défendent ce qu’ils pensent être des "projets"....Pour être certaine que je ne me trompe pas !
4. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 18:44, par claude de Toulouse .
Pole financier public , c’est quand on n’ose pas dire , Nationalisation d’une partie du secteur bancaire !!!
5. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 20:50
IL s’agit de mettre sous le contrôle des citoyens la production de monnaie assurée actuellement par le privé. C’est un problème de démocratie. Les traités européens actuels ne le permettent pas.
6. Où est la pénurie d’argent ?, 5 septembre 2010, 22:32, par Copas
On peut utiliser le terme de nationalisation, toutefois c’est une simplification patriotarde qui ne donne aucun changement à qui dirige et qui commande.
Des orientations para-capitalistes peuvent très bien vivre avec l’état comme seul propriétaire.
De Renault aux cas récents de quasi-nationalisations des banques par la Grande-Bretagne il n’en finit plus le règne des méthodes de commandement de la bourgeoisie sur des entreprises, qu’elles soient privées ou d’état.
Des entreprises nationalisées peuvent être un bienfait pour le capital, en rationalisant des secteurs stratégiques à rentabilisations trop longues.
La question des banques et du secteur financier est de ces questions là.
Toute nationalisation dans le cadre du système est une rationalisation de la domination du capitalisme.
Effectivement , la seule donnée nouvelle qui peut faire irruption ressort de la lutte des classes et la bataille pour le pouvoir qui se déroule entre les classes.
A cette fin, et sur la question du crédit, des banques et de secteur financier, une socialisation n’a de sens que si ce sont les travailleurs qui au moins contrôlent, au mieux dirigent .
Les enjeux économiques sont tels pour le prolétariat moderne dans la bataille pour qu’il s’émancipe et dirige ses propres affaires est bien de cette socialisation sous direction de la classe ouvrière au sens moderne du terme (mendelien).
La question d’un système bancaire unifié sous direction de la classe populaire est un des axes stratégiques de renversement du capitalisme anti-démocratique.
Plus loin, une fois que l’essentiel des petits despotes du capitalisme seront écartés, de grandes questions , comme des mutations plus responsables de l’économie seront nécessaires, nécessitant un plan et une orientation globale.
Nous ne sortirons pas facilement du capitalisme et surtout des travers coûteux qu’il a imposé à la planète. L’économie devra être ré-orientée fondamentalement, les échanges planétaires ré-équilibrés, l’aide aux états en développement fournie à hauteur du prix de leur développement (voir là dessus ce qu’en disait le Ché), une ré-orientation fondamentale respectueuse des équilibres écologiques, des allocations de ressources aux petites entreprises autogestionnaires et au tissu économique démocratique.
(parenthèse : le pouvoir des travailleurs donnera lieu à une société bien plus complexe que ne l’était le capitalisme)
le passage à cette aube suppose préalablement la compréhension des dynamiques de la transition et de la condition indispensable de l’affirmation d’une classe dans le contrôle de ces processus.
ce ne sera pas, ce ne peut être l’état actuel, avec ses processus de commandement et de direction qui accomplisse ce type de transition, croire que cela puisse se faire ainsi c’est comme si on demandait à une compagnie de CRS de tenir et gérer un jardin d’enfants ou une crèche.
Pourtant l’objectif de nationalisation sans indemnité ni rachat garde une grande puissance politique mais cela n’a aucun sens sans le contrôle des travailleurs avec tous les vétos nécessaires.
Et surtout cette question de la socialisation des banques et groupes financiers en un service unifié n’a de sens que soit propagandiste, soit comme une orientation à un moment donné précis, qui, en deçà est un truc confusionniste ne rompant pas avec la domination capitaliste soit au delà comme une authentique nécessité.
Ce qui donne poids à une logique rompant avec l’immense bordel capitalste violent et brejnevien est bien toujours la partition qu’on propose au prolétariat moderne, acteur ou technicien de surface du capitalisme.