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POUR UN BEAU CONGRES (POUR CREUSER CERTAINES QUESTIONS DE JF TEALDI)

Publie le jeudi 14 août 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

POUR UN BEAU CONGRES DU PCF
Par Tchapaiev

Le 23 juillet 2008

TENDANCES, COURANTS, SENSIBILITES :L’HISTOIRE N’A PAS REPONSE A TOUT

POUR UN BEAU CONGRES DU PCF TENDANCES, COURANTS, SENSIBILITES :L’HISTOIRE N’A PAS REPONSE A TOUT (CONTRIBUTION DE OLIVIER GEBUHRER CN PCF . PARTIE 1)

Il peut paraître incongru de commencer par LA FIN , mais c’est ainsi , les discussions CN après CN me conduisent à expliciter ma position à ce propos . J’ajoute en préambule que la lectrice éventuelle (je ne sais pas écrire en « bi »), ne trouvera dans ce qui suit aucune sorte de solution intemporelle à caractère prétendument définitif malgré la longueur du texte ; il est inutile d’aller à la fin en espérant y trouver ce qui ne peut s’y trouver . Le début est évènementiel ; impossible néanmoins de faire comme si on pouvait avoir le point de vue de Sirius. La lectrice pressée peut aller au §6 directement , c’est là que commencent les idées prétendues sérieuses de l’auteur.

1)Un bref constat d’abord : plusieurs courants de pensée existent , se réunissent en dehors des instances régulières , ont des sites qui animent des discussions de fond , toujours en dehors de tout cadre statutaire ; la discussion au CN n’est pas transparente si on ne visite pas ces sites ; à chaque occasion , le scénario se reproduit ; c’est toujours l’après-midi ou en fin de CN, lors du vote de la résolution que les courants se manifestent ; parfois, mais de mon point de vue rarement , ladite discussion qui alors n’a lieu vraiment qu’entre « ténors » , ou plus exactement « chefs de file » , contribue à enrichir la version initiale ; dans le cas de la dernière résolution , le phénomène a atteint un point culminant : on peut toujours dire que le texte final est « meilleur » que celui qui fut présenté à l’origine et ne fait que rappeler nos dispositions statutaires ; il est exact qu’il avait une apparence un peu « administrative » mais quoi ? Le CN devait-il décider du Congrès avant le Congrès ? Avant même la discussion de la base commune ? Bref , on a « enrichi » le texte de rappels politiques sans que cela change quoi que ce soit au fond . Rien qu’au dernier CN , plusieurs interventions méritent des cartons rouges ; invraisemblable de commencer son intervention ou de la clore au nom de SA sensibilité qui et que , de réclamer de figurer dans telle ou telle commission à CE TITRE etc… Or il n’y eut aucune sorte de carton rouge ; et je suis tout sauf partisan de méthodes administratives pour régler des question politiques comme on le verra ; j’ai pensé que l’exemple du football avec son corps d’arbitres pourrait nous aider mais hélas c’est une lubie .

2) Les désaccords politiques sont importants ; il est vain de les dissimuler ; ne peuvent en prendre connaissance pour l’heure que ceux des militantes et militants communistes qui consultent régulièrement Internet et savent à peu près de quoi il retourne ; c’est surement vrai , on peut le supposer , des membres du CN ; il m’arrive plus d’une fois de ne pas comprendre pourquoi telle ou telle intervention mais peut-être suis-je endormi , mal au fait des choses et politiquement inapte ? Tout ceci est malsain ; la démocratie la plus élémentaire n’y trouve pas son compte et un membre du CN qui ne se reconnait dans aucun « courant » existant , c’est mon cas , se censure en permanence pour ne pas rajouter d’incident et de la perte de temps ; au demeurant s’il réagissait , il s’inscrirait volens nolens dans un processus qu’il exècre ; il assiste agacé à un jeu de rôles , à des passes d’armes qui le laisse spectateur ,et ce qui est pire , à des échanges dans lesquels il ne se reconnaît en aucune façon .

3) Soyons clairs : le spectacle donné par la danse des courants dans les formations politiques qui ont fait une règle de l’existence de courants de pensée organisés donne la nausée à tout citoyen (ne) qui cherche des réponses à ses questionnements politiques ; attendre qu’une formation politique ait « réglé » ses questions « internes » pour savoir ce qu’elle pense EN TANT QUE FORMATION POLITIQUE CONTRIBUE A L’ELOIGNEMENT DE LA POLITIQUE ET AU DISCREDIT DES PARTIS POLITIQUES ;pour ceux qui demeurent sceptiques j’invite à consulter les dernières paroles d’expert , à savoir F Hollande qui considère que sur les « 21 contributions » , (pas moins !!!!) arrivées en discussion , « il y a peu de vraies différences » , on le croit sur parole ; je ne parlerais pas des organisations syndicales qui ont adopté ce principe ;je ne veux pas mélanger les genres. Bref , il faut enfin en convenir : nous arrivons à un point d’aboutissement relativement à cette question ; même là où dès l’origine , ces formations reconnaissaient l’existence en courants organisés , on peut constater que ce fonctionnement n’est même plus en mesure de féconder en quoi que ce soit le débat politique interne . Il n’est pas concevable que ce soit à ce moment que le PCF considère que l’ultime changement serait la reconnaissance de courants organisés en son sein et qu’il suffirait comme des discussions l’ont suggéré , de savoir définir leur mode de vie dans les statuts . C’est la fin du PCF qui serait signée ainsi . La fin du PCF en tant que Parti influent démocratique , national , populaire . Aucun avenir n’est à mon sens à chercher de ce côté-là ; ce serait désespérer de nous-mêmes et pour le coup , vraiment boucher l’avenir pour longtemps (il y a encore bien d’autres méthodes pour arriver à cette situation mais enfin celle –là me parait très expéditive .)

4) Mais tout cela qui condamne sans réserve et sans retour un certain type de fonctionnement ne fait pas de moi un nostalgique d’une période idéalisée pour les besoins des « fondamentaux », je parle du centralisme démocratique , quelque variante qu’on en use . Je viens de prendre connaissance du livre de Lucien Sève « Commencer par les fins » (bien tardivement je l’avoue : j’ai cru en le feuilletant qu’il revenait de façon élaborée sur la question althussérienne [et cela à mon sens pouvait attendre relativement à mon programme], et ce n’est pas ce que j’y découvre qui est susceptible de me faire changer d’avis au sujet dudit centralisme démocratique ) . La situation politique que nous connaissons est totalement inédite ; c’est pourquoi il ne sert à rien de chercher la réponse à nos tourments dans les textes sacrés quels qu’ils soient . Parmi les inédits de la situation ,il y a son extrême COMPLEXITE ; j’utilise ce terme au sens usuel [pas au sens de Jeanine Guespin , dont l’étude à ce sujet est intéressante( et conseillée) comme tentative, (il n’y en a pas beaucoup de ce type ) mais ne me convainc en aucune manière ;je dirais pourquoi ailleurs] . Dans cette COMPLEXITE , il y a la rapidité extrême des modifications de la société ; ceci exclut à mes yeux pour une quelconque formation politique de se trouver durablement « en phase » . La question du dépassement du capitalisme me semblant au dernier degré structurante , le PCF a plus de moyens et plus de raisons d’imaginer se trouver « en phase » mais cela implique une organisation , une rapidité d’échange et de communication , une fluidité dans l’impulsion de l’action politique dont nous sommes loin à l’heure actuelle . Si le phénomène Obama peut nous faire utilement réfléchir sans pour autant avoir à son égard l’attitude du « moine copiste » , c’est là qu’il convient de regarder . Quoi qu’il en soit , cette même COMPLEXITE, implique que les sensibilités à l’intérieur d’un Parti tel que le PCF existent et existeront ; et il ne s’agit PAS que d’une question de « point de vue » que l’on peut plus ou moins aisément domestiquer . A titre d’exemple , il y aura durablement des camarades pour qui les luttes immédiates même amples seront beaucoup plus importantes que les aspects stratégiques ; il y aura durablement des camarades qui , quelles que soient les aberrations de Besancenot ou quiconque en tiendra lieu , verront ce type de positionnement politique ([que je n’appelle PAS gauchiste pour ma part,(ce n’est rien d’autre qu’un n-ème remake de choses déjà vues ; chacun devrait en être las à saturation), là non plus l’histoire n’a pas réponse à tout]), avec les yeux de Chimène , chercheront inspiration , réflexion dans ce type de thématique , croiront que « l’anticapitalisme » est soluble dans la recherche des voies de son dépassement etc… et il y aura durablement des camarades qui regarderont le PS comme en gros on le fait depuis plus de 20 ans , c’est-à-dire avec un mélange explosif de recherche d’unité, voire d’amour transi et de tentative critique . Et que personne n’imagine que je crois avoir épuisé la question avec ces exemples . Ce serait beaucoup trop simple .

5) Par suite , toute tentative d’éradiquer les sensibilités , voire de les corseter statutairement me paraît relever de l’ineptie et qui plus est nous entraîne là où nous ne devons aller sous aucun prétexte .

6) Il arrive comme on le sait qu’une majorité se trompe ; on me dira que cela ne modifie en rien le FAIT qu’elle soit à un moment donné une majorité . Mais telle n’est PAS la question examinée ici . La question tourne autour du MOT « TRANCHER » . Quitte à me préparer un joli bûcher pour hérésie , je considère que ce mot devrait être banni de notre vocabulaire . Et qu’est-ce à dire ? N’y a-t-il pas à prendre des centaines et centaines de décisions ? Qu’est ce donc que décider sinon « TRANCHER » ? Trancher crée une sensation métallique brève et définitive ; décider suppose certains choix et la possibilité de retour éventuel ; « trancher » élimine. On ne peut pas constamment remettre en question des décisions mais parfois les soumettre à temps à révision critique peut aider ; ainsi le choix de participer à un gouvernement à dominante socialiste (ce n’est qu’un improbable exemple évidemment !) pourrait –il utilement faire objet de suivi ; à titre d’exemple ,savoir comment le PCF doit se comporter lors de la haute mer et du gros temps ne serait pas malvenu ; cela ne signifie pas nécessairement quitter le bateau. Cet exemple signifie que des positions minoritaires à un moment donné , sans devenir ultérieurement majoritaires , pourraient conserver une sorte de mise en mémoire : elles pourraient servir .Il y a d’innombrables exemples historiques où des idées minoritaires n’ont pas nécessairement eu raison a posteriori mais où ENTENDRE CE QU’ELLES DISAIENT , VOIRE UNE PARTIE DE CE QU’ELLES DISAIENT eût été fort utile .

7) Tout ceci montre qu’il doit exister des voies NON EXPLOREES pour faire en sorte que le débat d’idées s’élève chez nous et soit UN FACTEUR D’ELEVATION POLITIQUE DANS LA SOCIETE ; le maintien en l’état de la situation conduit à l’éclatement : la cohérence du PCF n’est pas celle du PS et rien ne fera qu’elle le devienne et la même chose est vraie de l’initiative tapageuse de la LCR . J’ai dit plus haut qu’à mon sens la question du dépassement du capitalisme (j’y reviendrais dans une autre contribution si nécessaire ) est structurante au plus haut degré pour nous ; elle ne structure à l’évidence PAS les « sensibilités » se reconnaissant comme telles aujourd’hui ; dire cela justifierait tous les hauts cris possibles si je ne corrigeais pas immédiatement cet avis définitif ; cette question ne structure PAS de part en part les sensibilités en question mais évidemment elle les TRAVERSE ; comment en serait-il autrement ? Et comme il n’existe pas de moyen élémentaire de décrire le processus par lequel on parvient à ce changement de civilisation , comme toute tentative intellectuelle d’en embrasser d’un coup d’œil toutes les dimensions est inepte sauf à renouer avec une forme de totalitarisme qui n’a rien de marxiste , de progressiste , rien qui puisse porter une espérance quelconque de changement de société , il en résulte que dans l’expression de ces sensibilités on trouve des accents toniques qui doivent attirer l’attention même si on ne se reconnait pas ,comme c’est mon cas, dans leur cohérence .Les passer en revue ne me paraît pas de bonne méthode ,en tout cas à ce stade .

8) Pouvons-nous parvenir d’ici au Congrès à l’objectif défini ci –dessus qui dessinerait un BEAU Congrès ? J’en doute pour dire les choses sans langue de bois ; pour y parvenir , il eût fallu penser ces questions bien plus tôt et bien plus en profondeur que cela n’est le cas ; la très grande majorité des adhérentes et adhérents n’y est pas prête ; « tranchons » et « tranchons vite » ! . C’est là l’héritage empoisonné de modifications profondes dont nous avons été collectivement les auteurs sans en penser les conséquences le plus loin possible ; mais si l’objectif dans son idéal est ,me semble-t-il, irréalisable , ce qui ne l’est pas ,c’est le TRAVAIL pour aller dans ce sens . Plusieurs conditions me paraissent nécessaires pour ce faire ; la toute première d’entre elles est l’honnêteté politique ; peut –on la considérer comme allant de soi ? Je ne le crois pas ; chacune et chacun d’entre nous doit mesurer ses propos à l’aune d’une question qui ,elle va de soi : l’intervention publique de telle ou telle , est- elle de nature à être comprise de façon univoque par tous et toutes ? Chasser les intentions cachées ou semi avouées me paraît un préalable obligatoire . Assaillir, par exemple, Marie-George Buffet d’injonctions de préciser sa pensée par rapport à l’expression de courants de pensée qui débattent hors des règles fixées entre nous me paraît exactement cadrer avec ce qu’il serait souhaitable d’éviter à l’avenir ; qu’on m’entende bien : Marie-George n’ a nul besoin d’être « défendue » et encore moins par l’auteur de cette tribune ; mais les questions fielleuses à son encontre ne peuvent entrer dans la cadre du débat civilisé que nous devons essayer d’avoir ; au demeurant , je me permets d’attirer l’attention des auteurs à répétition de ce type d’intervention ,dont ce n’est pas le seul contenu ; en pratiquant ainsi , la partie audible de leur discours devient volens nolens inaudible pour toute auditrice non acquise à l’avance ; c’est le degré zéro du politique et mettre en regard des affirmations souvent pompeuses par rapport à ce qu’on est supposé attendre du PCF et ces méthodes suffit à disqualifier le propos ; encore ne s’agit –il que d’un exemple ; il y en a bien d’autres . On me dira sans doute que j’exige de celles et ceux qui à tort ou à raison se « reconnaissent » dans des courants organisés actuels , des comportements qui ne sont pas nécessairement partagés par d’autres ; c’est exact et c’est pour cela précisément que je me permets d’évoquer l’honnêteté politique comme une exigence a priori . Mais il est permis de demander à celles et ceux qui se sont placés délibérément hors des règles communes (je crois que c’est suffisamment évident pour ne rien avoir à « démontrer » ) de prouver qu’ils et elles participent de l’effort commun . Après tout, en quoi réussir un BEAU Congrès après tant d’échecs et de mises en cause collective serait injurieux , déplacé ? En quoi sont –ils (elles ) exonérés de ce qui est naturel au sein d’un parti qui se propose de contribuer à l’édification d’une société où toute forme d’aliénation, de domination , etc… aurait disparu ? Mon exhortation s’adresse à toutes et tous , en particulier évidemment pour celles et ceux qui ont considéré que les règles statutaires pouvaient être, un peu ,beaucoup, passionnément ,transgressées ; peut-on sans cruauté rappeler ce qu’écrivait Roger Martelli : « il n’est pas interdit en politique d’ être rusé , en revanche il est interdit de mettre le doigt dans l’œil de son interlocuteur » ? Au moment d’écrire ces lignes je découvre une longue contribution de Roger Martelli(RM) en éditorial à une publication en ligne , à savoir « Cerises » , où il s’en prend à la récente contribution de Patrice Cohen-Seat (PCS) sur le site http:// alternativeforge.net ; j’en extrais le passage suivant : « Dans une longue contribution, Patrice Cohen-Seat justifie ce désintérêt : « le rassemblement s’étouffe s’il est corseté par un cartel qui s’arroge le droit de le représenter et de le diriger ». Foin des « groupuscules » et des « personnes qui n’ont à répondre devant personne de leurs positions et de leurs choix » ; On peut penser ,en n’ayant pas pris connaissance préalablement du texte de PCS, que celui –ci s’en prend à des propositions faites par RM et le fait de façon méprisante . Il ne s’agit pas ici de « défendre » le point de vue de PCS que j’approuve par ailleurs , j’y reviendrais ultérieurement , mais du fait que son texte ne traite en rien des injonctions éventuelles de RM ; ce dernier commence en effet par écrire : « Un cadre de travail pluraliste se met en place. Le PCF s’abstient à ce jour d’y participer. L’hebdomadaire Politis a lancé un appel de 55 personnalités, relayé par plus de 9 000 signatures. Des dirigeants socialistes, communistes, républicains, écologistes ; des responsables syndicaux, associatifs ; des intellectuels, écrivains ou artistes. Silence du PCF. » Cette méthode consistant à extraire d’une contribution traitant d’un sujet donné des morceaux choisis pour livrer à la vindicte son auteur alors que celui-ci TRAITE D’UN SUJET QUI EST ETRANGER A CELUI DONT ON SOUHAITE PARLER , n’est en rien conforme à une quelconque éthique intellectuelle ; Lucien Sève ,ne manque pas de pourfendre (dans le livre « Penser avec Marx aujourd’hui ») ce type de façons : il est vrai que les auteurs incriminés par lui sont des « penseurs » libéraux , ultralibéraux et sociaux libéraux et ne prétendent en rien se réclamer du communisme. Je ne vois d’ailleurs , en dehors même de la manipulation proprement dite , pas où dans le passage cité (en tronquant et hors contexte) , RM peut trouver quoi que ce soit à redire quant au fond : il n’est tout de même ni adepte de « rassemblements corsetés par un cartel » , ni de « comportements groupusculaires », ni d’une attitude du PCF consistant à s’aligner sur des « personnes qui n’ont à répondre devant personne de leurs positions et de leurs choix » .

Si l’on doit discuter de l’avenir du PCF , faisons le en rapport avec son objectif supposé . Le débat prend alors aussitôt du relief, est accessible à tous et toutes et ouvre la voie à des actes contributifs. A ce propos , je ne crois pas un instant que le PCF doive « être à l’image de la société qu’il veut contribuer à construire » ; il doit ,c’est déjà beaucoup, ANTICIPER sur des traits caractéristiques de ladite société . Au demeurant la société n’est pas structurée en « tendances politiques » . Si chaque adhérente doit compter pour une , cela implique des règles entre nous , qui pour l’essentiel sont dans les statuts ; c’est bien ainsi mais ,comme on le voit , les statuts sont loin de tout régler. Nous avons besoin d’un BEAU Congrès : je n’en développe pas les raisons que chacune et chacun peut avoir en tête mais la première de toutes est liée à ce qui en principe est notre visée : une société telle que nous souhaitons contribuer à la faire advenir suppose des rapports humains très différents de ceux qui ont cours aujourd’hui ; un BEAU CONGRES n’est pas nécessairement unanime ; mais il a un besoin vital de clarté politique ; de ce fait les contributeurs (trices) de plateformes à cohérence politique distinctes de ce qui sera la base commune doivent avoir l’honnêteté politique de reconnaître en quoi leur cohérence légitime leur texte qui ne peut, c’est l’évidence, parcourir la base commune d’entrelacs dans lesquels chacune et chacun se perdrait .Au demeurant, on ne voit pas bien qui d’autre que les auteurs desdites plateformes politiques pourrait décider de leur cohérence . Et personne ne peut décider que des cohérences différentes se retrouvent dans ce que l’on appelle « base commune » sauf à avoir une conception de ce qui est commun , tout à fait exotique. Je l’ai dit plus haut : beaucoup de temps a été perdu et on ne peut pas à mon sens le rattraper d’ici au Congrès pour discuter de façon notablement différente du passé et décider SANS ELIMINER ; j’ai entendu la formule récemment « on discute mais quand la majorité a tranché, on se tait » L’auteur de ce « trait d’esprit » n’a pas été suivi par l’auditoire mais le seul fait que cette idée puisse être exprimée comme allant de soi montre assez où en sont les choses . Comment décider sans éliminer ? Rien , aucune méthode , quelle qu’elle soit, ne rendra minoritaire une décision majoritaire ;cependant , il faut admettre que celles et ceux qui se seront prononcés pour des choix distincts de la majorité ont le DROIT ABSOLU de ne pas être considérés comme une « minorité tolérée » . Une telle situation est invivable . Mais l’est autant une situation dans laquelle un point de vue minoritaire à un moment donné excipe de cette donnée de fait pour chercher à imposer sa cohérence d’hier , sans en changer une virgule , critique les positions majoritaires non à raison du fait qu’elles sont éventuellement critiquables mais à raison du fait que , majoritaires , elles devraient se plier à l’expression minoritaire n’intégrant en rien ce qui peut être légitime dans le choix majoritaire . Ce type de comportement observable de façon récurrente sur le mandat écoulé pousse directement à créer la cristallisation de positions antagoniques , durablement antagoniques au sein d’une même formation politique . La seule solution si l’on peut dire , en admettant le prérequis impératif de l’honnêteté politique est celle de la décantation par le temps ; ne pas intégrer la dimension temporelle dans notre processus de prise de décision est aberrant : dans le noyau constitutif de l’expression majoritaire se trouvent des actes et des initiatives politiques qui peuvent permettre à des points de vue minoritaires au moment de la décision de se retrouver pris en compte de façon nouvelle lorsque les lignes ont bougé ; mais l’intégration de la dimension temporelle ne peut être un processus spontané . Cette conception qui n’est ici qu’à l’état d’ébauche permet et elle seule d’éviter les « compromis mous » dont personne ne veut . Elle permet aussi la garantie du respect politique de points de vue minoritaires à un instant donné , respect très incomplètement pris en compte dans le principe statutaire reconnaissant à chacune et chacun le droit de défendre son point de vue DANS LE PARTI , même après la décision.

9) Donnons des exemples de ce qui précède : je répète que dans ce qui suit l’honnêteté politique est un PREREQUIS ABSOLU. Faisons cette hypothèse et poursuivons : il existe , on le sait, des idées variées relativement à l’avenir du PCF ; on ne peut en traiter en détail mais à mon sens TOUTES les propositions qui visent peu ou prou à exprimer les plus grands doutes sur la possibilité de poursuivre le PCF AUTREMENT , donc sans changer son nom , sans créer un processus d’adhésion à une autre formation politique , sans couler le PCF comme un « courant communiste » dans un ensemble plus vaste , toutes ont un point commun même si la façon de l’exprimer peut différer : en somme le PCF , issu du Congrès de Tours ne serait qu’un avatar des partis qui se sont constitués dans le cadre de la 3° Internationale et l’expérience aurait prouvé qu’ils ne SONT PAS REFORMABLES de l’intérieur ; une autre position que l’on trouve chez Lucien Sève consiste à tout dépasser : le capitalisme , les partis etc… Mais ce qui fonde sa démarche à ce que j’en ai compris est à relier à ce qui précède ; même si ce n’est pas strictement assimilable , c’est une raison parente . Alors voyons cela : En dehors du PCF , il n’échappe à personne que hors des partis d’Europe de l’Ouest (Italie et Espagne qui mériteraient des études à part) QUI SE SONT EUX-MEMES SABORDES et dont on attend toujours que la preuve soit donnée que cette façon de faire aide en quoi que ce soit la gauche dans ces pays , les autres Partis ETAIENT AU POUVOIR, ILS ETAIENT LE POUVOIR ; ce qu’ils ont fait de cette situation ne permettait à l’évidence rien d’autre qu’un suicide collectif . Nous (le PCF ) ne sommes en rien dans ce cas . En rien ; nous avons commis de lourdes fautes politiques ; rien dans ce que nous avons fait ne peut troubler l’image d’un parti honnête , un parti qui s’est trompé mais n’a PAS TROMPE CONSCIEMMENT, un parti qui en principe honore la mémoire de celles et ceux qui soit ont donné leur vie au nom de ce Parti , soit ont souffert mille morts au nom de ce Parti . Ce parti là parce qu’il aurait échoué dans sa visée initiale se verrait condamné par SES PROPRES MILITANTS au suicide politique ? Voyons les choses autrement : est-ce que ce parti a su dans des occasions historiques faire preuve de créativité politique et conduire bien près de son objectif ? Et ne l’a-t-il pas fait en maintes occasions où comme on dit avec ce détestable langage , le rapport de forces à gauche ne lui était pas favorable ? N’a-t-il pas réussi le Front Populaire dont il me chaut peu de savoir s’il eût dû participer au gouvernement et n’a-t-il pas TOUT FAIT pour aider la République espagnole ? N’a-t-il pas condamné Münich seul comme Parti ? A quel étiage électoral était-il donc à ce moment –là ? On me dira que l’histoire post 1945 est différente ; on pourrait ici discuter longuement mais soit , il n’y a rien de commun entre la phase d’avant 40 et celle d’après 45 du point de vue de la créativité politique . Ce bref parcours montre à l’évidence que la prétendue matrice initiale n’est POUR RIEN dans nos échecs ; à partir de cette matrice , le PCF a connu et BARBE CELOR ET MAURICE THOREZ (première manière) . Et arracher le PCF au poison Barbé -Célor ne me paraît pas une affaire si simple qu’on doive l’omettre. La thèse de l’impossible changement du PCF à partir de ce qu’il est ne résiste pas à l’examen.

10) J’ai parlé de la dimension temporelle (je ne dis pas comme on disait antérieurement : « l’expérience a parlé » ; on ne peut pas parler de complexité et croire que l’expérience tranche univoquement à tout moment) ; mais il en est une autre tout aussi fondamentale : A certains égards , le débat idéologique hexagonal interne à la gauche est NOUÉ ; à cela mille raisons dont la permanence des préoccupations hégémoniques n’est pas la moindre (le PS en donne l’illustration quotidienne et explicite mais il n’est PAS LE SEUL à caresser ce péché mignon) ; DENOUER ce NŒUD sans recourir à la méthode cannibale d’Alexandre dit LE GRAND , est sans aucun doute LA GRANDE AFFAIRE ; elle l’est aussi chez nous : en tentant de le faire , on commencerait à redevenir une sérieuse référence à gauche . Beaucoup , sinon la majorité des communistes savent ou comprennent que les solutions politiques à venir ne PEUVENT PAS ETRE EXCLUSIVEMENT hexagonales ; et il ne s’agit pas de se faire à cette idée comme on se fait à celle du mauvais temps ; il s’agit d’en tirer toutes les leçons possibles immédiatement ; la droite l’a compris mais elle patine sur la mise en œuvre car si sa volonté politique est totale , les aspirations montantes des peuples ne lui permettent pas le blitzkrieg dont elle rêvait ; les durs pépins de la réalité seront pour Sarkozy en tant que président de l’UE comme pour Barroso. Mais pour les communistes cette situation EST UNE CHANCE HISTORIQUE ; nous avons ,surtout dans une longue période de plus de 20 ans décliné un internationalisme de proclamation ; nous l’avons inscrit dans des actes splendides lors de la phase de la décolonisation ; celle-ci achevée , la sève qui devait nourrir les initiatives politiques nécessaires se tarit ; nous ne nous sommes pas préoccupés des cultures politiques des différents peuples de l’UE ; les communistes français étaient le mieux à même pour le faire et cependant se comportèrent longtemps comme si d’un côté la culture démocratique italienne et de l’autre la culture de la bravoure espagnole pouvait , associée au rationalisme français ,suffire (qu’on veuille bien pardonner ce racoourci) . La preuve est faite que cela ne suffit pas et que l’on ne peut aujourd’hui même pas renouer les fils de l’écheveau ; donc c’est de toute l’UE qu’il s’agit et non de fragments épars ou partiels ; c’est dans ce cadre( lequel bien sur est tout sauf la constitution d’une nouvelle citadelle ), que le pluralisme a un sens POPULAIRE PROFOND : TOUS les peuples de l’UE ont à contribuer à une conception nouvelle de la civilisation et TOUS ont des patrimoines dans le cadre desquels celui des communistes français trouve une insertion naturelle et RESPECTE ce qui n’est pas la moindre des conditions pour contribuer en commun. Il ne s’agit pas pour moi de trouver un dérivatif , une fuite en avant mais bien au contraire à tenter de penser nos problèmes internes DIFFEREMMENT . En pratiquant ainsi et en aidant le PCF à s’imprégner de la diversité des cultures progressistes européennes , au-delà même de l’UE , on renoue avec ce que les physiciens ont appelé « l’idéal classique » ; s’en écarter ne conduit jamais à résoudre les crises des représentations scientifiques . Je n’ignore pas que la politique n’est pas une science (« exacte » ou non) mais ce ne serait pas la première occasion où des similitudes essentielles se manifestent et je suis de ceux qui considèrent qu’il y a à cela des raisons cardinales , pas une coïncidence ; en tout cas c’est de ce point de vue que je peux le mieux juger si le chemin pris est une tentative de contournement d’obstacle ou un changement fondamental de point de vue lequel me paraît ici le seul adapté à la situation présente . Oui , je persiste et signe : les communistes ont besoin d’un BEAU CONGRES. OLIVIER GEBUHRER PS : Au moment où cette contribution achevait d’être écrite , je découvris celle de Roger Martelli ; elle ne donne que davantage d’éclairage à mon propre texte et je l’envoie sans rien en changer .

Par Tchapaiev

Le 23 juillet 2008

Messages

  • Cher Camarade..
    As tu conscience que ton long texte est une façon d’aborder le Communisme par le plus petit bout dela lorgnette ? c’est à dire par un long plaidoyer qui pose en priorité (avec cette incantation pour un "Beau Congrès"..) la question du" PARTI". ;Je comprends que ce soit important por quelques milliers d’adhérents-cotisants et ceux qui , en clans rivaux , peuvent se passionner pour savoir si demain ce sera MGB , Zarka , Martelli ou même GERIN qui occuperont tel bureau de Fabien.
    Mais les travailleurs, tous les "sans" , les jeunes, ., bref 98 pour cent de ceux qui souffrent et espèrent, comment peux tu imaginer que ce que tu nous narres puisse aider à leurs luttes , à "tricoter" du communisme ?
    Excuse la brutalité de mon propos, mais ce "morceau" que j’extraie est des plus significatifs. ;
    Tu dis"

    Ce parti là parce qu’il aurait échoué dans sa visée initiale se verrait condamné par SES PROPRES MILITANTS au suicide politique ? Voyons les choses autrement : est-ce que ce parti a su dans des occasions historiques faire preuve de créativité politique et conduire bien près de son objectif ? Et ne l’a-t-il pas fait en maintes occasions où comme on dit avec ce détestable langage , le rapport de forces à gauche ne lui était pas favorable ? N’a-t-il pas réussi le Front Populaire dont il me chaut peu de savoir s’il eût dû participer au gouvernement et n’a-t-il pas TOUT FAIT pour aider la République espagnole ? N’a-t-il pas condamné Münich seul comme Parti ? A quel étiage électoral était-il donc à ce moment –là ? On me dira que l’histoire post 1945 est différente ; on pourrait ici discuter longuement mais soit , il n’y a rien de commun entre la phase d’avant 40 et celle d’après 45 du point de vue de la créativité politique . Ce bref parcours montre à l’évidence que la prétendue matrice initiale n’est POUR RIEN dans nos échecs ; à partir de cette matrice , le PCF a connu et BARBE CELOR ET MAURICE THOREZ (première manière) . Et arracher le PCF au poison Barbé -Célor ne me paraît pas une affaire si simple qu’on doive l’omettre. La thèse de l’impossible changement du PCF à partir de ce qu’il est ne résiste pas à l’examen." Fin de citation

    En gros tu nous fais le coup du "globalement positif"./ Comme si le courage d’alleg allait compenser dans la mémoire collective en 2008..la position carpette d’un gayssot ! comme si notre peuple parce que nous avons été le Parti de la résistance pouvait fonder ses espoirs sur le Parti de la Collaboration honteuse avec la Jospinie ! comme si parce que nous avons aidé à faire connaitre le Marxisme .nous serions moins coupables del’avoir, comme les socialistes ; rangé dans le tiroir des vieilleries ! Comme si la tenue camouflée d’une Buffet dans un antilibéralisme A-COMMUNISTE , faisant suite aux pantalonnades tragi comiques d’un HUE virtuose de la mutation -relookage se trouvaient contre balancés par le sacrifice de Timbaud ou l’héroisme de Raymonde Dien ou Henri Martin...
    Allons donc, Camarade..
    Trop tard ! il y avait encore une chance de "se refaire" en 2002 par la démission collective d’un CN autiste, de dirigeants nationaux et locaux méprisants vis à vis de ceux qui avaient tenté d’alerter sur le fossé qui se creusait entre les "petites gens" et ce Parti, le mien durant 32 ans , ce Parti qui venait, durant cinq ans , de démontrer que les safranes ministérielles avaient plus d’importance que les malheurs du peuple..le Parti Communiste Français en tant que tel n’a pas d’avenir.Pas à cause deson Passé mais parce que les gens vivent au Présent.J’ignore si ce congrès sera "beau"..je consate simplement que l’avenir de mes gosses , pour qu’il soit"beau" a besoin d’un outil d’aide pour construire le Communisme. Nous ne demandons pas aux militants de se"suicider" comme tu dis..mais de regarder la REALITE en face et de se mettre au travail pour CONSTRUIRE un PROJET une Stratégiie et un PARTI . ;
    Sans le zig des motions et le zag des alliances qui tuent..
    Mais avec NOUS tous , Communistes hors du PCCar sinon , pour le reste, il ya des Comités théodule de l’antibéralisme ou même Mélanchon, voire le NPA du gentil facteur druckérisé..
    Cordialement
    AC

    • Ce dernier commentaire me réjouit.
      Le texte de l’auteur est d’une suffisance type Lyssenko...
      Rejeter aujourd’hui les courants qui s’agglomèrent autour de la LCR pour la transmuter en un NPA est digne d’un brejnévien.
      Seule l’union de la gauche radicale, délaissant tous les dogmatismes, pourra ouvrir la voie à un socialisme du XXIème siècle.
      Celui illustré par le social - goulag du XXème siècle, encore revendiqué par des membres du PC, consternera toutes celles et tous ceux pour qui le PC, dans sa forme actuelle, sous perfusion électorale du PS, est devenu inutile voire a-historique.
      Beau congrès...
      Sourions.