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Pendant que la fête commence à La République (c’est juste à côté, puis j’y vais !)

Publie le samedi 21 mai 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

Scandale de l’opportunisme de certains artistes...

Comment peut-on attribuer la neutralité à un texte qui s’intitule "L’Europe divine" -Baudrillard-, après une filiation textuelle depuis la dialectique jusqu’à la contraction duale, entre "gauche divine" (la majorité parlementaire) et majorités silencieuses (flouées mais réactives et rusées) qui pour Baudrillard ont caractérisé les peuples post-modernes, à la neutralité du Noui ou au jeu du pari désabusé du pile ou face contre la conscience de la révolte ?!

Il est absolument incroyable de retrouver détourné (et de plus par une
personne qu’on estime) l’article de Baudrillard pour le faire pencher du
côté du Oui, sous couvert de Noui ou de pile ou face, un article clairement
pour le Non, répété de plus à la radio en réponse à Finkelkraut (quant à lui
notoirement pour le Oui) qui l’avait invité à son émission, la semaine
dernière !

L’article, il faut voir comme il commence, il faut voir comme il finit ! les
deux tiers de l’article sont consacrés à l’éloge du non et au défi qu’il n’y
ait pas plus de violence à répondre Non contre la pression du Oui !!!

Baudrillard est clairement contre le TCE, de toutes façons, ou alors toi,
l’artiste du pile ou face, tu ne connais pas la continuité de son travail contre la répression, qui toujours justifie la réplique symbolique, et toujours toujours pour la souveraineté collective !!!

Baudrillard n’est pas un économiste c’est l’homme du symbolique et c’est
pourquoi le faire entrer dans une machine à quantifier est non seulement un
contresens absolu sur son travail, mais de plus peut-être - et alors là nous
finirons bien par savoir que la France se divise vraiment en deux camps :
les manipulateurs et les autres, et quand je dis manipulateurs je ne pense
pas à la ruse mais bien au rapt du pouvoir, à quelque niveau qu’il se
trouve - une sordide intrigue au service du pouvoir par sa périphérie
ou ses sous-marins dans un jeu révisionniste de l’art critique.

Sont clairement contre le TCE :

Slavoj Zizek,
le philosophe slovène exemplaire du paradoxe, et certainement le penseur le plus "avancé" au-delà du négationnisme historique parmi les jeunes philosophes préoccupés de la dignité en Europe, comme dans le monde (missionné en haute responsabilité à l’Unesco) ; mieux : il a signé la pétition la plus radicale
et de référence marxiste pour le NON qui circulait en Europe, pour soutenir
le non de gauche en France ! Et de plus il sort un livre en spécifiquement
en France à cete occcasion ! Il n’y est pas allé par 4 chemins !

Jean Baudrillard,
qui d’habitude se contentait d’un papier dans Libé, ici est intervenu
dans plusieurs émissions des médias, et d’ailleurs que j’ai vu
moi-même cette semaine à propos de Zizek, que bien sûr il connaît et
apprécie, dont il n’avait pas ce texte et ne pouvant se procurer le livre,
comme il part à Séoul demain. A qui j’ai dit que j’étais dans une
détermination absolue pour le Non. Et qui m’a répondu : "Bien sûr ! Qu’il
faut voter Non mais je n’ai pas d’ordre à donner, voyons, c’est le jeu de la
conscience qui est convoqué pas la soumission à l’ordre de vote,
et le jeu d’être ensemble ! C’est impossible d’imaginer
même un instant que le Oui puisse passer : ce serait désespérant !" Le vote de l’ouverture c’est contradictoirement le Non (il l’a d’ailleurs expliqué à l’émission de radio Finkelkraut). Et même chez les adeptes du Oui, dans ces conditions, on ne comprend même pas comment certains finalement ne voteront pas
Non à une telle substitution du pacte collectif démocratique...
Les ouistes refusant dans le secret de l’isoloir de cautionner
le putsch à répétition ?!!!

Jacques-Alain Miller,
éminent penseur et psychanalyste dans le mouvement post-Althussérien,
l’assistant d’Althusser lui-même à l’Ecole Normale Supérieure, qui
a répondu clairement à Yann Moulier Boutang (avec Negri autres
post-althussériens versus révisionniste) - : le dépositaire de Lacan et
de son développement dans le monde, une des têtes du mouvement contre les
réformes comportementales à l’école publique et contre la réforme des
Psys qui les met sous contrôle corporatiste et lève le secret
professionnel en France...

Oreste Scalzone,
co-fondateur avec Antonio Negri de Pouvoir ouvrier et qui, au sortir de sa
grève de la faim pour l’amnistie, a répondu dans le vif clairement à l’entretien de Libération avec Negri - Negri, que d’aucuns et pas que
des militants (non Oreste car il n’insulte pas), je peux encore vous l’affirmer, commencent à qualifier de "repenti" - voilà au contraire le
gréviste de la faim dans sa dignité qui marque sa présence actuelle
en devenir des idées et des mouvements de son pacte en ce temps et en commençant par s’opposer à la répression affichée au TCE - jusque dans le "Coriere..." en Italie !

Vous ne trouvez pas rien qu’à savoir leurs diversité de gauche et d’extrême
gauche, et la diversité de leurs âges (trans-générationnel entre eux tous,
tous originaires du Marxisme (y compris Baudrillard) ou de l’anarchisme
historiques, en devenir non révisionniste politique et étant aujourd’hui
hors parti, des gens notoirement actifs chacun de leur côté, dans
l’innovation toujours réadaptée de la conscience collective critique
représentée ou vivante :
que cela en dise le long sur le sens du Non ?!!!

Alors ajoutez les Anars pour qui il va de soi de ne pas voter, les
Trotskystes - des gens comme Daniel Bensaïd qui a rompu la chaîne
consensuelle du candidat de gauche alternatif où il est pourtant
important pour les prochaines présidentielles...

Les mouvements syndicalistes associés, et tous les autres : Nous - y compris les exclus !!!

Et même le parti comuniste français ! Et la moitié du parti socialiste,
quand un type comme Emmanuelli, le sacrifié qui avait écopé
injustement dans les affaires pour sauver son parti et afin de laisser
la voie clean à la mouvance Jospin - sale -, et d’autant plus intègre
en réalité que c’est sur une position de combat clair à gauche
qu’il s’est engagé dans la bataille du Non, et surement pas à des
fins opportunistes des prochaines Présidentielles,
à cause de ce passé...

Bientôt le contrat sur la propriété intellectuelle sous les
actes mondiaux de Lamy - l’an passé et l’été dernier,
c’était ici la perte de la représentation éthique
du droit d’auteur - le droit d’auteur est devenu la
propriété industrielle des droits voisins, cela ne signifie qu’une
pièce de monnaie dans une tire-lire - si ça marche - et de toutes
façons la disparition éternelle du droit pour l’auteur de reproduire
son travail par d’autres moyens SAUF A RACHETER LES DROITS VOISINS...
même en cas d’inutilisation des archives
détenues ! Même si l’auteur gagne un procès qui lui restitue ses
originaux !!! Rapt de l’Institut National de la propriété industrielle,
toujours l’été dernier : c’était le patrimoine public des déposants
géré par la Caisse des dépôts et consignations : aucun déposant n’a
été prévenu ni consulté ! Dans un an on va leur demander de payer
alors qu’ils avaient déjà acheté à l’Etat français de rester
maîtres de leur marque pendant 99 ans !

Artistes : il en va des droits d’auteur comme des droits du citoyen :
le pouvoir économique prend tout, pas seulement le commerce et les
ressources mais aussi le droit d’exister et de s’identifier par ce que l’on
produit, par ce que l’on s’efforce de penser. Le pouvoir économique s’érige
en valeur divine, en défaut lui-même de son propre modèle de libre
concurrence et
d’autonomie des personnes et des biens - suprême contradiction : "L’Europe
divine"... mais B. n’avait-il pas dit "la gauche divine" celle de la
majorité
parlementaire qui justement qui nous a menés, a négocié, et veut nous faire
avaliser : "l’Europe divine" ?!!!

Pardonnez-moi les enfants, mais là, la pensée petite-bourgeoise en ascension
ou celle du traumatisme politique ne pourront pas convaincre ceux qui n’ont
pas démissionné symboliquement, les gens de la pensée chaude, ceux qui ont
compris qu’il n’y a pas d’autre réponse glorieuse à l’excès que par l’excès,
et même si ce n’était que par ironie pour sauver la dignité, quand le
paradoxe étant devenu la figure et l’arme du pouvoir total, ce n’est
surement pas la réponse paradoxale des votes qu’il faut apporter, comme il y
a trente ans encore on pouvait le faire intelligemment : PARCE QUE LE VOTE
NUL ETAIT DECOMPTE DES VOTES UTILES CE QUI N’EST PLUS LE CAS AUJOURD’HUI,
mais bien la plus clair du message :

IL N Y A AUCUNE AMBIGUITE NI COMPROMIS A VOTER NON DEPUIS DES PROJETS
DIFFERENTS. C’est bien NON que nous voulons dire : le NON de la diversité
c’est le vrai, le seul message clair parfaitement irrécupérable par ceux qui
instrumentent le nationalisme régional pour masquer qu’ils confortent le
pire de tous : celui de leur drapeau bleu à étoiles marqué par les guerres
forcées de l’OTAN, celui de la Banque, et du capital délocalisé du commerce,
sectaire, exclusif, unitaire, tautologique : l’Euro-Nationalisme
totalitariste du tout et de son contraire sécuritaire contre le peuple :
en tant que collectivité, tous nous sommes bien d’accord
pour le désavouer...

Dites que l’immense majorité souhaitée pour le Non est un vote terroriste -
si
vous voulez et pourquoi pas pendant que vous y êtes ! Mais alors ce serait
une bombe virtuelle lancée par un peuple entier à la figure du pouvoir - On
s’en fiche ! On va le faire !!! ça va trépigner dans les chaumières, je vous
le dis, le 29 au soir... et même s’ils s’apprêtent déjà à "bourrer" quelques
urnes délocalisées pour arracher les quelques milliers de voix qu’ils
imaginent devoir leur manquer... (après le passage à l’acte du 21 avril qui
est la première fraude abusant du peuple électif en amont, toutes les
fraudes en aval sont imaginables) : il faut donc être TRES NOMBREUX ! plus
le vote Non sera majeur moins il pourra être l’objet de la fraude sous
quelque forme imaginable que ce soit...

Après le Non : demain sera un autre jour que nous n’avons sûrement pas à
anticiper pour perdre le vote !

D’abord, et même si ce n’est pas pour l’utopie qu’aujourd’hui nous savons
dépassée par le matérialisme de la réalisation virtuelle du monde : FAIRE
EVENEMENT DU NON AUX YEUX DE NOS AMIS EUROPENS POUR LES ENCOURAGER, DES
FRANCAIS POUR LEUR REDONNER LA PECHE PAR LE BEAU SPECTACLE DE LEUR REVOLTE
LEGITIME, ET AUX YEUX DU MONDE PACTISE PAR LA BANQUE MONDIALE ET L’OMC, QUI
S’ECRASE SOUS LA BOTTE DE LA GUERRE DU "LIBRE ARBITRE"...

Au moins nous aurons dit que nous n’étions pas d’accord !

A faire suivre !


J’en profite pour annoncer cete proposition de rendez-vous à la Sorbonne
à Paris, lundi 23 mai :

EXIL ET CHATIMENT-Paolo Persichetti

LUNDI 23 MAI à 18 h
Salle D 714 Université La Sorbonne (entrée : 1 rue Victor Cousin, Paris,
5ème arr.) Dans le cadre du séminaire "La structure et l’ailleurs" de
Claudine Roméo
Daniel Bensaïd de l’Université de Paris 8, directeur de
collection aux éditions Textuel présentera le livre :
**EXIL ET CHATIMENT** de Paolo
Persichetti qui vient de paraître. **EXIL ET CHATIMENT** di Paolo
Suivra débat
http://paolopersichetti.over-blog.com/
http://orestescalzone.over-blog.com/
http://orestescalzonefrance.over-blog.com...

(...)


Le message auquel il est répondu poar ce texte :

----- Original Message -----
From : "Olivier Auber" <olivier.auber>
To : <@samizdat.net>
Sent : Thursday, May 19, 2005 10:55 AM
Subject : [nettime-fr] VOTER AU HASARD, ET LE FAIRE SAVOIR !
 
> Ce référendum demande aux individus d’apporter une réponse simple à une
> question infiniment complexe, si bien que tout se passe comme si chacun
> votait à pile ou face. Les français et derrière eux les européenns,
> s’apprètent donc à mettre leur avenir dans les mains du hasard pur et
> simple : le résultat sera un beau 50/50, + ou - epsilon !
>
> Une chose est sûre dans ce joli chaos : quel que soit le signe de cet
> epsilon, les tenants du OUI et ceux du NON s’accordent aujourd’hui pour
> nous prédire les pires catastrophes si les choses n’allaient pas dans
> leur sens. Et de fait, demain, personne ne manquera d’arguments pour
> justifier que les choses aillent mal. Et de fait, les choses iront mal
> (le fameux système des prédictions autoréalisatrices).
>
> Pour dénoncer cette effoyable machine à perdre, cette situation
> infernale qui place tout le monde dans une situation d’irresponsabilité
> totale, pour sortir par le haut de cette situation absurde et
> potentiellement tragique, je ne vois qu’une seule solution :
>
> "VOTER AU HASARD, ET LE FAIRE SAVOIR !"
>
> Cette histoire de réferendum pourrait finir dans une franche rigolade :
> ok, nous les politiques avons fait une énorme connerie (beaucoup l’ont
> déjà admis) ; ok nous le peuple avons failli nous faire prendre à ce jeu
> idiot. Heureusement le ridicule ne tue pas ! Remettons tout sur le métier
> tranquillement. Inventons un processus qui rassemble plutôt que cette
> machine à diviser... Nous pouvons nous donner le temps de le faire.
>
> Idée pratique pour voter au hasard :
>
> Jouer le OUI/NON à pile ou face avec une pièce d’1 Euro. Glisser son
> bulletin dans l’enveloppe avec l’Euro en question, accompagné d’un petit
> mot demandant de l’expédier aux Restos du Coeur... Ce sera compté comme
> un vote nul, mais eu importe ; au moins les plus cabossés d’entre nous
> auront gagné quelque chose de concret dans cette grande machine à
> perdre... D’autres idées ?
>
> NOTES
>
> - Lire la belle analyse de Baudrillard sur la prise d’otage en cours :
> - Comment réaliser une bonne machine à perdre ? :
> - Télécharger une proposition de logo animé "Voter au hasard" :
 
> (créons en d’autres !)
>
>
> < n e t t i m e - f r >
(..)

Messages

  • Chère Aliette alias Louise alias Orphée,

    Je n’ai jaimais prétendu dans mon texte "voter au hasard et le faire savoir" que Baudrillard appelait à la forme de neutralité active que je prone ! Ta rage noniste semble te donner des hallucinations ! J’ai juste écrit noir sur blanc que je trouvais qu’il avait produit une "très belle analyse". Cependant je ne partage pas ses pré-requis :

    "de toute façon les jeux sont faits puisque si le non l’emporte cette fois, on nous fera revoter jusqu’à ce que le oui l’emporte"

    ni sa conclusion :

    "Quel que soit le résultat d’ailleurs, ce référendum, coincé entre le oui et le non comme entre le 0/1 du calcul numérique, n’est qu’une péripétie. L’Europe elle-même n’est qu’une péripétie de plus sur la voie d’une échéance bien plus grave, celle d’une déperdition de la souveraineté collective ­ à l’horizon de quoi se dessine un autre profil que celui du citoyen passif ou manipulé : celui du citoyen-otage, du citoyen pris en otage par les pouvoirs, c’est-à-dire ­ la prise d’otage étant devenue la figure même du terrorisme ­ une forme ­ démocratique ­ de terrorisme d’Etat".

    Bref Baudrillard ose ainsi proclamer dans un média de grande audience : "que vous votiez oui ou non, de toutes façons, vous êtes niqués ! "

    Je ne vois pas en quoi, c’est un appel au Non, ni un appel à quoi que ce soit. C’est du pur et simple nihilisme.

    (Au passage, il faudrait analyser finement la collusion subtile entre les sphères médiatiques, politiques et intellectuelles de cette nature qui conduit à publier de telles déclarations à la figure du grand public. Pour moi, tous relèvent d’une logique de la déception propre au pouvoir, cf. Bataille et Foucault...)

    Bref, je reprends volontiers l’analyse de Baudrillard à mon compte pour ce qui est de la prise d’otage, mais je cherche avec d’autres une alternative à son nihilisme impuissant comme à l’affrontement idiot qu’on nous propose et qui ne fait que reporter à nouveau l’irresponsabilité générale.

    Qu’y a t’il de désabusé dans ma position ?

    • Il est toujours louche de se réveiller huit jours après un post qui a été également, envoyé sur les listes, par conséquent qu’Olivier Auber (quine signe jamais sous pseudo à ma connaissance, donc qui nepeut s’étoinner d’être nommé en ligne) n’aurait pu ignorer lui-même ; cela sent... la vengeance de ceux qui n’ont pas digéré le résultat - parce que la neutralité dans cette affaire... n’en était pas une au résultat pour qui ne comptait pas déserter les urnes.

      J’en reçois tous les jours... j’ai même reçu des coups de fils anonymes assez menaçants de gens que je ne connais pas mais qui étaient pour le oui et se sont trouvés ramassés par le résultat... qu’y puis-je si nous avons été meilleurs que les experts ? Sans doute est-ce à cause du coeur ? La passion chaude solidaire d’un côté, la passion froide du rationalisme de l’autre ?

      "Chère Aliette alias Louise alias Orphée" :

      t’u as été payé par des services de renseignement pour dévoiler le résultat - de notoriété publique - de l’enquête sur les pseudos multiples adoptés par de nombreux internautes en ligne ?

      Le coup du vote au hasard était bas, faisant partie du mépris général de ceux qui allaient s’accrocher à ne pas rater l’occasion d’une insurrection virtuelle... la réplique vole encore plus bas vu l’entête... bref, pas de regret sur le motif de ma part ... (pas de qualificatif sur ta façon sinon dire mesquine, de te venger huit jours après en faisant la balance indifféremment pour qui tu règles tes comptes et pour qui dans ton camp sert ton rapport de force, etc... . D’autant plus à voir nommés ici d’autres gens qui eux ont pourtant trouvé la bataille loyale, n’étant pas fâchés d’après ce qu’ils ont publiés, ne sont sûrement pas au courant d’avoir été utilisés de cette manière ? un peu la technique de l’otage ça... je vais m’informer... etc...

      Je me suis battue comme une folle pour le non, et bien sûr contre l’abstention ou le vote blanc, je ne suis pas la seule et nous avons BIEN FAIT car 55% ce n’est de toutes façons pas 60%, et c’était une lutte pour la vie, au fond comme dit Zizek on était bien partis pour le néo-libéralisme autoritaire "à la chinoise" ou néo-libéral vassal sécurisé à l’américaine... irrémédiables et fatals.

      C’est d’ailleurs pour que personne se disant démocrate n’ait de regret si avant hier encore j’ai envoyé les articles infâmes contre les libertés et l’abolition de la peine de mort ! Un artiste que je suis allée voir à l’expo du Fresnoy vendredi m’a dit qu’il avait voté oui étant resté impressionné par Negri, mais il le regrettait à cause de la découverte après coup de ces articles - et d’autres ! Alors, je lui ai dit "c’est pas grave, j’ai voté Non our toi comme nous avons réussi à être majoritaires... "

      Je n’ai pas la même écoute de Baudrillard que toi, j’ai trouvé son article subtilement provocateur, et même si le non était traité comme un oui il fallait voter non, telle était mon opinion et certainement aussi le sens de son article... et le second (le samedi 28 dans le monde 2 franchement clair - d’abord un Non "spontanné", ensuite un Non "raisonné" etc... ) le confirmait. Je ne veux pas discutailler mais des gens connus pour leur radicalisme en ligne dont je taierai le nom car je ne veux pas faire ici ce que tu fais toi-même, les prendre en otage dans mon propre camp, sous couvert que nous serions d’accord, ont eu exactement la même interprétation que moi de l’article de Baudrillard. De toutes façons ce n’est jamais un type qui se permettrait de donner des mots d’ordre ! Je pense que son texte présentait le discours le plus clair possible en deça de la limite d’appeler à voter - pour qui se prendrait-il alors ?

      Je venais de le voir et de parler avec lui, ça faisait quand même un drôle d’effet de lire quelque chose qui l’interprétait - c’est ton droit - en nom de vérité sur la prescription de neutralité de son texte - ce n’était plus ton droit , parce que là tu détournais le sens paradoxal d’un texte subversif concourant à l’énergie insurrectionnelle pour en faire un texte neutre dépressif - ou soumis !

      Qui sont les puissants des deux bords ? On n’en a pas besoin : on n’en veut pas !

      Ce sont les mêmes, ceux qui étaient déjà actifs ; on est maintenant dans un processus populaire constituant - que tu t’en soies aperçu ou pas. Et heureusement qu’il y a du désordre dans le grand State sinon, ce non aurait été un coup pour rien. Tues trop pressé de réformes pour être honnête dans tes aspirations éthiques...

      Les propositions d’action ? mais tu ne dois pas être au courant qu’elles s’entreprennent de tout côté, dans les groupes autonomes, dans les partis, dans les syndicats et même interactivement de la part des inorganisés vers les organisations non étanches ? Vas un peu en ligne si tu as des choses à échanger.

      On a fait le premier non-manifeste au commencement de la campagne, qui se retrouve publié dans le nouveau site euromovements depuis quelques jours : on ne l’a pas cherché, on nous l’a demandé, etc... c’est plein d’idées :)

      Lis Bifo, Zizek, bellaciao, les sites alternatifs qui ne s’étaient pas mis dans le marécage ouiste, avancent, etc... - et surement des gens de samizdat qui ont pris position à propos du brevet des logiciels, chacun selon son action, son activité - il y a dejà des cahiers de doleances pleins... On s’organise et surtout, d’abord, on poursuit aussi d’aider ceux qui vont voter à leur tour contre l’unanimité des médias qui les écrasent comme on a du le vaincre ici...

    • Il y a beaucoup de sévérité dans vos propos Orphée. Les lendemains de ce qu’apparemment beaucoup saluent comme une victoire.. me semblent appeler à plus de tolérance. Qu’on ait défendu une position, celle du Noui, me semble en effet respectable. Et j’y ai moi-même adhéré, jusqu’au bout.

      Pourquoi ? Parce qu’il était à mes yeux hors de question de signer en blanc des aveux de conformisme aux valeurs actuelles qui nous gouvernent (notamment la marchandisation de tout, de tous) et qui constituaient finalement la trame du document, son fil directeur. En forme de pensée unique, incontestable. Le traitement du sujet par les médias interdisait de l’oublier.

      Mais il m’a semblé aussi que la contestation ne pourrait pas se suffir à elle-même. Surtout erigée en "contre-pensée unique", elle aurait des conséquences pas forcément heureuses. Toutes ces histoires, l’idée d’europe, nous renvoient à des jeux de pouvoirs, de pouvoirs de plus en plus concentrés et interdépendants, d’équilibres toujours précaires. A une fragilité humaine, des fragilités interdépendantes. La République et la Bastille ont fait la fête ce soir là. Tant mieux.. Et maintenant ? Huit jours après (n’était-ce pas décent d’attendre un peu ?)... on attend la suite promise.. parce que le Non était un pari : celui de se surenchérir lui-même, sitôt le vote passé. Monter sur le Non en idées mais aussi en actes. Pour l’instant le doute s’installe. Comme par retour de balancier, la nature qui a horreur du vide, pourrait bien nous imposer un facteur d’ordre nouveau, et d’un ordre supérieur.

      Je n’avais pas d’idées à priori soutenable pour étayer un Non. Je me suis donc abstenu de choisir cette option, aussi. Le vote Noui était une issue, qui n’aura pas été inutile. Aucun poids dans les urnes peut-être (ni en plus, ni en moins), mais voyez qu’il a l’avantage de permettre la poursuite des échanges. De plus, cette prise de position ne peut pas se permettre aujourd’hui, pas plus que le Nonisme, de renoncer devant un nihilisme rampant, ou le retour de balancier qui s’annonce. C’est fragile tout ça.

      Vous évoquez un nouveau site d’ "euromouvement". J’aimerais vraiment savoir son adresse, pour éventuellement y participer si cela n’est pas confidentiel. Pour tisser des liens peut-être. Il me semble que le seul dépassement possible de cette situation complexe, où il n’est plus question d’aller exproprier le capital et les moyens de productions (devenus planétaires, immatériels et aussi fait d’êtres humains bien moins confortables que nous), ni d’opposer à la mondialisation des flux, de quelconques replis territoriaux ; ni de travailler des plans dans l’ombre des tours d’ivoires, sous leurs fenêtres. Toutes les divisions corpusculaires ne me semblent pas augurer de jours meilleurs. Le Capitalisme comme on le nomme souvent (...) s’en nourrit. Il est la division. Il est la violence aussi, et en dernier ressort saura se montrer nihiliste sur ce terrain. Il ne peut pas faire autrement.

      Il fallait probablement que le Non l’emporte. Mais s’il vous plait, passons à autre chose. Impossible d’en rester là. Et évitons les manichéismes, les dualités simplistes et l’illusion des luttes de classes ouvertes. Tout ceci fait le jeu de ceux qui savent depuis longtemps, que diviser c’est mieux régner...

      Sébastien Sauteur (http://notreconstitution.net)

    • Alors la seule façon pour passer à autre chose, c’est de ne pas revenir dessus ! votre post hier retournant à un article d’une semaine était franchement le contraire de ce que vous prescrivez à mon adresse ici.

      Moi je défendrai le non jusqu’à ce qu’il soit suivi d’effets à Bruxelles, c’est très clair, il ne s’agissait pas d’avoir raison au résultat du vote, mais que cela soit suivi d’effets réels, matérialistes... Chaque fois que je trouverai un texte pertinent allant dans le sens d’un rapport de force contre le liberticide européen, et contre l’eugénisme, ou contre l’installation de la biopolitique mineure face à la misère économique au lieu de la restauration de la souveraineté politique électorale en démocratie, je le republierai.

    • Je n’ai rien posté hier, vous confondez (je réagissais juste aux propos tenus plus haut). Peu importe. Je viens de trouver euromovements, qui semble très interessant. merci de l’info.

      sébastien.

    • On ne triomphe pas, comment voudrirez vous que nous triomphions vu la campagne médiatique qui fait de notre non une défaite ? C’est pourquoi du moins quand cela arrive dans notre boîte aux lettres, onpoursuit d’y répondre. Il faudrait que nous ayons encore bien du temps à perdre pour réentreprendre l’activisme sur les listes et dans les forums auquel nous avons donné lieu pendant la campagne, ert probablemetn sans lequel le oui serait passé à un ou deux pour cent de plus ??? car nous aovns malgrét totu réussi à réellement informer, au-delà de nos cris.

      ,... je vous ai au contraire dit que 55% (les 4% font le vote non incontestable) ne faisaient pas les 60% (néerlandais), et qu’on a juste peut-être sauvé l’honneur, par exemple rien qu’ en matière de défense des libertés fondamentales.

      Si on me donne un texte qui me demande : "êtes vous d’accord pour qu’on vous tire dessus ?" je réponds : non. Si on me dit : êtes vous d’eaccord pour qu’on tire sur votre voisin, parece qu’il vous emmerdre ? " ma réponse est également : non - pourvu qu’il neme tire pas dessus lui-même. Et c’est là que dans leur logique de Tallion tout se complique enfaveur exclusivemetn des flics : la légitime défense n’est pas prévue :)

      Une fois que j’ai compris cela dans le texte, comment voulez-vous que je ne batte pas désespérément pour gagner contre ceux qui appellent à s’abstenir - prêts à favoriser le camp du oui quand les chances du non sont si courtes ?! Puisque vous savez très bien que le non favorise le camp gagnant - au hasard de ce que sera le réultat. Alors moi, je n’ai pas vouluprendre ce risque.

      Par contre j’ai fait partie de ceux qui ont pris leparti radical du vote blanc lors des dernières présidentielles - or j’ai bien vu le résultat : on ne m’y reprend pas deux fois. Tant que le vote blanc n’est pas comptable, alors mieux vaut se faire rayer des listes électorales plutôt que le pratiquer.