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Pour Karen

Publie le jeudi 9 février 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Qu’attendons- nous pour soutenir ces professeurs agressés qui osent enfin lever le silence sur nos conditions de travail ?

Le 16 décembre 2005, Karen Montet-Toutain reçoit sept coups de couteau dans le ventre et le bras. Depuis, d’autres agressions ont suivi à Vitry, Blanc-Mesnil, Montreuil, etc...

La violence sous toutes ses formes est notre lot au quotidien, qu’elle vise des professeurs ou des élèves. Combien d’agressions depuis la rentrée à Théophile Gautier ? Combien de conseils de discipline ?

Or, à notre connaissance, pas de mobilisation comme on aurait pu l’attendre des organisations représentatives des enseignants ni localement ni nationalement.

CE MUTISME EST INDECENT !

Nous avons le devoir de nous rassembler autour de Karen non seulement pour témoigner notre solidarité à son courage de dénoncer mais aussi et surtout pour que les traces laissées par ces sept coups de couteau ne s’effacent pas. Ce n’est pas un « accident ».

Ces coups sont la conséquence des « coups de poignard » -déjà anciens mais de plus en plus brutaux- que le gouvernement lui-même ne cesse de porter aux conditions de travail en Lycée d’Enseignement Professionnel. Le Lycée d’Enseignement Professionnel : dernier rempart avant la rue, la délinquance, la prison ne mérite-t-il pas d’être beaucoup plus reconnu et donc soutenu ?

Nous n’avons pas cessé de répéter et nous répétons qu’il faut baisser les effectifs, rétablir les dédoublements dans toutes les matières et que nous avons besoin d’un personnel d’encadrement non précaire. Pourquoi avoir supprimé les surveillants pour les remplacer par des policiers ?????

NOUS NE VOULONS PAS DE POLICE A L’ECOLE !

Nous voulons pouvoir travailler réellement -c’est à dire enseigner- et sortir nos élèves de l’engrenage de l’échec.

C’est pourquoi nous vous proposons de nous contacter pour envisager ce qu’on peut faire.

Francoisefabre2@wanadoo.fr

Messages

  • Je suis d’accord avec Françoise, en observant toutefois que les problèmes ne sont pas limités au lycée professionnel.

    La chappe de plomb qui maintient le silence et la résignation sur les violences scolaires, dont le plus souvent des femmes sont victimes, est terrible.

    Elle est conçue par une véritable police pédagogique.

    Cette pédagogie d’Etat est théorisée par les pseudo-sciences de l’education, qui estiment que c’est l’acte d’enseigner qui serait violent, et non les élèves. selon cette conception, les enseignants seraient en quelque sorte responsables des violences qu’ils subissent, par leur obstination à vouloir transmettre des connaissances à des "élèves qui s’ennuient en classe", mais qu’il faudrait néanmoins garder sous surveillance scolaire, parfois au-delà de 20 ans.
    Autrement dit, le prof, animateur social, fait, en plus doux, le boulot du flic.

    Cette pédagogie d’Etat, est contrôlée par le ministère, les rectorats.
    C’est aussi les chefs d’établissement, qui dissimulent les statistiques et qui ne sanctionnent pas les élèves violents pour "ne pas faire de vagues". Leur veulerie, leur carrièrerisme, leur haine des professeurs qu’ils étaient avant de devenir petits chefs sont difficiles à décrire, et à comprendre, pour qui n’est pas du métier.

    Cette pédagogie d’Etat, c’est encore les IUFM, juges et parties dans la titularisation-formattage des professeurs stagiaires, .

    Cette pédagogie d’Etat, c’est aussi "le Monde de l’Education", et le journal de désinformation de TF1,

    Cette pédagogie d’Etat, c’est enfin certains syndicats jaunes comme le SGEN-CFDT ou le SE-UNSA. Au gré des rapports
    de force, c’est parfois hélas également les synciats de la FSU, qui ne défendent pas toujours les enseignants, meme syndiqués SNES !

    pour sauver le service public d’éducation, la transmission des savoirs et les stauts des enseignants,

    Contre la pédagogie d’Etat, c’est un combat à mort.

    profes20052006@yahoo.fr

    • Tout est dit : vous avez raison sur tous les points, hélas ! Je rends hommage à votre lucidité et à votre audace et je souhaite qu’elles fassent école.

      Il faut que les gens du terrain prennent la parole et qu’on en finisse une fois pour toute avec la langue de bois et la loi du silence. Le travail courageusement amorcé par Karen doit être poursuivi et amplifié. Ce qu’elle rapporte est le cauchemar quotidien de milliers de professeurs. Il faut cesser de personnaliser le problème si l’on veut enfin pouvoir le résoudre.

      Pierre