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Pour une innovation communiste

Publie le lundi 1er octobre 2007 par Open-Publishing
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Encourager une innovation communiste

La préparation du Congrès extraordinaire invite « à faire l’inventaire général de nos pratiques et de nos choix », projet et analyses de la société et du monde. Les premières contributions, le contenu de l’Humanité, ou la teneur d’ échanges internes ou publics, montrent, à mon avis certains écueils à éviter ensemble. J’en vois au moins trois.

Les écueils

Le principal et le plus difficile à franchir est celui d’un débat qui ne déborderait pas des cercles restreints et connus des « signataires d’appels » et des militants habituels. Il s’agit de parvenir à mener un débat à la fois de haut niveau dans ses enjeux et populaire dans sa pratique.

Le second, dans un débat où l’on appèle à « tout revisiter », serait de parler de tout, un peu, et de rien au fond. Certains congrès précédents n’ont pas été exempts de ce défaut.

Enfin le troisième serait d’avoir un débat autocentré sur nous même et notre devenir au sens étroit du terme. [ce qui ne veut pas dire esquiver ce qui nous concerne en propre, y compris dans la dimension des problèmes de « direction », j’en dirais un mot à la fin de ce propos]
Mais la compréhension des évolutions du monde, de l’Europe, de la société, des classes, des rapports sociaux au travail et hors travail, des individus et des mentalités, du capitalisme, des idéologies…est cardinale pour définir le projet et la force politiques capable d’ouvrir une voie révolutionnaire et émancipatrice d’aujourd’hui.
Or le PCF, pour des raisons parfois de composition sociologique ou d’étiolement, n’est plus toujours en état de veille pour effectuer ce travail là. Il demande donc un effort impérieux sur nous même bien plus exigeant que de blablater sur un hypothétique nouveau parti. Il demande aussi un échange et un dialogue avec le monde du travail et de la création, des travaux de recherches, y compris venant d’autres horizons que le marxisme, etc…..

C’est d’autant plus important quand, face à la contre révolution conservatrice, les questions idéologiques sont devenues essentielles. Mode de vies, comme éclatement et dispersion du salariat ont affaibli les repères ou habitudes pouvant aider spontanément à une conscience de classe du salariat. Plus que jamais un mouvement politique majoritaire transformateur ne peut se recomposer qu’à partir de convictions, d’idées et de pratiques, bref d’une culture politique partagée à refonder.[ sur cette dimension idéologique, voir un article paru dans le Patriote le 28 juillet dernier « Face à Sarkozy, le besoin de politique » www.le-patriote.info ]

La pratique de quelques assemblées ou réunions tenues en septembre me fait rajouter un quatrième écueil qui me semble un véritable piège.

Un certain nombre de « grandes signatures », internes ou externes au PCF, nous ont régulièrement alimenté d’appels ou de prises de position en vue de la création d’un « nouveau parti ». Parfois façon hard « on ferme ! », parfois façon soft « rassemblons nous avec d’autres ». Mais outre que les contenus sont souvent sommaires voire illusoires, ces appels portent à confondre « congrès extraordinaire » avec « salle des ventes » ou « funérarium ». Ils donnent également la très désagréable impression que cet hypothétique « nouveau parti » a déjà avant d’exister des allures d’ « armée mexicaine », tant on sent nombreux les signataires près à faire don de leur personne au nouvel ensemble pour postuler à sa direction ou en porter la casaque lors d’échéances régionales futures.

Toute cette agitation serait anecdotique si elle ne réactivait pas en retour chez nombre de militants des réactions de raidissements identitaires, voire de rappels à des « fondamentaux », qui le sont souvent bien peu, et qui sont plutôt des résurgences d’une vulgate « marxiste-léniniste » qui avait ossifié le communisme en « système » et en « état » alors qu’il doit être, et c’est une de nos reconquêtes de ces dernières années, le « mouvement » qui permet un « dépassement » du capitalisme.

Bref ce débat sur le « nouveau parti » peut compromettre le Congrès extraordinaire par les deux bouts : celui d’une fuite vers une solution aussi illusoire que liquidatrice et celui d’un raidissement empêchant de changer ce qui doit l’être et faisant prévaloir un impossible « statut quo » ou le retour à un mythique « age d’or ».

La société

Quatre éléments récents.

Ces salariés d’IBM La Gaude dans notre département, grande entreprise et nouvelles technologies, confrontés à la tentative patronale de « virer » le médecin du travail qui énonce sans fard la multiplicité des maux des salariés et la responsabilité du management dans ces maux.

Un débat à Sophia-Antipolis avec un salarié d’un grand groupe témoignant que son entreprise a placé dans une filiale basée à l’étranger l’essentiel de la « valeur » du groupe en donnant à cette filiale la propriété des marques et brevets du groupe.

Cet échange avec des étudiants en BTS industriel qui au motif que j’enseigne l’économie et la gestion me demandaient si j’avais des recettes pour « gagner de l’argent vite et beaucoup » illusionnés par ce qu’ils entendent sur la Bourse et rétifs à « payer pour les autres » des cotisations sociales. Cette conversation s’est prolongée à la fois sur les marché financiers, la solidarité, et finalement sur ce que peut être « réussir sa vie ». ( parenthèse : mesure t on comment dans les contenus de l’enseignement à différents niveaux, et dans de multiples filières, on introduit des initiations au « management » et les conséquences idéologiques sur les esprits..C’est maintenant dès l’enseignement que « l’esprit des affaires tente de s’emparer des affaires de l’esprit »).

Dernier exemple, évocateur des capacité d’adaptations du capitalisme, dans le dernier numéro de L’Expansion, un article : « 3000 milliards d’euros : l’écologie, terreau de business durable ».

Ce ne sont que des exemples, mais si dans cette société là nous n’apparaissons que comme des « nostalgiques des 30 glorieuses », et d’un « revenir à » ou d’un « défendre le », alors « nouveau parti » ou pas, le funérarium est assuré.

Or de ce point de vue, est ce que par exemple les propositions que nous élaborés et défendus avec d’autres dans le cadre des collectifs antilibéraux n’en restait pas trop à une sorte de mixage d’un « keynesiano-marxisme » qui n’est plus opérant face au capitalisme d’aujourd’hui ?

Le travail que nous avons à fournir sur la société et le capitalisme d’aujourd’hui doit tendre à nous permettre de faire le lien « France-Europe-Monde », y compris dans les formes de propositions, de projet et de coopérations ou d’organisation politique. Ce travail doit également nous projeter dans la concrétisation de cette notion de dépassement du capitalisme.

Et de ce point de vue il s’agit d’être résolument « post antilibéral » car il s’agit de libérer l’humanité et les individus des entraves du capitalisme. Redevenons des libérateurs ! Enfin investissons tout ce qui dépend de la politique et de l’organisation de la société pour permettre à ce tous et chacun « réussisse sa vie ».

L’inventaire

On nous appelle à faire « l’inventaire » de nos pratiques et de nos choix, et c’est bien. Car l’un de nos grands problèmes est qu’il est vrai que le PCF a opéré ces vingt dernières années de très profonds changements et des renouvellements de propositions importants et qu’en même temps cet effort n’a pas suffi ou n’a pas percé.. Qu’est ce qui bloque ? Ce devrait être après l’analyse de la société, la deuxième question centrale du congrès

Il me semble que ce travail de revisiter nos choix devrait permettre d’identifier un ensemble de socles, d’acquis, d’avancées qui ont une portée fondatrice pour le communisme du 21ème siècle.
Et, loin de faire « table rase », il nous faut un peu plus de constance pour les assumer.

D’examiner ensuite de façon différenciée pourquoi ces acquis n’ont pas percés ? Est ce qu’ils étaient insuffisants dans leur contenu ? Est ce qu’ils se sont simplement heurtés à plus fort qu’eux dans le combat de classe ? Est ce que nous ne les avons pas suffisamment portés et assumés ? Sont ils restés simplement des mots dans des textes de Congrès ? Voire est ce qu’il n’y a pas chez nous des freins, des réticences, des obstacles à leur épanouissement, et même des pratiques et des structures qui les combattent ?

Selon que l’on répond de telle ou telle façon à ces questions, les issues en terme de projet et d’organisation politique ne sont pas identiques.

Voilà aussi pourquoi l’incantation aujourd’hui à un « nouveau parti » est inopérante et détourne de l’essentiel. A mon avis si le congrès à venir faisait réellement déjà cela, il sera déjà un peu « extraordinaire » par rapport à de nombreux congrès précédents.

Dans ces acquis, je voudrais en souligner quelques uns, qui ont nourris pour une part la très belle campagne des Présidentielles que nous avons menée même si elle n’a pas donné les résultats que nous pouvions espérer.

 se placer résolument dans une conception du communisme fondée sur le « dépassement du capitalisme », ce qui seul permet de s’adresser à la société toute entière et à chaque individualité.

 la lutte contre toutes les discriminations et dominations, qu’elles soient celles nées de l’exploitation capitaliste, de genre, raciale ou toutes autres inégalités, sans mécaniquement les hiérarchiser.

 le choix d’une gauche indissociablement « de combat et de responsabilité ». Cela porte les dimensions de résistance et de riposte à la droite. Fait dépasser l’étroitesse d’un « anticapitalisme ». Assume l’ambition de rassemblements majoritaires et de la participation aux institutions pour contribuer à la concrétisation de ces changements.

 la critique d’une « gauche du renoncement », car nous ne sommes plus dans les débats des années 1970 sur révolution ou réformisme. Qui ne voit que le social libéralisme est devenu un carte essentielle du nouveau capitalisme, dont l’élection de Strauss-Khan au FMI ou les ministres d’ouverture de Sarkozy sont les derniers avatars.

Ces deux derniers éléments permettant d’assumer la critique indispensable de ce qu’on été nos participations gouvernementales.

On pourrait citer encore bien d’autres de ces acquis comme le choix de la démocratie comme « fin » et comme « moyen » de la transformation sociale, ou d’autres parfois inachevés : « qu’est ce que transformer les pouvoirs et rendre les pouvoirs au citoyens, à tous les niveaux » à la fois dans des propositions mais aussi dans des pratiques politiques ?

Ce qui doit changer

Brutalement dit, et pour ce qui dépend de nous, c’est tout ce qui fait que le PCF n’apparaît pas, n’est pas, ou n’est pas vécu comme ce parti là, celui de l’émancipation concrète des femmes et des hommes se heurtant aux entraves du capitalisme.

Deux exemples :

Nous affirmons lutter contre toutes les discriminations et être féministe, contre toutes les discriminations sexistes, raciales, etc…..Des actes nationaux ont d’ailleurs été produits en ce sens. Est ce que cela irrigue vraiment nos pratiques ? Est ce qu’on s’interroge seulement sur le faible nombre de contributions féminines dans le débat préparatoire du Congrès et est ce que cela n’interpelle pas la façon dont le débat est jusqu’ici posé ?

Nous portons une proposition audacieuse de sécurité d’emploi ou de formation, qui peut notamment responsabiliser les entreprises sur l’emploi et le développement des hommes.
En même temps, ne faisons nous pas le constat que cette proposition nous avons bien du mal à en faire quelque chose de lisible et de pertinent dans le combat politique ?

Allons plus loin sur l’économie : n’y a t il pas quelque chose d’inacceptable à la façon dont le trio « Parisot-Sarkozy-Strauss-Khan » monopolise le thème de « l’économie de l’offre » et donc de la compétitivité comme si la gauche et nous même ne critiquions cette économie que du point de vue des inégalités qu’elle génère et de la redistribution des richesses nécessaire.

Qu’est ce qu’on doit produire ? Comment on doit le produire ? Pour répondre à quels besoins ? dans le cadre de quels échanges et conceptions des relations économiques internationales ? Une gauche révolutionnaire ne peut pas se laisser confiner dans une « économie de la demande » et de la lutte contre les inégalités, aussi essentiels que soit ces domaines. Les affaires sérieuses, c’est à dire « l’offre » restant dans les mains du capital.

C’est aussi en portant une conception de la production, et donc de l’offre, que l’on peut placer le communisme à l’articulation des défis de l’écologie et de la justice sociale. Dans un projet qui parle aux nouvelles générations et qui dispute au capitalisme son réalisme et son type d’efficacité.

J’ai pris ces deux exemples, on pourrait certainement en prendre de multiples autres.

Le parti et la direction

Quelques mots sur la question du parti politique. Pour de multiples raisons, tenant aussi bien à l’histoire, à notre spécificité politique et théorique, aussi à l’épaisseur humaine d’un parti (dont je déteste pour ma part qu’on en parle comme d’un « outil »), mais aussi aux réalités concrètes de la gauche d’aujourd’hui, y compris de ce que l’on appelle « la gauche de la gauche » et de ce que j’en ai vu de près en participant à l’expérience des collectifs antilibéraux, (1) je penche pour qu’il existe pour le présent et pour l’avenir, un parti politique, un parti communiste, portant la visée, le projet et les pratiques d’un communisme du 21ème siècle.[ j’ai beaucoup apprécié pour ma part les contributions de Claude Mazauric ou de Gabriel Gau sur le site www.alternativeforge.net ]

Cela ne ferme rien sur les formes de coopérations, même étroites pouvant exister avec d’autres forces ou personnes porteuses d’aspirations convergentes. Mais rassemblement et fusion, ce n’est pas la même chose. Et encore moins la confusion.

J’entends aussi et je partage que le congrès extraordinaire n’aura pas à élire les directions et doit être autant que possible à l’abri des pollutions que peuvent produire les compétitions de pouvoirs. Pour autant, il me semble nécessaire d’avoir une réflexion sur ce que doit être une direction. Car en tant que militant et vu de ma lointaine province, je trouve que la coupe est pleine.

Ce Conseil National est une caricature, visiblement composé à une proportionnelle des sensibilités qui ne dit pas son nom. Et le compte rendu de ses débats est le plus souvent inintéressant au possible. On peut déjà zapper la moitié des interventions qui sont systématiquement rituelles, ( je ne cite pas de noms mais les intéressés se reconnaîtront aisément) sorte de figures imposées, entre ceux qui vont dénoncer une « liquidation rampante », ceux qui vont dire qu’entre « 1997 et 2002 c’était pas si mal que ça », et ceux qui vont inviter à être « une sensibilité dans un rassemblement antilibéral » ; et qui tous pour la plupart par ailleurs n’ont rien à dire le plus souvent sur ce que le parti fait ou a à faire concrètement.

Ce n’était certes pas mieux, bien avant, quand l’essentiel des interventions se contentait de paraphraser le rapport introductif. Mais il y a visiblement quelque chose que l’on a pas résolu.

Et très rares sont les interventions qui vont vraiment pointer les nouveautés ou les points aigus d’une bataille politique et idéologique. Alors que ce serait d’une utilité véritable et que c’est normalement pour cela qu’on élit des dirigeants. Voire même on peut souvent ressentir que Marie George est peu épaulée dans les novations à porter.

S’ajoute à cela qu’il convient de débattre sur ce que doit être un « vivre ensemble » à l’intérieur d’un même parti, puisque c’est un choix volontaire, car des comportements que l’on a pu voir ici ou là, durant la campagne des présidentielles, ne sont ni acceptables par le parti comme collectif, ni honorables pour leurs auteurs.

Car finalement une direction n’est pas autre chose que ce qui doit aider et inciter le parti a produire les idées, les actes et les pratiques lui permettant de réduire l’écart entre ce qu’il est et ce qu’il ambitionne d’être.

Jean Paul Duparc

(1)concernant notre démarche de travail avec et au sein des collectifs anti-libéraux, démarche dans laquelle j’ai agi, il me semble que, loin des jugements portés a posteriori, dans le concret du déroulé politique, et après la campagne référendaire, qui a bel et bien portée des pratiques politiques inédites et larges, oui il fallait tenter de transformer l’essai en vue des échéances électorales de 2007. Non pour en conclure que « l’antilibéralisme » serait un nouvel horizon ou une nouvelle théorie, mais simplement parce que dans le contexte concret des années 1995-2007, il a été porteur de rassemblements au potentiel fort. L’éclatement du rassemblement dès avant St Ouen, comme le déroulé de St Ouen ont marqué les limites populaires de la tentative, permettant de fait à des gens peu intéressants, qui ne veulent travailler avec nous que pour mieux nous « piétiner l’aorte » ensuite ou bien récupérer des bouts du PCF comme dans une vente à la découpe, de naufrager la potentialité du rassemblement.

Messages

  • Je partage un certain nombre de "liaisons d’idées" sur la nésessité d’aller au fonds de" l’analyse concrète des situations concrètes" pour dépasser ce qui focalise le débat aujourd’hui autour des formes d’organisations partidaires ou pas du mouvement communiste que nous incarnons.

    Le débouché politique, dès lors que nous sommes dans la recherche et la mise en pratique d’un processus de transformation systèmiquene peut conduire qu’à la construction de plusieurs réponses qu’il faudra hiérachiser pour être dans une cohérence intelligible par l’ensemble de notre peuple.

    L’ensemble des analyses et les éléments de jugements sont parfaitement connus depuis longtemps s’agissant des situations du salariat et de son évolution, ce qui pêche c’est quel outil collectif on donne à voir pour que celui-ci soit saisi et enclenche le processus de dépassement des formes actuelles du capitalisme financier, cette forme du capitalisme actuel vampirisant toutes les autre formes existantes et déjà connues du capitalisme, selon l’endroit et le niveau de développement dans lequel il se trouve.

    L’un des outils, à mon sens,qui fait lien au coeur du salariat, s’il y a le "travail" sur lequel il faut toujours placer toutes les émancipations, il y a, au stade de la financiarisation que nous connaissons, l’utilisation des revenus dans le sens d’expressions,de satisfactions concrètes et passives des besoins et tout ce qui se cache derrière chaque acte de consommation.

    Si par les analyses du Travail MARX a été amené a exprimer les réalités de la plus-value et de l’accumulation (nécessaire) du capital par la circulation des marchandises, il n’a jamais travaillé et réellement pensé le rôle dominant que pourrait jouer l’accumulation financiarisée du capital à partir des circulations marchandes et de la consommation au niveau mondial.

    Les consommations liées aux individuations, contrairement aux apparences sont des bases sérieuses pour recréer du commun, du collectif.

    C’est donc au coeur même de cette circulation marchande qu’il faut porter le fer d’une régulation et d’une inversion des valeurs pour construire des capitalisations socialisées qui viennent faire contrepoids d’abord et dépassement du système capitaliste ensuite.

    C’est bien parceque les capitalisations nationalisées ou étatisées ne remplissaient plus leurs rôles social et économique dans la société qu’ils ont été détruits et continuent à l’être par ceux-là même qui étaient sensé les promouvoir !!

    L’idée que j’ai est fondée sur la conquête de nouveaux droits démocratiques qui doivent être les pierres de fondation de la "démocratie économique".C’est à partir des salaires, donc des producteurs, c’est à partir de la circulation marchande, donc des consommateurs, c’est à partir des droits, des valeurs et des normes donc des citoyens que ce "bond qualitatif" pourra ouvrir concrétement de nouveaux espaces démocratiques.

    Politiquement, nous communistes, dans la conquête des pouvoirs et la transformation et le dépassement de la société capitaliste, nous en sommes à peine à l’homo erectus ! Après les luttes historiques qui ont conduit à la République, à la Démocratie politique, après les luttes économiques et sociales qui ont conduit à la Démocratie sociale, il nous faut désormais partir à la conquête du Capital sous toutes ses formes et instaurer la Démocratie économique.

    C’est le chaînon manquant pour dépasser le capitalisme et construire le socialisme et le communisme.

    L’ensemble de ces nouveaux droits économiques doivent être conquis par l’ensemble des salariés, des consommateurs, des producteurs pour un nouveau partage de la plus-value et des capitalisations socialisées qui doivent être multipliées par 10, par 100 par rapport à ce que nous connnaissons aujourd’hui pour que soient mis en liens étroits les besoins et leur satisfaction. La production qui crée la plus-value est largement socialisée, cette plusvalue doit être socialisée et non privatisée.Il faut donc revendiquer et construire les Droits d’Intervention Economique Citoyen, les DIEC !

    Dès lors nous pouvons, à partir, de la Démocratie économique transformer la Démocratie politique et la Démocratie sociale.

    Si nous avons pensé et soutenu pendant des lustres le dépassement du capitalisme par la conquête de l’Etat et imposé le socialisme par les "nationalisations-étatisations" dans une économie planifiée et administrée,l’analyse concrète de la situation concrète aujourd’hui doit impérativement nous amener à prendre en compte les espaces d’émancipation individuelle et collective créé par le capitalisme en constantes transformations dans toutes ses phases.

    Y compris celle qui consiste aujourd’hui, sur le plan politique à fondre une grande partie de la sociale démocratie dans son projet . N’oublions pas que cette sociale démocratie , ce social libéralisme à été rejoint par plus de 18 à 20% de l’électorat communiste en 25 ans !!!

    Cherchons les erreurs !!! Trop facile de jouer les puristes communistes en fustigeant les sociaux démocrates libéraux qui apportent leur caution à une droite profondément réactionnaire à tous point de vue.

    Ne comblons pas les vides idéologiques de notre projet en pointant du doigt la photo "des autres" en négatif, il doivent aussi faire partie de "l’analyse concrète de la situation concrète" !!

    C’est implacable !!!Et c’est pas en jetant le bébé avec l’eau du bain qu’on aura les fesses propres aux yeux de nos concitoyens !!!

    Jacky NICOLAS