Accueil > Quand Woerth aménageait la fiscalité des dividendes pour les super-riches

Quand Woerth aménageait la fiscalité des dividendes pour les super-riches

Publie le mercredi 28 juillet 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

« Niches fiscales » : conçues pour abriter les plus riches. Ex : l’imposition des dividendes.

http://pcf-paris15.over-blog.com/ar...

L’affaire Bettencourt aura eu quelques mérites dont celui de mettre en évidence les liens directs qui unissent le pouvoir et les puissances d’argent dans notre pays.

Mais, puisque c’est d’actualité, ne laissons pas l’affaire Woerth faire diversion. Mettre en échec la politique poursuivie par ce gouvernement dans l’intérêt du capital, c’est gagner le retrait du projet de loi contre les retraites et non la démission de Woerth.

On voit bien comment une certaine gauche tente de faire dévier ainsi l’objet de la convergence des luttes, parce qu’elle est en accord avec la droite sur l’allongement de la durée de cotisation qui sabote la retraite à 60 ans, sur les exonérations de cotisations sociales patronales qui sapent le financement du système solidaire (qu’elle a elle-même décidées en son temps).

Une position, juste, pour la suppression du bouclier fiscal (650 millions d’euros détournés vers les plus riches) ne peut pas se substituer à la lutte contre la loi Woerth (des dizaines de milliards d’euros pris sur les retraités et les actifs au bénéfice du capital).

Ceci étant précisé, le cas Bettencourt permet de mieux expliquer nombre de dispositions profondément injustes de la fiscalité qui permet aux super-riches de payer moins d’impôt que des salariés aux revenus modestes. De vraies « niches fiscales » pour abriter les riches que le gouvernement se garde bien de songer à « raboter ».

Ainsi la fiscalité des dividendes d’actions. Ces revenus de ceux qui gagnent leur vie sur le travail des autres, sont beaucoup moins taxés que les revenus de ceux qui travaillent eux-mêmes.

Les actionnaires bénéficient d’un abattement de 40% et d’un abattement forfaitaire de 1525 euros, 3050 pour un couple. Ils n’intègrent donc dans leur revenu imposable que 60% de leurs dividendes, ôtés de 1525 ou 3050 euros. Ils peuvent également déduire 5,8% de CSG. Petit cadeau supplémentaire, leur impôt est diminué de 115 euros pour un célibataire et de 230 pour un couple.

Le salarié n’a droit qu’à un abattement de 10% sur l’argent de son travail (pour frais professionnels). 5,1% de sa CSG est non-imposable.

Au total, cet avantage pour les actionnaires a coûté 2,8 milliards d’euros au budget de l’Etat en 2009.

Mais ce n’est pas tout ! Il ne s’agit là que des dispositions prévues dans l’intérêt des petits et moyens actionnaires. Pour les grosses fortunes, comme Mme Bettencourt qui a perçu plusieurs centaines de millions d’euros de dividendes de L’Oréal, le gouvernement a inventé un autre dispositif plus avantageux encore en 2007. Tiens, qui était ministre du budget ? Woerth !

Les actionnaires ont ainsi depuis 2008 la possibilité d’opter pour un « prélèvement forfaitaire libératoire » de 18%.

Cela signifie qu’ils ont la liberté de choisir, selon leur intérêt, d’être taxés sur leurs dividendes au taux correspondant à leur revenu ou bien au taux « forfaitaire » de 18%.

Cette mesure n’est intéressante, par rapport aux avantages des abattements précités, que pour les titulaires des plus gros revenus dont l’essentiel des revenus devraient être normalement taxés au taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu, 40%.

18% au lieu de 40%, taux d’imposition sur la plus haute tranche de revenu : un sacré bonus !

Plus ils sont gros, plus ils profitent. Avec cette disposition, la collectivité aurait perdu au moins 300 millions d’euros en 2009.

Mme Woerth optimisait les placements de Mme Bettencourt en fonction des lois existantes. M. Woerth, ministre du budget s’est appliqué à optimiser les lois dans l’intérêt des millionnaires comme Mme Bettencourt. Belle complémentarité !

Au total, les actionnaires bénéficient de plus de 3 milliards d’euros de cadeaux fiscaux sur leurs dividendes. Pour quelle justification d’intérêt général ? Aucune !

PS : avant le système des abattements, fixé en 2005, existait un autre système, tout aussi scandaleux, celui de « l’avoir fiscal ». Jamais, le gouvernement de « gauche » n’a même essayé de le remettre en cause.

Messages

  • Jamais, le gouvernement de « gauche » n’a même essayé de le remettre en cause

    et y avait qui en soutien des gouvernement de gauche ?

    et qui est prêt à recommencer à soutenir le PS sous le fallacieux prétexte de battre la droite ?

    30 ans que certains baissent leur froc devant les socialistes ..........

    • Je ne défends pas l’attitude de la direction du PCF qui a avalée toutes les couleuvres qu’à bien voulu lui présenter le PS..............
      garder des "places" devait-être au coeur du problème rappelons nous 1983 !!

      mais je pose une question :
      qui avait conscience dans la population à cette époque (les années 80/90) que le PS roulait dans la farine les électeurs (ps/pcf) puisque pratiquement TOUS soutenaient l’action de mitterand et consort...???????

      nous en avons eu la preuve avec le traité de Maastricht qui est passé, de justesse, mais passé quand même alors qu’il entérinait toutes les dérives libérales qui sont encore aujourd’hui la base de la destruction de notre société..............
      quel citoyen ordinaire, savait que l’avoir fiscal, de 50%, était un énorme cadeau aux actionnaires.............

      quel citoyen ordinaire a eu connaissance que lorsque l’impôt sur les sociétés avait été ramené de 50% à 33%, l’avoir fiscal, lui, était resté au même taux... 50%.................
      vous avez dit énorme ???????????

      en fait depuis toujours les gvts ont protégés le capital contre l’impôt et ont fait en sorte d’en faire payer le tribut au peuple............

      dire que le PS est un parti social-démocrate ne veut pas dire grand chose pour le commun des mortels...................
      dire qu’il a toujours oeuvré pour la sauvegarde du capital cela me semble clair et plus juste !!

    • Ceci-dit, il faut reconnaitre que certaines fédérations du PCF sont en désaccord avec la direction...et je pense que celle de PARIS 15 fait partie de celles-ci.......
      c’est tout à son honneur de combattre une direction qui ne voit plus que les places à garder...........quitte à se renier......
      et je comprends que l’on ne veuille pas quitter un parti comme le PCF.............
      car, aujourd’hui, AUCUN autre parti n’est prêt à prendre la relève du débat pour la classe ouvrière...celle qui créée les richesses et qui en est de plus en plus écartées !!

      il faut du neuf au PCF..mais à l’horizon : rien de nouveau......sauf les contestataires !!

      quelques partis essayent de se faire entendre, comme le POI...........

      mais là encore, il est difficile de se faire entendre dans un pays anéanti par le souci du quotidien...........pas de travail, pas d’argent, pas d’avenir......pas de retraites..............tout au moins c’est ce que pense une majorité de français qui ont renoncé à se battre et ne font que s’en remettre à quelques "chefs" soi-disant providentiels...voir Aubry/DSK/Royal..................je me refuse à citer celui que les français "bas du bonnet" ont mis à la tête de l’état en 2007 !!