Accueil > Raisonnement absurde, ou raisonnement par l’absurde ?

Raisonnement absurde, ou raisonnement par l’absurde ?

Publie le dimanche 1er mars 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

On dit "comparaison n’est pas raison". Pourtant je vous propose de comparer le prix du fauteuil à celui d’un petit pavillon pour smicard (photos ci-jointes).

Le Fauteuil : 21Million € ( Dragon Armchair), vente Yves Saint Laurent, vendu ce prix le 24 Février 2009 à la vente aux enchère des collection d’art d’YSL .

La demeure : 1 Million € Catalogue de vente "Les belles demeures" (à vendre... donc pas encore vendue).

Pour 1 fauteuil vous avez 21 belles demeures comme celle ci !

Et cela n’étonne personne ?

En pleine crise financière, alors qu’on annonce 90 000 nouveaux chômeurs en janvier, personne pour trouver cela indécent ! Pire : il y en a qui s’en trouvent émus :

le mardi 24 février, alors que le "fauteuil aux dragons" d’Eileen Gray se vendait pour 21,9 millions d’euros, le deuxième prix le plus haut jamais atteint pour un meuble, la galeriste parisienne Cheska Vallois qui a acheté le fauteuil de Gray pour un collectionneur privé déclarait : "C’est le prix du désir",

(Source : Le Monde…http://www.lemonde.fr/culture/artic...).

Ce "prix du désir" est avant tout le fruit d’une exceptionnelle et scandaleuse concentration de la richesse !

Si la richesse était mieux répartie, y aurait-il quelqu’un pour claquer tout ce pognon ?

Mais, nous dit on, ce sont les lois du marché, la divine concordance de l’offre et de la demande qui fixe le prix. On n’y peut rien, bla bla bla..etc.

Ah ! Les lois du marché… la belle excuse !

La seule chose que montre cette vente, c’est que le demandeur en fauteuil est ici pété de thunes !

Mais pendant que Pierrot le Berger vient de s’enrichir beaucoup parce qu’il y a beaucoup de riches, que disent nos journalistes, commentateurs et économistes éclairés ? Eh bien, Ils reprennent comme des chèvres les paroles du gouvernement : « La relance de l’économie par la consommation est impossible » et pourquoi est-elle impossible ? Mais parce que, voyez-vous, la consommation favorise les importations, donc aggrave le déficit commercial et le chômage.

A ce compte-là, moi, le Gravier, je dis qu’il faut aller plus loin : oui ! Pour relancer l’économie, luttons pour le pouvoir d’achat des riches : empêchons les pauvres de consommer ! Mais oui ! Suivez le raisonnement ( enfin, quand je dis le "raisonnement "ne vous trompez pas sur le sens réel ...)

Donc voici le raisonnement : tout est dans les taux de crédit. Pourquoi croyez-vous que les taux de crédits à la consommation sont si élevés ? Parce que se sont des prêts à risque permettant aux emprunteurs de réaliser des achats de type "impulsifs". Les pertes, provoquées par les mauvais payeurs, seront comblés par les intérêts versés par les autres. Et oui, en quelque sorte, si moi, je rembourse gentiment mon prêt, je paye en fait pour les insolvables à qui mon organisme de crédit a connement prêté de l’argent. L’idéal serait donc de ne prêter de l’argent qu’aux personnes qui sont en mesure de rembourser, donc aux gens qui ont déjà de l’argent... Genre celui qui peut se payer « le fauteuil aux dragons , 21.9 millions d’euros ». Or, le crédit à la consommation n’est pas fait pour ceux-là. La personne qui claque 18% d’intérêt, c’est, par définition, celle qui ne peut pas faire autrement et si elle ne peut pas faire autrement, c’est qu’elle a toute les chances de ne pas pouvoir le rembourser... Voilà le dilemme. !

Le crédit à la consommation, en règle générale, n’est une bonne affaire que si les gens ont d’énormes besoins et peu de moyens. Je sais, c’est plutôt vicieux comme truc . Le système a besoin de mecs assez pauvres pour faire des crédits ! Et s’il n’y en a pas assez, il faut faire en sorte d’en avoir plus. En général c’est assez facile : il suffit de mettre le pauvre dans une situation qui le contraint à acheter des trucs chers indispensables, genre : une bagnole pour aller bosser. Si le pauvre ne veut toujours pas de crédit, alors on va le bombarder de pub, juste pour lui donner encore plus envie de vivre au-dessus de ses moyens. On va lui expliquer qu’avec un écran plasma 1254 pouces il va pouvoir compter les poils de nez de Laurence Ferrari pendant les Jt !

Au bout de l’histoire, le pauvre va dépenser plus qu’un riche pour le même produit. Génial non ? Jusque là, tous les riches y trouvaient leur compte dans le fonctionnement de cette machine infernale : les patrons, qui avaient là un bon motif pour modérer les salaires et se faire plus de marge, et les organismes de crédits, qui se faisaient du blé parce que les mêmes salariés n’avaient pas assez d’argent pour acheter comptant.

C’était tellement bien fait qu’on pouvait penser que c’était fait exprès. Mais les choses se sont détériorées quand la quantité des pauvres insolvables est venue mettre en péril la solvabilité des banques de crédit. On a baptisé ça la crise des « subprimes ».

Alors que faut-il faire ?
 Si le crédit fait aux pauvres, comme je viens de le démontrer, nous pousse dans la crise.

 Si augmenter les salaires des pauvres déglingue le commerce extérieur, parce qu’ils sont trop cons, ces pauvres ,si on les laisse faire, ils vont acheter des produits à l’étranger et nous foutre dans la merde !

Alors il n’y a qu’une solution : il faut empêcher les pauvres de consommer et préserver le pouvoir d’achat des riches, parce que, bien sûr, les plus favorisés, à qui on a généreusement réduits les impôts, n’achètent pas de voitures étrangères ni de home cinéma "made in Asia", ils ne placent pas de thunes dans les bourses avec l’efficacité que l’on sait pour l’économie du pays, ils ne font pas fuir leurs capitaux dans les paradis fiscaux et, cerise sur le gâteau, ils payent comptant leurs achats impulsifs, genre "le fauteuil aux dragon", au "prix du désir"... et surtout, surtout, ils ne défileront pas dans les rues le 19 mars pour réclamer de meilleures conditions de vie, de même ils ne voteront pas pour le "front de gauche" aux européennes en juin 2009. Car enfin, un riche, ça sait se tenir le cul bien posé sur son « fauteuil aux dragons ».

Ce billet est écrit en collaboration avec " El RYU" un blogueur génial à qui j’ai piqué pas mal d’expressions humoristiques.... il est trop fort ce blogueur ( http://elryu.blogspot.com/ )

Le Gravier

Messages

  • Bon déja la "crise"n’existe que pour les pauvres,car quand les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent ce n’est pas une crise c’est un état de fait.Effectivement ,si on permet aux pauvres d’avoir un supplément du pouvoir d’achat,ils vont acheter.Si ce sont des produits "étrangers",qui donc a délocaliser ?Qui donc est de plus en plus riche,qui donc manipule le nabot marionnette nationle,qui donc se permet de donner des leçons au peuple ?Les capitalistes et leur crise a la con qu’ils font toujours et encore payer au peuple.Alors restituons la "crise " aux véritables propriétaires par la lutte dure et fraternelle !momo11