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SARKOLéon ! Lepénisation en cours

Publie le jeudi 8 septembre 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

Lepenisation politique

Après les drames du logement et la catastrophe de Louisiane, analyse des parcours croisés de Bush qui menace à coup de "Zéro tolérance" dans les 1ers instants les pillards et Sarkozy qui évacue avec ses CRS les familles des squats insalubres.
Une "rencontre" politique qui n’est pas anodine, grand admirateur du modèle américain (version Bush) Naboléon donne son interprétation des 100 jours : sa politique de rupture c’est la liquidation du modèle français.

La répression est leur vision sociale, Sarko tente un rapprochement de l’électorat du lepénisme en réconciliant la droite libérale et de l’extrême droite.

Retour sur des destins croisés :

Un NEO FASCISME ? Non. Mais...

Comparer Bush et Sarkosy, envisager un néo-fascisme, c’est audacieux ; ce serait même dangereux si l’on s’en tenait à des analogies sommaires. Et pourtant !

Les conditions politiques, économiques, sociétales, idéologiques qui ont débouché sur le fascisme et le nazisme sont dépassées. Cela ne met nullement les peuples à l’abri de nouvelles formes de dominations, de tyrannies. La mondialisation du Capital se traduit par de graves régressions des droits politiques et sociaux. Cette détérioration des rapports sociaux, encadrée et même très souvent amplifiée, par les institutions, ,débouche sur une profonde crise de société. Les formations sociales, les représentations collectives, issues du siècle dernier, se défont.

En l’absence d’une vision claire et crédible des changements radicaux qu’appellent les mutations actuelles, la précarisation, la marginalisation de pans entiers de nos sociétés ont pour conséquences le repli sur des comportements individualistes, sur des consommations compensatoires voire ostentatoires. Dans ces conditions, le délitement des formes antérieures de socialité favorise le retour de l’irrationnel, la montée des mysticismes, des fondamentalismes, des racismes. Ces identités de substitution servent ainsi de justification à la mise en place d’un appareil sophistiqué de surveillance et de répression, national et mondial, par ailleurs très utile pour le maintien de l’Ordre.

Sous cet angle la comparaison Bush-Sarkosy prend sens. Ni l’un, ni l’autre ne tentent de dissimuler que le compromis keynésien est fini. Sans état d’âme, ils favorisent la réduction ou en tout cas la stagnation du niveau de vie du plus grand nombre, ils mettent à mal les dispositifs de protection sanitaires et sociales. Dans le même temps ils multiplient les cadeaux fiscaux pour les possédants et les aides financières ou politiques aux trusts. Cela ne manque pas de se traduire par des révoltes, des "incivilités", dès lors on accroît la rigueur des tribunaux, on ouvre de nouvelles prisons. Il faut que les nouvelles classes dangereuses se tiennent à leur place dans les ghettos qui leur sont affectés. Il ne suffit pas à la droite dite libérale de criminaliser la pauvreté il faut aussi la stigmatiser.

Et là il faut reconnaître que la couleur de la peau, le nom ou l’accent sont des signes bien utiles pour que ce sous-prolétariat soit facilement identifié, par les policiers, les juges et les patrons et aussi par les imbéciles. La manœuvre est parfaite lorsque les circonstances historiques ou politiques permettent de désigner un ennemi d’autant plus inquiétant qu’il est omniprésent. Ce fût la criminelle accusation des nazis contre les juifs, n’est-ce pas aujourd’hui la tentation de l’illuminé qui siége à Washington à l’encontre des musulmans, arabes notamment ? Les apparences de la représentation démocratique s’estompant, en opposant le "eux" et le "nous" un consensus relatif peu se constituer autour du drapeau.

Sarkosy ne se distinguerait-il pas ici de l’exemple états-unien ? N’a-il pas favorisé, comme bien d’autres ministres de l’intérieur avant lui l’organisation et la francisation du culte musulman ? C’est là une vieille méthode de police, mieux vaut reconnaître et encadrer certains groupes hétérodoxes que d’ignorer leurs pratiques. Mais cette politique doit être replacée dans une tentative plus générale de " réformer" les lois sur la laïcité, de dialoguer avec les églises, de leur donner une fonction accrue de "corps intermédiaire", d’appuyer donc leur capacité d’encadrement social. Sarkosy ne va pas jusqu’à ouvrir ou clore ses discours en se référant à un dieu, mais il donne une importance croissante aux "valeurs" dans lesquelles les couches les plus traditionalistes peuvent se reconnaître.

Le discours et les mesures qui l’illustrent tentent ainsi de trouver une solution - provisoire n’en doutons pas - à la crise de la démocratie représentative, à la réduction tendancielle de la base sociale de ces régimes. En France, sous la III° et la IV° République les gouvernements de centre droite et de centre gauche qui se succédaient, pouvaient toujours compter sur la boutique et la ferme. Dans leur majorité ces couches moyennes étaient attachées à la propriété et hostiles aux grèves et autres troubles. Dans la nouvelle phase du capitalisme, l’échiquier social s’est profondément transformé. Dans la grande bourgeoisie, les financiers ont complètement supplantés les industriels mais pour tous, l’aréne est mondiale.

Entre cette sphère déterritorialisée et les bourgeoisies allogènes, les intérêts souvent divergent et les contacts se distendent. Certains, politiciens ou sociologues, ont cru à une "moyennisation" de nos sociétés, à la formation d’une nouvelle classe moyenne minorisant le poids de la classe ouvrière et garantissant ainsi la stabilité des institutions politiques. Or, les ouvriers et les employés n’ont nullement disparus, même si les métiers ont changé.

La grande différence c’est l’émergence d’un ensemble de métiers très divers, exigeant tous une culture, Ces nouvelles couches intermédiaires constituent un ensemble disparate, dont la culture - dans les deux acceptions du terme - ne se réfère plus nécessairement au profit. Elles sont sensibles aux contradictions sociétales ou écologiques, quelquefois révoltées mais pas révolutionnaires, anti-libérales plus qu’anticapitalistes. La coalition de toutes les forces bourgeoises dans un projet plus réactionnaire que conservateur est alors la seule réponse compatible avec le maintien de la démocratie, mais c’est une démocratie très formelle.

La prédominance des pouvoirs économiques- capitalistes-, l’internationalisation des institutions politiques, rendent de plus en plus illusoires les débats et les décisions des assemblées représentatives. Comme chacun le sait maintenant, les débats des conseils d’administration des multinationales, des clubs où ils se retrouvent, surdéterminent bien souvent ceux des Parlements. Et ce sont des instances internationales, publiques ou même privées, qui assurent la mise en forme légale ou contractuelles de leurs décisions.

Les Chambres et les partis, ne sont plus les lieux ou se confrontent et s’organisent les intérêts des couches et des classes sociales. La désaffection de l’électorat ne fait qu’entériner cette perte de substance de la démocratie de représentation. Gouvernements et appareils d’Etat, non sans raisons, s’inquiètent de la délégitimation progressive qu’ils subissent. En France, De Gaule, en associant nationalisme et paternalisme avait su redonner une assise large à des institutions menacées. La recette ne fonctionne plus. La menace qui pèse sur Chirac, d’un désaveu par ses propres partisans, en est le témoignage. Juppé et plus encore Sarkosy se font pour cela, les champions d’une contre-réforme vigoureuse.

Ils peuvent ainsi satisfaire les grands patrons qui veulent constamment accroître leurs marges bénéficiaires et leurs petits confrères qui ne peuvent se maintenir qu’en pressurant les salariés . En y ajoutant quelques spéculateurs, quelques nostalgiques de la puissance nationale et coloniale, il y aurait de quoi assurer une majorité à la droite et porter au pouvoir des hommes à poigne. Il y a des obstacles sur ce chemin.

Nous sommes entrés en France dans une situation curieuse. Une campagne électorale de quelques années s’ouvre. Or le meilleur argument de la gauche semble être la politique présente de la droite. Mais réciproquement le meilleur argument de cette droite sera la politique passée de cette gauche ! Sans préjuger des réponses et des pratiques que devraient adopter les forces alternatives pour ces prochaines années, car elles réclament un bilan et une réflexion spécifiques cette analyse conduit néanmoins à avancer trois propositions :

 Le mouvement altermondialiste est un nouveau moment du processus de déconstruction - reconstruction des forces sociales et des institutions politiques. On peut plus dire qu’il faut "aller du local au global". Cette pratique défensive a nourri la résistance et permis le développement de la critique et de la contestation. Se voulant concrète et immédiate elle est souvent tombée dans le minimalisme. Elle n’a pas évité l’intégration au marché, ni troublé les équilibres majeurs du système. Il faut maintenant aller plus loin, constamment associer "le local et le global". Nos initiatives, nos perspectives sont tributaires de ce qui se passe à Porto Alegre et à Mumbaï., au Chiapas et au Vénézuela. Les manifestations contre l’agression états-unienne en Irak ont eu une dimension mondiale sans précédent. Cette dynamique est une condition majeure de la mise en cause du capitalisme mondialisé.

 La démocratie active dans ses formes et ses contenus divers, appelle nos initiatives, notre présence, notre soutien. Quand les grévistes et les chômeurs, les intermittents du spectacle et les chercheurs, confrontent leurs aspirations et leurs savoirs, quand des villageois se mobilisent pour maintenir des services publics, condition essentielle de sociabilité, il s’esquisse et s’expérimente une nouvelle culture démocratique.

 Dans la reconstruction qui s’ébauche , tant pour des raisons de force que de fond, l’alliance des salariés manuels et intellectuels, mais aussi des précaires et des exclus est impérative. Il faut notamment, de façon volontariste, retrouver ceux-ci dans les mouvements sociaux, mais aussi localement dans les espaces de contre-pouvoir et de solidarité. On ne peut pour cela, ni s’en remettre aux partis de gauche, ni faire l’impasse sur leur fonctionnalité pour une partie notable de ceux et celles qu’il faut rassembler.

Michel Fiant pour http://www.alternatifs.org

Messages

  • Je ne vois pas de néo-fascistes, je ne vois que des cons (à genou devant leur gourou nain de l’UMP qui n’est ni lepeniste, ni napoléonien mais Sarkoziste et fan des Etats-Unis, et c’est déjà beaucoup).

    D’après "l’ambiance" dans les commentaires, si Sarkozy s’empare du trône en 2007, c’est la guerre civile.

    En réalité, Sarkozy ne vaut rien, mais la gauche ne se relevant pas, il obtiendra l’Elysée en 2007 (il n’y a plus rien à espérer avec Hollande au PS ; on peut toujours espérer une union des extrêmes gauche).
    Tremblez si vous n’êtes pas grand PDG ou pro-états-unien ! Car l’idéologie de Sarkozy n’est autre qu’une adaptation de celle de la puissance états-unienne : le capitalisme néo-libéral sécuritaire (avec tous ses défauts). Si vous êtes riches tant mieux, si vous êtes pauvres, tant pis... Et pour étouffer les contestataires, c’est à base de "sécuritarisme" (de contrôle) qu’il gouvernera !

    Good luck ou "enjoy" !

    • ce genre de contribution ma rassure ... bien des mois avant l’élection présidentielle de 2002 tout le monde voyait jospin sur le trône ... en 95 pas grand monde pariait sur chirac à un certain moment ...

    • Pourquoi faut-il toujours ramener le bordel ambiant à une histoire d’hommes et espérer obtenir un quelconque changement en attendant tout des partis politiques et des élections ?

      Tenons-nous tous la main, asseyons-nous tous par terre, ne cédons pas et le capitalisme tombera tout seul en un temps record. Le seul problème, c’est qu’il y a une écrasante majorité de cons incapables de le comprendre.

      Mais, à force de tirer sur la corde, peut-être Sarko ou un autre pourrait-il provoquer l’étincelle ?

    • Personnellement, en 2002 je n’imaginais pas Jospin vainqueur... Mais vu l’éternel manège centriste au 2nd tour, je n’imaginais pas que Le Pen pourrait battre le PS :)

      Le problème, c’est que la gauche est complètement à la ramasse et cela suffit pour que n’importe quel candidat de droite passe. Le problème n’est donc pas Sarkozy (ni ses collègues de l’UMP) mais l’opposition qui ne construit rien et ne propose rien de concret ! Pas de programme, pas d’électeurs ! On pourrait même se demander si Hollande ne ruine pas volontairement le PS (ou du moins, sa volonté n’est pas d’être président, ni d’être vraiment de gauche)...

    • Le nabot carriériste joue avec les médias, qui lui servent la soupe.

      Allez virer du lit des enfants de couleur, en ayant pris soin de prévenir les caméras de TF1 à l’avance......ça donne une idée de ce qu’il fera une fois président.

      2007 : 2ème tour : Sarko/Le Pen

      Les médias vont rejouer le même jeu qu’en 2002 : faire barrage au fascisme.

      P....., j’ai les glandes

      L’acteur

  • Est -il normal que le nabot de service lance une contre enquète a l’encontre de son président , se prendrait-il pour la gestapo du gouvernement .
    Comme par hazard , il suit au pieds de la lettre et de l’action les faits ets geste de son dieu allemand de la première moitié du 20 eme siècle . On peut l’appeler le"Tout en un" Adolf, Hermann, Heinrich...
    Ayez le courage et la volonter de regarder les choses en face : un lisant bien la chronologie du troisième Reich de 1933 a 1939

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_Troisi%C3%A8me_Reich

    Quant a son fameux programme qu’il a pondu cette semaine on dirait celui ci , c’en est saisissant :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gleichschaltung

    El le Sarkoshow pour son intronisation a l’UMP ça ressemblaiit furieusement a ceci :
    "« Journée de Potsdam », la solennelle cérémonie d’Etat du 21 mars 1933, durant laquelle le président von Hindenburg, le jeune nouveau chancelier Adolf Hitler et le Reichstag nouvellement élu inaugurèrent formellement le nouveau gouvernement de « réveil national »".

    c’est a sarko a rendre des comptes a vilpain et non l’inverse . D’ou sort la contre enquète de sarko a l’encontre de son président , se croit il déja au crépuscule de la République de Weimar a la tête de SA GESTAPO ? .

    Ne vous méprenez pas si Sarko devient président ce sera la fin de la 5 eme République et il n’y aura pas de 6 eme République , mais simplement l’avènement du Reich de sarko.

    A quel moment allez vous ouvrir les yeux ?
    Sarko n’est que l’arbre derrière qui la forêt se cache, à savoir la bande de malades mentaux de l’ump et Lepenistes.
    A l’occasion, sortez la tête du sable et regardez votre réalité en face.

    "Sarkopen delenda est"

    • Voilà une réponse que j’ai faite le 05 septembre dernier à un mail lénifiant relatif à un forum où il se doit de ne pas choquer les gens refusant de se remettre un tant soit peu en question - il y était question d’agression virtuelle à "coup de pied au cul" à l’endroit de ceux qui refusent une "activité" d’intérêt général "en échange" du RMI - :

      "(...)

      Je n’ai pas été compris.
      Ou bien mon propos est un degré en dessous, ou bien un degré au dessus.

      De mon côté, je m’oppose à des idées.
      Le verbe battre (se) est banni de ma sémantique : non violence sur toute la ligne y compris le vocabulaire, je tiens cela des penseurs de la non violence - je me suis fais épingler précisément parce que les mots ont un sens, cela me vient des enfants malades, psychotiques et métaboliques. Je ne donne pas de leçon, je m’efforce de me faire comprendre - (...).

      Lorsque ce n’est plus suffisant, je m’oppose aux personnes.
      En l’occurrence, (...), cela a largement dépassé les invectives : affaire d’appréciation, non de jugement. Il y a eu agression délibérée. Chacun de ces mots a son sens. Le poète disait "Mourir pour ses idées d’accord, mais de mort lente".

      En d’autres termes, il n’est plus très loin le temps où les individualités vont se regrouper en un système de dictature, c’est en marche au jour le jour.

      Il y aura deux camps : celui des salauds qui intègrera tous ceux qui se laisseront happer avec les meilleures intentions du monde et ceux qui subiront - là nous compterons les vrais résistants. Ces mots ont du sens, un sens très aigu. La dialectique de bon aloi va faire pâle figure, je le crains.

      Je désire ardemment me tromper, bis, je dé-si-re ar-de-mment me trom-per, sauf que les événements récurrents actuels vont crescendo dans le sens de ce que je décris, en France, en Europe et sur la planète toute entière.

      C’est bien la question, nous voilà revenu en 1930, sauf que ça se passe en France. Nous allons à une hécatombe (seul point d’analyse commun d’avec xxxx employant l’expression "conflagration majeure") et personne ne veut le voir.

      La veille de la dictature, on peut toujours dire "nous ne sommes pas sous le joug de la dictature", le jour même de la naissance de la dictature, on n’a rien vu et il est trop tard.

      Enfin, s’il était encore nécessaire, indépendamment de toute orientation politique, il est URGENT d’écouter attentivement et saisir le sens profond de la phrase martelée et assenée par Sarkosy : "Rien, vraiment rien ni personne, vraiment personne ne m’empêchera d’aller jusqu’au bout" ! ... et de résister en conséquence !

      Sauf à être sourd et/ou complètement gâteux, n’importe quel quidam, même simplet aura un mouvement de recul d’auto-préservation et ne pourra s’empêcher de penser : ce type est un dangereux mégalomane furieux.

      Marauder

  • Mes craintes se vérifient , le monstre sort de sa coquille .

    Lisez cette dernière info qui sera probablement occultée par les médias .
    Passez moi l’expression , c’est a en tomber son cul par terre .

    http://www.tou-o.com/actualite-7310.html

    Ducon

  • Et oui il ratisse large et il a une ambition démesurée ...

    Venez le vérifier sur l’étude satirique et clinique qui lui est consacré :

    http://sarkostique.over-blog.com

    Sarkostique : le sarkozy blog presque officiel reconnu d’utilité publique