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SBFM : La CGT réclame sa reprise par Renault
Publie le lundi 1er décembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire

Il avait été programmé bien avant l’annonce du dépôt de bilan et de la mise en redressement judiciaire de la SBFM. Mais le congrès annuel du syndicat CGT de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM), hier, tombait on ne peut plus « à point nommé », si l’expression peut être appropriée à une circonstance aussi grave.
La situation inquiétante de l’entreprise a donc, bien sûr, occupé tous les débats. Il en ressort que, si le syndicat s’ouvre à tous les soutiens extérieurs en projetant la création d’un « réseau de résistance pour l’emploi à la SBFM » (première réunion le 10 décembre), il réclame surtout le retour dans le giron de Renault. C’est comme filiale de la Régie Renault que la SBFM avait, en effet, vu le jour, en 1966, après la mort des Forges d’Hennebont. « Renault, qui n’est plus, aujourd’hui, que notre principal client (après en avoir été l’actionnaire unique NDLR), nous aurait qualifiés de fournisseur stratégique, indispensable. Qu’il prenne ses responsabilités », déclare Pierre Le Ménahès, secrétaire général (réélu hier) du syndicat. « Qu’il nous reprenne à part entière, comme il l’a fait il y a environ un an pour l’usine de Cléon. Elle avait, elle aussi, été cédée au groupe Teksid-Fiat avant que celui-ci ne la cède à son tour, comme la SBFM, à un autre repreneur. Renault l’a reprise pour qu’elle retrouve une production conforme à ses exigences. Nous ne demandons pas plus ».
Paskal Mazé Le Télégramme du 29/11/2008

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1. La fonderie SBFM vit ses heures les plus sombres , 1er décembre 2008, 13:56, par LORIENT 56
L’entreprise de Kerpont (550 salariés) a été placée en redressement judiciaire pour six mois. Elle totalise 25 millions de dettes cumulées.
La camionnette du syndicat CGT, avec la sono, trône devant le bureau du local syndical de la SBFM. Prête à partir en tête de manif’. Il est 15 h 30 ce vendredi. La secrétaire a fait du café. Sept hommes s’affairent. Ils attendent le coup de fil de René Le Bourvellec, secrétaire du comité d’entreprise qui suit l’audience du tribunal de commerce de Lyon. Le tribunal délibère à huis clos depuis 14 h. Dans le local de Kerpont, Pierre le Ménahes, délégué syndical CGT, essaye de détendre l’atmosphère. « On a touché le fond du trou et on continue de pelleter. »
« Trois lignes de production arrêtées »
On cause salaire. La paie de novembre qui devait tomber le 1er décembre aura peut-être quelques jours de retard. Ce mois-ci, les forgerons de la SBFM seront payés à 95 % par les AGS, le régime de garantie des salaires qui intervient en cas de redressement ou de liquidation judiciaire. À 5 % par l’employeur. Pour le mois décembre, le salaire de six journées payées à 80 % viendra du fonds de régulation de ressource. Pour le reste, l’indemnisation des quatre semaines de chômage partiel de décembre et janvier atteindra 50 % du salaire. Un des hommes a calculé sa paie de novembre « Normalement, après quinze ans d’ancienneté, je touche 1 480 € en travaillant au four. Mais ce mois-ci, je vais gagner 1 180 € avec la semaine de grève de fin octobre. »
Le téléphone n’arrête pas de sonner. « Je ne sais rien pour le moment » répond le syndicaliste à ses interlocuteurs. Du doigt, il montre l’usine. « Aujourd’hui, ce ne sont pas deux, mais trois lignes de production qui sont arrêtées. Rien ne tourne. Manque de matière première. Plus de ferraille à fondre alors que nous avons encore des commandes. Les gars sont au boulot quand même. »
« Un plan social en décembre et janvier ? »
À quoi s’attend-t-il ? : « A un redressement judiciaire confirmé. Dans le pire des cas à la liquidation judiciaire tout de suite. Si le redressement est confirmé, il y aura un ajustement en fonction des créances et des commandes. Comment inverser la tendance ou l’améliorer ? Un ajustement des effectifs ? Va-t-on nous pondre un plan social à cheval sur décembre et janvier ? »
Le téléphone portable vibre à nouveau. C’est René Le Bourvellec. Pierre Le Ménahes griffonne des notes. Le redressement judiciaire est accepté avec une période d’observation de six mois. L’entreprise Fabris de Châtellerault (371 employés), qui fait partie du groupe Zen, est elle aussi placée en redressement. Les dettes cumulées de la SBFM envers les fournisseurs et l’État se montent à 25 millions d’euros. Il faudrait entre 8 à 10 ans à la fonderie pour apurer la dette.
« On évite la liquidation, souffle Pierre Le Ménahes. Mais, il ne faut pas s’illusionner. Nous tournons à 100 tonnes de production par jour au lieu de 200 tonnes. » Et si on ajoute les pertes financières de l’année 2008, entre 12 à 15 millions d’euros, cela fait 40 millions de dettes. Un gouffre.
Christian GOUEROU Ouest France du 29/11/2008
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