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SBFM. La tension monte à Caudan

Publie le jeudi 30 octobre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Comme le mutisme de la direction pouvait le laisser craindre, la réunion de comité d’entreprise qui s’est tenue, hier, n’a en rien détendu l’atmosphère à la SBFM. Bien au contraire. Les salariés ont bloqué ce matin la voie express Lorient-Vannes et marcheront cet après-midi sur la sous-préfecture.

La tension sociale liée aux difficultés que rencontre la SBFM, sort des murs de l’entreprise. Les salariés ont bloqué ce matin la voie express à la hauteur de Lorient, dans le sens Lorient-Vannes. Après une AG au siège, ils feront mouvement en début d’après-midi vers la sous-préfecture. Preuve que la journée d’hier n’a pas détendu l’atmosphère.

Hier soir en effet, après deux heures et demie de réunion, les représentants des salariés sont ressortis du palais des congrès de Lorient en colère. « À part nous annoncer du chômage économique partiel pour la fin de l’année et le début de l’année prochaine, la direction a surtout fait de la provocation », affirme Pierre Le Ménahès, secrétaire général de la section CGT.

Salaires non versés ?

Ce n’est qu’au dernier moment que le syndicat avait d’ailleurs appris le lieu de la réunion, qui se tenait donc en dehors de l’entreprise. « Si nos informations concernant l’éventualité d’un plan social se précisent, la direction ne l’a pas évoquée clairement devant nous.

Giovanni Galeazzi a juste reconnu, du bout des lèvres, avoir évoqué un sureffectif par rapport à la baisse d’activité. La direction rejette également la responsabilité de la situation actuelle sur nous, en avançant que le blocage des livraisons provoquait des difficultés de trésorerie et pourrait l’empêcher de verser les salaires, lundi prochain » ! Les seules certitudes avec lesquelles les représentants syndicaux sont ressortis de la réunion, concernent des mesures de chômage économique partiel, panachées avec la prise obligatoire de congés annuels et RTT (du 10 au 15 novembre, du 8 décembre au 3 janvier et du 19 au 31 janvier). Cela ne constitue plus une nouveauté : à la SBFM, les fins d’années se suivent et se ressemblent.

Le mouvement se durcit

Face à cette attitude, et dans l’attente d’une table ronde dont ils exigent la tenue rapidement (« les élus et les pouvoirs publics s’activent en ce sens »), les salariés, réunis en assemblée générale hier soir, ont décidé de poursuivre le blocus de l’entreprise. Ils discutaient aussi d’autres modalités d’action. Hier soir, nous n’avons pu joindre la direction de l’entreprise.

Lettre au préfet

Pour sa part, le président de Cap l’Orient, Norbert Métairie, souligne que « cette activité industrielle (est) déterminante pour le bassin d’emploi du pays de Lorient », car « la SBFM génère une activité importante pour de nombreuses entreprises locales » (Lire ci-contre).

Norbert Métairie écrit au préfet

Président de la communauté d’agglomération Cap l’Orient, Norbert Métairie a adressé, hier, un courrier à Laurent Cayrel, le préfet du Morbihan, pour attirer son attention sur la situation de la SBFM.
Il l’invite à provoquer une table ronde afin de réunir les différents partenaires de l’entreprise et mettre en place des mesures d’accompagnement en cette période difficile. Voici la teneur de son courrier : « Comme vous le savez, la SBFM connaît actuellement une baisse d’activité consécutive à la crise qui touche le secteur de l’industrie automobile. Avec près de 600 salariés, la SBFM représente un acteur économique majeur au pays de Lorient. Pour faire face à la crise et développer son activité, l’entreprise doit conserver la confiance de ses principaux clients, ainsi que celle de ses financeurs. Les personnels sont aujourd’hui particulièrement inquiets des conséquences économiques et sociales de la crise financière sur l’activité de l’entreprise. Aujourd’hui, la baisse de volume conjuguée à l’augmentation du coût des matières premières nous impose de prêter une vigilance toute particulière à l’évolution de cette activité industrielle déterminante pour le bassin d’emploi du pays de Lorient. La SBFM génère en effet une activité importante pour de nombreuses entreprises locales. C’est pourquoi, au moment où le Président de la République vient d’annoncer un certain nombre de mesures visant à accompagner les entreprises en difficulté, je pense qu’il est urgent d’organiser une table ronde, afin d’envisager la mise en œuvre de mesures d’accompagnement permettant à l’entreprise de faire face à cette baisse d’activité. Face à la gravité de la situation, qui se traduit notamment par une dégradation du climat social au sein de l’entreprise, je pense que les pouvoirs publics et les acteurs concernés doivent en effet se réunir dans les meilleurs délais pour élaborer collectivement des propositions qui garantissent un développement pérenne de l’activité et de ses emplois ».

Dépôt de bilan à la Serf

La société Serf de Caudan spécialisée dans la fabrication de machines pour les fonderies a déclaré, hier, au tribunal de commerce, être en « état de cessation des paiements ». Ce qui signifie qu’elle n’a plus d’argent dans les caisses.

Par cette démarche (légale), la Serf demande au tribunal de commerce à bénéficier d’une procédure collective destinée à accompagner les entreprises dans les périodes difficiles. Vendredi, le tribunal examinera cette requête en audience publique. Les juges consulaires auront deux possibilités. Ils pourront placer l’entreprise en « redressement judiciaire » avec poursuite de l’activité pendant six mois d’observation. Au cours de cette période, la Serf pourra redresser la barre toute seule, ou être reprise par un tiers. Mais, vendredi, les juges préféreront peut-être prononcer la liquidation judiciaire de la société et donc sa fermeture. Dans cette hypothèse, un acquéreur pourra se présenter pour reprendre l’outil de travail avec... ou sans les salariés.

L’angoisse de 70 salariés

Depuis un mois, les 70 salariés de l’entreprise caudanaise se présentent tous les jours au travail, où ils n’ont rien à faire. Apparemment délaissée par son actionnaire allemand, la Serf ne peut plus payer ses fournisseurs et donc ne parvient plus à livrer ses clients. On imagine dans quel état de stress se trouvent les salariés.

http://www.letelegramme.com/une/sbf...

Messages

  • Dernière minute
    Ouest-France
    Lorient
    20:58 - jeudi 30 octobre 2008
    Les dirigeants de la SBFM retenus en otage à Caudan
    Depuis 17h, les salariés de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM) retiennent en otage trois dirigeants de la fonderie, dont le représentant de l’actionnaire Zen Garro, dans la mairie de Caudan. Les salariés demandent la tenue d’une table ronde avec les pouvoirs publics après l’annonce hier de quatre semaines de chômage économique partiel. À 21 h, les salariés ont quitté la mairie de Caudan et sont retournés sur le site de la SBFM. 

    • http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=12776

      NOUS AVONS RECU :
      SBFM : situation au 3 novembre

      COMMUNIQUE
      Source : Union locale CGT Lorient
      Porte parole : Régine Le Jeune
      Publié le 3/11/08
      CAUDAN — Ça suffit !!!!!!!!!!!! La cgt s’insurge. Union départementale et union locale, SBFM : situation au 3 novembre.
      Le vendredi 31 octobre à 19 heures, les grévistes avaient voté la suspension du mouvement de grève sous cette forme de blocage total de l’entreprise. L’entreprise était donc « libérée » à 19 h 30 le vendredi soir.

      Lors de la reprise d’activité ce lundi matin à 5 h 30 c’est la direction qui à son tour interdisait l’entrée des salariés(ées) dans l’entreprise !

      Hé oui, cette dernière prétextait qu’un état des lieux était nécessaire afin, je cite « De démarrer en toute sécurité les installations ».

      Cette inspection, effectuée en présence de deux huissiers et des élus du personnel, n’a rien décelé d’anormal en termes de sécurité. Au delà des bennes de pièces qui obstruaient les accès au site, seuls quelques casiers peints en jaune et quelques slogans inscrits sur des bureaux ont été constatés.

      Malgré ce constat prouvant si besoin était que les salariés(ées) ne sont pas des terroristes, la direction a décidé de ne pas démarrer les installations et de poursuivre éventuellement cet arrêt sur les 3 premiers jours de la semaine.

      C’est avec cette logique qu’elle a consulté le CE à 10 heures ce lundi pour couvrir par du chômage partiel ces trois jours d’inactivité !

      Concernant les salaires du mois d’octobre, la direction affirmait qu’ils ne seraient préparés qu’à l’issue de cette période d’observation des installations. Soit un versement sur les comptes au mieux à la fin de la semaine 45 !

      La sécurité des personnes n’était en aucun cas menacée puisque les installations, où une production urgente était nécessaire, ont été démarrées avec comme opérateurs les ingénieurs cadres et la maitrise !

      Nous avons interpelé les pouvoirs publics sur ces faits inqualifiables :

      Demander un financement public pour du chômage partiel pour des salariés(ées) dont le poste est occupé par la maîtrise !

      Demander un financement public pour du chômage partiel pour des salariés(ées) en prétextant des problèmes de sécurité qui n’existent pas.

      Il est 17 h 30 et nous attendons toujours une prise de position des pouvoirs publics sur cette demande abusive de chômage partiel.

      Face à ces nouvelles provocations les salariés(ées) ont décidé, avec leur syndicat CGT, de se réunir en assemblée générale le jeudi 6 novembre afin de faire ensemble le point de la situation et de décider des suites à donner à la lutte qu’ils mènent pour la sauvegarde de leurs emplois.

      Régine Le Jeune ■