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SBFM à Caudan (56) "L’émotion n’est pas retombée"
Publie le lundi 6 juillet 2009 par Open-Publishing2 commentaires
SBFM. Toujours l’émotion
Pierre Le Ménahès le sourire aux lèvres, mais l’émotion toujours bien présente.
Une semaine après l’annonce de reprise de la fonderie par Renault, les salariés avaient rendez-vous, samedi, pour un pique-nique. La joie se lisait sur les visages, l’émotion aussi.
De larges sourires barrent leurs visages. Ils sont tout simplement heureux. Un bonheur palpable comme l’est l’émotion, toujours à fleur de peau, qui a parcouru l’assistance quand, vendredi 26juin, ils ont eu la confirmation que Renault les sauvait. Une semaine après ce dénouement inespéré, certains n’ont toujours pas atterri. Samedi matin, sur le parking de la SBFM, où tout le monde a rendez-vous pour partager un barbecue, après les discours et avant l’apéro, on s’étreint encore, on se tape dans le dos, on se prend par les épaules. Le combat a été rude, mais la victoire est au bout.
« Ma plus belle histoire d’amour social »
Lui qui d’habitude a la parole si facile, lui qui n’a pas son pareil pour haranguer ses troupes, lui que les médias sollicitent volontiers, avait du mal face à ses camarades de lutte. Les larmes aux yeux, Pierre Le Ménahès, le leader emblématique de la CGT, a été obligé d’abréger son discours. Trop dur. Après un mois de juin éprouvant qui succède à des semaines d’incertitudes, les nerfs lâchent. « L’émotion n’est pas retombée. On me qualifie souvent de jusqu’au-boutiste, mais preuve est faite que l’on peut avoir espoir. C’est ma plus belle histoire d’amour social », confesse celui porte volontiers un tee-shirt à l’effigie du Che.
« Sans complaisance »
Le Che justement qui lançait en son temps « Soyez réalistes : demandez l’impossible ». L’impossible, ils l’ont obtenu. Quelle incroyable issue. Lâchée par Renault il y a un peu plus de dix ans, voilà la fonderie caudanaise sauvée par le constructeur français. Heureux, mais les pieds sur terre, les salariés auxquels Pierre Le Ménahès dédie cette victoire, savent qu’ils ne doivent pas s’endormir sur leurs lauriers. « Nous avons garanti le minimum vital, maintenant il faut que Renault investisse et embauche, c’est la bataille à mener désormais au moment des négociations de reprise. Nous serons sans complaisance ». Le syndicaliste a repris le dessus.
Renault en visite
Dès aujourd’hui, une délégation de Renault est attendue à la SBFM. « Un groupe composé entre autres de représentants des ressources humaines, d’un contrôleur de gestion et d’un responsable de la maintenance. Ils viennent faire un audit pour préparer l’arrivée de la direction de Renault en septembre », explique Patrick Pichon, de la CFE-CGC. Préalablement, Renault aura déposé son offre de reprise auprès du tribunal de commerce de Lyon avant le 15août, pour que ce dernier rende sa décision le 31août. Samedi, l’ensemble des salariés avait certainement ce calendrier dans un coin de leur tête, mais pour l’heure, place à la fête.
Laurent Marc
– Le Télégramme du 6 juillet 2009
Journée du 4 avril 09 au parc des expo...
– Blog de cgt sbfm du lundi 06 juillet 2009
Messages
1. SBFM 4 JUILLET 2009 MERCI, 6 juillet 2009, 12:10, par Lorient 56
Hier s’est tenu un rendez-vous émouvant sur le site de la sbfm.
les salariés de la sbfm avaient conviés les familles ainsi que toutes les personnes qui se sont mobilisés pendant ce combat exemplaire.
C’est dans une ambiance émouvante que se sont exprimés tour à tour les syndicalistes de la sbfm, les responsables de l’union départementale, et le maire d’hennebont Gérard PERRON.
Le "chiffon rouge" entonné par ce dernier, et par l’ensemble des participants avait un écho particulier, et quelques larmes coulaient ça et là.
Le message entendu par tous, était un message d’espoir pour tous les salariés en lutte, NE LACHEZ RIEN, SOYEZ SOLIDAIRES !!.
La lucidité était aussi bien présente dans les propos : nous serons attentifs sur cette reprise, et le message aux élus était tout aussi clair : "L’argent qui va servir doit faire l’objet d’une attention particulière et il est de votre responsabilité de vous en assurer."
Le secretaire de l’union départementale CGT s’est aussi exprimé sur les difficultés des autres entreprises du département, "car pour nous le combat est loin d’être terminé, mais nous serons présents en prenant exemple sur la dignité et la détermination des fondeurs de la SBFM".
Le secretaire général de la confédération CGT avait également écrit une lettre à destination du personnel de la SBFM, pour réaffirmer son soutien, et pour encourager tous les salariés sinistrés par des politiques de patrons voyous à faire de la RESISTANCE.
Le syndicat CGT de la SBFM représenté par et Pierre LE MENAHES après avoir remercié les différents participants de cette lutte CONCLUAIT PAR :
MERCI A TOUS POUR VOTRE SOLIDARITE ET D’AVOIR ETE A NOS COTES.....
IL EST TEMPS DE REMERCIER TOUS LES DELEGUES CGT SBFM , LES ACTEURS ET LA POPULATION QUI ONT PERMIS CETTE GRANDE VICTOIRE !!!
SALARIES DE LA SBFM, FAMILLES, AMIS, POPULATION ET TOUS CEUX QUI NOUS ONT APPORTES LEUR SOUTIEN POUR LA SAUVEGARDE DES EMPLOIS ET L’AVENIR DE LA SBFM
UN GRAND MERCI A TOUS POUR NOUS AVOIR APPORTER VOTRE SOUTIEN TOUT AU LONG DE NOTRE REVENDICATION ET DE NOTRE RUDE BATAILLE....
ENCORE MERCI...LA SBFM PEUT ENFIN AVOIR UN AVENIR SUR , EN REINTEGRANT LE GIRON DE RENAULT ET VIVRE AVEC TOUT SES EMPLOIS....
REGINE LE JEUNE
– UNION LOCALE CGT LORIENT LE 5 JUILLET 2009
2. SBFM, des armes aux larmes de joie, 6 juillet 2009, 19:18, par Lorient 56
Automobile . Les salariés et leurs soutiens ont fêté, samedi, la réintégration de la fonderie dans le giron de Renault.
« Il y a des moments, dans la vie militante, où ce n’est pas facile. Mais la bataille pour sauver la fonderie a créé des liens forts et une rare convivialité qui nous ont permis de tenir bon jusqu’au bout », philosophe Gérard Perron, conseiller général et maire PCF d’Hennebont (Morbihan), au lendemain de la grande fête organisée samedi sur le parking de la Société bretonne de fonderie et de mécanique (SBFM), à Caudran, pour célébrer la réintégration dans le giron de Renault.
Salariés, famille, élus… plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées à cette occasion autour d’un barbecue géant, se remémorant comment elles sont passées des armes aux larmes de joie. « Les sourires étaient sur toutes les lèvres, on a chanté dans une ambiance bon enfant, et on s’est rappelé les bons mais aussi les mauvais moments de la lutte », commente avec émotion Gérard Perron, infatigable pilier du réseau de soutien à la fonderie, héritière des anciennes Forges d’Hennebont. « Il y a un an, beaucoup l’avaient déjà enterrée », se souvient d’ailleurs l’édile.
De cette grande bataille, lui retiendra surtout la pugnacité des « fondeurs ». « Même si la population et les élus ont toujours soutenu l’action, la victoire est essentiellement due à la détermination des travailleurs de la SBFM, qui assurent depuis des mois la production en autogestion, sans direction. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Renault a accepté que les délégués du personnel soient associés à l’élaboration du projet d’investissement. »
De l’avis de tous, c’est une victoire « exemplaire ». Et pour le maire communiste, elle pourrait même « servir à d’autres salariés pour leur redonner confiance dans la lutte, pour continuer à se battre pour le maintien de l’emploi et une autre politique industrielle en France ». Ce qui n’empêche pas la prudence. « C’est sûr, il faut rester vigilants et voir ce qui se dit et se fait », conclut l’édile.
Alexandra Chaignon
– l’Humanité du 6 juillet 2009