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Sarko et ... l’europe

Publie le mercredi 27 février 2008 par Open-Publishing
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(..)Sarkozy (...) joue avec les textes, avec les compromis historiques et avec les tabous (...)

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Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, un couple au bord de la crise de nerfs
TENSION | 00h05 Sommet reporté, réunion ministérielle annulée : le style du président français exaspère ses partenaires allemands.

JEAN-FRANÇOIS VERDONNET | 27 Février 2008 | 00h05

Mauvaise humeur ? Incompréhension ? Dirigeants français et allemands ne semblent plus être d’accord que pour ne pas se rencontrer.

Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, et Peer Steinbrück, son homologue d’outre-Rhin, ont ainsi annulé à la dernière minute une réunion qui devait se tenir hier à Paris. Quelques jours auparavant, le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel invoquaient un « calendrier chargé » pour annoncer le report au 9 juin d’un sommet prévu le 3 mars en Bavière.

L’explication a tout du subterfuge. A l’origine du renvoi, il y a surtout l’exaspération qu’a provoquée en Allemagne le projet français d’Union méditerranéenne. Selon le quotidien Die Welt, Merkel aurait refusé de cosigner sur ce thème une contribution que Sarkozy souhaitait voir publiée dans deux journaux de part et d’autre de la frontière. De manière plus générale, Berlin dénonce à la fois un comportement arrogant et une initiative douteuse.

Erreur de forme : le président français, relève le journal Handelsblatt, a convoqué le 13 juillet à Paris un sommet euroméditerranéen auquel il aurait négligé de convier les partenaires allemands. « Il agit comme s’il voulait les écarter », déplore Henrik Uterwedde, -directeur-adjoint de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg.

Erreur de fond : la France trahit « l’esprit communautaire », observe Uterwedde. Il juge aberrant l’idée même d’un partage qui confierait à l’Allemagne « une arrière-cour est-européenne » et à la France l’espace méditerranéen.

A Berlin, l’irritation est d’autant plus vive que le désaccord survient dans un climat déjà dégradé par les attaques lancées contre la gestion de la Banque centrale européenne.

La critique de l’euro fort relève en France d’une rhétorique constante. Voilà des années que Paris plaide pour une politique qui concilierait mieux la finance et l’économie, l’ordre monétaire commun et les options budgétaires nationales. Mais aujourd’hui, estime Uterwedde, le procès intenté à la BCE s’est fait « si acerbe et si maladroit » qu’il contraint Berlin à se raidir davantage. « Sarkozy, affirme-t-il, joue avec les textes, avec les compromis historiques et avec les tabous allemands. Il voudrait placer l’Allemagne sur la défensive qu’il ne s’y prendrait pas autrement. »

La plupart des responsables allemands avaient pourtant reconnu de l’énergie au président français. Ils ont applaudi sa volonté réformatrice et salué la part qu’il a prise dans la rapide négociation du traité simplifié européen. Mais ils ne supportent plus ses manières. Son style
« péremptoire », conclut Henrik Uterwedde, empoisonne « le jeu collectif » consubstantiel au terrain communautaire. C’est aussi ce qui rend le pronostic assez sombre : on peut amender une politique. Mais peut-on changer de style ?

Messages

  • « Sarkozy, affirme-t-il, joue avec les textes, avec les compromis historiques et avec les tabous allemands. Il voudrait placer l’Allemagne sur la défensive qu’il ne s’y prendrait pas autrement. »

    Les allemands comme tous les européens vont finir par comprendre que Sarkozy préfère jouer en solo, ramener tout à lui, et ils comprendront d’autant mieux quand il prendra la présidence de l’Europe !

    On n’a pas fini d’être surpris, loin s’en faut ! Et de vociférer aussi !