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Sarkozy s’inscrit dans le droit fil de la doctrine américaine,

Publie le samedi 22 mars 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

DÉFENSE / Renforcer l’Europe de la Défense : priorité de Paris
Sarkozy enfonce le clou de la Défense européennePHILIPPE REGNIER

vendredi 21 mars 2008, 22:05

Le président français a (re)tapé sur le clou du renforcement de l’Europe de la Défense, ce vendredi, en abordant la question stratégique de la dissuasion nucléaire à l’occasion du lancement du « Terrible », un quatrième sous-marin nucléaire français, aux performances inédites.
AP
C’est un peu la méthode Sarkozy : inonder sans relâche son auditoire de propos flous sur un thème récurrent, pour parvenir à ses fins, en tout ou en partie. On a vu la méthode à l’œuvre avec le projet d’« Union méditerranéenne » du président français. Le projet a été réduit lors du dernier sommet européen à une « Union pour la Méditerranée » aux ambitions rognées, mais l’idée est passée. Il en ira peut-être de même avec un autre sujet favori de Nicolas Sarkozy : renforcer l’Europe de la Défense.

On sait depuis des mois que cet objectif sera l’une des grandes priorités de la présidence française de l’Union européenne (UE), au second semestre de l’année. Mais on ignore toujours le plan concret. Entre-temps, le président a (re)tapé sur le clou, vendredi, abordant la question stratégique de la dissuasion nucléaire à l’occasion du lancement du « Terrible », un quatrième sous-marin nucléaire français, aux performances inédites.

Le président a appelé les Européens à engager un « dialogue » sur le rôle de la force nucléaire française face à des pays comme l’Iran qui « accroît la portée » de ses missiles et menace la sécurité de l’Europe alors que son programme nucléaire suscite de « graves soupçons ». « S’agissant de l’Europe, a dit Sarkozy, les forces nucléaires françaises par leur seule existence sont un élément clé de sa sécurité (…) Je propose d’engager avec ceux de nos partenaires européens qui le souhaiteraient un dialogue ouvert sur le rôle de la dissuasion et sa contribution à notre sécurité commune ». Seuls le Royaume-Uni et la France sont des puissances nucléaires au sein de l’UE.

Feuille de route
On n’en saura pas plus pour l’instant. Mais on sait que, depuis six mois, Nicolas Sarkozy a esquissé une feuille de route pour la France en matière de défense. Le président a fait d’une avancée sur le front de l’Europe de la Défense, une condition au retour de la France dans les structures militaires intégrées de l’Otan – avec l’obtention de postes de haut rang. Paris avait quitté cette structure en 1966 pour marquer ses distances par rapport aux Etats-Unis. Après les années Chirac et le schisme sur l’Irak, Sarkozy a amorcé la réconciliation. L’Amérique le lui rend bien, dont l’émissaire à l’Otan a récemment fait comprendre que Washington verrait d’un œil plus complaisant les projets de défense européens autonomes. Pour sa part, en affirmant que l’Iran met en jeu la sécurité de l’Europe, Sarkozy s’inscrit dans le droit fil de la doctrine américaine, qui veut installer en Europe une partie de son bouclier antimissiles.

Messages

  • le temps suisse :
    Dialogue sur le nucléaire (le temps, sisse)
    Pour le président français, les forces atomiques sont un « élément clé » de la sécurité du continent.
    Sylvain Besson
    « Le président de la République, c’est lui qui appuiera sur le bouton », déclarait Nicolas Sarkozy avant son élection. Devenu chef des armées, il a goûté aux privilèges de la fonction en inaugurant vendredi le dernier-né des sous-marins stratégiques français, Le Terrible. Cet engin doté de missiles nucléaires pouvant atteindre la terre entière doit entrer en service en 2010 et a coûté quelque 5 milliards d’euros (environ 7,5 milliards de francs), selon le Ministère de la défense.

    L’objectif de tout président raisonnable, évidemment, est de ne jamais avoir à « appuyer sur le bouton ». Aussi Nicolas Sarkozy a-t-il défini de façon restrictive les menaces qui exigeraient l’emploi de la force nucléaire : seule une atteinte aux « intérêts vitaux » de la France entraînerait une « riposte sévère » contre les « centres de pouvoir politique, économique et militaire » de l’ennemi. Il n’est plus question de frappes contre des Etats utilisant le terrorisme ou menaçant l’approvisionnement énergétique du pays, que Jacques Chirac avait évoqué dans un discours en janvier 2006. « C’est un retour au classicisme, dans la droite ligne des présidents précédents », commente François Heisbourg de la Fondation pour la recherche stratégique.

    En revanche, Nicolas Sarkozy a insisté sur la dimension européenne de la dissuasion. « S’agissant de l’Europe, c’est un fait, les forces nucléaires françaises, par leur seule existence, sont un élément clé de sa sécurité. Un agresseur qui songerait à la mettre en cause doit en être conscient », a-t-il expliqué. Il propose à « ceux de nos partenaires européens qui le souhaiteraient un dialogue ouvert sur le rôle de la dissuasion et sa contribution à notre sécurité commune ».

    Face à l’Iran, qui « accroît la portée de ses missiles alors que de graves soupçons pèsent sur son programme nucléaire », le président français propose un traité interdisant les missiles sol-sol « de portée courte et intermédiaire » (ceux du Terrible ne seraient pas concernés) et un moratoire immédiat sur la production de matériaux fissiles à usage militaire (la France dispose de stocks suffisants pour plusieurs décennies). Ces mesures permettraient de consolider le monopole des puissances nucléaires officielles (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine), au moment où le risque de prolifération s’accroît.

    • "..../....au moment où le risque de prolifération s’accroît..../..."

      C’est pour cette raison d’ailleurs et en totale cohérence que celui-ci vend a tour d’avion les technologies nucléaires pour éviter cette prolifération.

      De la politique diplomatique UBUESQUE !

    • tageblatt : vassilité de la france !
      TB Conclusion de daniele FONCK
      Danièle Fonck
      Forcément, n’est-ce pas, les sous-marins nucléaires ont des noms de circonstance, un peu comme les tsars jadis. „Le Terrible“, présenté hier devant les caméras, a permis au président Sarkozy de prononcer son premier discours sur les questions militaires.
      Rien à dire si ce n’est qu’il confirme la nouvelle vassalité de la France désormais complètement alignée sur la ligne de la Maison Blanche et qu’il lance plusieurs appels au désarmement toujours bienvenu. A ceci près que ce que Nicolas Sarkozy propose en la matière appartient soit au type d’armement auquel la France a déjà renoncé, voire à celui dont elle n’aura plus besoin, par exemple les missiles sol-sol de courte et de moyenne portée.
      „L’adaptation“ de la dissuasion nucléaire française n’a par conséquent rien de spectaculaire ; elle se situe simplement dans la continuité.
      Dommage qu’il n’en soit pas de même sur le plan de la politique de défense.