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Service minimum : les fédérations de cheminots menacent d’un "conflit majeur"

Publie le jeudi 22 juillet 2004 par Open-Publishing

Les fédérations de cheminots menacent d’un "conflit majeur" si les recommandations sur le service minimum sont appliquées

Le gouvernement porterait la "responsabilité d’un conflit majeur" si les recommandations de la commission Mandelkern sur le service minimum dans les transports publics en France étaient mises en oeuvre, ont averti jeudi huit fédérations de cheminots.

"Le droit de grève n’est pas négociable", soulignent dans un communiqué commun les fédérations CGT-CFDT-FO-CFTC-Sud Rail-UNSA-CFE/CGC-FGAAC.

"Toute atteinte qui lui serait portée amènerait à une réaction immédiate et unitaire des fédérations syndicales de cheminots. Le gouvernement porterait alors la responsabilité d’un conflit majeur", soulignent les syndicats.

Dans son rapport publié mercredi, la commission Mandelkern propose d’allonger le préavis de grève à dix jours dans les transports publics et d’obliger certains agents à se déclarer 48 heures avant pour limiter les conflits et leurs désagréments. Le recours au service minimum, baptisé "garantie de service", resterait "exceptionnel".

Le ministre des Transports Gilles de Robien a de son côté annoncé qu’il lancerait une "concertation" début septembre pour mettre en oeuvre cette promesse électorale de Jacques Chirac "dans les meilleurs délais". Il s’est efforcé de calmer le jeu en insistant sur son "esprit d’ouverture".

"Sous prétexte de service garanti, le rapport Mandelkern est une remise en cause pure et simple du droit de grève", ont estimé les fédérations de cheminots qui invitent le gouvernement à ne "pas lui donner suite législative".

"S’attaquer au droit de grève ne résoudra en rien les grèves mais générera au contraire de nouveaux motifs de conflictualité (...) Ce qu’il faut, c’est s’attaquer aux causes réelles des conflits. Pour le transport ferroviaire, les pouvoirs publics doivent désendetter le système ferroviaire", une dette qui "conduit aux suppressions d’emplois, au plan fret, à réduire l’offre des trains Corail, à l’entretien insuffisant du réseau, à la pression sur les salaires et pensions", font valoir les syndicats. PARIS (AP)