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Société Bretonne de Fonderie et Mécanique (SBFM) en lutte...

Publie le samedi 1er novembre 2008 par Open-Publishing
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SBFM : arrêt de l’occupation de l’usine et reprise du travail lundi

Les salariés de la SBFM ont voté la « suspension du mouvement dans les conditions actuelles, c’est-à-dire avec l’occupation de l’usine » indique la CGT. Mais ils ont aussi voté la poursuite d’actions la semaine prochaine. La décision a été votée à bulletin secret par 95 % des grévistes présents(198 pour la reprise - 13 contre) . Les trois équipes de salariés reprennent le travail lundi matin.

Messages

  • Après une semaine d’occupation, le préfet ouvre une cellule de suivi pour aiderla SBFM à surmonter la crise. Les salariés maintiennent la pression.
    Au bout d’une semaine de grève et d’occupation de l’usine, le maire de Lorient, président de l’agglomération et le préfet du Morbihan ont utilisé le même terme pour qualifier le conflit à la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM) : « Suicidaire ». Le préfet du Morbihan Laurent Cayrel indique que son premier souci « est d’éviter une situation suicidaire à la SBFM ». Norbert Métairie, maire de Lorient, qui avait interpellé les pouvoirs publics dès mercredi, emploie le même mot : « Évitons tout comportement qui pourrait être suicidaire. Il faut à tout prix construire. »

    « Les salaires,si l’usine est libérée »

    Mercredi, la direction a annoncé quatre semaines de chômage économique partiel. Hier, le préfet a reçu, successivement, le président de l’agglomération de Lorient, les dirigeants de la SBFM et les représentants des salariés. Il a décidé de créer une « cellule de suivi » présidée par le sous-préfet de Lorient. Il souhaite « favoriser avant tout la reprise du dialogue social interne. La directrice du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle va jouer un rôle de médiation entre la direction et les salariés. »

    La semaine d’action entamée dès lundi par l’occupation de l’usine, est allée crescendo jusqu’à jeudi soir quand les dirigeants ont été « retenus » par les grévistes dans la mairie de Caudan. « Pour sauver l’entreprise, il faut continuer à travailler, souligne le préfet. Le plus important pour la fonderie est de passer le cap difficile. Je rassure les salariés : le plan de charge ne s’arrêtera pas en février. La direction de l’entreprise me l’a confirmé. »

    La suspension du mouvement

    Laurent Cayrel a indiqué que le paiement des salaires « ne sera possible que lorsque l’entreprise ne sera plus bloquée. J’espère que la voix de la raison l’emportera. » Le représentant de l’actionnaire Garro, Giovanni Galeazzi, a lui aussi indiqué que le plan de charge de l’entreprise allait au-delà des semaines de chômage de janvier : « Il y a du volume de production après cette date. Pour les salaires, nous pourrons les verser quand les conditions seront réunies, si l’usine est libérée. »

    A 18 h, les salariés ont voté à 95 % pour « la suspension du mouvement avec occupation de l’usine ». Ce qui veut dire que les trois équipes de production seront au travail lundi matin. « Mais pour autant, poursuit Pierre Le Ménahes, nous avons aussi voté la poursuite d’actions sous d’autres formes pour la semaine prochaine. Nous restons mobilisés. »

    La rencontre avec le préfet a confirmé les inquiétudes des salariés. « Si le préfet décide de créer ce comité de suivi, cette sorte de mise « sous-tutelle de la SBFM », c’est bien que les pouvoirs publics sont inquiets. On nous parle de la conjoncture économique, mais on ne parle pas de la situation des salariés. Les grévistes sont restés responsables, malgré le chantage des salaires, l’avis d’expulsion du tribunal. Quant à nous parler de prise d’otages ? Je n’ai jamais vu de personnes séquestrées protégées par un bataillon de gendarmes. »

    Christian GOUEROU.
    Ouest-France