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Les salariés de la Société Bretonne de Fonderie et de Mécanique du pays de Lorient n’en finissent pas de subir la gestion désastreuse de leur entreprise par l’actionnaire italien Garro. Après des années de dettes accumulées (25 millions d’euros auxquels il faut ajouter les 13 millions pour l’année 2008), d’absence d’investissement pour sauvegarder l’outil de travail, et de luttes pour dénoncer cette situation, les événements s’accélèrent.
Sur fond de crise et de baisse de production annoncée dans l’industrie automobile, c’est bien un plan social qui est prévu après l’annonce d’un redressement judiciaire. Pour mettre à jour cette stratégie, les ouvriers fortement syndiqués à la CGT ont fait grève et bloqué leur usine pendant une semaine dès la fin octobre. Ils craignaient que leur patron n’enchaîne les semaines de RTT forcée et de chômage technique pour finalement annoncer les licenciements. Cette grève a donc anticipé cette politique pour obliger les patrons à s’expliquer.
Les ouvriers ont, dans ce sens, obtenu que les pouvoirs publics (Préfecture, Communauté d’agglomération de Lorient et municipalité de Caudan) aient un droit de regard sur la gestion économique de la boîte et sur celle des relations sociales au sein de l’entreprise. Car il s’agissait aussi de forcer les pouvoirs publics à prendre position.
En effet, malgré les demandes répétées des salariés et de leur syndicat, les différents élus et représentants de l’Etat ont toujours préféré accorder crédit à la direction et à ses effets d’annonce foireux. Le secrétaire général, Pierre Le Ménahès, n’a d’ailleurs pas hésité à épingler tous ces notables lors de la fête de l’Humanité Bretagne en déclarant, au cours de sa prise de parole, ne pas pouvoir : « passer sous silence la complicité du Préfet et du sous-Préfet du Morbihan qui ont conjointement cautionné les mensonges de la direction » et d’ajouter devant tous les élus de la gauche institutionnelle présents à cette occasion : « Nous ne ferons pas, non plus, l’impasse sur la complaisance de certains élus locaux, départementaux et régionaux qui se sont faits bernés par un actionnaire sans scrupule ».
L’heure est grave pour les salariés et l’avenir de leur usine. Le tribunal de Lyon devra trancher dans le sens d’une liquidation judiciaire ou d’une restructuration. Des bruits courent sur l’estimation patronale du « sureffectif » à dégager qui pourrait s’élever à 50% des 550 salariés. Dans ce contexte, les ouvriers appellent au soutien et à la mobilisation de la population locale en organisant une réunion pour mettre en place un « réseau de résistance pour l’emploi à la SBFM ». La principale revendication est le retour de Renault (premier client) comme actionnaire majoritaire. La détermination reste entière et l’envie d’en découdre toujours aussi vive. Le message est clair en direction de la direction : il ne doit y avoir aucun licenciement. Et c’est pour soutenir cette revendication qu’Olivier Besancenot se rendra à l’usine lundi 15 décembre.
Stéphanie Chauvin - ROUGE