Accueil > Tous les éléments de la victoire

de Rashad Abu Shawar, écrivain palestinien
La résistance libanaise accorde de nouveau à l’humain arabe un état d’équilibre psychologique et mental, car il s’agit d’une guerre différente de celle menée par les officiels arabes, qui ont été soit des défaites perdantes, soit des désastres.
Le Hizbullah s’est proclamé défenseur du Liban et poursuit la victoire de 2000, car, selon l’analyse logique et la raison, on sait que cet ennemi ne dort pas sur une telle défaite, il ne laissera pas le Hizbullah vivant, nageant dans une mer de masses qui lui accordent leur confiance, leur respect et leur voix.
Hizbullah, même s’il est issu dans le giron d’une confession musulmane, n’a pas adopté un comportement confessionnel. A aucun moment, il n’a pu lui être reproché d’avoir distingué un libanais d’un autre, d’un point de vue religieux. C’est pourquoi nous voyons que les plus proches de lui, politiquement, sont des chrétiens (de religion), des patriotes et d’appartenance arabe.
Le Hizbullah n’a pas ignoré, lui et sa direction clairvoyante et croyante, qu’en menant la bataille pour la défense de la souveraineté du Liban, par terre, air et identité, il mène en même temps la bataille de la Palestine arabe en tant que nation, et des opprimés dans le monde.
Le Hizbullah s’est préparé pour la bataille, à laquelle il s’attendait, il a bien compté ce que possède l’ennemi, ses possibilités militaires et destructrices, son arrogance et son dédain, sa dureté et sa barbarie, et il a planifié, comme cela est évident, au cours de quatre semaines de guerre, afin de réduire la distinction et la supériorité militaire de l’ennemi, en commençant par l’élément humain.
Il en a fait l’élément de surprise, dans cette guerre, cet élément est un combattant, corporellement, moralement et spirituellement, il ne se retire pas du terrain, il éxécute les ordres de ses dirigeants sur le terrain, fermement présents avec lui, des dirigeants prêts au sacrifice, et non des dirigeants par satellites ou dignes de défilés, des dirigeants qui ont fourni à leurs combattants tous les constituants de la résistance et de la fermeté sur le terrain. Il bénéficie d’une particularité qui est la rapidité du mouvement avec des armes légères en comparaison avec ce que possède l’ennemi, légères pour être portées par un ou quelques-uns, mais efficaces et corresponsant à la rapidité et la vigueur d’un combattant qui n’attend pas l’ennemi mais qui le contourne, qui le pique, qui frappe avant de se cacher. Son action est visible, son corps est caché même pour les appareils les plus subtils de l’espionnage aérien, maritime, terrestre, des caméras des correspondants des chaînes satellitaires, qui affirment tous les jours qu’ils ne voient et n’ont vu aucun combattant du Hizbullah sur la terre du sud !
Le Hizbullah a préparé une force militaire, relativement peu nombreuses, mais ayant des capacités corporelles, psychologiques et croyantes, ses hommes se sont préparés à mener une guerre véritable avec un ennemi qui s’est habitué à vaincre les armées des pays arabes, quel que soit le nombre de ses troupes.
Avec la clarté du but et la construction ferme, il me semble que les dirigeants du Hizbullah (la résistance islamique) se sont posés de multiples questions à propos de tout. Par exemple, celui qui mène cette guerre terrible doit poser ces questions : comment nous protéger de l’aviation supérieure de l’ennemi ? Quelles sont les armes appropriées pour faire face aux chars blindés de l’ennemi qui ne sont pas percées par les RPG ordinaires ? Comment faire pour que les forces de l’ennemi soient constamment en état d’alerte, si elles envisagent de pénétrer quelque part ?
Comment se maitenir autour et derrière les forces de l’armée habituée aux percées et qui mène ses batailles avec une puissance de feu terrible, en peu de temps et avec un retrait rapide ?
Il est clair que le Hizbullah et ses dirigeants, hommes de religion, ne sont pas des derviches assis dans les zawiya et les takiya, ils ne sont pas des sermonneurs du vendredi dont la fonction est l’égarement, ou dont les invocations vont aux gouvernants, ou qui incitent à obéir aux gouvernants, mais ce sont des hommes de religion combattants, nés sur la terre combative du sud depuis les années 60, dans le giron de familles ayant goûté à l’oppression sociale. La religion fut un élément de conscience révolutionnaire et non un moyen d’égarement et un facteur d’ignorance. Il a entouré toutes ses activités, de grandioses constructions, par le secret et le silence, de sorte qu’aucun élément de cette machine puissante ne sait que ce qu’il doit savoir, ne dévoile autre qu’à lui-même et sa conscience, car il porte un dépôt, un but sacré, et il est le confident du secret de la victoire...
La sincérité : après avoir défini le but, et bâti ce qui assure la fermeté, c’est-à-dire la victoire, en l’entourant par une protection sécuritaire, je rappelle ici les réseaux que le Hizbullah a réussi à arrêter, ces dernières années. Cette grande victoire sur l’ennemi qui est resté aveugle, malgré ce que nous savons à propos de ses capacités d’espionnage, de ses percées. Il a entouré et protégé, avec les enfants du pays, ce qui est devenu une des caractéristiques du Hizbullah, que ce soit des dirigeants ou des combattants, avec un moyen médiatique qui s’est manifesté par la chaîne satellitaire al-Manar, luttant par sa précision, son dynamisme, son calme, le réseau de ses correspondants, sans excitation, ni bouffonnerie, où tout est étudié, la nouvelle, le programme de discussions avec les dirigeants des différents courants politiques, malgré les divergences, en leur accordant la possibilité d’exprimer leurs attitudes.
La réaction des millions d’Arabes a paru lent, le poids des défaites qui courbent les esprits et les coeurs, ne peuvent pas s’évanouir rapidement, mais les actes héroïques sur le terrain, la grandeur du peuple du Liban entourant sa résistance, l’humiliation de l’armée ennemie sur le front de la lutte, où il avance quelques mètres pour s’enfuir épouvanté par ceux qui l’entourent et le combattent face à face, le frappant à la poitrine, sur le dos et sur le front...
Le discours politique assuré, clair, par la voix et l’image de Sauuid Hassan Nasrullah est devenu une provision psychologique, idéologique, culturelle, attendu par des millions d’Arabes et de Musulmans, qui ont foi en lui et qui le croient, est l’un des éléments de la résistance, plus, est une arme dasn cette guerre psychologique, pour l’ami et pour l’ennemi.
Le Hizbullah, par la parole de Sayyid Hassan, et c’est ainsi qu’il est dorénavant appelé par les gens, car il n’y qu’un seul Sayyid Hassan, a dit dans son discours du 3 août : "nous ripostons à ce que fait l’ennemi, il nous frappe par les fusées, nous le frappons, il bombarde nos villes, nos villages, nous ripostons, et... s’il bombarde notre capitale Beyrouth, nous bombarderons sa capitale Tel Aviv..
Le public arabe s’est rapidement éduqué à croire Sayyid Hassan, à croire al-Manar, et il s’agit là d’une révolution dans le rôle de l’information. Nous, les Arabes du Machreq, nous nous étions habitués à suivre les informations des guerres sur les radios de la voix d’Israël, la BBC, ou Monte Carlo. Nous ne croyions pas nos radios, surtout après la série des défaites et la perte des médias officiels de leur crédibilité.
Le Hizbullah et ses combattants ont suscité une révolution dans les concepts. Ils ramènent à l’humain arabe sa confiance en soi et en ses capacités, ils placent les millions d’Arabes face à des régimes arabes soumis, sinon complices ou spectateurs, ils trient entre les amis et l’ennemi, posent chaque Arabe devant ses responsabilités, dans un immense processus de tri, où les masses arabes commencent à croire que Chavez est plus arabe que les dirigeants arabes, de père en fils, et que la Malaisie est plus courageuse et plus musulmane que les pays membres de la Ligue arabe.
al-Quds al-Arabi, 9 août 2006
Traduit par Centre d’Information sur la Résistance en Palestine
Messages
1. > Tous les éléments de la victoire, 14 août 2006, 11:25
En dehors du côté un peu mystique et de cette espèce de "mythification" bien du Moyen Orient, de la résistance à "Tsahal" du parti libanais Hezbollah, c’est une sorte de renaissance de la fierté arabe, bien dans le sillage de Nasser, la résistance palestinienne de Yasser Arafat seul régime laïque et démocratique corrompu et humilié par les USA et Israël, dans le silence complice de l’Europe.
Israël, l’état colonial "invincible", tenu en échec par une petite armée de "va-nu-pieds", c’est l’espoir de vraies négociations dans un minimum de respect pour ses voisins.
C’est une leçon pour ceux qui prenaient l’armée des colons pour des Rambos invincibles face à des lâches :
bien équipés et motivés les combattants Arabes du Hezbollah montrent que la puissance de feu américano-israêlienne ne suffira plus désormais à imposer sa domination sur les peuples.au grand bénéfice aussi des vendeurs d’armes et autres capitalistes grands gagnants de l’oeuvre de mort et de destructions accomplie.
Il y aura des relances économiques pour réparer tout cela, la compétition internationale fera de nouveau rage, quand cela se sera calmé, Télécoms Sans Frontières (TSF) ,ONG (financée par France Télécoms et sa filiale britannique Orange qui en fait une petite multinationale impartiale, c’est à dire opérant dans tous les camps), TSF donc, impose, grâce à son aide "désintéressée" partout dans le monde, ses installations dans l’urgence de même pour les autres ONG (eau, électricité, bref "tous les corps de métier".)
"Le Capitalisme porte la guerre, comme la nue porte l’orage" écrivait Jaurès. JdesP répétant sans cesse la même chose comme beaucoup d’entre vous.