Accueil > Un Non d’espoir antilibéral !

NON, NOT’BON MAITRE !
– Le tir de barrage médiatique des partisans du OUI, appuyé par une campagne d’Etat sans scrupules, n’est pas parvenu à écraser la campagne du NON de gauche.
L’issue du référendum reste incertaine. Les centaines de réunions publiques, les millions de tracts diffusés par les opposants à l’Europe du libéralisme, feront-ils pencher la balance en faveur d’un NON fondateur ?
Comment ne pas constater, avec colère, que l’engagement des directions du PS et accessoirement des Verts dans une campagne pour le OUI "compatible" avec celle de la droite, reste la dernière chance de ceux qui veulent faire échec au NON populaire.
– Le NON rassemble la gauche sociale, mais c’est le OUI qui divise la gauche politique.
Hollande, Strauss-Kahn, ont-ils l’illusion qu’après avoir vaincu le NON de gauche en alliance plus qu’objective avec les partisans de Chirac ils pourraient, sans vergogne, solliciter le soutien des couches populaires, ou, plus simplement, ont-ils théorisé, cette fois définitivement, une "troisième voie", un blairisme à la française axé pour l’essentiel sur la conquête des couches moyennes sur la base d’un programme libéral tempéré ?
On nous objectera la présence du Front National dans le camp du NON. Rappelons que c’est la déliquescence sociale des dernières décennies qui, sous les gouvernements de gauche comme de droite, a contribué à sa progression.
– La campagne du NON de gauche aura sans nul doute fait reculer l’influence de l’extrême droite dans les milieux populaires, en prouvant qu’une gauche combative, fidèle à ses principes essentiels peut gagner, et qu’il ne faut se tromper ni de colère ni de camp.
En revanche la poursuite de la construction d’une Europe du libéralisme, de la concurrence de chacun contre chacun serait un levier puissant pour de futures pulsions xénophobes.
L’écho du NON de gauche tient à sa capacité à parler au nom de toute la gauche, et non de proclamer un camp de la gauche radicale.
– De ce point de vue, l’engagement dans la campagne de représentants d’un centre-gauche modéré, comme Laurent Fabius (sans illusion), ne peut être rejeté d’un revers de la main. Il s’agit aujourd’hui de mettre en échec une spirale de régression, de desserrer le carcan capitaliste : rien de moins et rien de plus. Il s’agit aussi, tout aussi fondamentalement, d’interrompre un cycle de défaites et de reculs, il restera ensuite à consolider la victoire du Non sur le terrain social, a viser à une coordination progressive des résistances sociales et mobilisations à l’échelle du continent.
La victoire du NON marquerait, en tout cas, l’irruption des peuples dans le processus de construction européenne.
Jacques Brel, dans "pourquoi ont-il tué Jaurès ?", nous faisait entendre le couplet de la soumission, "oui not’ Monsieur, oui not’bon maître" :
le 29 mai nous avons le pouvoir de "leur" dire NON !
le capitalisme n’a pas besoin de constitution pour exister...
Disons NON au laminage libéral !
Alter Communiqué des Alternatifs
pour le journal -ROUGE et VERT-