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Nicolas Sarkozy, le 10 mai, l’esclavage et la repentance...
Publie le jeudi 10 mai 2007 par Open-Publishing2 commentaires

de Bruno Lamothe
Le 10 mai, pour nous, socialistes, a au moins deux sens importants : C’est, bien entendu, le jour anniversaire de la victoire magnifique de Francois Mitterrand au présidentielles de 1981. Victoire historique, victoire inoubliable.
Mais c’est aussi, pour la seconde année, la date retenue pour commémorer la lutte pour l’abolition de l’esclavage, et sa qualification, enfin, de "crime contre l’humanité".
Certes, il s’agit de pouvoir enfin décrire sans se censurer certains aspects de ce qui fut une tragédie longue et terrible, mais, enfin, la République est née d’un combat, et ce sont les combats qui la font avancer.
On entend, souvent, attaquer ces "lois mémorielles" (néologisme douteux qui veux faire croire que la loi "ferait" la mémoire) qui empecherait les historiens de travailler, ou toute contestation de ce faire.
Mais il ne s’agit plus de faire l’inventaire des chaînes, fers, carcans, entraves, menottes et fouets qui ont été conçus et perfectionnés pour déshumaniser, ni de procéder aux débats sur la comptabilité imparfaite des victimes. Nous sommes en 2007. Il s’agit simplement de reconnaitre les victimes et de leur donner un statut qu’elles n’ont jamais eu, de leur donner une journée pendant laquelle on les écoute.
Il ne s’agit pas, en ce 10 mais, d’établir un quelconque acte d’accusation, loin s’en faut : la culpabilité n’est pas héréditaire. Il ne s’agit pas d’une journée "de repentance", parce qu’il n’est pas question d’exiger un acte de contrition à une République dont chaque valeurs fondamentale forge le refus de l’injustice.
Non, il ne s’agit pas de cela. Cette journée nationale du 10 mai doit servir, aux termes même de la loi, à décrire le crime, l’oeuvre d’oubli, le silence, et dire les raisons de donner nom et statut à cette abomination.
15 années, par exemple, ont suffi pour faire totalement disparaître d’Haïti ses premiers habitants, les Amérindiens.
Alors qu’on on en dénombrait 11 millions le long des Amériques en 1519, ils n’étaient plus que 2,5 millions à la fin du XVIme siècle.
Le commerce triangulaire a duré quatre siècles, puique les premiers navigateurs ont atteint le cap Bojador en 1416. Les premières razzias qui aient laissé des traces datent de 1441, sur le Rio de Oro. Il est vite apparu que les Amérindiens allaient être décimés de façon impitoyable, par l’esclavage, les mauvais traitements, le travail forcé, les épidémies, l’alcool, les guerres de résistance.
Le père dominicain Bartolomé de Las Casas, qui se proposait de les protéger, a suggéré l’importation massive d’Africains, réputés plus robustes.
Mais combien d’enfants, de femmes et d’hommes avaient été auparavant sacrifiés ? Combien de familles avaient été détruites, de personnes déracinées, déportées et assassinées ? Personne ne le sait exactement, mais les victimes de l’esclavage se comptent en dizaines de millions.
C’est sur l’horreur de la traite et de l’esclavage des populations du continent africain qu’il faut se pencher aujourd’hui : entre 15 et 30 millions de personnes, selon la large fourchette des historiens, femmes, enfants, hommes, ont subi la traite et l’esclavage et probablement, au bas mot, soixante-dix millions, si nous retenons l’estimation qui établit que, pour un esclave arrivé aux Amériques, quatre ou cinq ont péri dans les razzias, sur le trajet jusqu’à la côte, jusqu’aux maisons aux esclaves.
Ce n’est que le 27 avril 1848 que la République française a décrété que "l’esclavage est entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises".
La France, pays des droits de l’homme, proclamait enfin que l’esclavage était un attentat contre la dignité humaine, qu’il constituait une violation de l’axiome républicain : "Liberté, égalité, fraternité".
En reconnaissant ainsi, aujourd’hui, à l’esclavage le caractère de crime contre l’humanité, la France remplit un devoir de mémoire vis-à-vis du passé mais nous réaffirmes en même temps, au présent, le refus de toutes les discriminations, la lutte pour la liberté et l’égalité.
L’identité nationale que le nouveau Président de la République élu veut mettre en avant, laquelle est-elle ? Celle du code noir de Colbert, celle de la période révolutionnaire, qui, bien que disposant que les hommes "naissent et demeurent libres et égaux en droit" n’avait pas aboli l’esclavage ? Ou celle de 1848 ? Et puis il y a le mépris affiché, lorsqu’il lorgnait sur l’électorat FN, par Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale contre les descendants des victimes, lorsqu’il leur demande "de bien vouloir arrêter avec la repentance", qui nuirait au concept de "l’identité nationale".
Alors, disons-le tout net, voir Nicolas Sarkozy présider avec Jacques Chirac la cérémonie d’aujourd’hui, je me dis qu’il y a quelque chose de singulier dans tout ceci, et de dire mes plus vives inquiétudes quant à la santé démocratique d’une société qui accepte, aussi facilement, le mensonge et le double langage comme modes de fonctionnement naturel pour diriger notre République.
Messages
1. Nicolas Sarkozy, le 10 mai, l’esclavage et la repentance..., 10 mai 2007, 16:30
mouais, victoire magnifique de MItte-Rance apres avoir vote pour lui
apres avoir vu ce qui s ’est passe
apres tous ces morts à l elysee et non elucides, BEREGOVOY, GROSOUVRE, ..... les affaires MNEF, et d autres que j oublie
apres les trafics d ’armes et la françafrique
apres SURTOUT, le RWANDA et 5 millions de morts et ses propos , un genocide la bas ce n est pas grave
et l angolagate etc etc etc pb de l amiante, du sang etc Rien n a ete vraiment bien regle
et si nous en arrivons ou nous en sommes, c est aussi bien parce que la politique suivie , n a laisse que peu de bons souvenirs
et bien vous me parlez de Victoire magnifique ???????????????
pour qui ? pour les massacres à lamachette ?
1. Nicolas Sarkozy, le 10 mai, l’esclavage et la repentance..., 10 mai 2007, 17:34
au ps il y a des sociaux-democrates , les socialistes sont a gauche , les socialistes au ps c´est une faute ! les socialistes sont pour le socialisme, ce sont mes collegues de parti die linke, avec mes autres collegues coco et moi direction anar , salut jf d