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quand Pinochio divise pour règner

Publie le mercredi 19 septembre 2007 par Open-Publishing

Sarko sans passage en force mais au pas de charge
BERNARD DELATTRE (libre belgique)

Mis en ligne le 19/09/2007
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L’Elysée confirme : les réformes par le dialogue social oui, mais "sans tarder".

CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS

Réformer les régimes spéciaux de retraite, qui favorisent certaines professions (cheminots, électriciens-gaziers, marins, mineurs, etc.) par rapport à la masse des cotisants et de retraités du régime général : éternel sujet de crispations en France. En 1995, le Premier ministre Alain Juppé s’y était lancé à la hussarde : "droit dans (ses) bottes" selon son expression depuis consacrée, sans se concerter avec les syndicats. Il avait échoué. En 2003, Jean-Pierre Raffarin à Matignon avait esquivé le brûlot en réformant seulement le régime général. Il avait réussi. En 2007, Nicolas Sarkozy a confirmé mardi sa méthode à lui : un entre-deux par rapport à ces précédents.

Le chef de l’Etat réformera "sereinement" et "avec pragmatisme" , mais aussi "très rapidement" . Il entend "conjuguer les nécessités de l’action et la pratique du dialogue social" , pour autant que ce dernier ne devienne pas "un alibi à l’inaction" . En clair ? Pas "de passage en force" et une concertation. Mais au pas de charge, afin de réformer "sans tarder" et dans le sens souhaité par l’Elysée.

Un système "pas tenable"

Dès ce mercredi, le dialogue s’ouvrira donc à l’échelon national avec les syndicats sur la réforme des régimes spéciaux de retraite. Ce dialogue sera limité à quinze jours puis devra redescendre au niveau des entreprises concernées pour aboutir d’ici à la fin de l’année. Sinon ? Le gouvernement prendra ses responsabilités. Le même train d’enfer sera de mise pour toutes les autres réformes censées contribuer à la naissance du "nouveau contrat social" qui se substituera au système actuel, jugé "pas tenable" .

Ces réformes, déjà amplement présentées par Nicolas Sarkozy pendant ses six mois de campagne présidentielle, visent notamment à la flexibilisation du marché du travail, l’assouplissement de la législation sur le temps de travail, une plus grande responsabilisation des administrations sociales et des bénéficiaires d’allocations, une chasse accrue aux fraudeurs et une part plus grande faite au secteur privé dans le financement des soins de santé.

"Je ne suis pas un idéologue" , a assuré Nicolas Sarkozy. Avant d’avertir tout de même : "Je ne transigerai pas sur mes objectifs." Le chef de l’Etat a adjuré les corps intermédiaires et acteurs sociaux, à qui il a répété son "estime", à y "mettre du sien", à "sortir des jeux de rôle" et à "oser l’innovation sociale" . "Ma porte leur sera toujours ouverte" , mais "il n’est pas question de laisser les discussions s’enliser" .

Sans surprise, son discours, jugé "très ambitieux et très volontariste" par la droite et les employeurs, a été descendu en flammes à gauche et dans le camp syndical, où l’on résume son "nouveau contrat social" à "l’abandon d’acquis" et à "un catalogue de revendications patronales" . Les leaders syndicaux, toutefois, sont doublement coincés. Par la tactique de saucissonnage des négociations, qui rendra difficile une vaste mobilisation. Et par l’appui de l’opinion à la politique sociale du Président, que les sondages de jour en jour ne cessent de confirmer.
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Quelqu’un a t il été questionné ? Ou a t -il eu le questionnaire ? Double interro négations ????
(NDLR)