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L’austérité en Europe

Publie le mardi 17 août 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

L’austérité en Europe

"C’en est déjà fini du « retour de Keynes » en ces temps de crise : depuis début mai, les plans d’austérité s’enchaînent en Europe. Avec un risque : tuer la timide reprise de la vieille Europe. Partout, les fonctionnaires sont les plus touchés."

 Carte européenne de l’austérité.

Grille de la pauvreté et de la richesse.

I - Le partage fondamental est entre masse salariale et profit.

Il importe toujours de mobiliser contre le capital pour inverser la tendance historique du gonflement des profits contre les salaires. C’est déterminant pour la redistribution secondaire en fonction du nombre de SMIC à 1300 euros environ.

II - Le partage secondaire par l’impôt est en panne et l’austérité pousse à la prolétarisation.

4 catégories d’après le nombre de smic.

1 - Les pauvres sont sous les 1300 euros. On y trouve des travailleurs précaires qui perçoivent le smic horaire mais pour moins de 35 heures. Pas de fonctionnaires en principe. De 1300 euros à 1500 ou 1600 euros par mois c’est encore la grande sobriété imposée.

2 - La masse des prolétaires (ceux rivés sur la fin de mois) va de 1300 au double soit 2600 euros . Les fonctionnaires de catégorie A atteigne 2600 euros en brut au 10 ème échelon. Les B n’atteignent cette somme qu’en fin ce carrière et avec les primes. Les C passent de 1300 à 1800 euros en fin de carrière. Il n’y a plus de catégorie D dans l’administration française. Il y a encore une carrière et une évolution vers le haut des fonctionnaires. Mais un texte récent vient d’abolir la notation pour accélérer la carrière des uns et casser celle des autres.

3 - Les petits-bourgeois de 2600 à 3900 euros (trois fois le smic). Le terme n’est pas le mieux choisi. Il faudrait distinguer entre les indépendants et les cadres supérieurs en position de commandement. Les fonctionnaires enseignants agrégés terminent vers 3200 euros par mois sont des fonctionnaires aisés en fin de carrière sans plus.

4 - Les riches et les bourgeois au-dessus de 3900 euros par mois. Ils sont très peu nombreux au-dessus des 4000 euros. Pas forcément des bourgeois d’ailleurs. Le revenu mensuel est chose très importante mais ne dit rien du parcours individuel et surtout du pouvoir de contrainte de l’individu situé . Nonobstant, ils font parti de la minorité des gens qui sont au-dessus de trois fois le SMIC. Ce n’est pas rien en période d’austérité même si gagner 40 000 euros par mois n’a rien à voir avec 4000 euros.

III - La couche d’appui du capital.

Les zélés qui font le "sale boulot" sont là, dans cette tranche. Pourtant beaucoup au-dessus des 3900 euros par mois ont commencé avec des bas salaires mais beaucoup sont ceux qui luttent pour le travaillisme, "pour l’effort contre la médiocrité", s’il vous plaît.

Ils sont pour beaucoup élitistes et sont pour payer plus les cadres et les très bons "éléments du rang", ( entendez les catégories C, B et A de base) et pour l’austérité salariale des autres. Ils sont écoutés car cette ligne-là est appliqué en europe. Les fonctionnaires vont trinquer encore plus. Le fonctionairophobie va de pair avec la haine des étrangers à droite.

Anne-Marie

Messages

  • La petite-bourgeoisie et le peuple-classe.

    Une question est posée par l’auteur : Existe-il une petite bourgeoisie ? Quel est son contenu ? Pour certains c’est tout juste si la bourgeoisie existe d’autres la reconnaisse comme classe dominante mais ne s’attarde pas à définir une haute bourgeoisie ou une petite bourgeoisie. Le terme " petite bourgeoisie " pourtant objet de recherche rigoureuse dans un cadre marxiste n’est plus guère en usage à cause de son emploi populaire stigmatisant : le petit-bourgeois est celui qui " copie " la bourgeoisie. Le terme est vulgairement rabattu sur une mentalité bourgeoise ou petite-bourgeoise. On critiquera ainsi " le matérialisme petit-bourgeois " mais le plus souvent en ignorant ce qu’est la petite bourgeoisie. Du coup on préfère parfois l’emploi de termes flous comme multitude ou humanité-classe pas très satisfaisants.

    Sur ce questionnement de l’auteur je pose mes propres questions : Est-elle sur la frontière du peuple-classe ou entre entre peuple-classe et bourgeoisie ? La réponse est les deux ! Au lieu de prendre le SMIC revendiqué comme base ainsi que je l’avais fait ailleurs (1), je vais conserver le SMIC actuel comme elle le fait.

    Ce qui est complexe mais non étudié ici c’est le fait familial : un revenu pour soi, pour deux, pour une famille. Cela modifie la subjectivité prolétaire comme l’objectivité de la fin de mois difficile : 3000 par mois pour cinq peut donner en fin de mois la même chose que 2000 euros pour soi. Pour le smicard la perception d’être prolétaire à 3000 euros n’est pas évidente. Ce qui est sur c’est qu’à trois fois le SMIC (3900 euros) par mois on ne saurait se dire prolétaire (sauf à entretenir plusieurs familles en plein Paris). Il y en a qui veulent absolument passer pour des prolétaires et d’autres qui veulent absolument payer l’impôt sur les grandes fortunes dit aujourd’hui ISF.

    I - Qu’est que la petite-bourgeoisie aujourd’hui ?

    La petite-bourgeoisie ne concerne pas que les travailleurs indépendants ni même tous les indépendants, sans doute pas les indépendants qui sont aussi prolétaires à moins de 2600/3000 par mois. Il y a là une explication qui mixte stratification sociale et rapport de classe. Assurément un certain niveau de revenus mensuel élevé la détermine mais cela n’épuise pas le débat.

    L’altermarxisme mélange approche stratificationniste et approche de rapport social contradictoire. Le rapport capital/travail reste toujours structurant tant pour le partage masse salariale / profit (ainsi que l’auteur le souligne comme summa divisio) que pour l’imposition des contraintes aux employés et aux non employés restant sans travail rémunéré salarié ou non salarié. Mais avec la montée de l’austérité économique mais aussi avec les politiques pro-cadres supérieurs et anti-populaire la contradiction secondaire prend de l’importance.

    II - La composition sociale du peuple-classe

    1° Le "bas peuple" soit les pauvres et les prolétaires.

    A) Les pauvres : moins que le smic, avec le smic (env 1300 euros par mois) mais à temps partiel.

    B) les employés et les ouvriers qui décollent du smic jusqu’à 1500/1600 euros par mois.

    C) On y ajoute les prolétaires plus qualifiés qui partent du smic (1300) ou plus pour alller jusqu’à à deux fois le smic (2600) en fin de carrière . Dans leur vie ils ont été ceux qui épuisent leur salaire en fin de mois. C’est une condition structurante pour ceux dont les conditions de vie s’est amélioré qu’au trois quart voir qu’en fin de carrière. Mais ici on peut estimer que 2600 euros reste de l’ordre du nécessaire pour vivre, pour soi et sa famille. Beaucoup n’arrive pas à ce niveau bien qu’ayant de bonnes qualifications.

    2° Les couches sociales aisées, membres du peuple-classe.

    Au-dessus du " bas-peuple ", on trouve les couches relativement aisées qui gagnent de 2600 à 3900 euros (trois fois le smic) . Ils disposent d’une épargne variable selon le temps de travail à ce niveau de rémunération . Ils dispose d’un patrimoine immobilier limité à une mmaison et parfois une petite résidence secondaire.

    Notons surtout, que cette couche sociale aisée peut rapidement cesser de l’être . On a vu ces dernières années des " seniors " (55/60 ans) qualifiés et aisés subir des licenciements et des déclassements de revenus au point de devoir vendre résidence secondaire voire la maison principale. Ces couches aisées font parti sans hésitation du peuple-classe.

    Ceux au-dessus mérite analyse et débat. Faut-il les placer "sur la frontière" du peuple-classe ou comme couche sociale intermédiaire entre peuple-classe et bourgeoisie ?

    III - Le double positionnement de petite bourgeoisie en fonction de sa nature.

    Il faut replacer la petite-bourgeoisie dans la stratification sociale en faisant les distinctions nécessaires en fonction des propriétés (ou non) du capital et des rapports sociaux (ou non) de contraintes.

    1° - Sur la frontière du peuple-classe : la petite bourgeoisie indépendante à gros revenus.

    La petite-bourgeoisie définie au sens stratificationniste au-dessus de 3900 euros par mois sont donc des travailleurs indépendants. Tous les indépendants, on l’a vu, n’ont pas régulièrement ce bénéfice mensuel. Ceux qui sont au-dessus de 3 x le SMIC ont un portefeuille financier et un patrimoine immobilier qui les distingue très nettement du prolétaire disposant simplement d’un livret A péniblement rempli. Certains, chirurgiens ou avocats d’affaires, disposent de beaucoup plus.

    On peut y ajouter le petit capital soit les patrons des petites entreprises inférieures à 10 salariés mais supérieures à 2 sans référence ici aux revenus.

    La petite-bourgeoisie indépendante n’est que la couche d’appui du capital mais n’a aucun rôle d’encadrement capitaliste comme dans le cas qui suit.

    2 ° - Entre peuple-classe et capital se trouve la petite-bourgeoisie salariée d’encadrement du salariat.

    On trouve là les cadres supérieurs " faisant fonction " de patron, en position de donneurs d’ordres et de contraintes aux subordonnés. Ils forment comme le dit Alain BIHR "l’encadrement capitaliste" alors que les indépendants riches sont la couche d’appui du capital. Les directeurs et managers sont non seulement très bien payés mais ils disposent surtout d’un fort pouvoir hiérarchique car au sommet d’une importante organisation de travail subordonné. C’est ce qui peut justifier un positionnement différent de la petite bourgeoisie indépendante.

    IV- Hors du peuple-classe se trouve la classe dominante nommée bourgeoisie dans les pays capitalistes.

    Un patrimoine privé très important et un réseau relationnel étendu et soudé définissent le côté "bourgeois" alors que le côté capitaliste se voit classiquement de par la propriété des grands moyens de production les entreprises importantes de plus 50 salariés. Le seuil est discutable. Certains le place à 200 salariés et d’autres disent que le petit capital cesse au-delà de 10 salariés. Il y a une indétermination résiduelle sur ce point précis qui n’invalide pas la notion de peuple-classe.

    Kris DLR

    • Merci de ces développements. C’est intéressant ce classement social faisant apparaitre un "peuple-classe".

      Il y a quelques divergences mais des points communs sur le mélange entre importance des revenus (qui peuvent chuter) et importance des positions de classe.

      amk

  • et la grande masse des retraités à moins de 1300€ par mois

    • Moins que le SMIC en France c’est la pauvreté. Moins que le RMI aussi. Mais des retraités perçoivent l’équivalent du SMIC mais disposent en plus d’autres biens notamment immobilier qui les rendent moins pauvres que le smicard sans maison devant payer son loyer sur son smic. Cpdt cela reste quand même dans le "bas peuple" (à mon avis).

      AMK