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Déchets nucléaires : les inventorier (enfin), ne pas les banaliser, et surtout arrêter d’en produire

Publie le mercredi 24 novembre 2004 par Open-Publishing

Lors de la présentation de l’inventaire des déchets radioactifs, le 22
novembre, le ministre de l’industrie Patrick Devedjian, en rappelant les
échéances parlementaires de 2006, n’a fait que confirmer ce qui était prévu
dans la loi de 1991 dite loi Bataille.

Or au bout des 15 ans de recherches, quelles conclusions ?

Le rapport de la Commission Nationale d’Evaluation de juin 2004 est clair :
les trois voies de recherches étudiées pour les déchets hautement
radioactifs à vie longue n’offrent aucune perspective de solutions dignes de
ce nom :

 les recherches complexes sur la transmutation/séparation des radioéléments
sont loin d’aboutir
 le stockage en (sub)-surface n’est envisageable que sur des périodes
courtes au regard de la toxicité des produits
 l’enfouissement : cette voie est explorée à BURE (Meuse), dans un
"laboratoire de recherches géologiques" depuis 1999. Jusqu’alors seuls des
travaux miniers y ont été effectués, la recherche devant réellement
commencer fin 2004. Comment imaginer dans ces conditions, que l’Andra puisse
présenter suffisamment d’éléments, au bout d’une seule année d’études in
situ, pour lancer un débat parlementaire sur un sujet aussi complexe ?

Il est clair que le contexte de relance d’un second programme
électro-nucléaire pèsera lourd dans les choix qu’auront à faire les députés.

Le Réseau Sortir du nucléaire estime que les conditions du débat
parlementaire de 2006 sont d’ores et déjà faussées :

 Le réacteur EPR a été lancé en 2004... avant que la question cruciale des
déchets ne soit débattue !
 Les pouvoirs publics et l’industrie nucléaire affichent depuis des années
leur préférence pour l’enfouissement, malgré les oppositions que le projet
soulève.

Cherche-t-on à évacuer au plus vite la problématique des déchets et
prétendre ainsi qu’il est légitime de construire de nouveaux réacteurs
nucléaires comme l’EPR ?

De nombreuses études indépendantes de l’Andra montrent qu’aucun sous-sol,
que ce soit à Bure ou ailleurs, ne pourra confiner la radioactivité sur des
milliers d’années. L’enfouissement ne peut que retarder la remontée à la
surface de la radioactivité, véritable crime différé contre les générations
futures.

La présentation du "premier inventaire" des déchets nucléaires met au moins
en évidence une inconue de taille : qui paiera l’addition de la gestion des
déchets nucléaires ? Qu’en est-il du provisionnement alors que, par exemple,
EDF est gravement endettée ? La seule chose sûre est qu’il y aura beaucoup
plus de déchets nucléaire que ne le dit par exemple Mme Lauvergeon,
présidente d’AREVA : prétendre que les déchets nucléaires tiendraient sur
"un terrain de foot" est une scandaleuse tentative de banalisation du
problème crucial des déchets nucléaires.

Le Réseau Sortir du nucléaire ne peut que rappeller l’urgence de sortir
d’une filière acculée à ses propres limites : les déchets nucléaires
représentent le pire casse-tête jamais posé à l’homme. Il faut, au regard
des générations futures, cesser au plus vite d’en produire !

Contacts presse - Réseau "Sortir du nucléaire" :
Corinne François 06.86.74.85.11
Stéphane Lhomme 06.64.100.333