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(videos) Fraternité à perpète : décès de Catherine CHARLES, présidente de l’ARPPI

Publie le samedi 12 mars 2011 par Open-Publishing
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C’est avec une très grande tristesse que nous apprenons le décès de
Catherine CHARLES, présidente de l’ARPPI, combattante acharnée pour le respect des détenus en prison, contre la criminalisation de l’évasion, et de tant d’autres choses.

Elle était notamment la mère de Cyril et Christophe KHIDER, nous l’avions interviewée par téléphone à plusieurs reprises dans le cadre du soutien à ses fils, et à son combat.

C’était une grande dame, pleine d’esprit, d’humour, de poésie, de "force et de lumière", comme elle aimait à signer ses messages ou ses courriels.

Avec sa disparition, ses enfants, et de nombreux détenus et leurs familles, perdent un soutien sans faille, vigoureux, inaltérable et enragé, celui d’une mère, mais pas seulement, celui d’une femme, d’un être humain qui se battait "au nom de tous les siens".

La maladie a finalement eu raison d’elle, mais elle n’aura pas raison de son combat de toujours, que nous devons toutes et tous poursuivre.

La mémoire de Catherine vivra toujours au présent tant qu’existeront les
prisons, tant que les prisonniers seront victimes de traitements inhumains
et dégradants et seront privés de la plupart de leurs droits humains
élémentaires.

"Fraternité à perpète’"

Le Collectif BELLACIAO présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ceux qui l’aimaient et lui étaient proches.

Avec une pensée particulière à Cyril et à Christophe, ses fils.

Bellaciao
Ven 11 mars 2011 12:28

Pour mémoire :

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article59684





Histoire de parloir (dédié à mes deux garçons)

Je sais que tu m’attends,

Au fond de ta prison

Derrière les murs de sang

De nos deux horizons.

Je marche, je cours, je pleure

Rendez vous à 13h

Faut même que j’accélère

Si je veux être à l’heure.

Je joue au full contact

J’avance à coup d’épaules

Dans cette foule compacte

Glacée comme les deux pôles.

J’ai peur d’un faux contact

De perdre le contrôle

A chaque nouvel impact

A chaque fois qu’on me frôle.

Je fonce vers le métro

Où sa bouche m’avale

Une fois dans l’escalier

En trombe je le dévale.

Mes émois me remuent

Et font naître des larmes

Qui me brouillent la vue

Merde ! j’ai loupé ma rame.

Je m’assoie sur le banc

Je guette la prochaine

J’ai peur de l’incident

Qui empêch’rait qu’elle vienne.

J’arrive devant la porte

Il est déjà moins l’quart

Il faut que je sois forte

Pour un super parloir.

Et c’est toujours la même rengaine

J’ai le cœur qui tape à tout péter

Mais c’est lui qui m’entraîne

A Fresnes, Fleury ou la Santé.

Ca y est t’es devant moi

Il pleut derrière mes yeux

Quand tu as mal pour moi

Quand le diable est odieux..

Je sens mes émotions

Ricocher sur les murs

Et puis les contusions

Pointer sous ton armure.

Tes bras m’entourent enfin

Et je me sens revivre

Qu’il est long le chemin

Qui mène à l’autre rive

Et toujours dans tes bras

J’ai envie de hurler

Je sens ton cœur qui bat

Près à se décrocher.

Tu m’dis que tout va bien

Je sais qu’tu prends sur toi

Mais la sueur dans tes reins

Elle ne me trompe pas.

Alors j’ravale mes pleurs

Et dégaine un sourire

Je sais que ta douleur

Va me forcer à vivre.

Sur l’chemin du retour

Je marche comme un robot

Je n’vois que les contours

De tes doux derniers mots

Maman j’t’aime plus que tout

Il faut pas m’en vouloir

On arrivera au bout

De cet affreux couloir.

Si la mort rôde parfois

Je n’sais pas l’avenir

Mais je sais qu’elle fuira

En te voyant sourire.

Mais je sais qu’elle fuira

En te voyant sourire...

Catherine


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