Arrivés au fond, qu’est-ce qu’on fait ?… on creuse !

Que fait-on d’une équipe qui perd un match lamentablement ? Si elle a la casaque UMP, on persiste.

Après la minable débâcle du débat sur l’identité, de M. Besson, débat dévoyé dans des relents islamophobe, avec ses yeux clairs et sa langue déliée, M. Coppé a l’idée géniale d’en remettre une couche dans un échange interne … sur quoi ? Devinez ?… sur l’Islam ! Ira-t-il jusqu’à lui réajuster le faux-nez de débat sur la … Laïcité ? Et bien OUI !

Certains hurlent déjà au risque de faire ainsi le lit du FN. Mais ce n’est pas nouveau. Ces deux partis se marquent à la culotte et se surenchérissent depuis une décennie. C’est simplement là une accélération d’un sprint pré-électoral.

Le plus grave, c’est que l’on défigure encore un peu plus ce que l’on prétend défendre : la Laïcité. Et que l’on réanime un regain de racisme islamophobe.

Pour être laïque, il suffit de traiter l’Islam exactement comme le Catholicisme, ni plus ni moins. « Je veux un Islam de France, non un Islam en France » a dit péremptoirement Nicolas Sarkozy , sur TF1, le 14 février 2011. Oh ! la belle phrase qui tient toute seule en suspension ! A quand un Catholicisme de France et non plus un Catholicisme en France ? Retournons au bon vieux Gallicanisme du XVIe siècle relancé par Napoléon, avec son clergé façonné à la main du Gouvernement. De quel droit un état laïque façonnerait-il les Imams musulmans à sa convenance et interdirait-il la langue arabe dans les mosquées, le latin dans les églises et le breton dans les célébrations des « Pardons » ?

Enfin, peut-être surtout, cela ne peut que relancer un islamophobisme d’état dont nous avons déjà une bonne dizaine de banderilles précédentes et tristes à pleurer, émanant de bouches ministérielles, voire d’écritures de lois. J’en tiens la liste à disposition.

L’Islam se présentait si bien tout seul sur FR2, mais à 22h45, dans l’émission « Et Allah, dans tout ça ? » du 17 février 2011. Emission d’une intelligence, d’une simplicité, d’une vérité dans ses divers aspects auxquelles le débat dont on nous menace ne pourra jamais prétendre.

Le ridicule ne tue plus, hélas ! mais que de ravages !