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DORO CHIBA QUAKE REPORT 24 – 04 juin2011 -

Publie le mercredi 8 juin 2011 par Open-Publishing

http://www.doro-chiba.org

Des témoignages et des appels à la lutte venant de travailleuses et travailleurs sociaux, de l’éducation, de la métallurgie et des chemins de fer :
http://www.youtube.com/watch?v=rfV6ouhpw2Q
http://www.youtube.com/watch?v=OBL8TD3BFzo

La fière lutte des travailleurs en colère va balayer l’administration Kan et TEPCO !
Unité et solidarité des travailleurs pour l’arrêt de toutes les centrales nucléaires !

 
Le 22 mai, de nombreux travailleurs ont répondu à l’appel du Centre Populaire pour les Secours après le Tremblement de terre et ont mené une campagne de signatures en face de la gare Koriyama (environ 50km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ) en signe de protestation contre la politique nucléaire du gouvernement. Les travailleurs de Fukushima et de la préfecture voisine de Miyagi, les zones les plus touchées ont appelé les citoyens à se joindre au mouvement : « Arrêt immédiat de toutes les centrales nucléaires"

J’ai appelé un homme qui est immédiatement venu vers moi et a signé la pétition. Son adresse sur la pétition était la préfecture de Kanagawa (près de Tokyo) :
« - Dans quel but êtes-vous venu à Fukushima ?
- Pour travailler ici », et il a souligné les mots centrale nucléaire dans le texte de la pétition.
Cet homme de soixante ans me dit qu’il a quitté sa maison sans prévenir sa famille de sa destination, car ils lui auraient sûrement dit de ne pas y aller.
J’ai demandé :
« - Vous savez qu’il y a toujours un danger mortel à aller travailler là-bas ? »
Il me sourit :
« - Jusqu’à l’âge de soixante ans, j’ai beaucoup bu, fumé librement et profité pleinement de ma vie. Ça suffit ».
J’ai insisté :
« - Le gouvernement et la Tokyo Electric Power Company (TEPCO) continuent d’exposer les travailleurs à des rayonnements très élevées et nous ne pouvons pas l’accepter.
- Maintenant que cet accident nucléaire s’est produit , quelqu’un doit travailler pour arrêter la propagation des matières radioactives. C’est mieux que des gens plus vieux comme moi se chargent d’un si dangereux travail. Je ne veux pas le laisser faire par des jeunes. Pour le gouvernement et la société, nous ne sommes rien que des choses jetables » ’a-t-il répondu calmement.
Il avait étudié tout ce qui concernait les travaux à la centrale nucléaire, bien compris le danger qu’il devait affronter, et malgré tout, il avait décidé d’aller travailler à Fukushima.
« - Nous voulons ardemment faire revivre des syndicats militants et changer cette société !
- Je sais comment les syndicats ont perdu leur pouvoir et par conséquent la sécurité sur leurs lieux de travail. Il y a de cela plusieurs années, le syndicat de la Japan Airlines (JAL) a été finalement vaincu, et, la conséquence, ce fut le crash du Jumbo JAL 123 en 1985 qui coûta la vie à 520 personnes.
- Avec vous, nous voulons construire un monde sans armes nucléaires et sans guerres.
- Absolument, je suis d’accord avec vous ! Essayez de toutes vos forces ! Je vous soutiens sur toute la ligne ! »
 

Déjà trois mois se sont écoulés depuis la pire catastrophe de l’histoire, mais le centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est toujours dans une situation extrêmement grave. Malgré cela, les travailleurs sur le site s’efforcent d’éviter que la situation ne se se détériore davantage. La plupart d’entre eux sont des travailleurs temporaires embauchés par les sous-traitants ou sous-traitants de sous-traitants ou des entrepreneurs d’ encore plus bas niveau.

Le gouvernement a rehaussé la limite de dose pour les travailleurs dans les centrales nucléaires à 250 mSv / an, soit 5 fois plus que la valeur précédente (50 mSv / an). Les travailleurs de l’usine nucléaire en perdition sont constamment exposés à un rayonnement sans limites et forcés d’affronter un réel danger de mort.

Le 3 Juin, TEPCO a révélé ( si tardivement !) que deux travailleurs du nucléaire avaient été exposés à plus de 500 mSv de rayonnement. Pour rendre les choses encore plus incroyables, on a aussi appris qu’on n’avait pas distribué d’iode stable aux travailleurs pendant la phase la plus dangereuse.

Ce sont les travailleurs dans les centrales nucléaires qui ont le pouvoir de les arrêter. Grâce à cette rencontre avec un travailleur du secteur nucléaire, je suis encore plus fermement déterminé à œuvrer pour la création d’un monde sans armes nucléaires et sans guerres, en collaboration avec les travailleurs du nucléaire

Notre seule arme c’est la lutte sur nos lieux de travail, dans l’unité et la solidarité avec tous les travailleurs. Luttons ensemble !

4 juin 2011, Comité de Solidarité Internationale Ouvrière de Doro-Chiba