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Le Front de Gauche est-il un parti ?

par Gautier Weinmann

Publie le mercredi 27 juillet 2011 par Gautier Weinmann - Open-Publishing
7 commentaires

Une question décisive pour l’avenir du communisme

Point de vue juridique

Depuis l’adoption d’une législation encadrant le financement des partis politiques en 1988, les jurisprudences du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel ont apporté une précision dans la définition d’un parti politique : "une personne morale de droit privé qui s’est assigné un but politique ne peut être regardée comme un "parti ou groupement politique" au sens de l’article L. 52-8 du code électoral que si elle relève des articles 8, 9 et 9-1 de la loi du 11 mars 1988 susvisée relative à la transparence financière de la vie politique, ou s’est soumise aux règles fixées par les articles 11 à 11-7 de la même loi".

Un parti politique est donc une personne morale de droit privé (association) qui se soumet à la législation sur le financement des partis politiques et qui soit bénéficie de l’aide publique, soit a désigné un mandataire et dépose ses comptes chaque année à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.

De ce point de vue, le Front de Gauche n’est pas un parti.

Attention. Le PG a proposé aux autres partis une association commune de financement. Cette proposition a été acceptée par la GU, mais refusée par le PCF. Une étape décisive serait alors franchie : ce serait la fin officielle du PCF en tant qu’organisation.

Notons qu’auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété intellectuelle), l’appellation " FRONT DE GAUCHE ", ainsi que son logo, ont été déposés (d’une manière exclusive le 28 juillet 2009 sous le numéro 3 667 173), par Gabriel Amard, élu ex-PS, actuellement secrétaire national du Parti de Gauche, et domicilié pour le dépôt, au siège du Parti de Gauche. Ainsi, avec le Front de Gauche, on sait pour qui on roule…

Point de vue pratique : une structure qui choisit candidats et programme.

C’est mitigé. Le Front de Gauche, en tant que tel, ne choisit pas les candidats. Les organisations respectives continuent de choisir leur candidats, dans le cadre de leurs procédures (expl : élection présidentielle, législatives…). Seuls des accords existent et sont entérinés. Par exemple, un candidat commun à la présidentielle, telle ou telle circonscription réservée, telles places dans des listes…

Concernant le programme, le Front de Gauche, ses dirigeants, font bel et bien le programme commun. Non pas qu’un programme du PCF n’existe plus ; des réflexes et quelques bribes subsistent. C’est ainsi que la guerre en Libye, par exemple, a permis, et c’est heureux, a notre Parti de s’exprimer clairement contre les opérations de bombardement, et que la crise financière a réactivé le mot d’ordre de nationalisations bancaires. Toutefois, aux derniers congrès, il faut déplorer le fait qu’un programme détaillé n’ait pas été débattu, amendé et adopté par les adhérents. L’idée de la direction, Pierre Laurent en tête, était de rester dans le flou, pour permettre des arrangements avec nos « partenaires », ce qui constitue, de facto, un dessaisissement des adhérents.

Par ailleurs, le PGE est, statutairement, dans le PCF, et les partis du Front de Gauche sont membres également du PGE, lequel chapeaute donc l’ensemble.

Le Font de Gauche ne peut donc avoir le qualificatif de parti, à ce stade. C’est d’ailleurs ce que regrettait amèrement Jean-Luc Mélenchon au soir de l’enregistrement des résultats des cantonales par le ministère de l’Intérieur.

Par contre, ce Front, qui s’apparente à un cartel, peut être un parti en devenir. C’est ce que proposent la GU et le PG, ainsi que des dirigeants du PCF. La question est clairement à l’ordre du jour.

Il faut être très vigilant sur la lisibilité de notre logo, sur le déroulement des campagnes (associations locales du Front de Gauche ? etc.). Il faut être vigilant à ce que les élections ne servent de moyen pour forcer un processus de recomposition politique effaçant et affaiblissant le PCF et son expression.

Après la « gauche populaire et antilibérale », « le Front de gauche » accentue le processus d’effacement du Parti. Les éléments du PCF qui s’étaient prononcés pour le « dépassement » et la « métamorphose », et d’autres camarades qui ne voient pas le piège qui est tendu, choisissent de faire fonctionner leurs organisations sur le mode du Front de Gauche, avec des campagnes électorales et des candidats systématiquement « Front de Gauche », des comités « Front de Gauche », des groupes d’élus « Front de Gauche »…

A ce rythme, le PCF pourrait très vite, demain, devenir membre fondateur du Front de Gauche (nouveau Parti créé en catimini), auquel ses responsabilités seraient totalement déléguées (comme l’UDF dans le MoDem). Les liquidateurs de Fabien, bien entendu, gèleraient précieusement la marque PCF…

Pour les camarades qui refusent la liquidation du PCF, qui estiment toujours possible et nécessaire une ligne communiste, marxiste, et une organisation corollaire, tout l’enjeu est de ne pas apparaître comme sectaires vis-à-vis d’autres militants avec lesquels nous pouvons, et devons, mener des luttes, y compris électorales.

http://lepcf.fr/Le-Front-de-Gauche-est-il-un-parti

Messages

  • Article intéressant mais une phrase risque de le discrédite lourdement :

    C’est ainsi que la guerre en Libye, par exemple, a permis, et c’est heureux, a notre Parti de s’exprimer clairement contre les opérations de bombardement

    Le parti n’a pas, ni débâtue pour clarifier ça position sur la guerre en Libye, ni condamne la consigne du vote pour démarre la guerre au parlement européen décide par Pierre Laurent et le deux autres députes européen, ni discrédite les different communiques du PCF que on demande d’intervenir en Libye, ni les different éditorial sur l’Humanite que incite a la même chose... La seule chose que demande le parti est la stricte aplication de la decition de l’ONU donc de pas intervenir au sol et de refuse un enlisement donc ne condamne pas le principe du declanchement de la guerre...

    • Voilà se que le PCF a écrit a propos de la Libye, le 21 février dernier, a noter que le "parti" appelait les autorités françaises à "agir de façon urgente" en Libye...

      Libye : la France doit condamner avec force la répression criminelle du régime Kadhafi

      Le PCF condamne avec la plus grande force la répression criminelle perpétrée par le régime du Colonel Kadhafi sur la population libyenne. Loin de vouloir apaiser les choses, le pouvoir de Tripoli attise les tensions. Dans une interview télévisée, Seif Al Islam, fils de Kadhafi, prétend consentir à des réformes tout en menaçant d’entraîner le pays dans la « guerre civile » avec le risque de « rivières de sang ». Ces récentes déclarations sont consternantes ! Nous appelons les autorités françaises à condamner sans détour et à agir de façon urgente pour que cesse ce massacre et que la population libyenne puisse s’exprimer en toute liberté.

      http://www.pcf.fr/8039

    • Article intéressant

      Je te trouve très "gentil" , Roberto.

      Moi que ce soit un "parti" un "mouvement", une"fédération de soussocs dems , une version colorisée bleu blanc rouge du Die linke, une auberge ...espagnole (genre IzquierdaUnida i U), un"olivier" italien, j’en ai rien à battre.!

      On s’en b..e !
      c’est une usine à gaz
      Au sens qu’on donne à cemot quand ça sort du trouduc !
      ça pue le détournement de colères, c’est du piège à"cocos" ayant la chiasse de voir leur score battre le record de hue ou de buffet,

      C’est aussi efficace pour combattre et terraser le Capital que les préservatifs tricotés pour stopper le SIDA.

      On s’en tamponne que ce soit "juriquement" ceci ou cela !

      c’est de la merde et moi, la merde je la passe pas au microscope pour voir si dedans il ya uarait pas un peu de machin comestible !
      Tirons lachasse, Roberto.

      Laissons les guignols qui s’accrochent à ce pseudo recours àleur fantasmes, àleurs délires, à leurs conneries
      Je préfère mille Hollande q’un Mélanchon.

      Parce qu’au moins le socialiste"officiel " ne se déguise pas en supermarchais...d’opérette, en tenue rose pour baiser les derniers rouges proches du PCF !

      FDG un parti ?
      disons vivement qu’il soit"parti"

      .................................... ; de la scène politique !

      Pour ce faire il importe de tout faire pour qu’il fasse moins de 5 pour cent !

      C’est possible..

       :)

      A.C

    • Alain ;-))))

      Pour une fois que je suis reste "gentil" (tu peux me connaitre autrement non ?) et voilà tu me casse tous le suspense de l’eventuel réponse de Guy.... ;-)))))

  • Le FdG est-il un parti ?
    Quelques commentaires sur ce texte, qui rejoint, en partie, mes préoccupations.
    Mais d’abord une petite précision à propos du commentaire de R. Ferrario.

    1) les deux députés communistes au Parlement européen ne se seraient pas opposés au vote de JL Mélenchon (d’après lui). N’était-ce pas un piège qui lui a été tendu quand on note que ces deux députés PC se sont faits « porter pâles », c’est-à-dire n’ont pas pris part au vote, sans explication (à ma connaissance). JL Mélenchon, qu’on approuve son vote ou non, a eu le mérite de l’émettre au grand jour au contraire des députés PC. Pourquoi ces manœuvres dissimulées et honteuses ?

    2) en revanche, pour ma part, j’ai apprécié la déclaration de R. Muzeau au Parlement. Mais était-ce la position officielle du PC ? La chose n’a jamais été clairement dite… et notamment à propos de la résolution de l’ONU sur la Lybie, dont il était facile de voir, sans être un diplomate rompu au langage diplomatique, qu’elle permettrait toutes les interprétations (ce qui a été vérifié).

    Commentaires sur le texte proprement dit : « Le FdG est-il un parti ? »

    Je suis déjà intervenu à plusieurs reprises sur BellaCiao sur ce sujet notamment le 8/7/2010 pour « théoriser » un peu cette question. Je résume mon point de vue.

    1) un FdG à la gauche du PS est nécessaire sur le plan théorique (il s’agit d’unir tous les exploités du Capital, et non pas principalement, comme le fait le PS, les couches moyennes) et sur le plan pratique (actuellement il n’y a pas de parti politique unique pour regrouper tous ces exploités).

    2) vu ainsi, un FdG est nécessairement un « cartel » de partis politiques et d’organisations du mouvement social préexistants. Il n’est donc pas un Die Linke français, c’est-à-dire une structure floue plus ou moins consensuelle, basée sur le plus petit dénominateur commun à trente six organisations qui se sabordent pour en faire artificiellement une seule. Même si, au sein du FdG, il y a des tenants d’une telle structure (peut-être Mélenchon, sûrement la FASE, sans doute une proportion non négligeable de dirigeants divers du PC).

    3) ce FdG doit donc être un rassemblement de partis et d’organisations à la gauche du PS (ce qui montre que ce FdG est normalement ouvert au NPA, à LO, et à d’autres… en sus des actuels partenaires). Il doit avoir pour ambition de supplanter le PS dans son hégémonie actuelle à gauche. Il a donc pour but de prendre le pouvoir à l’occasion de prochaines élections. Si sa dynamique de développement est importante, le rapport de force en sa faveur y fera venir des gens du PS ou de sa sphère d’influence… car de ce côté on est sensible avant tout au rapport de forces (effet « majoritaire » ou de « vote utile », ou de « vote antiSarko »… à l’envers en quelque sorte !)

    4) s’il en est bien ainsi, c’est-à-dire si c’est bien là le but que l’on s’assigne au PC et chez les autres partenaires, la moindre honnêteté politique serait que chaque composante actuelle ou à venir explicite son « projet », son « programme », sa « visée ». On saurait ainsi ce que chacun a dans le ventre quand il veut rejoindre le FdG. On verrait aussi comment ces partenaires, à partir de leurs objectifs spécifiques, font le nécessaire pour trouver un axe de combat unique. On pourrait commencer à croire à leurs propositions et ne pas se contenter de les croire sur parole, ou de leur faire servilement confiance, faute de mieux. N’est-ce pas ça coélaborer avec le peuple un avenir autre que ce capitalisme devenu furieux ?
    5) cela suppose que tout cela soit bien l’objectif des partenaires. Raison de plus pour qu’ils soient transparents. Cela suppose aussi que du côté du PCF, le plus puissant des partenaires actuels en termes de nombre de militants, de nombre d’élus, d’influence populaire (même si tout cela n’est plus ce que c’était dans le passé), on se prenne par la main pour s’afficher aussi comme la force de proposition principale. Alors, plus de crainte de « dilution », de « métamorphose », « d’effacement ». Pourquoi le PCF n’emprunte-t-il pas cette voie ?

    • Cher Abbé béat,

      Je ne crois pas, personnellement, que c’est en restant figé sur des analyses de rapport de force par rapport au PS, d’éventuelle autonomie ou dilution dans ce FDG que le PCF peut envisager un avenir, en tant que Parti qui a été longtemps un repère d’expression des couches populaires...

      "Peser sur le PS" en constituant je ne sais quelle addition de ce qui n’est pas directement affilié à l’Internationale socialiste, dans le but de mieux être en capacité d’avoir des élus plus nombreux, ...afin qu’une"gauche" majoritaire remplace la droite,sans s’inscrire dans le processus de radicalité qu’impose la charge à la hudssarde du Capitalisme , pour cause de crise globale et systémique, voilà qui d’un point de vue des"gens"..(comme on dit au PC )est à mille lieux de leurs préoccupations, angoisses et /ou éventuels espoirs.

      Il faut regarder par exemple le sondage que livre ce matin à ses abonnés, l’IFOP concernant les attentes de la jeunesse.

      http://www.ifop.fr/media/poll/1584-1-study_file.pdf

      83 pour cent de jeunes qui marquent un tel rejet de l’"engagementpolitique" , si cela n’est pas, , alors que la CRISE les frappe le plus durement..et surtout hypothèque leurs VIES (alors qu’elle bousille la fin de la mienne..) , la preuve que l’"offre" en matière d’outils de changement est totalement à repenser, voilà qui devrait interroger
      plus d’un militant qui se veut"communiste" !

      Tout se passe comme si ce qu’on appelle la classe politique , notamment à"gauchede la gauche"(???) n’avait pas pris en compte une réalité qui marque les consciences :

      Depuis 30 ans, le relais des coups bas contre les "petits" s’organise dans une alternance ou une cohabitation qui rend caduc , objectivement, le rapport aux notions droite-gauche !

      Ce qui en en gestation complexe , lente, contradictoire c’est :

      Faut il accepter le malheur comme fatalité , parce qu’on ne peut rien contre ceux qui l’organisent ?
      En un mot LE CAPITALISME.

      ou bien : :

      Peut-on avoir confiance dans un sursaut de révolte pour entamer un processus révolutionnaire(Même si dans leurs têtes les jeunes ne "parlent"pas ainsi..)

      Quand l’absence d’une force politique de masse, honnête et débarrassée de son nombrilisme et de son souci d’assurer la carrière de ses"notables" ou"permanents" est à ce point un handicap"criminel"....alors la question des moyens de survie de ce qui n’estplus de soutien à la résistance , mais simple poil à gratter du"moindremal", ne revêt aux yeux des masses, et notamment de la jeunesse, aucune espèce d’importance.

      Dès lors, en terme stratégique, ce qui se concocte entre"initiés" ,( groupuscules de leaders fricotant en arrière salle de restau ou le"peuple" ne viendra pas manger)..., les menus "frontistes dans la dilution" ou "maintien de l’"identité" , c’est une affaire de ceux qui ont un vague intérêt pesonnel, de caste, à ce que telle solution l’emporte sur l’autre.

      C’est ce qui a conduite le PC à être exsangue en forces militantes, et à instiller dans ses rangs le "sauve qui peut leparti" , au nom d’un attachement psycho affectif qui repose sur un passé ..qui ne peut pas être"mémorisé" par les 18-30 ans, c’est cette cécité collective que des directions pataugeant dans l’opportunisme ont entretenue.

      C’est ce que je ne pardonnerai jamais.

      J’ai cru, j’avoue ma connerie, en 2002 alors que j’avais quitté ce parti un avant .qu’un sursaut collectif était encore possible
      Genre " tout sur la table, et auto dissolution pour mettre àdisposition des masses un important corps militant innervant le débat de type "nouveau" pour construireun PARTI des COMMUNISTES..
      Qu’ils aient été jusqu’alors de telle organisation..ou inorganisés

      La force comministe éclatée et divisée au boulot , rejetant les anthèmes, les "casiers judiciaires"(faisant des uns d’indécrottables "staliniens "et d’autres de "dangereux gauchistes provocateurs"...)

      Je me suis dépensé comme un chat maigre.

      Ce fut un échec.

      Je pense que c’est pour ne pas avoir eu le courage , dans les années 90-2000, d’acter le fossé entre"classe" et "PARTI "...que le PCF ne peut aujourd’hui que tenter par thérapie de groupe restreint, de nier le gouffre entre"aspirations-espoirs d’une génération, d’une classe, d’un peuple et ce rassemblement baptisé Front deGauche, dontchacun abien compris qu’il est au Ps ce que Borloo est à Sarko..

      De la concurrence pour négocier des poste en acceptant le jeu antidémocratiques d’institutions faites pour briser l’élan autogestionnaire !

      Evidemment Mélanchon en bombant son torse de Supersauveur, nous explique que tout change si leFDG est devant le PS..

      Heu...

      oui.?

      A voir..

      C’est comme si Mme Bettancourt a bien reçu mon CV de gardedu..corps et qu’elle a compris que je suis le type idéal pour occuper ses soirées de romantisme...

      C’est une situation nouvelle pour le solde de mon compte en banque.qui s’offre !

       :)

      Si je réponds ça aux lettres de mon banquier qui "s’inquiète "de ma situation.....je crains qu’il ne hausse’ les épaules et pense que je me fous de sa tronche !

      Que je ne suis pas sérieux.

      Contrairement aux jeunes qui ne confondent pas la réalité à changer...avec l’avenir radieux qu’offre un FDG de "fédération" ou de "dilution"

      Cordialement.

      A.C

  • Depuis l’adoption d’une législation encadrant le financement des partis politiques en 1988, les jurisprudences du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel ont apporté une précision dans la définition d’un parti politique : "une personne morale de droit privé qui s’est assigné un but politique ne peut être regardée comme un "parti ou groupement politique" au sens de l’article L. 52-8 du code électoral que si elle relève des articles 8, 9 et 9-1 de la loi du 11 mars 1988 susvisée relative à la transparence financière de la vie politique, ou s’est soumise aux règles fixées par les articles 11 à 11-7 de la même loi".

    Bon définir un parti par son statut juridique c’est abusif.
    Et c’est partir du principe qu’un parti se définit par les conseils d’état et constitutionnels français, hauts lieux de la démocratie prolétarienne, donnent le "la" sur la définition d’un parti.

    Pendant longtemps des organisations politiques non négligeables n’ont pas voulu se déclarer légalement ainsi, ni même légalement. Du moins elles peuvent se positionner en "associations de fait", ce qui est légal et ne nécessite pas d’être "déclaré".

    La question de la déclaration en parti (ou d’un autre point de vue en association déclarée) n’intervient que quand on veut sortir la moissonneuse à crédits et qu’on souhaite une incursion dans le dispositif institutionnel.

    Ca a des aspects pratiques (et sonnants et trébuchants) mais ce n’est pas une obligation.

    On ne peut se servir de ce type de définition pour définir si le Front de gauche est un parti ou pas.

    Il vaut mieux s’en tenir à ce qu’on entends communément par parti.

    Le Front de Gauche est un conglomérat de partis se situant dans une logique essentiellement institutionnelle, du moins de partis dont la colonne vertébrale d’action sont les élections et pour lesquels les autres "fronts" qui expriment la résistance au capitalisme sont priés de converger vers une logique institutionnelle.

    A part peut-être, officiellement du moins, le groupuscule de la GU, les partis du FdG sont des partis pour qui le baromètre absolu se situe dans la conquête de positions institutionnelles dans les collectivités locales, les départements, les régions, les parlements, etc...

    Une fois qu’on a établit les points communs il est plus aisé de revenir au FdG pour comprendre sa logique et les possibilités de ce cartel de muer en parti.

    Il est exact que le PG veut un Die Linke à la française, ce n’est pas nouveau, le groupuscule GU se voyant là dedans dans une boutique plus grande où il agirait en tendance gauche (un peu comme La Riposte dans le PCF).

    Pour le PCF c’est bien plus compliqué et il faut rentrer dans le processus de crise du PCF depuis 20 ans pour comprendre que plusieurs logiques se chevauchent qui créent des positions différentes.

    La crise explosive de la couche nomenclaturiste dirigeante dans le PCF a créé des situations très différentes et parsemé le PCF et ses bordures de fragments d’appareils aux logiques différentes.

    Les ruptures les plus anciennes, celles très engagées vis à vis du PS, existant avant même l’aubaine de la décision de sortie de Mélenchon du PS, ne se sentent pas tant engagées dans le Front de Gauche. Il y a donc des courants de droite dans le PCF qui n’encaissent pas et n’ont jamais encaissé la création du FdG .

    Cet entendement de ce qu’il y a de plus mauvais dans le PCF ne doit pas être oublié dans les histoires FdG ou pas FdG.

    Il y a ensuite ce qui reste de la nomenclatura dirigeante (les Buffet, les Laurents, etc) qui savent qu’une transformation du FdG en parti, à l’heure actuelle, risquerait de fournir un festin à Mélenchon en les écartant du repas.

    La fusion ne peut exister sans qu’il y ait une décantation des rapports de force dans le PCF et, à l’heure actuelle, une tentative claire en ce sens serait probablement minoritaire et surtout provoquerait une explosion de la nomenclatura dirigeante (le dernier disant qu’il veut rester dans le bateau PCF emportant la mise sous les acclamations).

    Une fusion peut intervenir à la seule condition que s’exprime par le FdG une dynamique populaire importante.

    Pour l’instant c’est très loin d’être le cas, Mélenchon se traine plus dans les 4 à 5% plutôt que dans les scores à deux chiffres et surtout, le FdG, au concret, n’arrive pas à percer dans le prolétariat moderne, sa composition restant largement excentrée dans la classe populaire dans des couches sociales étroites et vieillissantes.

    Le FdG apparait beaucoup , pour des couches militantes vieillissantes, comme l’apparition d’un tronc d’arbre entre deux eaux découvert par dus personnes en train de se noyer au milieu de l’océan plutôt que comme une véritable alternative politique.

    De tous points de vue le FdG fait des impasses sur des problèmes politiques persistants qui freinent l’ascension

    C’est un ersatz de feu le programme commun où tout est plus riquiqui, un programme beaucoup plus à droite que n’était le programme commun qui allait conduire à un processus d’alliance ascenseur vers l’échafaud pour la classe populaire, se terminant un soir de 2002 par le groin fasciste à la télé au 1er tour des présidentielles.

    En 30 ans de programme commun, d"union de la gauche, de force tranquille, de majorité plurielle, etc, les organisations populaires furent détruites par ce type d’alliance.

    Le prolétariat en sortit plus faible qu’il n’y entra dans les années 70. Le souffle de 68 fut mit dans l’entonnoir institutionnel en se gardant d’une dynamique du bas vers le haut, les mouvements sociaux étant prié de ne pas gêner l’issue électorale puis de ne pas déranger les camarades ministres.

    Là le programme du FdG est encore plus à droite, plus flou, et la dynamique populaire qui faisait des meetings de 100 000 personnes n’en fait plus que de 4 à 5000 personnes (20 fois moins).

    Quand on compare FdG et union de la gauche style programme commun tout est plus riquiqui, même les ambitions .

    La question d’une mutation en parti se situe dans ce contexte.

    Une chance de progression pourrait exister si le PS ne voulait pas d’alliance avec le FdG, mais cela ne ressortirait pas d’un choix.

    Le FdG ne convainc pas les travailleurs et la classe populaire. Bien plus, existent de puissantes forces dispersées et éparpillées pour l’émancipation des travailleurs qui ont tiré quelques leçons politiques de la relation aux institutions.

    La cristallisation, ou pas, de ces forces en alliance, qui comprennent 2 ou 3 organisations, une grosse masse de militants sans parti, beaucoup de militants communistes toujours encartés ou pas, est un des enjeux de la phase actuelle qui se caractérise par des secousses de plus en plus chaotiques du capitalisme de crise.

    Le FdG pour l’instant, bénéficie d’une situation favorable du point de vue développement (savoir si il est utile au peuple est autre chose).

    Les coups de gourdin du capitalisme de crise et la cristallisation ou pas de formes d’organisation politique à la gauche qui ne soient pas seulement du NPA ou de LO, vont jouer beaucoup dans l’espace politique du FdG, et des possibilités de dynamique qui le transforment en parti.