Accueil > Séisme au Kurdistan : les rescapés abandonnés dans le froid

Séisme au Kurdistan : les rescapés abandonnés dans le froid

par Maxime Azadi

Publie le mercredi 26 octobre 2011 par Maxime Azadi - Open-Publishing

Alors que le bilan du séisme qui a secoué dimanche le Kurdistan de Turquie s’alourdit, le gouvernement turc continue de refuser l’aide humanitaire des pays étrangers et empêchent le principal parti kurde BDP de courir à l’aide des rescapés qui vivent dans le froid.

Malgré la colère des rescapés qui dénoncent le manque de couverture et de tante, le gouvernement AKP du premier ministre Recep Tayip Erdogan profite de la situation tragique de Van pour faire son show médiatique.

Nous voulons des tentes

« Nous demandons seulement des tentes » a dit le responsable du village de Bayramli à Ercis, 48 heures après le séisme, affirmant que personne n’est venue en aide dans son village.

La neige commence à tomber sur les villages et la colère monte parmi les sinistrés.

« Nous sommes dans une situation misérable. Il y a des nouveaux nés. Personne n’a le courage de retourner chez elle. Nous voulons une tente. Donnez-la nous » réagit Rifat Celik, le responsable du village de Delicay.

« Nous avons demandé des tentes, mais les autorités n’ont rien donné » ajoute le responsable du village de Ergucu, Mehmet Bedir.

Les habitants des villages comme Ekinciler, Duveci, Goruslu, Hasanabdal, Yalindam, Yilanli, Asagiisikli, Asagikozluca, Aksakal, Asagi Cokek, Cimen, Cakirbey, Cubuklu, Doganci, Doluca, Taslicay, Akcagedik, Tekler, İsbasi, Kadirasker, Kardogan, Kasimbagi, Keklikova ve Karatavuk, sont dans la même situation.

Des tentes pour les électeurs de l’AKP

Les autorités affirment avoir déployé des moyens considérables pour venir à l’aide de tout le monde, annonçant régulièrement les aides envoyés sur les lieux, sans avoir parlé de sinistrés qui montrent leur colère. « Au total 25.000 tentes ont été envoyés », a affirmé le vice-Premier ministre Besir Atalay, mardi 25 octobre, mais il a ignoré des milliers de personnes sans abris dans le froid.

Les autorités distribuent des tentes seulement aux électeurs de l’AKP dans les quartiers de Kisla, Salihiye et Yesilova à Ercis, dénoncent des milliers d’autres qui vivent sous des tentes en nylon.

Les autorités empêchent les aides d’entrer à Van

Les kurdes dans quatre parties du Kurdistan (Iran, Irak, Syrie et Turquie) et dans la diaspora se sont mobilisés fortement pour apporter des vivres. En Europe, ils envoient de l’argent via le croissant rouge kurde, tandis que les kurdes irakiens ont déjà dépêchés des tentes, des couvertures et d’autres besoins dans des camions vers la ville de Van.

Les autorités ont empêché mardi soir l’acheminement des vivres dans des camions à l’entrée de la ville, saisissant les matériels venant de partout au pays. C’était les mairies BDP, principal parti kurde et les organisations non gouvernementaux qui étaient venus en aide.

Pourquoi le gouvernement refuse l’aide étranger ?

Le gouvernement turc refuse également l’aide de l’Union européen, de l’Etat hébreu, de la Grèce et de l’Arménie, ce qui laisse des soupçons sur ce qui se passe vraiment à Van, car aucune mesure de prévention n’a été prise jusqu’aujourd’hui dans cette région. L’ampleur de cette crise humanitaire serait plus importante qu’annoncent les autorités.

Le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) lance un appel à la communauté international : "Des milliers de personnes qui ont tout perdu sont dans une situation désespérée ; les besoins sont énormes : nourriture, aliments pour bébé, abri, médicaments, eau, vêtements, tentes, couvertures, réchauds à gaz (…) Les sinistrés de la région de Van ont besoin du soutien de la communauté mondiale maintenant plus que jamais".

www.actukurde.fr