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Chérèque : après la manif du 13 décembre, direct chez le Medef !

par Fatarella

Publie le jeudi 8 décembre 2011 par Fatarella - Open-Publishing
2 commentaires

Il faudrait ne pas trop regarder la toile, sinon certaines informations pourraient finir par agacer et provoquer un AVC.

Imaginez-vous avec une joue coincée ou un coude raidi à cause d’une nouvelle énervante... Mais la maladie n’est pas le sujet. C’est d’abord le MEDEF, le sujet. Et puis François Chérèque au principal.

L’agenda du MEDEF est très chargé. Mais vous allez voir, il n’est pas le seul.
Ainsi, le MEDEF organise le 13 décembre 2011 de 17h30 à 19h00 un « débat exceptionnel sur le thème : « Compétitivité : agir ensemble maintenant », avec « la participation... de dirigeants syndicaux « au plus haut niveau ».

Il est bien écrit : « haut niveau ». La preuve : il y aura « François Chérèque (CFDT), Bernard Van Craeynest (CGC), Joseph Thouvenel (CFTC), Frédéric Grivot, Laurence Parisot et Jean Lardin ». Alors, convaincus ?

« Cette initiative inédite s‘inscrit dans le cadre du dialogue économique mené depuis 2005 entre les partenaires sociaux, et plus particulièrement dans le prolongement du rapport « Approche de la compétitivité française » publié en juin 2011 par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGPME, le MEDEF et l’UPA. »
http://www.medef.com/medef-corporate/agenda/agenda-detail/back/135/article/grand-debat-sur-la-competitivite-des-partenaires-sociaux.html

Pas de CGT, pas de FO, pas de Solidaires, ni Unsa... donc.
13 décembre 2011
Grand débat sur la compétitivité des partenaires sociaux
Début : 13 décembre - 17h30
Fin : 13 décembre - 19h00

Évidemment, vu sous cet angle, il n’y a rien à redire : ce sont des syndicalistes propres sur eux et responsables qui viennent travailler avec le MEDEF, pour « identifier quelles orientations concrètes pourraient être portées conjointement par des organisations patronales et syndicales » afin que notre croissance se développe et que notre compétitivité soit favorisée. C’est honorable en période de crise. Surtout à quelques mois des présidentielles... À n’en pas douter, s’ils ont du temps à la fin, juste avant de monter dans la voiture de fonction, ils parleront du chômage, du SMIC sans coup de pouce au 1er décembre, de la rupture conventionnelle qui pose bien des soucis...
Seulement voilà, le 13 décembre 2011, est une journée de mobilisation contre la politique de rigueur à l’appel de cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa) (sans appel à la grève, rassurez-vous !).

Vous me direz que la réunion avec le MEDEF n’est pas gênante pour la CGC ni pour la CFTC, puisqu’elles ne sont pas dans la manif. Elles n’appelaient à la mobilisation. Elles ne peuvent pas être partout (elles ont dû ne pas signer l’accord parce qu’elles demandaient une grève générale insurrectionnelle, mais la CGT a dû s’y opposer, peut-être...)

Mais le hic, c’est François Chérèque.

Il est fort, ce François Chérèque ! Il peut à la fois le même jour hurler des mots d’ordre dans une manif avec un cache-col rouge et se retrouver à manger des petits fours avec le MEDEF en débattant des choses de la vie.

L’Express n’est pas très gentil avec le syndicaliste réformiste qui sous entend que le chef de la CFDT fait du patinage artistique en titrant : « Grand écart pour François Chérèque ».
http://www.lexpress.fr/actualite/indiscrets/grand-ecart-pour-francois-chereque_1059084.html

Et pourquoi ne pourrait-il pas cumuler les plaisirs et les obligations, François Chérèque ? Surtout qu’on sait bien qu’il est très souple. L’important sera que l’intersyndicale ne prenne pas l’information trop mal... Mais on ne peut pas reprocher à quelqu’un de vouloir faire le bien plutôt deux fois qu’une, n’est-ce pas ?

« Inélégante initiative », dites-vous ? Vous savez, s’il fallait s’encombrer d’élégances en ce moment d’union nationale, la France ne se relèverait pas !

Messages

  • http://www.liberation.fr/politiques/01012314022-les-services-publics-doivent-etre-au-service-des-publics

    Les services publics doivent être au service des publics

    TribuneDébat Réinventons les services publics.

    Par FRANÇOIS CHEREQUE Secrétaire général de la CFDT

    A tendre l’oreille, on pourrait croire que les services publics sont une plaie pour la France : ils seraient à la fois beaucoup trop coûteux et vraiment inefficaces. Tenir un discours comme celui-là, c’est oublier qu’ils sont un facteur essentiel de démocratie et un pilier du pacte social. Ils produisent et garantissent des droits, permettent de lutter contre les exclusions et les inégalités sociales, culturelles ou territoriales.
    La crise économique et la montée des inégalités ont rendu sa légitimité à la nécessité des services publics. Malheureusement, la réponse du gouvernement est la pire qui soit : c’est une erreur de poser les questions financières comme unique motivation (Révision générale des politiques publiques en tête) en ignorant la cohésion sociale que doivent garantir les missions de service public. Le court-termisme politique a eu la peau du temps long du pacte social.

    S’il faut repenser des services publics pour une société du XXIe siècle, leur raison d’être doit rester intacte : assurer la cohésion économique, sociale et culturelle pour lutter contre les inégalités. Mais cela doit se faire aussi dans un cadre européen. A l’heure où on parle de mobilité géographique des salariés et de sécurisation de leurs parcours professionnels, l’Europe doit être en mesure d’avancer dans la construction d’un droit du travail européen, mais aussi de penser harmonisation et continuité des services publics de santé, des transports et de l’énergie. A ce titre, l’espace européen est le lieu pertinent pour débattre de l’évolution de la production énergétique, plutôt que de construire des services publics nationaux concurrentiels, comme si le réchauffement climatique s’arrêtait aux frontières !

    On doit débattre des objectifs des services publics car en matière de santé, de transports ou de communication, les besoins fondamentaux d’hier ne sont plus forcément ceux d’aujourd’hui. Notre société connaît des mutations d’envergure en matières économique, politique, technologique, environnementale et démographique. Le monde change, les aspirations et les attentes des individus évoluent. Services publics et conservatisme ne font pas bon ménage. Il faut prendre en compte ces évolutions pour rester au service des publics.

    Un bon exemple : l’accès à Internet haut débit. L’Etat doit désormais garantir que chacun, où qu’il vive, puisse y avoir accès. Ce qui vaut pour les moyens de télécommunication vaut aussi pour l’avenir de l’éducation et de la santé. C’est l’enjeu du progrès des technologies et de l’aménagement du territoire qui est soulevé.

    Le débat doit aussi porter sur la nature de ces services : il y a des fonctions régaliennes à maintenir sous l’autorité directe de l’Etat (parmi elles, le triptyque police - armée - justice) qui doivent être assurées par des fonctionnaires avec des obligations d’impartialité, de continuité, d’égalité de traitement, qui justifient les garanties protectrices de leur statut. Ces obligations ne peuvent pas se permettre de varier au gré des changements politiques.

    Pour l’ensemble des autres missions, qu’elles soient conduites par le public ou par des opérateurs privés, l’Etat doit assurer contrôle, évaluation et péréquation afin de garantir la cohésion, la solidarité et l’objectif de réduire les déséquilibres territoriaux et sociaux.

    Une mission de service public ne se résume pas à la forme juridique de l’entreprise ou au statut du personnel. Un salarié du privé qui assure une mission de service public n’est pas moins républicain qu’un fonctionnaire qui effectue la même tâche. Dans tous les cas, toute réforme du service public doit viser à assurer sa pérennité, sa qualité et sa démocratisation. La question européenne est au cœur des réponses à apporter. Il est grand temps de la poser.


    un rappel de toulisse ( ex n° 2 de la CFDT, qui a négocié la casse de nos retraites avec Fillon

    http://www.nordeclair.fr/Sans_detour/2010/02/16/nef-1177412.shtml

    (..)

     Par comptes personnalisés
     A cotisations définies.

    (...)

     Avec des droits différents par génération.
     Des mécanismes automatiques de pilotage.

    (...)
    Comme dans le régime suédois, il s’agirait de mettre en place un système basé sur des règles simples, compréhensibles par le plus grand nombre, assumant en permanence l’équilibre financier du régime, fléchant avec précision les financements du contributif et du non-contributif, avec des clauses d’ajustements automatiques.

    (...)

    et du blog de françois Fillon

    http://www.blog-fillon.com/article-2711420.html

    (...)

    L’essentiel est que 1200 cadres de l’UMP ont fait une ovation à un responsable de la CFDT qui pour la première fois dans l’histoire de cette centrale syndicale a accepté de venir dialoguer sans tabou avec la première formation de droite de notre pays.

    Jean Marie Toulisse a d’ailleurs avoué que c’était la première fois qu’un parti politique faisait cette démarche vis-à-vis de la CFDT.

    (...)