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le salaire différé

par Dedalus

Publie le mercredi 18 janvier 2012 par Dedalus - Open-Publishing
14 commentaires

Entendu aux infos ce matin : Le président Sarkosy s’adressant aux représentants syndicaux.

"Est il normal que ce soit les entreprises qui finance la protection sociale ?"

Quelqu’un connaît il la réponse de la CGT et de FO ? Concernant cette remise en cause du salaire différé ?!

Dedalus

Messages

  • Il me semble qu’outre le fait que c’est plus conforme à la réalité de parler de salaire socialisé plutôt que différé, le terme "salaire socialisé" est joliment porteur sur le plan symbolique et est un clin d’oeil à (donne une idée de) ce que pourrait être le socialisme...

    Chico

    • ceux qui parlent de salaire socialisé au lieu de salaire différé , commettent une erreur :

      en régime capitaliste le salaire ne peut pas être socialisé car il n’est pas socialisable :

      les travailleurs vendent leur force de travail et en échange recoive un salaire , composé de la paie ( le salaire direct) et de prestations sociales ( le salaire différé)

      le salaire est le lien de subordination qui lie le salarié à l’employeur , d’ou l’exploitation car le patron achète le moins cher possible la force de travail ...

      Une des contrtadictions de la lutte des classes , c’est que lorsque l’on revendique justement un meilleur salaire on renforce en même temps ce lien de subordination et donc l’ exploitation ...

      qualifié un salaire de "socialisé" est donc un contre -sens , car ce salaire ne sera jamais socialisé , le seul combat "salarial" qui vaut réellement la peine d ’un point de vue marxiste ( je ne suis pas un expert mais j ai des bases solides ) c est celui DE LA SUPPRESSION DU SALARIAT ET POUR L AVENEMENT DU COMMUNISME .

    • La part du salaire dont on parle ici est mise dans un pot commun et sert non pas à celui qui l’a "gagné" (échangé contre sa force de travail) mais au salarié qui en a besoin.

      Mais à part ça il s’agit plutôt d’un salaire différé que socialisé ?

      Bon, OK, si tu as des bases solides, alors y a rien à dire, je ne peux que me ranger à ton avis.

      Chico

    • Parce qu’il est socialisé, le salaire n’est pas le prix de la force de travail à quoi le capital rêve de le réduire.
      Avec le salaire socialisé, loin que chacun récupère sa mise dans un échange d’équivalent sur un “ marché du travail ”, la (très insuffisante, à peine 60%) part de la valeur créée par le travail collectif qui retourne aux travailleurs fait l’objet d’une distribution politique dont les deux grandes médiations sont l’attribution d’une qualification (au poste ou à la personne, selon le cas) et le niveau de mutualisation.
      Le retraité ne reçoit pas une pension qui serait la contrepartie de son travail passé dont il n’aurait pas consommé toute la rémunération, “ différant ” une partie de son salaire.
      Il perçoit une pension financée par la valeur créée par le travail subordonné des actifs, et son droit au partage de la valeur est fondé sur le droit du travail (et non pas sur le droit de propriété lucrative comme ce serait le cas avec de l’épargne salariale, ou sur le droit de solidarité nationale comme ce serait le cas si la pension était financée par l’impôt).

      Bernard Friot
      http://www.scoplepave.org/ledico/auteurs/Bernard%20%20%20friot%20-%20Le%20SMIC%20pour%20tous%20avant%20le%20premier%20emploi.htm

    • "parce qu’il est socialisé , le salaire ..." NON le salaire est une rémunération INDIVIDUELLE , affirmer comme une vérité évidente qu’il est socialisé ( collectif)est un contre sens , ce sont les cotisations assises sur ces salaires individuels qui sont socialisées .

      je me permets d ajouter que certaines prestations sociales y compris dans le domaine des retraites ne sont pas contributives et ne découlent donc pas de versements de cotisations mais relèvent de la solidarité .

      Le patronat depuis 1945 et l apparition de cette notion de salaire différé ne se trompe pas de cible et ne joue pas avec les mots , pour lui LE SALAIRE DIFFERE doit être supprimé car il représente à ses yeux une charge insupportable et représente un des acquis du CNR : une sécurité sociale financée grace au salaire différé .

    • Beaucoup de confusion.
      Evidemment le salaire socialisé, ce sont les cotisations.

      Il suffit de chercher pour se rendre compte que l’expression "salaire différé" n’est plus utilisée (sauf dans le monde agricole où ça n’a rien à voir avec notre sujet)
      La CGT utilise systématiquement l’expression de "salaire socialisé".
      Mais un porte-parole de "la révolution bleue", Reichman (si !) écrit ceci :
      "Ce n’est pas par hasard que les syndicats ne parlent plus de salaire différé : ils ont trop peur que le salarié n’apprenne à cette occasion qu’il s’agit d’une part de sa rémunération et ne demande qu’elle lui soit versée séance tenante, à charge pour lui de faire face personnellement à sa prévoyance sociale, ce qui mettrait à bas le système de confiscation appelé « Sécurité sociale ». "
      C’est clair, non ? Pourquoi différer une partie du salaire alors qu’on peut augmenter tout de suite les salariés qui s’assureront ensuite à la grande joie du privé et la sécu, c’est fini !

      Un démontage justement de la manoeuvre du capital s’appuyant sur le rapprochement salaire différé-capitalisation :

      http://www.dailymotion.com/video/xded40_la-retraite-n-est-pas-un-salaire-di_news

    • Non, je crois que c’est ton premier post qui est exact.
      Outre la valeur révolutionnaire et pas seulement symbolique de l’expression salaire socialisé, il y a une simple question de logique :
       les cotisations de maintenant (salaire socialisé) paient les retraites de maintenant et la retraite de demain est payée par les cotisations de demain et non par des salaires "mis au frigo" ou placés (ce qui ouvrirait la voie vers la capitalisation)

      Il n’y a donc aucune raison de parler de salaire différé.
      Au contraire, car s’il y a un salaire différé, alors pourquoi ne pas le payer tout de suite et laisser la protection sociale aux assureurs privés !

    • va raconter cela aux créateurs de la sécu s il en reste encore , eux qui ont crée le salaire différé pour une sécurité sociale universelle que vous qualifiez aujourdhui d individualiste et antisocial favorisant la capitalisation

      les prestations sociales et les avantages sociaux ne sont pas tous attribués par rapport à des cotisations versées y compris certaines retraites ;

      tu sembles découvrir, avec tes amis, l existence du salaire différé , à vous lire on pourrait croire qu il s agit d une cration récente du patronat alors que la notion de salaire différé existe depuis la création de la sécu et est le pilier du financement de notre protection sociale .

      pourquoi le patronat s efforce depuis toujours deupprimer ce salaire différé si comme vous le dites il favorise l individualisme et le passage à la capitalisation ?

      Dire qu ’ à l heure actuelle une partie de notre salaire est socialisé alors que tout salaire est individualisé c est confondre la notion de salaire , de cotisations et de prestations

    • " EVIDEMMENT le salaire socialisé , ce sont les cotisations ..." alors pourquoi utiliser le mot salaire au lieu de cotisations ? SI CONFUSION il ya elle est savamment entretenue par certains qui prétendent que les acquis du CNR et notamment le financement de la sécurité sociale par le salaire différé est démodé, il faut revoir cela ; disons socialisé , c est plus moderne et puis çà évite ,comme tu le dis, aux salariés de seposer des questions sur la notion de salaire ,

      on nage en pleine social- démocratie , on change le sens des mots pour mieux empapouter les travailleurs avec la complicité des syndicats réformistes dont la CGT qui ne défend même plus le salaire différé pourtant utilisé par ses prédecesseurs du CNR comme AMBROISE CROIZAT pour financer notre sécu .

      en tant qu ex cadre de l institution attaché à ses valeurs je n utiliserais jamais des termes pseudo scientifiques pour être dans le sens du vent , comme j ai toujours refusé dans ma profession d appeler les assurés , des clients , comme l exigeait ma hiérarchie ...

    • Ça, ce n’est que de l’invective sans fondement, donc sans intérêt.
      Vouloir à tous prix imposer un point de vue est une chose.
      Encore faut-il savoir le faire sans déformer systématiquement les propos, vieille méthode connue pour passer ensuite à l’exclusion et à l’insulte.

      Ce serait plus constructif et honnête de citer les textes où les fondateurs de la sécu et en particulier Croizat parlent de "salaire différé" afin de pouvoir analyser. (Merci, je suis preneur.)

      Ah ! Un détail, même s’il ne t’intéresse pas :

      pourquoi utiliser le mot salaire au lieu de cotisations

      Parce que, même...

      un ex-cadre de l’institution

      ... aura beaucoup de mal à m’expliquer que les cotisations, y compris patronales ne sont pas du salaire à moins d’approuver le patronat qui en fait "des charges" ! ( ;-)) !

    • pour une sécurité sociale universelle que vous qualifiez aujourdhui d individualiste et antisocial favorisant la capitalisation

      Il faut changer de lunettes, camarade ! Tu as lu ça où ? Merci de citer !
      Je perds mon temps mais c’est l’emploi de certains termes qui est discutée et pas du tout les principes qui fondent la sécu. Si on est de bonne foi, c’est évident.

      les prestations sociales et les avantages sociaux ne sont pas tous attribués par rapport à des cotisations versées y compris certaines retraites ;

      Tu cultive la contradiction en apportant la preuve ici qu’il ne s’agit pas de "salaire différé" mais "socialisé".( ;-))

      on pourrait croire qu il s agit d une cration récente du patronat alors que la notion de salaire différé existe depuis la création de la sécu et est le pilier du financement de notre protection sociale .

      Non, le patronat ne parle pas de "salaire différé "mais plutôt de "charges" ou de cotisations. C’est le mot salaire qui le gêne parce qu’on peut diminuer les "charges", mais le salaire, c’est plus difficile.

    • PILHAOUER tu me fais dire le contraire de ce que je défend ;
      en tant qu ex -cadre de la sécu , je sais parfaitement que les cotisations sociales SALARIES ET PATRONALES sont un élément du salaire , mais là n est pas le débat car ce dont il s agit c est de savoir si ces cotisations sont un salaire DIFFERE OU SOCIALISE

      Pourquoi vouloir à tout prix modifier le sens originel du mot DIFFERE ? une fois de plus je maintien que les législateurs du CNR ont institué le salaire différé pour financer une sécurité sociale et universelle , si tu n es pas d accord , prouve moi que je me trompe ?

      L EXPRESSION SALAIRE DIFFERE signifie simplement que le salarié perçoit un salaire immédiat et un autre salaire sous forme de prestations sociales lorsqu’il en a la nécessité et que ses droits sont ouverts et cela ne siginifie évidemment pas que ce salaire est mis de côté en attendant qu il en ait besoin mais bien entendu qu’il participe au financement quotidien des prestations des autres salariés .

      De plus dire que les cotisations sont un salaire socialisé peut sous entendre que ce sont les travailleurs qui gérent cette partie du salaire alors qu il n en est rien , j ai travillé 43 ans à la sécu je crois quand même savoir mieux que toi que celle-ci est gérée par le patronat sous surveillance des ministères de tutelle, les administrateurs salariés ne sont que des faire -valoir ...ALORS TON SALAIRE SOCIALISE !!!!

    • Bonjour,
      Le salaire est le prix de l’achat de la force de travail pour une durée déterminée. Ce prix, fluctue autour de celui de l’entretien et de la reproduction de la force de travail. Pourquoi fluctue ? Car cela correspond a des luttes, des situations de force ou de faiblesse des salariés, sur le marché du travail.
      Le capital ne rêve pas de réduire le salaire au prix de la force de travail, il rêve de réduire le salaire tout court , le problème c’est que ça réduit du même coup la demande, et une bonne partie de l’enjeu de la crise actuelle est là.

      Vous avez le droit d’avoir vos positions pour la défense du salariat, la permanence du rapport salarial, - permettez moi de penser que cela signifie la permanence du rapport capitaliste d’exploitation, c’est pas pour rien que le mot d’ordre d’abolition du salariat était mis en avant par le mouvement ouvrier depuis un bail-
      Mais de grâce, n’en rajoutez pas a la confusion ambiante !

      Le problème n’est pas de savoir le nom qu’on donne au cotisations.
      Le fait est que aujourd’hui, les capitalistes , par la médiation de l’état, achète directement ou indirectement, l’ensemble de la force de travail.
      Directement, via le salaire.
      Indirectement, via les cotisations, qui paient les chômeurs...
      Les patrons utilisent ensuite en fonction de leurs besoins la force de travail disponible, et tout est fait pour discipliner les prolétaires, les forcer a accepter n’importe quel boulot en échange de ces maigres allocations sur lesquels les capitalistes et l’état on la main mise.

      Bref, ce salaire indirect, vous voudriez le généraliser, et en quelque sorte, auto-gérer le capitalisme.
      Nous sommes quelques un(e)s a vouloir plutôt l’abattre.
      Car tant qu’il y aura de l’argent, il n’y en aura pas pour tout le monde.