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Espagne… un avant-goût de ce qui nous attend ?

par via pilhaouer

Publie le vendredi 17 janvier 2014 par via pilhaouer - Open-Publishing
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La mort de la liberté d’expression en Espagne !

Les nouveaux franquistes au pouvoir en Espagne appellent ça, "loi citoyenne de sécurité"… preuve que même des merdes fascistes peuvent faire montre d’humour. Ce panel de lois liberticides est une atteinte flagrante au droit de manifester, et ce, même en mode "indignés pacifiques". Certes, elle n’a pas encore été approuvé par le Conseil des ministres, mais c’est une question de jours, et on sait que, comme chez nous avec les trois salopes, quand l’intérieur et la justice proposent… la "loi" dispose selon leurs désidératas !

Le ministre de l’Intérieur Jorge Fernandez Díaz a déclaré que le durcissement était indispensable pour lutter contre la “spirale de violence” des “collectifs antisystème” qui utilisent des “techniques de guérilla urbaine” [...] “il ne s’agit pas seulement de réagir juridiquement aux initiatives de guérilla urbaine qui prolifèrent dans nos villes”, mais de refuser l’“angélisme juridique”. Il faut que “les gens craignent davantage l’Etat”, n’a pas hésité à aboyer le ministre de l’Intérieur du gouvernement autonome catalan, Felip Puig. Ils souhaitent notamment qualifier “la résistance passive ou active à grande échelle” comme un délit d’“atteinte à l’autorité”…

l’ombre du franquisme

Les infractions "graves"… de 1.000 à 30.000 €

Il s’agit de "menaces ou insultes envers un policier" (laissé à leur appréciation, connaissant leur honnêteté légendaire…)

Ou encore de "disposer des éléments qui empêchent la libre circulation des véhicules et des personnes" (toutes obstructions sur la voie publique, plus de manifs "barrages"…)
Les infractions "très graves"… jusqu’à 600.000 €

Ces délits méritant la damnation éternelle sont :

"La captation ou la diffusion d’images attentant à l’honneur, l’image ou la sécurité de membres des forces de l’ordre" (l’interdiction de filmer les flics…)

Manifester "sans préavis, devant des institutions de l’état, comme le Congrès, le Sénat ou les hauts tribunaux" (donc toutes manifs ou actions non autorisées ou spontanées…)

"Porter une capuche" lors d’une action ou manifestation sera également considéré comme une infraction gravissime, tout comme la pratique des "escraches" – que Basagoiti, leader régional du PP, voit comme une "attitude nazie" et que Mariano Rajoy qualifie de "profondément antidémocratiques" (sic) – , lorsque des mouvements ou associations citoyennes se rendent sur le lieu de travail ou le domicile des personnes qu’ils veulent dénoncer publiquement.

Foutez-moi ces terroristes en taule, et circulez, y a rien a filmer !

Bien sur toutes ces joyeusetés seront assorties de peines de prison – et vice versa – , ben ouais…

Selon le futur arsenal législatif espagnol, celui qui occupe un bâtiment tel qu’une agence bancaire peut être puni de 3 à 6 mois de prison. Si on interrompt les transports publics, on peut être condamné jusqu’à deux ans d’emprisonnement. La résistance à l’autorité (par exemple en s’enchaînant les uns aux autres pour éviter une expulsion) pourra être assimilée à un attentat et donc puni de 4 ans de prison. Quant au partage ou à la diffusion par des moyens publics d’actions qui troublent l’ordre public (en d’autres termes : l’appel à une manifestation via des réseaux sociaux), il peut être puni d’une peine de prison d’un an… et aux joyeuses amendes mentionnées plus haut, of course. Toute action – avec banderole ou tag – sur un monument ou un immeuble public sera interdite. En fait, quand cette loi sera passée, n’importe quel acte de désobéissance civile ou de résistance au cours d’une manifestation pourra être puni d’une peine de prison et d’amendes. Ah oui, j’oubliais… les prostituées et leur clientèle sont aussi concernées par la loi : racolage, jusqu’à 30.000 euros d’amende !

Bon ben, on peut y aller maintenant, hein… La loi nous protège, l’esprit du "Caudillo" est de retour !

Bon ben, on peut y aller maintenant, hein… La loi nous protège, l’esprit du "Caudillo" est de retour !

L’ONG Reporter Sans Frontières, dans un communiqué publié jeudi 21 novembre :

"Dans quelle démocratie digne de ce nom les opérations de police ne peuvent-elles plus être couvertes par la presse lorsqu’elles ont lieu dans l’espace public ?" [...] "Ce projet de loi risque de faire des manifestations de rue des zones interdites aux journalistes. Sous le coup de poursuites judiciaires et d’amendes exorbitantes, susceptibles d’être distribuées à l’envie tant la notion ‘d’atteinte à l’image ou à l’honneur d’un policier’ est imprécise, comment les journalistes pourront-ils couvrir efficacement non seulement les manifestations, mais l’ensemble des événements impliquant la police ?"

L’Espagne serait-elle une nouvelle fois le terrain de jeu et d’entraînement du fascisme rampant, l’histoire se répète-t-elle comme dans les années trente..? Comme en ’36 les gouvernements européens ferment les yeux, car en réalité, ils bavent d’envie devant cet arsenal juridique inique que ces nostalgiques du franquisme pondent aujourd’hui, et ils en prennent bonne note !

Source : Page de suie