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A propos de grève et de culture

Publie le dimanche 6 juillet 2014 par Open-Publishing

Tract distribué lors de l’AG du 6 juillet (recto et vero)

Tract distribué à l’AG du 6 juillet à Avignon (recto et verso)

A PROPOS DE LA GREVE…

 Combien faut-il de comédiens pour changer une ampoule ?
 100. Un qui change l’ampoule et 99 qui disent « Mmmouais, c’est pas mal… Mais j’aurai pas fait comme ça… »
C’est pour cela qu’il faut éviter le corporatisme

Et combien faut-il de comédiennes pour changer une ampoule ?
 1 000. Une qui change l’ampoule et 999 qui disent « Aaah la garce !… Elle a trouvé du taf ! »
C’est pour cela que la réforme de l’UNEDIC est une escroquerie, surtout pour les femmes.

« Etre en lutte, être en mouvement » : à moins que les mots n’aient plus aucun sens, une lutte ne peut être symbolique (elle peut certes comporter des actions qui le sont, user de symboles). D’autant que les mesures que nous refusons n’ont rien de symboliques et vont avoir des conséquences très concrètes sur nos vies. Le MEDEF et le Gouvernement ne sont pas dans le symbolique mais dans le rapport de force.

Si ils se permettent de telles attaques, c’est qu’ils comptent sur notre passivité, notre soumission et notre peur. Nos actions symboliques, nos happening, les confortent dans cette idée, ne les gênent pas et doivent les faire sourire quand on pense à ce qui est en jeu.

Ces actions montrent en revanche que « l’Art » peut exister (et existera) sans qu’on soit payés pour le faire… Car l’enjeu ce n’est pas la culture mais bien notre pain.
Alors, vive la grève ? Ben oui, vive la grève !

La grève : oui mais pas que. La grève emmerde le pouvoir et les patrons en bloquant très concrètement un secteur économique vital ! C’est aussi un moyen de libérer du temps et de l’énergie pour se rencontrer, discuter, réfléchir, débattre, mettre en place la logistique, etc. Et aussi et surtout le moment de mener des actions, beaucoup d’actions, symboliques ou pas : die-in, blocages, occupations, manifestations, auto-réductions, etc. etc. et d’autres à inventer pour faire pencher le rapport de force en notre faveur.

AG de lutte et décisionnelles.

GREVE OU CREVE !

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A PROPOS DE LA CULTURE…

On entend encore, parfois, qu’au travers du statut des intermittents, c’est bien l’art et la culture qu’il s’agirait de sauver.

Finie la « culture française » ? Est-ce à dire que les pays qui n’ont pas de régime des intermittents (quasiment tout les pays du monde) n’ont pas de culture, pas d’artistes, pas de théâtres, pas de comédiens, pas de techniciens, etc. ? Est-ce à dire que les gens y sont moins cultivés ? Plus bêtes ? Mais pourtant, la ville du « plus grand théâtre du monde » vote massivement pour le FN… vous y voyez un lien ? Cet argument bidon de la culture est avancé par certains dans l’espoir de nous apporter le soutien des classes moyennes… Quelques spectateurs et des commerçants malins arborent le carré rouge, symboles, symboles…

Et la majorité des Avignonnais, constituée de pauvres, chômeurs, RSAstes, intérimaires, etc., qui sont particulièrement concernés par l’accord que nous rejetons ? Eux qui vivent bien loin, extra-muros, et qui ne vont pas au théâtre. On ne peut pas les convaincre de nous rejoindre avec une culture qui les méprise et qu’ils rejettent donc fort justement.

La « culture française » ? Comme si l’expression d’un regard ou d’une pensée esthétique, symbolique, etc. sur le monde (« l’Art ») avait forcément besoin d’argent. En Grèce, où tout est détruit avec systématisme, y compris le « secteur culturel », le Théâtre ne semble pas se porter si mal : il est partout, les troupes amateurs fleurissent, on joue sans cesse et sans subventions, à 40 sur scènes.

Pourquoi la « culture française » se caractérise souvent par un monologue sur un plateau ? Parce que ça coûte moins cher.

Si nous participons au mouvement, ce n’est donc pas sous l’argument de « sauver la culture », mais de pouvoir continuer à survivre en faisant des trucs qui ne nous déplaisent pas trop, voire qui nous plaisent carrément. Nous avons besoin d’argent parce que nous ne mangeons pas par intermittence, c’est pour cela que nous voulons l’abrogation de l’accord de l’UNEDIC !

GREVE OU CRÈVE !

Des précaires du mouvement