Accueil > Grève des pilotes d’Air France : une lutte emblématique...

Grève des pilotes d’Air France : une lutte emblématique...

par Philippe Alcoy

Publie le mardi 23 septembre 2014 par Philippe Alcoy - Open-Publishing
22 commentaires

Philippe Alcoy

Au huitième jour de la grève, lundi 22 septembre, la direction d’Air France a essayé de mettre en place une manœuvre : reporter de quelques mois son plan stratégique de développement de sa filiale low cost Transavia pour faire baisser la pression et désamorcer la grève. Les pilotes, qui samedi avaient reconduit leur mouvement, ont pris ces déclarations comme une provocation. Alors que les négociations se trouvent bloquées et le bras de fer entre la direction de l’entreprise et les syndicats est plus dur que jamais, la nervosité commence à gagner les hautes sphères de l’Etat et certains secteurs du patronat.

Il n’y a aucun doute que la grève des pilotes d’Air France est en train de frapper là où ça fait mal : les profits des patrons. On estime que l’entreprise a perdu près de 160 millions d’euros depuis le début de la grève. Contrairement à ce que la direction voulait faire croire, les vols d’Air France sont très perturbés : entre 50% et 40% seulement des vols sont assurés (et dans certaines régions la situation est pire).

C’est donc cette situation catastrophique a amené la direction à annoncer la « suspension » jusqu’en décembre du développement de Transavia Europe. Toute la presse bourgeoise s’est empressée de présenter cette déclaration comme une « victoire » pour les pilotes... mais ceux-ci ont vu clair dans la manœuvre. En effet, même si on suspendait (seulement de 3 mois) le développement de Transavia Europe (qui impliquera l’ouverture de bases au Portugal et en Allemagne où la protection des salariés est plus « flexible »), Air France augmenterait dès maintenant la flotte de Transavia en France et aux Pays-Bas. Celle-ci passerait ainsi de 14 à 37 avions, comme c’était prévu dès le début par la direction d’Air France.

Une grève de plus en plus politique

« Nous bénéficions d’un total soutien du gouvernement, qui s’est exprimé sans ambiguïté », a déclaré Alexandre de Juniac le président du groupe Air France-KLM. Effectivement, des hauts représentants du gouvernement et du PS se sont prononcés « sans ambiguïté » contre la grève : « Il faut arrêter cette grève qui pèse lourdement sur Air France, qui pèse aussi sur ses finances, qui pèse sur l’attractivité et l’image de notre pays », déclarait Valls ; « on ne peut plus accepter qu’un pays soit bloqué par quelques-uns (...) Je pense que la grève doit s’arrêter », s’indignait Emmanuel Macron, ministre de l’économie.

Se mettant en première ligne, coude à coude avec la direction d’Air France, Hollande et son gouvernement s’exposent aux impacts de la grève des pilotes. En même temps, cela peut donner un caractère plus « populaire » à la lutte des pilotes parmi les travailleurs (comme cela avait été le cas de la grève de la SNCF en juin dernier). Mais un gouvernement aussi faible peut-il se donner le « luxe » de s’exposer ainsi dans un conflit aussi dur que celui d’Air France ? En tout cas, ce qui est clair c’est que le PS a besoin d’apparaitre aux yeux des capitalistes comme un parti « dur » face aux luttes des travailleur-se-s.

Un symbole de la lutte contre les délocalisations et la précarisation qui concerne tou-te-s les travailleur-se-s

La grève des pilotes d’Air France est en train de devenir un exemple de lutte contre les plans de délocalisation et de précarisation mis en œuvre par le patronat dans le contexte de la crise économique qui touche la France et l’Europe. Contrairement à ce qu’affirment les médias, reprenant les arguments de la direction qui qualifie les pilotes comme des « privilégiés » pour briser la grève, nous considérons complètement légitime que les travailleur-se-s, y compris les plus qualifié-e-s, défendent leurs acquis. Ce ne sont pas les salaires corrects qui sont responsables des bas salaires mais l’exploitation capitaliste qui veut niveler vers le bas les salaires de toute la classe ouvrière.

Le gouvernement et le patronat sont conscients du danger que cette grève représente pour leurs intérêts. Ils savent que cette lutte pourrait devenir un point d’appui pour les pilotes d’autres compagnies aériennes qui en Europe subissent les mêmes plans, telles que Lufthansa où les travailleurs ont mené plusieurs grèves dans la dernière période. Mais d’autres catégories du secteur aéronautique, des transports en général et de l’ensemble de la classe ouvrière, pourraient aussi s’inspirer de la grève des pilotes.

Les pilotes doivent gagner !

La lutte d’Air France rentre dans une semaine décisive. Le patronat et le gouvernement, avec le soutien des centrales syndicales collaborationnistes comme la CFDT (qui a une influence plus grande parmi le personnel au sol) essayent d’isoler les pilotes du reste des travailleur-se-s en les présentant comme des « privilégié-e-s ». De leur côté, les médias contribuent de toutes leurs forces à la campagne de « diabolisation » de la grève, pour encourager son rejet dans l’opinion publique.

Pour rompre cette tentative d’isolement il est fondamental que les pilotes, qui occupent une position stratégique, essayent de s’allier et de mobiliser l’ensemble des autres catégories du secteur aéronautique, notamment le personnel au sol et le personnel navigant, qui a énormément souffert de la déstructuration subie par le secteur ces dernières années. L’alliance entre les pilotes qui, même de façon très inégale selon les compagnies et statuts, jouissent de conditions de travail plus correctes, et les salarié-e-s les plus précaires, exploité-e-s et avec des salaires de misère, est stratégique pour lutter pour la fin de la surexploitation et les délocalisations dans le secteur.

Face au discours sur « l’inévitabilité » du développement du low cost pour garantir la survie de l’entreprise et que les usagers puissent voyager à bas prix, l’ensemble des salarié-e-s d’Air France ne peuvent faire aucune confiance au gouvernement qui s’est déjà prononcé pour le patronat. Il faut exiger la nationalisation sans indemnisation ni rachat et sous contrôle des travailleurs et des usagers d’air France. C’est la seule façon de garantir un service de qualité, sûr, accessible pour les classes populaires, où les salarié-e-s puissent compter sur de bonnes conditions de travail et des salaires corrects.

Comme l’histoire des entreprises d’Etat le démontre, il est indispensable de revendiquer que leur gestion soit assurée par les travailleur-se-s et les usagers et non par des hauts fonctionnaires d’Etat qui préparent le terrain pour les privatisations et se placent comme relais des exploiteurs capitalistes.

Quoi qu’il en soit, il est clair d’ores et déjà que le résultat de la lutte des pilotes d’Air France aura des conséquences pour l’ensemble de la classe ouvrière en France.

22/9/2014.

Source : http://fabricadehombreslibres.blogspot.fr/2014/09/greve-des-pilotes-dair-france-une-lutte.html

Messages

  • Très bien cet article... sauf que la lutte emblématique en ce moment c’est celle des femmes de ménage et pas celle des pilotes... Rien à voir avec la lutte des classes mais celle de la lutte des places... Au fait, pourquoi le reste du personnel n’est pas en grève ?

  • Pour ceux qui regardent un peu plus loin que l’héxagone, une grève des pilotes très dure a eu lieu aussi en Allemagne... où les grèves sont très rares car c’est LE pays du consensus et de la négociation.

    Ce qui était en cause ? De même, la création de filiales low-cost à l’étranger qui viendraient concurrencer de l’intérieur les vols avec équipages "nationaux". Mais aussi le recul de l’âge de la préretraite de 55 à 61 ans.

    Tenez bon !

    http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/streik-der-piloten-lufthansa-geht-in-die-offensive-1.2123668

    http://www.tagesschau.de/wirtschaft/lufthansa-streik-112.html

  • Je suis d’accord avec la grève des pilotes sur le fond, celle de la délocalisation des emplois, baisse des salaires et des avantages sociaux.

    Mais, parce qu’il y a un mais, les pilotes, pourtant sortis des grandes écoles, n’ont rien vu venir depuis plus de 10 ans.
    Des têtes bien pensantes, et on a des noms, à AF disaient que les low-costs ne teindraient pas 2 ans, que le modèle avait atteint ses limites !! Que des visionnaires et les pilotes étaient à ce moment là en cogestion avec la direction d’AF, donc les responsables de la situation d’AF on les connait.
    Qu’ont-ils fait les pilotes durant toutes ces années où les salariés ont payés et payent encore lourdement les conséquences de ce manque de réactivité face aux délocalisations et des externalisations des postes et des low costs, et plus particulièrement à AF, face aux restructurations du personnel sol, face aux grèves, comme la dernière grève du mois d’aout, du personnel de la piste à Roissy : RIEN, pas un mot, pas un geste, maintenant c’est à leur tour de connaitre les joies de la délocalisation, du low cost, des problèmes des caisses de retraite, de la baisse des avantages, et plus tard des salaires, de la précarité, etc.
    Les pilotes se posent encore des questions, ils pensent qu’ils peuvent encore changer leur avenir chez AF, je tiens apporter une réponse, malheureusement c’est BEAUCOUP TROP TARD, vous pouvez prendre le problème dans tous les sens, il n’y a pas d’issue, que celle du modèle low cost et délocalisation partielle, ce n’est pas avec la direction d’AF qu’il faut entrer en conflit, mais avec le système financier qui a créé ce modèle économique, il faut attaquer les low costs sur leur social, financement, mais cela ne pourra avoir lieu, qu’au niveau de l’Europe aujourd’hui, bon courage.
    Aujourd’hui, les pilotes sont touchés directement, mais la manière de faire est presque indécente vis à vis du reste des travailleurs (en général et en particulier de ceux d’AF), ils pensaient qu’ils ne seraient pas touchés. Erreur, ils étaient dans le collimateur des analystes financiers, dès le départ, mais ils étaient un point dur, donc, on le laisse pour la fin, c’est ce qu’il se passe dans toutes les entreprises, c’est, malheureusement d’un classique.
    Je peux vous prédire que les salaires et le coût des pilotes ne resteront pas longtemps au niveau d’aujourd’hui, et cela dans toutes les compagnies européennes. Je suis issu du monde industriel et on connait ces problèmes de ces gros salaires et ceci dans tous les secteurs d’activités et quand un grand patron d’une multinationale, annonce devant une réunion de cadres, qu’il a "6000 ingénieurs en Europe et pour le même prix, il pourrait avoir 20 000 en Chine" et ensuite, il annonce, "devinez ce qu’il va se passer" Et bien, on a vu.
    Les pilotes sont malheureusement, dans le même scénario, n’oubliez pas le coût des PN dans le cost d’un billet (hors taxes, bien sur), qui n’est pas le même, bien sûr, sur un court, moyen ou long courrier. Mais une fois que le personnel sol d’AF sera parti en 2015, hélas, je pense que d’autres plans de départ chez AF auront certainement lieu en 2015, 2016 (malheureusement on connait que trop bien les ratios CA/personnel/ bénéfices) et cela pour toutes les catégories.
    Dés 2015, Je pense que les coûts des PN vont être le 2eme poste dans le cost du billet et si la gestion des vols optimise les vols, utilise les nouveaux A320 NEO en 201x ? (je ne sais pas quand ces avions vont entrer en service chez AF).
    Je pense qu’à ce moment là, les coûts des PN deviendront le poste N°1 dans le cost du billet. Allez vérifier sur le Net les costs des billets chez Ryanair, Easyjet, ils sont 2 à 3 fois moins cher que ceux d’AF et ils gagnent de l’argent, une croissance de 7 à 8 %/an, regardez maintenant les chiffres d’AF.

    Trop de vols AF ont lieu avec un mauvais remplissage de l’avion, il faudra un jour, diminuer ce nombre de vols incomplets, les faibles marges aujourd’hui sur la vente des billets ne permettent plus de voler avec des sièges inoccupés, sinon AF ne pourra jamais gagner un € ! AF a perdu beaucoup de part de marchés sur le court et moyen courrier face aux low costs, donc, aujourd’hui, chez AF, il y a trop d’avions sur le court et moyen courrier et par conséquent, trop de PN, le cycle infernal.
    Bien sûr, que je ne cautionne pas, mais pas du tout le modèle social des low cost, mais que faire aujourd’hui quand ce modèle économique est installé partout ? Faire un produit que les low cots ne font pas, dans le domaine aérien, il n’y a plus rien a inventer, sinon un service haut de gamme de A à Z, mais on fera plus le transport de masse qu’on laissera aux low costs, je crois comprendre que c’est vers cela qu’AF va s’orienter.
    Atteindre les mêmes coûts ou disparaitre. !
    Que faire, face à des salaires de 80€ à 300€ des ouvriers low costs, et ceux des salaires français environ 2000€ (avec les charges) !
    Que faire face à des salaires de 500 à 2000€ pour un ingénieur low cost, à des salaires français environ 5000€, j’ai même vu (en 2003) un directeur d’usine (en Hongrie) de 300 personnes à 700€/mois et sans autres avantages !
    Mr de Jugniac a réduit, uniquement, sa part variable de son salaire l’année dernière, c’est un geste rare chez un patron pour le souligner, va-t-il le refaire pour les autres années, on verra ?
    Quand aux pilotes, au lieu de rester sur des positions figées, ils devraient faire des propositions à la direction d’AF sur des réductions de leurs coûts, choisir des hôtels d’une catégorie inférieure, voir a éviter les découchés, diminutions de leurs frais, faire plus d’heures de vol, comment utiliser, pour la compagnie, une partie des heures hors vol en administratif ?

    Ils seraient temps que les pilotes comprendre les problèmes des autres travailleurs et être solidaires des autres salariés, lors des revendications ou des grèves, ils sont, faut pas l’oublier, des salariés, nantis certes (aujourd’hui), mais salariés. Jusqu’à commencement de cette dernière grève, cela n’a pas été le cas.

    Bienvenue au Club

  • Les pilotes de par leur statut et leur salaire appartiennent à l’aristocratie ouvrière et donc, ils s’intéressaient peu ou pas du tout aux revendications de leurs collègues moins bien nantis. Ce qui explique leur manque de solidarité du moment et le retour de bâton des ces mêmes collègues (ce qu’il en reste) aujourd’hui. A la base leur mouvement est justifié mais discrédité par cette apathie et leur statut ; et ça la Direction l’a vu.

  • Heureusementque pour sauver la compagnie , les travailleurs toutes catégories(des commandants de bord au mécano ou "simples bagagistes" )ont reçu en son temps l’extraordinaire secours de classe d’un "communiste", GAYSSOT

    Cegarçon-qui vvientde perdre un ami cher , si, le truculent Frêche qui le recevait dans sa villa insistait , dans uneaudition devant la Commision parlementaire, enquétant surla"disparition d’AIR LIB, après la fessée de 2002 à la"gauche plurielle"

    http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-enq/r0906-t2-7.asp

    . Jean-Claude GAYSSOT : Je n’avais pas les moyens en tant que ministre des transports - et tel n’était pas mon rôle - de vérifier les aspects financiers et techniques.

    M. le Président : C’est le rôle du ministre des finances, vous avez raison, mais il l’a fait.

    M. Jean-Claude GAYSSOT  : C’est pourquoi j’ai approuvé totalement au cours de la réunion à Matignon les conditions posées par le ministre des finances et mises en avant par le Premier ministre. Je n’émets pas la moindre réserve sur les conditions de restructuration. Qu’ont fait ceux qui nous succèdent ? Ils prolongent, non une fois, mais deux fois

    un bloggueur du PCF note

    http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Air-France-Jean-Claude-Gayssot-ex-PCF-et-l-ouverture-du-capital-d-Air-France_a6738.html

    Le PCF a payé le prix fort pour s’être couché devant le PS et l’UE

    En juin 1997, le ministre "communiste", Jean Claude Gayssot, lançait "l’ouverture du capital" d’Air France et annonçait à la commission européenne «  le jour où je ne serai plus là, vous direz, ça y est, c’est privatisé. »
    {}
    La privatisation d’Air France est un sujet récurrent
    .

    Dès son arrivée au ministère des Transports en 1997, Jean-Claude Gayssot fut confronté à une offensive favorable à ce projet, menée notamment par le président de la compagnie nationale à l’époque. Le ministre se déclara alors opposé à ce projet, tout en considérant qu’il était nécessaire d’obtenir une respiration de l’entreprise pour nouer de nouvelles alliances.

    Le 10 septembre 1997, peu de temps après la démission de Christian Blanc, Jean-Claude Gayssot expliquait dans le quotidien la Tribune que " l’ouverture du capital d’Air France ne doit pas conduire à la privatisation ". Peu de temps auparavant, il avait déclaré, à propos d’une probable ouverture du capital de la compagnie nationale : " ni privatisation, ni statu quo "


    Faux cul !

    Juste un rajout

    je trouve étonnant les commentaires qui font des pilotes ? des espèces de "nantis" égoîstes

    Se battre contre des délocalisations et défendre une compagnie pourdes emplois perreins, moi, ça me convient..!

    Le reste..c’estplus que secondaire.

    .Inutilement de renfort à la Direction§

    .
    L’adversaire c’estleCAPITAL, pas le pilote ou l’ingénieur .

    A.C
    _

    • je trouve étonnant les commentaires qui font des pilotes ? des espèces de "nantis" égoîstes

      Pour le prof à 2500 euros, le pilote est un nanti.
      Pour le technicien à 1600 euros, le prof est un nanti.
      Pour le smicard, le technicien à 1600 euros est un nanti.
      Pour le bénéficiaire du RSA, le smicard est un nanti.
      Pour le sans-papier sans boulot, etc.

      Et moi je suis un nanti...capitaliste.

    • "je trouve étonnant les commentaires qui font des pilotes ? des espèces de "nantis" égoîstes"

      je trouve étonnant que des "défenseurs des prolétaires" patentés, ne savent pas que le Capital sait très bien NANTIR certains salariés qui leur servent, consciemment ou pas, ainsi de relais pour l’exploitation du "petit personnel". Ce sont un peu des "commissaires politiques" du Capital dont le rôle est de brouiller les messages et la réalité.

    • "L’adversaire c’est le CAPITAL, pas le pilote ou l’ingénieur ". Exact camarade l’ennemi c’est le capital et, je rajouterai, tous ceux qui ont intérêts à sa pérennisation.
      Ceci étant, tous les salariés ne sont pas des prolétaires (ça c’est la définition large et révisionniste du PCF pour ratisser large). Le statut, le rôle et l’attitude du salarié dans l’entreprise c’est cela qui est déterminant pour un militant syndicaliste de classe.
      Le contremaître est dans le camp du patron de fait, sauf s’il choisit volontairement le camp des ouvriers et dénonce donc indirectement son rôle.
      Le problème des pilotes c’est que lorsque d’autres catégories de personnel de la Compagnie se sont opposées aux conséquences des plans de restructuration, ils n’ont pas beaucoup bougés. Et maintenant que c’est leur tout et bien le peu de personnel qui reste ne bouge pas.
      Certes, la Direction divise pour régner mais la moindre des choses serait que les pilotes reconnaissent leur erreur et le disent.

    • Le contremaître est dans le camp du patron de fait

      , sauf s’il choisit volontairement le camp des ouvriers et dénonce donc indirectement son rôle

      olé !
       :)

      Désolé de te le dire ainsi. :

      C’est avec ce style et cetype d’analyse de cequ’est la CLASSE OUVRIERE au 21° siècle qu’objectivement on fait dire que"la classe ouvrière n’existe plus"

      Ce qui est une aide précieuse à ceux , les CAPITALISTES, qui après avoir. décrété que "la lutte des classes" était une vieile lune d’un passé révolu, peuvent oser , au pays des barriacades d’aout 44, dénommer"collaborateurs"..ceux qu’ils exploitent, afin d’enterrer la possibilité à portée d’espoir et d’union, de RESISTANCE.

      Cet"ouvriérisme" qui voudrait que celui qui ne travaille pas en bleu de chauffe est un traitre ou doit se rallier(??) est , je parle de ce "concept" et non pas de TOI, pure connerie ..

      Le pilote d’AIR FRANCEn’est pas plus un salarié qui doit se"repentir" que ne sont des lâches ceux qui en 95 ou en 2003, défilaient le samedi en envoyant"au charbon de la GREVE, " le cheminot "paralysant" le pays.

      Dans ces "grévistes par procuration"... il devait y avoir autant de manutentionnaires d’Air Franc ..que depilotes d’avions, de techniciens de l’Aéro ou de "servantes" des PDG du CAC 40 !

      Ce n’est pas l’intégrisme "prolétarien" balançant une "fatwa" contre le contremaitre de telleou telle boite qui est une preuve de"croyance" en cette réalité que MARX rappelle" Ce sont les masses qui font l’Histoire"

      Zola n’écrirait plus"Germinal" alors que les mines sont fermées.!

      Même si leur saccage par le Capital et ses sbires est un véritable scandale.

      Lutte OUVRIERE a raison de rappeler :

      http://www.lutte-ouvriere.org/qui-sommes-nous/positions-sur-des-questions/la-classe-ouvriere-existe-t-elle

      La classe ouvrière s’est beaucoup diversifiée depuis l’époque de Marx. De nouvelles activités sont apparues, nécessitant des cohortes d’employés, de vendeurs, de comptables, de techniciens, d’ingénieurs, de soignants, etc.
      Même si les uns sont mieux payés que les autres, si certains doivent effectuer des tâches ne présentant pas de difficulté physique particulière contrairement à d’autres, et même s’ils n’ont pas toujours conscience de leur appartenance à cette classe d’exploités, tous sont des salariés indispensables au bon fonctionnement de la société, des prolétaires n’ayant que leur salaire pour vivre.
      Le monde ouvrier n’a pas le même visage d’un secteur d’activité à l’autre, ni d’un pays à un autre. De plus en plus variée, la classe ouvrière est aussi de plus en plus importante numériquement.
      Elle s’est développée partout, sur toute la planète ; les seuls ouvriers d’usine représentent aujourd’hui, selon le Bureau international du travail, une force de quelque 800 millions de travailleurs !
      L’expansion du capitalisme à l’échelle mondiale a balayé presque toutes les formes économiques préexistantes et a universellement développé le salariat. Durant le siècle écoulé, des centaines de millions de paysans pauvres ruinés ont été ainsi transformés en prolétaires, contraints de partir gagner leur vie en ville en allant y vendre leur force de travail. Cela s’est traduit par la formation d’énormes mégapoles où vivent des millions de travailleurs, du journalier qui décharge les camions jusqu’à l’employé de banque.
      Ces milliards de travailleurs, par delà leur diversité, forment une seule classe ouvrière car ils sont unis par leurs intérêts communs, fondamentalement opposés à ceux de la bourgeoisie.

      A.C

      ex "technicien "de Banque

      Communiste
      .
      Solidaire des pilotes d’AIR FRANCE, tout autant qu’hier des prolos deFRALIB Gémenos.
      .

      "Ceux qui VIVENT, ce sont ceux qui LUTTENT"
      ,rappelait V.HUGO

      "

    • Cet"ouvriérisme" qui voudrait que celui qui ne travaille pas en bleu de chauffe est un traitre ou doit se rallier(? ?) est , je parle de ce "concept" et non pas de TOI, pure connerie

      Et dangereux, en plus. Les Khmers Rouge ont exterminé les instituteurs car, travailleurs intellectuels, donc forcément ennemis de classe des paysans et ouvriers.

      Et ce n’est pas le PCF qui a révisé la définition du prolétariat en l’élargissant, c’est Staline qui au contraire l’a limitée à ouvrier, cet ouvriérisme lui servant à assoir son pouvoir.

      Le prolétariat, c’est 85% de la population, exploitée (plus ou moins selon les professions) par une minorité. Et les pilotes font partie de ces 85%.

  • Nous avons discuté à notre Collectif Chambérien Unitaire Interpro Citoyen en Savoie
    ce jour de la grève des Pilotes d’Air France depuis 10 jours avec le syndicat majoritaire SNPL.
    La grève touche le fric réalisé par la Compagnie qui veut enccore en faire plus avec le lowcost (exploitation à bas coûts des salariés des autres pays et quelle Sécurité d’entretien ?), et la Direction ne propose qu’un moratoire jusqu’à la fin 2014 pour "rediscuter" de son projet européenn LOWCOST TRANSAVIA.
    Ce matin, le Secrétaire d’Etat aux Transports annonçait le retrait du projet, démenti peu après par le PDG !
    Quelle cacophonie !
    VALLS EN REMETTAIT UNE COUCHE POUR DEMANDER L’ARRËT DE LA GREVE !
    Le droit de grève n’existe donc plus ?

    LE RETRAIT DU PROJET LOWCOST EUROPEEN ARRETERAIT LA GREVE !
    Alors, qu’attendent-ils ?
    Veulent-ils couler AIR FRANCE ?

    Les syndicats CGT et Sud Aérien alertent depuis plusieurs années de cette volonté de la Direction de créer TRANSAVIA.
    Il est dommage qu’il n’y ait pas eu concertation entre les Pilotes et les personnels au sol pour décider du mouvement.

    Car tous les salariés vont subir et ont déjà subi des réductions de Personnel.
    Ne jetons pas la pierre aux Pilotes de ligne qui luttent.
    SOUTENONS-LES !

    ILS VONT FAIRE PLIER LA DIRECTION ? ET LE GOUVERNEMENT !

    • "Il est dommage qu’il n’y ait pas eu concertation entre les Pilotes et les personnels au sol pour décider du mouvement."

      C’est pas le tout de le déplorer, expliquez nous, plutôt pourquoi les pilotes n’ont pas senti le besoin de se concerter avec les autres salariés du groupe ? au lieu de faire la leçon sur les avant-gardes "politiques" contre le capitalisme !!

    • Cette lutte est emblématique du contexte de dumping social généralisé que l’UE entend instaurer . C’est un outil fantastique pour briser les acquis sociaux et opposer les salariés entre eux à travers toute l’europe .
      Beaucoup de salariés ont abandonné la lutte car ils pensent que leurs mouvements pourront être facilement brisés en embauchant des briseurs de grève pour faire le boulot .
      La particularité de ce conflit vient du haut niveau de technicité des pilotes qu’on ne peut pas remplacer aussi facilement . Mais le principe est le même .
      Par ailleurs , les salariés ne prenant en considération que le haut niveau de salaire des pilotes pourraient aussi se demander quel moyen de lutte réel ont les salariés du transport routier pour lutter contre le dumping social...et sur leur propre boulot quel moyen auront ils pour se défendre ..?