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Femmes de ménage ou pilotes d’Air France : tous des salariés exploités
par LO
Publie le jeudi 25 septembre 2014 par LO - Open-Publishing4 commentaires
Les médias et les politiciens de tous bords ont fait du retour de Sarkozy un événement exceptionnel. Les reportages sur sa personne se sont succédé. On a vu Sarkozy à vélo, Sarkozy en short, Sarkozy avec Carla, Sarkozy parlant anglais, pour finir par son autopromotion de 40 minutes à la télévision. Avoir été pendant cinq ans le président des riches ne lui a pas suffi, il veut remettre cela !
Deux ans et demi avant l’élection présidentielle, la course est lancée. Dans chacune des écuries politiciennes, les candidats se positionnent sur la ligne de départ.
Au Front national, Marine Le Pen trépigne d’impatience. Elle envisage même, en cas de dissolution, de devenir Premier ministre de Hollande. C’est dire qu’elle ne pense qu’à aller à la mangeoire ! Ce spectacle politicien a de quoi donner la nausée avant l’heure.
Il n’y a rien à attendre de la mascarade électorale qui se prépare. Le changement ne viendra pas d’en haut. Il viendra des travailleurs eux-mêmes, de leur capacité à peser sur la politique de la bourgeoisie et sur les politiciens qui ne sont que ses paillassons.
Ce qui sera décisif est ce qui se passera au sein du monde du travail. Aujourd’hui, deux grèves sont révélatrices de sa situation : celle des pilotes de ligne d’Air France et celle des femmes de ménage des grands hôtels du groupe Park Hyatt.
Ce sont les deux extrémités du monde du travail. Entre les pilotes de ligne dont la paye peut dépasser 10 000 euros et les femmes de ménage qui arrivent péniblement à 1 300 euros en étant exploitées sans merci, il y a un gouffre. Et, pourtant, ils sont, les uns comme les autres, en grève pour des revendications similaires.
Les femmes de chambre se battent pour ne plus dépendre d’un sous-traitant qui les sous-paye et s’assoit sur le droit du travail. Les pilotes sont en grève pour ne pas devenir des pilotes low cost dans une filiale low cost où les salaires, les conditions de travail, voire la sécurité, seront revus à la baisse.
Quand la grève des femmes de ménage nous donne une leçon de courage, la grève des pilotes de ligne est une leçon politique.
Que l’on soit pilote, ingénieur ou cadre, on n’en est pas moins un salarié soumis à la politique patronale. Et dans cette période de crise où la cupidité de la bourgeoisie est redoublée, elle veut revenir sur tout ce qu’elle a cédé, y compris sur ce que certaines catégories croyaient être des acquis.
Pour les travailleurs, il n’y a pas plus d’issue catégorielle qu’il n’y a d’échappatoire individuelle. La réponse ne peut être que collective. Alors, ne nous laissons pas opposer les uns aux autres.
La politique patronale a toujours consisté à diviser les travailleurs : les CDI contre les CDD, les intérimaires contre les embauchés, les ouvriers contre les employés, les ouvriers d’origine française contre les immigrés.
Face au blocage d’Air France, le patronat accuse les pilotes d’égoïsme et d’aveuglement, comme il l’a fait hier contre les cheminots et le fera demain contre d’autres. Il trouvera toujours des travailleurs plus exploités pour les monter contre les autres.
Désormais, le Medef oppose même les travailleurs... aux chômeurs. Car, selon ce que nous explique son président, à cause des salariés qui s’accrochent aux 35 heures, aux jours fériés et à tous les droits sociaux, les patrons auraient trop de contraintes pour embaucher. À l’entendre, les travailleurs seraient responsables du chômage des autres !
Cette stratégie de division a pour but de masquer la seule véritable opposition qui existe dans cette société capitaliste : celle entre exploités et exploiteurs, celle entre bourgeoisie et travailleurs.
Car il n’y a pas de miracle, et surtout pas dans une période de crise. Les 15 % d’augmentation des grandes fortunes et les 30 % de hausse des dividendes ont été pris sur le monde du travail. Ils viennent de ce que tous les salariés ont vu leurs droits et leurs conditions de travail reculer à un niveau ou à un autre.
Si les travailleurs ne se battent pas pour inverser le rapport de force avec la bourgeoisie, ils reculeront encore. Et ce ne sont pas les politiciens, qui sont tous des serviteurs de la classe capitaliste, qui l’empêcheront.
Alors, contre le patronat, réaffirmons la légitimité de la lutte de tous les travailleurs pour leurs intérêts, des femmes de ménage jusqu’aux pilotes de ligne. Et réaffirmons la nécessité pour la classe ouvrière de se faire entendre en tant que telle, en tant que force sociale, en tant que force politique.
Messages
1. Femmes de ménage ou pilotes d’Air France : tous des salariés exploités, 25 septembre 2014, 10:31
c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de courage à donner des leçons politiques !!
1. Femmes de ménage ou pilotes d’Air France : tous des salariés exploités, 27 septembre 2014, 00:47
le courage de certains pilotes et des chefs syndicaux.
http://www.lepoint.fr/economie/greve-air-france-pas-de-perte-de-salaire-pour-les-dirigeants-du-snpl-26-09-2014-1867126_28.php
Les dirigeants du SNPL Air France ont utilisé toutes les ficelles pour éviter le moindre manque à gagner lors du conflit. Le président Jean-Louis Barber, par exemple, n’a déposé aucun jour de grève. Il a d’abord fait état de jours de délégation qu’il a annulés ensuite. Antony Poilliot, le vice-président, en combinant des jours où il n’était pas programmé en vol et d’autres posés comme repos, a réussi à ne se voir débiter qu’un seul jour de grève. L’optimisation est maximale chez Jean-Marcel Julien, le secrétaire général, et François Désenfant, un ancien président, qui combine astucieusement congés annuels et jours de repos. Guillaume Schmid, porte-parole du SNPL, a de la chance car la grève correspond à une période de formation et il n’a eu à déclarer aucun jour d’arrêt.
2. Femmes de ménage ou pilotes d’Air France : tous des salariés exploités, 27 septembre 2014, 16:06
""le courage de certains pilotes et des chefs syndicaux.
Les cadres du syndicat optimisent congés, repos et formations pour passer au travers des pénalisations financières qui touchent les pilotes de base.
""
A vérifier,mais de toute façon leur gréve est juste !
et avec mes collègues lors de greves reconductibles nous reprenions le vendredi pour repartir en gréve le lundi ,comme cela le week end était payé.
juste utilisation des réglements pour baiser la boite !!!
3. Femmes de ménage ou pilotes d’Air France : tous des salariés exploités, 27 septembre 2014, 17:33
c’est pas l’avant-garde qui va se laisser baiser, quand même !!! Elle travaille pour la base.. !