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Peuple-classe d’UE : Contrôler les banques en Europe ou rompre !

par CD

Publie le lundi 2 janvier 2017 par CD - Open-Publishing

Peuple-classe d’UE : Contrôler les banques en Europe ou rompre !

Nombre de forces politiques ou sociales (syndicales ou altermondialistes) se montrent très critique de l’Union européenne d’un point de vue de gauche (soit au service des peuples ). Elles appellent les peuples à obliger les gouvernements à les protéger unilatéralement contre les attaques de l’oligarchie tant de l’UE que nationale. Car la rupture est là si nous refusons de plier contre la bureaucratie bruxelloise.

Il n’y a pas que la V ème République qui subit la critique du fait quelle permet depuis trop longtemps la captation du « bien commun » et de « l’intérêt général » (base idéologique et juridique des services publics) au profit des intérêts privés des firmes multinationales et, plus récemment, du fait aussi de la crise politique de la gauche de gouvernement en pleine débandade . L’idée d’une Constituante fait ici son chemin (1).

Mais il y a aussi la critique de la dictature du capital financier contre « l’économie réelle » et contre les peuples, entendez le peuple-classe dans sa diversité interne et au sein de chaque Nation de l’Union Européenne. La liberté totale de circulation des capitaux est à l’origine de l’énorme pouvoir de la finance globalisée.

 Concurrentialisme et austérité contre les peuples-classe !

Ces forces progressistes critiquent les liens constants et puissants entre les oligarchies nationales et l’oligarchie de l’Union et surtout le rôle des banques et des Etats. Ils construisent une dure mise en concurrence des entreprises et des individus, des travailleurs et travailleuses. Ce concurrentialisme forcené destructeur des garanties sociales n’est pas un « fait de nature » comme on le dit à droite en évoquant les marchés . Il est construit par la « bancocratie ». ll faut refuser partout les politiques d’austérité contre les peuples-classe pour « rassurer les marchés » (les chéris fétiches ! )

Les banques sont dures pour ceux et celles d’en-bas (car le cout des incidents de paiements frappent surtout les couches modestes) et tendres pour les couches sociales aisées et surtout les riches (le 1% d’en haut). Le prêt aux PME n’est pas non plus celui aux FMN (ou STN). Aussi l’idée de contrôler les banques est-elle décisive pour changer la donne. Outre l’idée d’une taxe sur les transactions financières (TTF).

L’appropriation sociale des banques (en lien avec la TTF et d’autres points à débattre) devrait être une revendication maîtresse dans une campagne qui vise la rupture avec le système oligarchique de l’Union européenne. Comme cette appropriation par en-bas paraît très difficile dans chaque pays, il y a besoin d’une initiative par en-haut en faveur d’un pôle public européen. Mais quelles forces politiques veut proposer cela aux peuples.

 Quelle campagne pour un pôle public bancaire européen (PPBE) ?

Avec l’idée de Pôle public bancaire européen et de socialisation des banques (ce qui suppose une activité des « corps intermédiaires » et des citoyens), on se trouverait alors, au plan tactique et stratégique de la situation présente, entre d’une part 1) la critique en acte et par en-bas (par des collectifs locaux autour d’ ATTAC - 2 ) contre certaines banques en lien avec les paradis fiscaux et d’autre part à l’autre extrême 2) une campagne maximaliste pour la rupture générale et globale contre l’UE (qui n’emporte l’adhésion que des convaincus qui sont certes de plus en plus nombreux) . Il me semble, au regard de cette situation, qu’il y a bien place pour une campagne intermédiaire de masse sur la base d’un certain nombre de ruptures décisives pour l’avenir. On sortirait alors du tout ou rien, autrement dit « rupture avec l’UE » ou plate acceptation de fait, sans quasiment « mot dire » (ou maux dire) de l’UE et de ses dégâts sociaux et environnementaux.

A défaut c’est « rupture avec l’Union » car on peut débattre - j’ai vu cela récemment - sur la possible « refondation de l’UE » longuement mais cependant sans évoquer un instant la dureté impitoyable des attaques contre les divers peuples-classe de l’Union sur plusieurs plans et sans proposer de ce fait des pistes pour qu’une telle refondation donne des appuis à une réelle bifurcation vers une autre Europe ou pour le coup on ne se paie pas de mots. Car de nos jours, « l’autre Europe » ou « l’Europe sociale » ne font plus guère recette. Ces slogans font sourir voire énervent.

Il y a besoin de perspectives : passer à la VI République en est une. Mais quid du rapport de force contre le système oligarchique et prédateur de l’Union ! Il importe alors de mobiliser les peuples-classe au travers quelques propositions - pas trop - qui montrent la perspective d’autre chose !

Christian Delarue

1) Refuser le jeu - ASSOCIATION POUR UNE CONSTITUANTERetour ligne automatique
https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1286

Pétition · citoyennes et citoyens de France : Présidentielle NON - Constituante OUI · Change.org
https://www.change.org/p/citoyennes-et-citoyens-de-france-présidentielle-non-constituante-oui

2) Samedi 10 décembre, 22 militant.e.s non-violent.e.s - Attac France
https://france.attac.org/se-mobiliser/faucheurs-de-chaises-vs-impunite-fiscale/article/samedi-10-decembre-22-militant-e-s-non-violent-e-s

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Autres revendications : 6 mesures urgentes :

1. Restructurer le secteur bancaire : réduire la taille des banques, séparer banques de dépôt et banques d’affaires, interdire les relations de crédit entre banques de dépôt et banques d’affaires ;

2. Éradiquer la spéculation : interdire les produits dérivés, obliger les banques d’affaires à demander une autorisation préalable de mise sur le marché de produits financiers, séparer les activités de conseil et les activités de marché, interdire le trading de haute fréquence et le shadow banking ;

3. Mettre fin au secret bancaire : interdire les transactions avec les paradis fiscaux ;

4. Réguler le secteur bancaire : exiger des banques une augmentation radicale du volume de leurs fonds propres, interdire la socialisation des pertes, restaurer la responsabilité illimitée des grands actionnaires en cas de faillite, taxer fortement les banques, poursuivre systématiquement les dirigeants responsables de délits et crimes financiers et retirer la licence bancaire aux institutions coupables de malversations, sauver les banques d’une autre manière (faillite ordonnée avec la création de 2 structures : une banque de défaisance privée et une banque publique vers laquelle sont transférés les dépots et les actifs) ;

5. Financer autrement la dette : donner pour mission nouvelle à la banque centrale d’octroyer des prêts à taux zéro aux pouvoirs publics ;

6. Renforcer les banques publiques existantes et en recréer dans les pays où elles ont été privatisées.