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Jean-Luc Mélenchon : Sur le décès de STEVE

Publie le jeudi 1er août 2019 par Open-Publishing

Jean-Luc Mélenchon - Source de son Site
30 juillet, 21:03 · NDLR : J’ajouterai les décès sur les Ronds-Points des Gilets Jaunes catalogués comme "accidentés" ! On peut faire observer que ces Ronds-Points étaient occupés par de nombreux citoyens qui n’ont à aucun moment été sécurisé par une présence Policiaire normalement mobilisée à minimum pour des Assemblées intérieures ou extérieures. Il n’en a rien été sinon que pour se ruer en nombre sur les Ronds-Points pour en chasser les occupants et assurer la démolition des cabannes ! On peut penser que si, ne serait-ce que des rondes de gendarmes, avaient eu lieu pour réguler de temps à autre la circulation on aurait sans aucun doute pas eu à déplorer tous ces décès : tous Gilets Jaunes ! Je pense qu’il ne faudrait pas les oublier ! Et bien sûr ces formes de protestations étaient nouvelles, raison de plus qu’il était indispensable à minimum de surveillance routière à ces endroits populeux puisqu’ils étaient aussi l’objet de rencontres citoyennes même avec ceux qui venaient s’enquérir du motif des manifestations ! Honneur et Gloire seront un jour rendus à nos Gilets Jaunes pour l’ensemble des drames vécus ! Et parce que c’est par leurs actions, leurs sacrifices, que l’on vit se dérouler quelques reculs de notre monarque sur ses prétentions anti-sociales et fiscales, même si aujourd’hui certaines sont remises en causes ! Mais la lutte continue !

UNE COÏNCIDENCE TROUBLANTE

Steve est mort. Je pense à ses pauvres parents qui se rongeaient les sangs entre espoir fou et désespoir asphyxiant. Ton jeune est parti faire la fête et il ne reviendra jamais. Tout l’amour que tu lui portais te reste comme un douloureux membre fantôme. Le futur que ton gamin ouvrait pour toi a fondu dans le néant en un instant comme son pauvre corps.

Avec le décalage horaire et le temps des vérifications je réagis plus tard que vous. Tant mieux. J’ai eu le temps d’éteindre les aveuglements de la stupeur et de la sidération. A présent je lis qu’on ne « saurait établir de coïncidence » entre la disproportion de la charge de police et la mort de Steve. Ils nous diront ensuite, je suppose, qu’on ne peut établir de lien entre sa chute dans l’eau et sa noyade, non plus. Ces mots à eux seuls disent où est rendue la parole officielle dans notre pays. Les Castaner et Belloubet, les bras ballants, toujours prêts à justifier n’importe quoi, débitent leurs grosses ficelles pour gagner du temps et miser sur les dilutions de l’été.

Braves gens, tenez-le-vous pour dit. Il n’y aura pas de justice rendue. Ils sont tous là pour ça. Voilà ce qu’est devenu notre pays. Un pouvoir qui ne contrôle plus la police parce qu’il l’a sollicitée pour des tâches dont il ne veut pas assumer la responsabilité politique. Une police dont les syndicats menacent les juges sans que nul n’y voit rien à redire et surtout pas la ministre concernée Nicole Belloubet. Un magistrat qui avoue avoir menti pour ne pas embarrasser le pouvoir et sa corporation qui se tait avec application. Toute cette chaine de pouvoir aveuglée, arrête, garde à vue pour un oui pour un non, vend à la presse les comptes rendus d’audition et juge à la chaine des opposants de toute sorte : syndicalistes, militants écologistes, députés opposants. Tout se tient. Le régime fait tirer sur une femme de 83 ans au quatrième étage d’un immeuble, madame Zineb Redouane, éborgne 22 personnes et en mutile six autres. Et chaque fois, les mêmes ministres pitresques, Castaner et Belloubet, se sont contentés d’afficher leur mine perpétuellement hébétée de gens qui ne contrôlent plus rien et n’assument jamais rien.

Telle est la France aujourd’hui. Et bien sûr les procès politiques ne sont plus loin. En septembre ce sera celui des six Insoumis choisis au hasard parmi plus de vingt-cinq présents ce jour-là qui ont eu l’audace de vouloir surveiller une perquisition menée au mépris des règles de procédure, sur un motif politique fallacieux et avec des méthodes disproportionnées d’habitude réservées à la traque du grand banditisme. Telle est la France de Macron. Mais comme a dit le policier chargé de la perquisition chez l’insoumis Manuel Bompard : « on est mieux ici qu’au Venezuela ». Police politique et justice politique n’ont pas fini de faire des Steve mourants sans qu’on puisse « établir de coïncidences » avec les brutalités dont ils ont fait l’objet. Tel est devenu ce régime Macroniste qui a ouvert le cycle des violences et de la politisation de la police et de la justice et ne sait plus reprendre une responsabilité dont il a tant voulu se dédouaner.

Conclusion : on peut établir une coïncidence entre la façon dont Castaner et Belloubet dirigent leur ministère et la multiplication des actes de violences policières et judiciaires dans le pays. Une coïncidence troublante compte tenu de la question qu’elle pose : est-ce encore un État de droit que la macronie ?

JLM