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Trop pauvre pour être de gauche.

par L’iena rabbioso

Publie le jeudi 6 février 2020 par L’iena rabbioso - Open-Publishing
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Trop pauvre pour être de gauche.

Vous pensez peut-être que c’est une blague, ou un oxymore dont le discours ambiant est truffé.

Cependant, non, et ce n’est pas une découverte de ma part.

Lénine pensait que les catégories sociales les plus pauvres mais les plus cultivées seraient les pionniers d’une nouvelle société égalitaire et débarrassée de la relation maître-esclave.

C’est dans les milieux les plus pauvres et les moins cultivés qu’un seul argument a eu un écho positif : La terre peut vous appartenir, les nobles n’ont aucuns droits sur votre liberté de vendre le fruit de votre travail.

Pour les usines, il fallait des ingénieurs.

Mais pour cultiver, il faut juste un savoir faire et des techniciens compétents.

Pour cela, les coopératives étaient une bonne solution, mais à l’unique condition que les agriculteurs ne soient pas assez misérables, car même divisé par mille, le prix d’un outil agricole est encore trop cher pour des paysans misérables.

L’idée alors de donner à l’état le contrôle de la possession des terres et celui de la distribution de la production pouvait être une bonne idée.

Mais la grande hypocrisie était alors d’ignorer la question : quelle est la différence entre un monopole d’état et un monopole privé (vous savez, les cow-boys qui ont encore des cheveux blonds à 70 ans).

Mais dans le cas de la Russie et surtout de la Chine, c’était sans compter sur la corruption, qui est inévitable quand le pouvoir est laissé à une seule personne (qui peut être nommé seigneur, directeur local du Parti, ou gouverneur).

Ma génération (disons ceux qui sont nés entre 1960 et 1980) a toujours eu du mal avec cette notion de « gouvernance », dont des personnes ayant 20 ou 30 ans de plus que nous ne cessaient de clamer que c’était la seule manière de maîtriser le chaos mondial.

Et ensuite, quand il devenu clair que « gouvernance » signifiait en réalité le pouvoir limité à une poignée de milliardaires.

Et déjà cette rhétorique guerrière (capitaine d’industrie, concurrence impitoyable, plans sociaux, charges sociales, savoir se vendre, etc.) nous posait des problèmes, mais pour être honnête, tant que cette idéologie ne faisait des morts que parmi les classes les plus pauvres, alors on a fait très exactement ce qu’on fait ceux qui vivaient pas trop mal dans les pays soviétiques.

Une cécité volontaire, et après tout , « Vivre et laisser mourir » n’a-t-il pas été un succès des Beatles et du film de James Bond ?

Sauf que désormais la France est un pays où des surplus de bouffe, même à bas prix, ne trouvent plus preneur et les Restos du Cœur vont devenir « The Heart Stores Inc. »

Que va-t-on faire quand on aura le choix à prendre une carte aux restos du cœur pour faire de nous un pauvre officiel ou bien regarder bien dans les poubelles s’il n’y a pas une barquette de frites à moitié consommée ?

A Cet instant là, une question se posera : Vais-je voter à gauche ou à droite, ou bien vais-je me laisser aller à la haine universelle ?

En tout cas, trop tard, je serai dans le camp des gens qui n’ont plus les moyens de s’intéresser aux arguments intelligents qui passent à la télé.

Il me restera l’option de la rébellion ouverte, avec néanmoins le risque de perdre un œil.

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