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CORONAVIRUS:Cuba, Venezuela : Pourquoi ces deux pays Socialistes démontrent leur supériorité au capitalisme ?

par JO

Publie le samedi 28 mars 2020 par JO - Open-Publishing

NDLR : Mais, selon les propagandistes patentés du régime, seul le capitalisme est supérieur en tous domaines au Socialisme y compris les guerres militaires , les guerres économiques et la 3ème que nous vivons et expérimentons, la guerre sanitaire

Cuba, Venezuela : Comment deux pays soumis à un blocus arrivent-ils à envoyer une une aide médicale à l’étranger ?

L’analyste international Orlando Romero évoque les facteurs qui placent ces deux pays à l’avant-garde de la lutte contre le covid-19.

Michele de Mello, Brazil de Fato

En Amérique Latine, Cuba et le Venezuela sont les seuls pays qui subissent un blocus commercial et économique des Etats-Unis. Dans le cas du Venezuela, jusqu’à 145 mesures unilatérales ont été mises en place depuis 2015, lorsque le président Barack Obama a déclaré que que ce pays représentait une menace inhabituelle pour la sécurité des Etats-Unis.

L’organisation non gouvernementale vénézuélienne SURES estime que le montant des pertes subies s’élève à au moins 114 milliards de dollars.

L’Ile des Caraïbes a pour sa part fait face à un blocus total depuis 1962 qui a causé jusqu’à mars 2019 des dommages atteignant la somme le 4,3 milliards de dollars, selon un rapport du Ministère des Relations Extérieures de Cuba. Malgré ces chiffres, Cuba présente l’un des taux de contagion les plus bas du continent : 40 personnes ont jusqu’à présent été infectées par le nouveau coronavirus. Le pays a fabriqué l’Interféron Alfa2B, le médicament le plus efficace pour combattre le Covid-19, et Cuba envoie désormais des médecins dans plusieurs pays du monde pour y soutenir les équipes de santé.

Un avion de la société d’Etat vénézuélienne CONVIASA a atterri à l’Aéroport International Simon Bolivar à la fin de la semaine dernière amenant des experts cubains auxquels il a été fait appel.

Brazil de Fato s’est entretenu avec Orlando Romero Harrington, analyste politique, professeur, ancien responsable de la gestion des Communications de l’Ecole de Médecine d’Amérique Latine, actuel Président de l’Institut de Communication Zorba.

Brazil de Fato : Le Venezuela a été le premier pays à prendre des mesures contre l’épidémie de covid-19, décisions initialement considérées comme "drastiques" par certains gouvernements, mais qui ont finalement été adoptées par de nombreux pays. Pense-tu qu’il existe une utilisation politique de la pandémie mondiale ?

Orlando Romero Harrington : il y a une instrumentalisation politique de la pandémie par rapport à la façon dont chaque gouvernement, selon son orientation politique, répond à cette crise. Je pense qu’il y a deux cas où la pandémie a été politisée.

Tout d’abord, les Etats-Unis. Trump a utilisé la pandémie pour construire un ennemi, en cherchant à unifier des secteurs pour obtenir un soutien électoral contre un soit-disant "ennemi commun". Trump a pris du temps pour créer une sorte de xénophobie vis-à-vis de l’altérité, des étrangers. Cette xénophobie est devenue implicite contre les Musulmans depuis l’attaque des tours jumelles, exacerbant chez les gens la tendance à faire un amalgame entre musulmans et terrorisme, et il tente maintenant d’accroître les préjugés haineux contre les immigrants latino-américains, faisant passer ces secteurs de la population pour des ennemis. Comme si ces immigrants venaient "voler" le travail de la classe moyenne blanche des Etats-Unis.

Pour Trump, qui pense en termes de stratégie électorale, l’utilisation des réseaux sociaux, la manipulation de Big Data est essentielle pour créer un ennemi commun confirmé permettant d’élaborer une narrative de haine et d’opposition à un leader positif, qui serait dans ce cas-là Trump lui-même.

Avec l’émergence de la pandémie de covid-19, que moi-même et beaucoup d’autres experts croyons être une arme bactériologique, Trump a une bonne occasion pour rajouter du terreau à la haine envers le peuple chinois, y trouve une justification à sa guerre commerciale contre la Chine et à toutes les actions qu’il a menées contre la technologie 5G que ce pays est en train de développer dans le monde entier.

Un autre cas évident de l’utilisation politique de la pandémie est celui du Royaume Uni. Vendredi dernier (20), le gouvernement a déclaré qu’il laisserait se propager le virus afin que ceux qui doivent être éliminés et ceux qui pourraient en réchapper soient tous supprimés. Il s’agit donc ostensiblement d’une politique d’extermination, génocidaire, ciblée sur cette population étrangère qui n’a pas accès aux services médicaux.

"Grâce aux efforts de nos peuples, nos pays vont de l’avant, et ils continueront à la faire malgré les puissances hégémoniques", déclare Orlando Romero. Comment expliquer le fait que des pays sous blocus comme Cuba et le Venezuela sont désormais à l’avant-garde de la lutte contre pandémie mondiale ? L’explication vient de leurs systèmes gouvernementaux.

Cuba comme le Venezuela a un gouvernement révolutionnaire dans lequels l’être humain est l’axe central du gouvernement qui s’efforce de répondre aux besoins élémentaires de la population. Considérons le nombre de médecins diplômés à Cuba et au Venezuela et nous constatons que l’investissement dans l’éducation est une politique prioritaire de l’Etat. Dans ces deux pays, la formation et l’enseignement dispensés aux médecins dépassent la moyenne de n’importe quel pays.

Et ce n’est pas tout. Il y a d’autres politiques qui suivent cette orientation. Il faut signaler la Mission Barrio Adentro qui a permis l’introduction de soins de santé primaires dans les communautés avec l’aide de médecins cubains, qui a constitué un soutien notable durant ces 20 années de gouvernements révolutionnaire.

Un autre aspect que nous pouvons évoquer est l’éthique de la médecine révolutionnaire par rapport à celle de la médecine commerciale. A l’heure actuelle, Cuba et le Venezuela ont reçu des demandes d’aide médicale de plusieurs pays européens. Cela est dû au fait que la médecine cubaine et celle du Venezuela sont fondées sur des principes d’humanité, de solidarité, de respect envers les autres cultures et la souveraineté nationale des autres pays.

Bien que soumises à un blocus de la part des Etats-Unis, ces deux nations entretiennent d’excellentes relations diplomatiques avec d’autres pays.

Ces deux pays, petits, sous blocus, invisibles ou diabolisés par les grandes oligopoles de la communication, sont aujourd’hui un exemple mondial de ce que devrait être la médecine.

130 médecins cubains ont été officiellement reçus à Caracas, la capitale vénézuélienne.

Comment le Venezuela peut-il aider l’Italie alors que le pays subit des difficultés pour assister sa propre population en termes de santé publique, dues à la fois au blocus et à la crise économique ?

Le Venezuela soutiendra l’Italie par l’envoi de médecins communautaires. La plupart de ces médecins ont reçu une formation au sein de leurs communautés, de sorte qu’ils connaissent bien la réalité des zones géographiques difficiles d’accès ainsi que les politiques publiques mises en oeuvre. Ce sont des médecins qui savent servir les classes les plus défavorisées. Des médecins qui combinent connaissances scientifiques et solidarité révolutionnaire. C’est pourquoi nous les appelons ici les "bottes blanches".

Quel est le rôle de l’internationalisme et de la solidarité entre les peuples à un moment comme celui-ci ?

Pour le Vénézuélien que je suis, l’humanisme et la solidarité internationale sont des références qui vont de soi, et qui font partie des valeurs quotidiennes que nous défendons ici. Mais il semblerait que la solidarité envers les peuples doit être rendue invisible et diabolisée par les médias internationaux, principalement soutenus par les puissances hégémoniques.

C’est pourquoi toutes les actions menées par Cuba et le Venezuela n’apparaissent pas dans les grands médias, car pour ces pouvoirs factuels il n’est d’aucune intérêt que de tels exemple se multiplient parce qu’ils suscitent des doutes sur le discours des puissances hégémoniques à l’encontre de ces pays à gouvernements révolutionnaires.

Pensez-vous qu’après cette épidémie, Cuba pourrait obtenir plus de soutien international pour exiger la fin du blocus économique imposé par les Etats-Unis ?

L’action de Cuba ne vise pas à faire lever le blocus des Etats-Unis. Je pense que le gouvernement cubain envoie ses médecins partout dans le monde tout simplement parce que cela fait partie de ses principes éthiques révolutionnaires, de la mission du gouvernement et du peuple cubains. Mais à l’heure actuelle il doit y avoir une pression internationale à ce propos. Tous les pays assistent à la performance de Cuba qui contraste avec les principaux dispositifs des gouvernements hégémoniques. Une mobilisation mondiale de l’opinion publique pour exiger la levée du blocus devrait s’ensuivre.

Est-ce que Cuba pourrait être un exemple de gestion de la santé publique au niveau mondial ?

Cuba est assurément un phare à ’échelle mondiale. Les missions médicales, la formation de médecins communautaires, la formation de nouveaux professionnels par l’Ecole Latino-américaine de Médecine (ELAM) qui accueille des étudiants du monde entier, bref, toutes les avancées en matière de santé publique et de médecine au Venezuela sont dues à Cuba.

Il est évident que Cuba est un exemple aussi bien pour les gouvernements d’extrême droite, de droite et de centre-droit que pour tous les gouvernements de gauche au monde. Le souci qu’a le gouvernement cubain de la santé de ses habitants relève d’un modèle socialiste révolutionnaire.

A Cuba et au Venezuela, nous sommes à la recherche d’un système qui établisse des règles de jeu équitables. C’est pourquoi dans les moments les plus difficiles que traverse l’humanité, ce sont les peuples et non pas les gouvernements qui peuvent compter sur l’humanité et la solidarité de Cuba et du Venezuela qui leur tendent la main.

Quel impact peut avoir la pandémie de covid-19 sur une économie comme celle du Venezuela qui connait déjà une crise grave ?

La crise vénézuélienne n’est un secret pour personne. Le blocus financier que les Etats-Unis imposent au Venezuela affecte la société de diverses façons. L’une d’elles, la plus importante peut-être, est le blocage de l’industrie pharmaceutique qui nous fournit des médicaments, mais il y aussi un blocage de l’industrie alimentaire, de l’industrie métallurgique et de l’électronique. C’est pourquoi nous affirmons que ce blocus a un caractère génocidaire. La semaine dernière, le Président Maduro a demandé un prêt au FMI et la réponse qu’il a obtenue est que l’agence financière avait des doutes sur qui était le Président du Venezuela, si c’est Nicolas Maduro ou bien Juan Guaido. C’est totalement absurde, puisqu’au regard de la loi, le président constitutionnel est Nicolas Maduro, Guaido n’étant qu’un pion utilisé dans la narrative du gouvernement des Etats-Unis pour essayer de contrôler le Venezuela.

Les effets de la pandémie semblent sous contrôle, mais il peuvent se révéler très graves à moyen terme ou à long terme. Car au blocus et au refus du FMI s’ajoute le prix du baril de pétrole qui coûte dans les 20 dollars à peine. Aujourd’hui, en raison du type de pétrole qu’a le Venezuela, il est plus coûteux de le produire que de le vendre. Par conséquent, le pays s’enfonce dans une crise et c’est précisément pour cette raison que le gouvernement du Président Maduro a demandé un prêt au FMI.

Le FMI a réagi avec le plus grand cynisme. A l’heure où où la solidarité internationale devrait être une bannière unifiant tous les pays dans la lutte contre l’épidémie, nous voyons malheureusement les gouvernements hégémoniques insister pour maintenir le blocus économique non seulement contre le Venezuela, mais aussi contre d’autres pays dont Cuba.

Mais grâce aux efforts de nos peuples, nos pays continuent d’aller de l’avant et continueront à le faire malgré les pouvoirs et les résolutions des puissances hégémoniques.

Publication : Leandro Melito

Traduction Frédérique Buhl pour Bolivar Infos

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/03/cuba-venezuela-comment-deux-pays-soumis-a-un-blocus-arrivent-ils-a-envoyer-une-une-aide-medicale-a-l-etranger.html