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Pour des gauches indociles face aux intégrismes religieux

par Christian Delarue

Publie le mercredi 7 octobre 2020 par Christian Delarue - Open-Publishing
4 commentaires

Pour des GAUCHES INDOCILES face aux intégrismes religieux

Sous ce terme, nous de parlons pas des terroristes mais des croyants au moeurs réactionnaires et autoritaires
Il est entendu qu’à gauche il faille combattre tout à la fois le classisme, le sexisme (le capitalo-patriarcat et l’hyperpatriarcat des intégristes religieux) et le racisme sous toutes ses formes, et ce faisant dire que, chez les femmes, l’hypertextile" (femme très couverte) et l’hypotextile (femme peu couverte) sont, l’un et l’autre, parfaitement autorisés. Il s’agit de refuser la sexyphobie (de l’indécence) qu’elle soit religieuse ou non (professorale, gouvernementale, etc).

Le problème est que le terme islamophobie d’usage large sert de prétexte à s’abstenir de toute critique des intégrismes religieux sexyphobes (et notamment de la peste intégriste musulmane imposant la pudibonderie partout via les campagne d’hidjabisation forcée) et ce tant chez le NPA qu’au sein de la FI ou du PCF ou de EELV .

Ces forces politiques de gauche se sont abstenues et s’abstiennent encore de critiquer les « campagnes d’hidjabisation » des islamistes et autres intégristes religieux réactionnaires partout dans le monde !

Il n’y a quand même pas que Blanquer à vouloir imposer, de façon très contestable et très critiquée, des tenues (intermédiaires, "moyennes" ou banalisées « républicaines ») aux femmes. Les obsessions des intégristes sexyphobes sont beaucoup plus présentes au sein du monde musulman, tant au sein des nations de culture musulmane dominante que de ceux d’une autre culture dominante. La contestation existe d’ailleurs au sein même de chaque pays ce qui interdit une conception localisée ou nationalisée de civilisation et barbarie . Il s’agit de voir la transversalité .

Un syndicaliste comme une syndicaliste en situation de représentation (pas constamment) doit enlever ses autres badges politiques ou associatifs ou ethniques et ses signes ostensibles de religion surtout quand le dit signe est très massivement celui exigé par les intégristes religieux sexyphobes partout dans le monde

Si l’on parle - à tort - d’une islamophobie d’Etat en critiquant la « laïcité à la française » et notamment la (bonne) loi du 15 mars 2004 contre les signes ostensibles de religion à l’école ou les dispositions similaires dans certaines entreprises (par règlement intérieur ) ou dans les instances officielles de la République (Sénat, etc) alors on doit critiquer la sexyphobie d’Etat avec la loi de police des moeurs qui interdit le string seins nus en piscine. Si on fait l’un il ne faut pas oublier l’autre. Or ce n’est pas fait . La dite « islamophobie d’Etat » n’est d’ailleurs en rien contre l’islam ou contre les musulmans, 1 ) ni par spécialité (pas qu’eux de visé) 2) ni par essence (le voile n’est pas par essence l’islam car bien des musulmanes n’en portent pas), ni de façon constante et absolue (il s’agit d’exceptions à un principe général de liberté )

Christian Delarue

Dans « Trop couvertes, ou pas assez : c’est aux femmes de décider ! » le NPA milite pour que cessent les interdits vestimentaires du type « Jupes trop courtes ou jupes trop longues », et ce faisant s’oppose à Blanquer et son "Il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien ». La position du NPA s’appuie sur l’idée les femmes s’habillent librement ce qui est un principe qui vaut aussi pour les hommes mais qui a ses exceptions puisqu’il est faux de dire qu’on s’habille constamment comme on veut.

Gauche SERVILE ou gauche INDOCILE face aux intégrismes religieux - Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Gauche-SERVILE-ou-gauche-INDOCILE-face-aux-integrismes-religieux-Christian

source : http://amitie-entre-les-peuples.org/Pour-des-GAUCHES-INDOCILES-face-aux-integrismes-religieux

Messages

  • "La position du NPA s’appuie sur l’idée les femmes s’habillent librement".
    Dans un monde réellement démocratique (disons au moins déjà socialiste), cela serait vrai car il y aurait une réelle opposition populaire consciente politiquement pour garantir cette liberté. Mais dans la réalité capitaliste d’aujourd’hui, où (notamment) le communautarisme des Frères et des Salafistes servent de loi sociale dans certains territoires, c’est faux ; archi-faux. Le NPA, et d’autres, jouent les amis de la femme a bon compte sans vraiment s’opposer aux sexophobes. Dans la réalité, que font-ils sur le terrain, quand une femme est agressée parce qu’elle porte une jupe ou parce qu’elle a refusé de porter le voile ?
    En plus, ces Frères et ces Salafistes sont malins, ils envoient des mineures faire la police des mœurs (comme des TP de ce qu’ils ont appris dans les écoles coraniques), en sachant très bien que la loi est moins dure pour ceux-ci que pour des adultes.
    Lâcheté, aveuglement et hypocrisie à tous les étages, c’est ce qui va perdre cette gauche gagnée par le communautarisme racialiste (EELV, LFI, NPA, Génération S, ...).
    C’est à la gauche communiste de relever le défi et de dénoncer cette gauche perdue qui n’en n’est plus une.
    En tout cas, j’ai décidé de plus voter pour cette gauche, plutôt voter blanc ou nul si je ne trouve pas meiux à gauche (Ndr : les prolétaires, ne voter surtout pas RN si vous êtes désespérés par cette gauche).

  • je relaie le message de l’UCL à propos de la loi sur le séparatisme
    pour répondre aux interrogations et discussions de chapelles sur le sujet.

    Vendredi 2 octobre, Macron a présenté les grandes lignes du projet de loi à venir contre le « séparatisme » dont il est limpide qu’il s’agit d’une campagne islamophobe de grande envergure visant à stigmatiser encore davantage les personnes musulmanes ou assignées comme telles. L’UCL prendra part à toutes les mobilisations visant à combattre ce projet de loi islamophobe.

    Alors que les licenciements se comptent par centaines de milliers et que la crise sanitaire met à nu la destruction du système public de santé orchestré par les politiques capitalistes, c’est le « vrai séparatisme », celui des inégalités sociales et des discriminations, qu’il est urgent de mettre en accusation. C’est l’héritage du racisme colonial qu’il faut combattre.

    Véritable festival de clichés islamophobes dignes d’un café du commerce réactionnaire, l’apothéose de ce discours aura été la dénonciation abstraite de chauffeurs de bus refusant les « tenues indécentes »… alors même que le ministre Blanquer se targue d’avoir un avis « républicain » sur la taille des jupes des lycéennes !

    Pas un mot n’a été prononcé sur les attaques et dégradations de lieux de culte musulmans, pas un mot sur les agressions de personnes musulmanes, pas un mot sur les propos racistes et les incitations récurrentes à la haine raciale qui polluent les médias de grande écoute.

    Par contre, depuis plusieurs mois le débat public est saturé par la dénonciation de ce prétendu « séparatisme ». Des ministres en ont fait leur cheval de bataille principal, au premier rang desquels le sarkozyste Darmanin (toujours en poste alors qu’il est accusé de viol) se distingue.

    Depuis plusieurs mois maintenant le racisme et la xénophobie ont pignon sur rue. Le semeur de haine Zemmour, en tête de gondole du racisme, multirécidiviste condamné, continue de déverser son poison.

    Il est urgent de réagir et il faut saluer en ce sens la prise de position commune des organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, Unef et UNL du 25 septembre dénonçant ce projet de loi sur le séparatisme comme une volonté de diviser les classes populaires et une attaque de la laïcité telle qu’elle est définie par la loi de 1905. Plusieurs organisations aussi différentes qu’Attac, la Libre pensée, la LDH ou le Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie dénoncent la campagne sur le « séparatisme » menée par le gouvernement.

    L’UCL quant-à elle prendra part à toutes les mobilisations visant à combattre ce projet de loi islamophobe.

    Union communiste libertaire, le 5 octobre 2020

    • "... c’est le « vrai séparatisme », celui des inégalités sociales et des discriminations, qu’il est urgent de mettre en accusation.".
      D’accord camarades, la contradiction principale est là : bourgeoisie contre prolétariat ; capitalisme contre communisme. Ceci étant, il y a des contradictions secondaires au sein du prolétariat, importée de l’extérieur par la petite-bourgeoisie. Et la religion (quel qu’elle soit) en est une surtout quand elle est sous la forme d’un intégrisme. Il faut donc, malgré tout, la combattre pour que le prolétariat échappe définitivement à l’idéologie dominante bourgeoise ou, du moins, s’en éloigne afin de construire ses propres outils idéologiques au service de ses seuls intérêts. Et ceci commence par voir la réalité en face, à ne pas la nier, même si cette réalité sert de support à nos pires ennemis ; la vérité est révolutionnaire ... même si elle ne nous plaît pas. A nous d’en faire l’analyse et d’en tirer des moyens d’actions appropriés.
      Quant à l’épisode du chauffeur de bus que tu sembles refuser, il est bine réel. N’est qu’à voir des témoignages constants de femmes chauffeures qui se sont vu insulter ou derrière qui des chauffeurs intégristes ont refusé de prendre la suite ; ce n’est malheureusement pas une légende et sans doute pas non plus un motif pour une telle loi.

    • Et puis je voudrais rajouter une chose : ce n’est pas parce que nous ne voudrons pas voir et décrire la réalité de ces quartiers ou zones conquises par l’intégrisme, que nous (communistes) y serons pour autant audibles et y aurons le droit de faire de la propagande ; non (ndlr : mon expérience à Marseille).
      Faut-il vous le rappeler, camarades, ces intégristes sont également anticommunistes (les bourgeois ont su et savent encore s’en servir contre les révolutionnaires) et n’ont aucune envie de nous laisser piétiner leur champ en contrepartie de notre silence sur leurs agissements.
      Qui plus est, cette lâcheté équivaut à abandonner le prolétariat des ces quartiers et zones pour un gain ridicule.
      Pour cela, je me contrefiché du sort de ces intégristes, de leurs affidés et des politiciens qui s’en accommodent pas choix électoraliste et/ou même idéologique (JL Mélenchon par exemple). Il nous faut être sur ces terrains, contre eux et le capitalisme et parce que nous sommes anticapitalistes et que nous portons un projet progressiste, le communisme.