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Création d’un nouveau syndicat. Bienvenue à tous

Publie le jeudi 26 juin 2003 par Open-Publishing

Confédération Nationale des Travailleurs - Section de Belgique Francophone

Dans le cadre de notre lutte contre le patronat et le capitalisme, le C.U.L.I.T.A., en assemblée générale ce mercredi 25 juin, a décidé à l’unanimité des membres présents d’être à la base de la création en Belgique francophone, d’un syndicat libertaire sur le modèle de celui existant déjà en France sous le nom de Confédération Nationale des Travailleurs, CNT, alliant fédéralisme et démocratie libertaire.

L’assemblée choisit comme nom pour la section belge francophone de ce nouveau syndicat : Confédération Nationale des Travailleurs - Section de Belgique Francophone, CNT-SBF.

La Confédération Nationale du Travail essaie de développer un syndicalisme différent. Longtemps ignorée et marginalisée, elle émerge aujourd’hui forte des expériences accumulées, pour dire bien fort que le pire n’est pas fatal et qu’il n’est pas trop tard pour agir autrement...
Durant des années et des années on nous a bercé d’illusions : développement industriel, progrès social, accès des salariés à la consommation...

Le syndicalisme a pris de mauvaises habitudes : institutionnalisation, paritarisme, corporatisme, perte du sens de la solidarité.

Éblouis par le miracle économique, les salariés ont progressivement laissé des spécialistes de la négociation gérer leurs intérêts à leur place. Les employeurs, eux, étaient trop heureux d’avoir affaire à des professionnels du syndicalisme plutôt qu’à des salariés toujours plus turbulents et imprévisibles...

Et puis crac ! Le chantage à la "crise", le retour en force du libéralisme, la fin de l’État providence et voici où nous en sommes : coupure de la société entre chômeurs et précaires d’un côté, salariés de l’autre. Et pour ces derniers course à la rentabilité, à la productivité, déréglementation, fin des garanties, liquidation de la notion de service public, limitation de la protection sociale, dictature de l’économie. De cette situation tous les politiciens, de droite comme de gauche, tous sont responsables.

Exploitation sanguinaire du Tiers-monde, destruction du milieu naturel par pollution industrielle ou nucléaire, commerce cynique des armes et militarisation de la société, bénéfices monstrueux des financiers et misère sans nom de ceux à qui est refusé même l’indispensable....

Est-ce là ce que nous voulons ?

Ce monde hideux qu’on nous impose en même temps qu’on nous demande de le fabriquer, nous, les salariés, nous pouvons le refuser.
Parce que nous fabriquons toutes les marchandises et assurons tous les services, il faut que nous les orientons pour le bien de toute la collectivité et non pour le plus grand profit ou pour l’ambition démesurée de quelques-uns.

C’est pourquoi nous pensons que le syndicalisme doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : révolutionnaire, c’est-à-dire porteur d’un projet pour une société plus juste, plus égalitaire, plus libre...
Aussi, pour l’immédiat la CNT propose-t-elle une pratique syndicale qui dépasse la cogestion frileuse de la société telle qu’elle est. Il s’agit, bien entendu,de défendre les intérêts immédiats des salariés. Mais il s’agit aussi d’ébaucher dès maintenant un autre futur, en adoptant une méthodologie syndicale en rupture avec les schémas hiérarchiques qui régissent notre présent.

La CNT c’est l’effort militant à la place de la bureaucratisation ; c’est la solidarité interprofessionnelle à la place du corporatisme ; c’est un syndicalisme libre de toute interférence politique.

Pour la CNT, ce qui est fondamental, c’est que les gens décident pour eux-mêmes. Dans la section, dans le syndicat, c’est l’assemblée générale qui décide de tout : pas de mots d’ordre parachutés, pas de "ligne" à suivre, pas d’arrière-pensées politiciennes...
Et ce modèle est transposable aux luttes. Ce sont les salariés eux-mêmes qui doivent décider de la manière de les mener. Assemblées générales souveraines de tout le personnel impliqué ; pas d’étiquettes syndicales affichées, seul moyen d’éviter les lamentables rivalités de clocher que nous n’avons que trop connues.

Enfin nous pensons qu’une révolution ne peut être qu’internationale et nous avons l’intention de travailler avec d’autres organisations anarcho-syndicalistes de par le monde, comme par exemple la FAU allemande et la CNT française.

Puisque personne ne travaille pour toi,

Que personne ne décide à ta place !

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