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Emploi : les chiffres

Publie le vendredi 27 juin 2003 par Open-Publishing

Stabilité globale du chômage mais les demandeurs d’emploi longue
durée s’accroît

Le taux de chômage est resté stable, fin mai, à 9, 3 %. Sur les 2
370 500 personnes inscrites à l’ANPE, 709 600 le sont depuis plus
d’un an. Le chômage des jeunes a reculé de 0,8 % en un mois.

En dépit des sombres pronostics formulés par l’Insee dans sa dernière
note de conjoncture, le chômage est resté stable en mai. C’est ce
qu’a annoncé, vendredi 27 juin, le ministère des affaires sociales,
en indiquant qu’il y avait, à la fin du mois de mai, 2 370 500
demandeurs d’emploi de catégorie 1.

Ce baromètre officiel du chômage prend en compte les personnes
inscrites à l’ANPE, qui sont à la recherche d’un emploi à temps
complet et à durée indéterminée. Quant au taux de chômage, il
s’élevait toujours à 9,3 %. A cette aune, la France est l’un des pays
européens les plus touchés par le chômage, derrière l’Espagne et
l’Allemagne, quand la Suède, l’Autriche et le Luxembourg connaissent,
eux, le plein emploi..

Le ministère précise, toutefois, que les mouvements sociaux à La
Poste ont pesé sur les déclarations de situation mensuelle des
chômeurs et infléchi les statistiques gouvernementales. En l’absence
de grèves, l’évolution du nombre des demandeurs d’emploi de catégorie
1 aurait probablement été "légèrement positive" en mai.

Le chômage continue de toucher différemment les actifs selon leur
classe d’âge. Le nombre des jeunes de moins de 25 ans au chômage a
reculé de 0,8 % - la baisse est plus sensible chez les hommes (-
1,1 % en un mois) que chez les femmes (- 0,5 %) - alors que le
chômage des adultes est en légère augmentation (+ 0,2 %). Sur un an,
en revanche, la détérioration du marché du travail est sensible,
puisque la hausse du chômage des moins de 25 ans est de 5,8 % et
celle des 25-49 ans de 6,2 %.

Autre signe préoccupant, le chômage de longue durée s’aggrave à
nouveau et augmente de 1,6 %.
Cela vaut tout particulièrement pour
les demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE depuis trois ans ou plus,
dont le nombre s’est accru après quatre années de baisse.

RECUL DE L’EMPLOI SALARIÉ

Au cours du mois de mai, les entrées en chômage (355 600 personnes)
ont baissé de 6,6 %. Ce net repli s’explique notamment par la
diminution, classique à cette époque de l’année, des premières
entrées sur le marché du travail (- 13,7 % en mai). De même, les
inscriptions à l’ANPE à la fin d’un contrat à durée déterminée (CDD)
ou d’une mission d’intérim ont reculé respectivement, en un mois, de
5,3 % et de 4,4 %. Si les licenciements économiques continuent à
baisser (- 6,9 %), le ministère des affaires sociales relève que
cette évolution est compensée par la hausse des entrées en "PAP
anticipé", une mesure permettant depuis avril 2002 à un futur
licencié économique d’être pris en charge par l’ANPE avant la fin de
son préavis.

Signe peu favorable, les sorties du chômage (343 200 personnes) sont
en baisse de 1 % en mai. Les reprises d’emploi déclarées (77 100
bénéficiaires) ont fortement chuté (- 12 %),
tandis que les entrées
en stage (30 300) sont en légère augmentation (+ 0,3 %).

Le recul de l’emploi salarié, très marqué dans l’industrie, pèse sur
le nombre d’offres d’emploi enregistrées à l’ANPE, qui a baissé de
5,6 % en mai et de 4,8 % par rapport à mai 2002. Sur un an, le nombre
des offres d’emplois durables (plus de 6 mois) accuse une baisse
particulièrement forte (- 14 %), suivi par les offres d’emplois
occasionnels (- 5,9 %) et temporaires (- 4,7 %).
L’absence de signe
de reprise économique et le niveau de la croissance pour l’ensemble
de l’année 2003 (+ 0,8 % , selon les dernières prévisions de l’Insee)
ne devraient pas permettre d’améliorer rapidement cette situation.

Claire Guélaud
LE MONDE - EDITION DU 28.06.03
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