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Primaires italiennes - Fausto Bertinotti : JE VEUX... sortir de la pauvreté (9)

Publie le mardi 11 octobre 2005 par Open-Publishing

de Fausto Bertinotti traduit de l’italien par karl&rosa

La perte de pouvoir d’achat des salaires et des retraites est un phénomène aux dimensions telles que, désormais, même la grande presse et les principales forces politiques, même le gouvernement, sont obligés de la reconnaître.

Le point déterminant, cependant, est le suivant : un tel fait énorme n’est pas le fruit d’une catastrophe naturelle ou le résultat neutre d’évènements objectifs.

C’est le résultat spécifique des choix de la politique économique et sociale que la recette du néo-libéralisme a imposés aux gouvernements. Là aussi, le gouvernement Berlusconi, par la rudesse radicale avec laquelle il a appliqué une ligne ayant choisi comme référent la spéculation financière, ne représente pas une césure avec les politiques précédentes ou une anomalie par rapport à celles que pratiquent ceux qui ont voulu imposer la domination du néo-libéralisme.

Les données parlent très clairement : durant les dix dernières années, la part de revenu du travail salarié du PIB a baissé de 10 points. Nous nous trouvons face à une distribution du revenu de type "sud-américain" : le centile de population la plus riche a un revenu 187 fois supérieur au centile de la population la plus pauvre.

L’écart entre la société d’en bas et la société d’en haut se fait plus âpre : le pouvoir d’achat des salaires et des retraites diminue de manière dramatique mais les dépôts bancaires supérieurs à un million d’euros augmentent (de 13% l’année dernière) et la bulle spéculative immobilière bondit encore plus haut. La financiarisation de l’économie, les rentes spéculatives (favorisées par des mesures prises par le gouvernement, tel le retour des capitaux illégalement exportés) est le cancer qui dévore les budgets des familles et la capacité à tenir le coup de tout le système économique.

Il n’y a pas encore de perception réelle du niveau de désespoir qu’une telle condition d’appauvrissement détermine dans de vastes zones de la société, dans des générations entières de personnes âgées et de jeunes, dans les conditions de vie métropolitaine. Parmi les innombrables données publiées ces derniers mois, en voici une : sans compter les emprunts pour l’achat d’une maison et les endettements à court terme (les cartes de crédit), une famille sur cinq a eu recours à des prêts auprès de banques et de sociétés financières au cours des deux dernières années.

Exprimée en chiffres absolus, la donnée est impressionnante, il est question d’au moins un million trois cent mille familles qui s’endettent pour essayer d’arriver à la fin du mois.

Dans la seule dernière année, comme l’ont dénoncé les associations des consommateurs, la perte du pouvoir d’achat a correspondu à un mois de salaire ou de retraite.

Une thérapie de choc est nécessaire pour sortir de la condition générale de pauvreté :

 une intervention pour l’augmentation des salaires et des retraites, l’annulation du "mensonge d’Etat" appelé inflation programmée et l’introduction d’un système d’adéquation automatique des salaires et des retraites à l’inflation réelle ;

 le blocage de l’augmentation des tarifs déterminés ou contrôlés par l’Etat ;

 l’introduction d’un salaire social pour les chômeurs et pour les jeunes en recherche d’emploi.

Rifondazione Comunista Parigi (Bellaciao)
Refondation Communiste Paris (Bellaciao)

Pour plus d’info, écrire ici : bellaciaoparis@yahoo.fr

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