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Les remous continuent à la CFDT de Lille

Publie le mardi 9 septembre 2003 par Open-Publishing

Les remous continuent à la CFDT : un millier d’adhérents santé-sociaux
préfèrent désormais SUD

C’est un divorce à l’amiable !

NOUVELLE conséquence de sa position au moment du débat sur les retraites et
de la signature de l’accord gouvernemental au printemps dernier : la CFDT
connaît de nouveaux remous qui se traduisent par l’adhésion d’un millier de
ses adhérents à SUD. L’union régionale parfaitement dans la ligne du « 
national » a multiplié les explications au lendemain de la signature de l’
accord. Traditionnellement en opposition, le syndicat lillois a
immédiatement montré et exprimé son profond désaccord en continuant à se
joindre aux différentes manifestations. Au début de l’été, lors du congrès
régional de Maubeuge, 42 % des adhérents ont exprimé leur défiance vis-à-vis
de l’union régionale. « Nous avons eu quelques débats : fallait-il ou non
rester à la CFDT ? », rappelle Jacques Désidéri, secrétaire général de l’
union locale, qui partageait la scène de la grogne CFDT avec Vladimir
Nieddu, patron du syndicat santé-sociaux.

Le second a obtenu la désaffiliation de son syndicat le 1er juillet dernier.
Tandis que le premier « après des débats vifs mais sereins refusait de
quitter l’organisation syndicale de François Chérèque. Si les chiffres
manquent encore de précision, nous estimons que 60 % des syndiqués
santé-sociaux ont décidé de partir. 40 % ont préféré rester et recréer un
syndicat », explique sereinement le responsable de l’union locale. Le
syndicat santé-sociaux Lille - Armentières a majoritairement quitté l’union
locale. Qui a depuis créé une section santé-sociaux Armentières - Lille avec
une nouvelle secrétaire départementale : Martine Durot (technicienne de
laboratoire au CHR). « On est dans un divorce à l’amiable, assure-t-elle,
nous ne pouvions plus être ensemble. Le nouveau syndicat se met en route et
nous ne souhaitons ni rupture ni conflit. Pour l’instant, nous avons une gro
sse part d’incertitude : nous ne disposons pas encore de tous les chiffres
et nous manquons de fichiers. »

1 000 adhérents
en dot

De son côté, « Vlad » Nieddu prend ses quartiers avec le syndicat SUD,
officiellement rejoint depuis le 2 septembre. « Les santé-sociaux Lille -
Armentières, c’est 1 350 adhérents. Jusqu’à présent, 222 ont souhaité rester
à la CDFT. Nous avons majoritairement décidé de partir. Nous savons que la
tâche sera compliquée puisque, venant d’une centrale importante, nous
adhérons à une structure plus petite. » SUD (Solidaire unitaire et
démocratique) santé-sociaux a vu le jour il y a dix ans. Et jusqu’à présent,
comptait... 150 adhérents. L’arrivée d’un gros millier de déçus de la CFDT
vient confortablement renforcer ses rangs, ce qui réjouit fortement Philippe
Bernard, son secrétaire régional. « Nous nous sommes rejoints parce que nous
souhaitions construire quelque chose en commun. Nous apprécions le système
de consultation directe dans ce syndicat qui affirme de plus en plus sa
présence sur le terrain, sans se défaire des salariés. C’est la "petite"
organisation dans laquelle se retrouvent de plus en plus de salariés déçus.

En 10 ans, elle s’est donné une envergure nationale. Ce n’est pas rien »,
explique un Vladimir Nieddu prêt à « se retrousser les manches avec SUD ».

V. C.