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POUR UNE RENTREE DE LUTTE

Publie le jeudi 7 septembre 2006 par Open-Publishing

Rentrée 2006
De cette rentrée-là, on n’en veut pas !

Le constat est rapide et désolant : la rentrée 2006, c’est l’entrée en
vigueur ou la confirmation de dégradations sans précédent dans
l’Education Nationale. L’exemple le plus frappant étant l’annonce de la
suppression de 8500 postes pour cette année. Preuve que le renoncement
au service public d’éducation de qualité (et aux services publics en
général) voulu par un gouvernement à la solde du MEDEF va bon train.
Que
les conséquences concrètes de cette politique, en plus des baisses
spectaculaires de postes, s’enracinent un peu plus chaque rentrée dans
tous les aspects de nos métiers et façonnent une école dont le rôle de
reproduction sociale est désormais ouvertement assumé par le monde
politique.
Et qu’il est temps, pour nous, de réagir.

Premier degré
Le personnels ne sont plus remplacés. La globalisation a eu pour effet
la fermeture ou la non ouverture de classes et menace la scolarisation
des 2 ans. Avatar de la Loi Fillon, la Marseillaise doit maintenant y
être enseignée...

Second degré
Cette rentrée doit voir la mise en place de la " note de vie scolaire
".
Rejetée par les professionnels et les parents d’élèves, véritable
retour du " zéro de conduite ", elle constituera une double peine pour
les élèves en difficulté (l’absentéisme, le respect du règlement
intérieur et l’implication dans la vie de l’établissement étant les
trois critères de cette évaluation-sanction). Elle sera mise en place
par le Principal du collège, sur proposition du professeur principal.
Comme dans le Premier degré, les places continueront à manquer dans les
structures d’enseignement adapté pour les élèves en difficulté.
ZEP
La mise en place des EP1 a constitué une baisse généralisée des moyens
et signifie l’arrêt de mort de l’Education Prioritaire par la sortie
progressive d’un grand nombre d’établissements du dispositif. Les
moyens
impartis, insuffisants, dans les établissements EP1 sont inadaptés au
travail en équipe développé dans les ZEP.
D’une manière générale, cette rentrée voit l’application d’un cumul de
mesures des politiques de régression sociale, éducatives, et le
développement des politiques répressives et sécuritaires par les effets
conjugués de la Loi sur l’(In)Egalité des Chances, de la loi Fillon, la
décentralisation et du plan de cohésion sociale : l’apprentissage
junior, travail de nuit dès 15 ans, le socle commun des connaissances,
la loi de prévention de la délinquance, le contrat de responsabilité
parentale... Toutes ces mesures visant à précariser, fliquer et
culpabiliser un peu plus les familles des classes populaires.
Précarité
Le licenciement des collègues précaires était programmé dès le 9 juin
pour les enseignants de lycée, le 23 Juin dans les collèges... De
nombreux collègues contractuels n’ont perçu aucune indemnité pendant
les
mois de juillet et août. La précarité inacceptable qui touche nos
collègues constitue un nivellement par le bas sans précédent, elle est
la pierre angulaire de la casse des statuts souhaitée depuis longtemps.
La Vie Scolaire en est l’exemple concret. Depuis la fin du statut de
MISE, de nombreux contrats chaque fois plus précaires et moins
rémunérés (AE, EVS, assistants pédagogiques) ont été créés.

Conditions de travail
En plus de la surcharge de travail que représente pour les enseignants
les suppressions de postes dans l’enseignement spécialisé, on nous
demande de travailler plus sans être payés, sous le prétexte fallacieux
de continuité du service public (remplacements obligatoires dans le
Second Degré) ou de solidarité inter-générationnelle (lundi de
Pentecôte). A quoi il faut ajouter les deux journées de pré-rentrée non
rémunérées dans le Premier Degré... Là aussi, ce qui est sous-jacent,
c’est la casse des statuts...

Salaires
Tandis que nos salaires stagnent, les impôts locaux pour financer la
décentralisation augmentent, les impôts sur le revenu, eux, ne
baissent
que pour les classes aisées...Et les prix à la consommation des produits
de premières nécessité (gaz, bouffe, loyers, etc.) explosent.

Elèves sans papiers
Cet été, des familles des élèves sans papiers et leurs familles ont été
expulsées. La mobilisation autour du RESF a certainement permis
d’éviter
le pire. Mais cela ne doit pas nous faire oublier le fait que la
situation inhumaine vécue par les enfants sans papiers est la même pour
les adultes sans enfants. Ils ne doivent pas être absents de nos débats
et de nos revendications.

Sur tous ces sujets, mobilisons-nous au sein de nos établissements :
parlons-en lors des heures d’information syndicales et des Assemblées
Générales des personnels. Refusons d’être des délateurs et le
prolongement de politiques de casse sociale. Soyons attentifs aux
prochaines journées appelées par les intersyndicales afin de nous les
approprier et d’y apporter nos propres revendications pour une autre
école.

· Pas une seule expulsion d’élève ni de leur famille. Avec le Réseau
Education Sans Frontières , mobilisons nous dès maintenant,
votons la grève en cas d’expulsion !
· Pas un seul licenciement de précaire, réemploi
et titularisation de tous.
Arrêt du recours à l’emploi précaire.
· Remplacements assurés par
des personnels statutaires.
· Arrêt des remplacements obligatoires de courte durée dans le Second
Degré
· Retrait du dispositif EP1
· Attribution des moyens à la hauteur des besoins exprimés par les
personnels et les parents.
· Refus de la note vie scolaire, et de toute délation.