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Roland Veuillet : communiqué SUD-Education

Publie le samedi 1er novembre 2003 par Open-Publishing

Communiqué de Sud-éducation Gard, Nîmes, le 24 octobre 2003.

Nous adressons ce jour une demande d’audience au Ministre de l’Education Nationale pour demander l’annulation de la sanction portée à l’encontre de notre collègue Roland VEUILLET.

Rappelons brièvement le dossier :

  en janvier 2003, Roland VEUILLET, Conseiller Principal d’Education au lycée Dhuoda de Nîmes, est en grève reconductible avec les surveillants et emplois jeunes du Gard, dont le collectif est basé justement sur ce lycée.

  Des pressions sont exercées par les directeurs sur les surveillants grévistes pour qu’ils reprennent le travail (convocations individuelles, appels téléphoniques). La grève des surveillants affecte le fonctionnement de l’internat. La responsabilité de la surveillance de l’internat, dans ces conditions, incombe réglementairement au chef d’établissement : il peut soit décider de la fermeture éventuelle, soit décider que sa surveillance sera assurée par les personnels de l’équipe de direction (en nombre suffisant dans ce lycée).

  Le chef d’établissement a choisi de faire remplacer les surveillants grévistes par des Maîtres au Pair, (élèves du lycée, majeurs, logés et nourris gratuitement) non habilités légalement à assumer seuls la surveillance de l’internat. Roland VEUILLET s’y est « opposé » … en demandant simplement à la direction un ordre écrit…qui n’a jamais été donné.

  Le 30 janvier 2003, à plusieurs reprises dans la journée et la soirée, on a pu assister à de très fortes pressions exercées par la direction, et incitées publiquement à être reprises par d’autres, à l’encontre « du CPE gréviste ».

  Le lendemain soir, sur la base d’un rapport du proviseur ne mentionnant exclusivement que les activités syndicales de R.VEUILLET (distribution de tract, prosélytisme…) , le recteur prenait la décision de suspendre celui-ci de ses fonctions. La grève des surveillants, prémisses du vaste mouvement du printemps 2003, cessait quelques jours après la suspension du CPE.

  Le 15 avril, le conseil de discipline s’est réuni : au cours d’une audience de 9 heures, tous les éléments à charge ont été démontés les uns après les autres, faisant apparaître clairement le caractère anti-syndical de la mesure. Les commissaires paritaires représentant les personnels ont voté contre toutes les sanctions proposées par le recteur. La commission n’étant que consultative, le recteur a proposé la mutation d’office hors académie.

  Sur la base d’un Procès Verbal du conseil de discipline que nous contestons largement (nombreuses « erreurs » de transcription, omissions, pièces essentielles lues en audience et non jointes en annexes, ce compte-rendu déforme la réalité de l’audience, il doit être corrigé ), le Ministre a décidé de muter Roland VEUILLET à Lyon, à 300 km de ses enfants, ajoutant ainsi à la répression syndicale un déni stupéfiant du droit des pères.

  L’annonce de la sanction, intervenue le 3 juin, est tombée à point nommé au moment où des incertitudes planaient sur le déroulement du baccalauréat, et où le ministère menait campagne contre les grévistes, informant la presse du panel des sanctions applicables…

  Enfin, dernier élément permettant de comprendre l’acharnement de l’administration contre Roland VEUILLET : celui-ci a déposé plusieurs recours contre la direction du lycée, concernant le vote en Conseil d’Administration d’une Plate-Forme Technologique (inaugurant par avance la décentralisation et l’assujettissement de l’enseignement technologique au patronat local). Ce vote s’est déroulé de façon non réglementaire ; la direction a fourni, pour le justifier, un écrit non conforme à la réalité, ce qui est particulièrement grave. L’affaire est pendante devant les tribunaux.

Pour protester pacifiquement et symboliquement contre la répression syndicale, Roland VEUILLET réitère son Marathon d’août . Cette fois il se rend de Lyon à Paris en courant : départ de Lyon le jeudi 23 octobre à 11h devant le rectorat, arrivée à Paris le lundi 3 novembre à 18 h devant le ministère.

Nous appelons à ces deux rassemblements, et souhaitons être reçus en audience par le Ministre à cette occasion.

Sud-Education Gard