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Déclaration de Marie-George BUFFET à propos des langues de France

Publie le dimanche 25 mars 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

Déclaration de Marie-George BUFFET, candidate de la Gauche Populaire et Antilibérale à propos des langues de France, à l’occasion de la manifestation de Béziers du 17 mars en faveur de l’occitan

(François LIBERTI, Député de l’Hérault a fait part de ce message aux manifestantes et manifestants)

* * *

« Il y a urgence à définir et se donner les moyens d’une véritable politique linguistique dans le cadre de notre pays.

Les langues et cultures « régionales » de France sont, à côté du français, langue nationale commune, dont il convient d’impulser la valorisation face aux menaces d’hégémonisme grandissant de l’anglais, une composante forte de la richesse culturelle de ce pays.

Défendre partout la diversité culturelle : c’est aussi en cohérence avec ce principe qu’il faut prendre en compte la richesse du patrimoine vivant que représentent les langues et cultures régionales de France, qui doit s’accompagner des moyens législatifs et financiers nécessaires pour leur mise en valeur et leur développement, en particulier dans les domaines de l’enseignement, de la recherche, de la culture et de la communication.

Dans le cadre de leurs compétences respectives, l’Etat et les collectivités territoriales ne sauraient se soustraire à leurs obligations.

De nouvelles mesures sont à prendre, budgétaires, réglementaires, législatives, après concertation avec l’ensemble des associations et collectivités concernées, surtout après la période de détérioration considérable constatée depuis 4 ans.

Pour l’enseignement, un recrutement d’enseignants à la hauteur des besoins doit être mis en place (CAPES du secondaire et enseignement bilingue), déjà pour répondre aux besoins exprimés : ces nouvelles mesures seront accompagnées de l’information indispensable en direction des populations d’élèves concernées, étant donné le principe de non-obligation.

En matière de création culturelle et de communication, il s’agira de sortir aussi par le haut des inégalités et graves insuffisances actuelles, en tenant compte de la diversité des situations de chaque aire linguistique et culturelle.

Une nouvelle loi est, pour le moins, indispensable et urgente, accompagnée des règlements et financements nécessaires.

C’est dans cette perspective que Marie-George BUFFET appelle au succès de la manifestation de Béziers du 17 mars, en faveur de l’occitan. »

Messages

  • Et bien voila une déclaration de Marie George Buffet qui va dans le bon sens et qui est pleine de bon sens , le bilinguisme etant par ailleurs du plus grand interet pour le jeune enfant quant à la structuration de sa capacité d’assimilation , au cours de sa scolarité .
    Et ce qui est valable pour l’occitan , l’est pour le basque , le catalan , le breton ou le créole !

    merci à marie george pour cette prise de position .

    claude de Toulouse .

    • ...à côté du français, langue nationale commune...

      Dans sa grande clairvoyance, MGB a apporté une précision indispensable.

      On sait très bien que certains voudraient transformer le créole (réunionnais notamment) en langue nationale ! Et ils sont prêts à passer outre l’avis de la population concernée s’ils en ont l’opportunité.

      C’est pour cette raison, entre autres, qu’on observe des comportements étranges de certains petits partis locaux, à inspiration indépendantiste, à l’occasion des élections nationales et surtout de celle qui arrive. Certains sont prêts à TOUT pour forcer cette "opportunité". On voit bien qu’ils ne reculent devant rien, ils vont même jusqu’à faire ami-ami avec Sarkozy alors que leur supposée idéologie est à l’opposé de celle de cet inquiétant - le mot est faible - homme politique.

      JPF (Saint-Denis)

  • En termes de diversité culturelle ne pas oublier à côté de l’occitan, du basque, du breton, etc. la langue oubliée qu’est la langue des signes. Langue oubliée dans les langues de France ou autrement dit pratiquée en France. Langue oubliée parce que pour certains linguistes cette langue qui a sa grammaire, sa syntaxe n’est pas une langue.
    A ne pas oublier surtout dans un contexte ou du fait de la loi d’intégration des handicapés dans l’Education nation, les personnes sourdes nées de parents entendants (soit les 3/4) n’ont plus de possibilité de pratiquer au quotidien cette langue. A ne pas oublier même si les personnes sourdes ne représentent qu’1% de la population, parce que considérer le chiffre en %, c’est avoir une attitude bureaucratique, alors qu’il s’agit d’une partie d’humanité dont la diversité culturelle est trop souvent méconnue - voire déniée.
    Odette Toulet

  • Belle déclaration de Marie-Georges Buffet, qui nous laisse néammoins sur notre faim car elle reste silencieuse sur deux points essentiels .

     Marie-Georges Buffet est-elle pour la ratifcation de la Charte Européenne sur les Langues Régionales et Minoritaires, que seules la France et la Grèce, pays ô combien centralisés, n’ont pas ratifié aujourd’hui en Europe ?

     Si oui, est-elle favorable à l’amendement de l’article 2 de la constitution qui, en ne reconnaissant que le français dans la République, empêche aujourd’hui la reconnaissance des langues régionales de France, et par exemple, l’intégration des écoles bilingues associatives pratiquant l’enseignement par immersion linguistique comme Diwan, en Bretagne ou Seaska au pays basque ?

    Nicolas Sarkozy s’est clairement affirmé contre ces propositions. François Bayrou et Dominique Voynet clairement pour. On aimerait que Ségolène Royal précise sa position. Il en de même pour Marie-Georges Buffet.

    Il nous reste encore 4 semaines avant de choisir notre bulletin de vote !

    Plus d’information sur ce sujet sur le site ouiaubreton dans un article publié hier soir "Quatre semaines avant les élections présidentielles, que disent les candidats sur les langues régionales ?"

    • Face aux grands enjeux du monde et de la France vous vous déterminez à partir de ces petites préoccupations locales ? Je comprends que le sujet puisse passioner, mais il faut en relativiser l’importance non ?

      En tout cas, se déterminer uniquement à partir de cela c’est se mettre de sacrées oeuillères et surtout c’est dire qu’au fond, la politique nationale , les solutions à la pauvreté, au chomage, la marche vers le socialisme, la paix dans le monde, bref tout cela on en a rien à faire en fait, ....

      Jips

  • Bonjour,

    Nous nous félicitons de la prise de position de Marie-George sur la nécessité d’une véritable politique linguistique pour notre pays. Nous ajoutons : une politique linguistique à la fois efficace et équitable. Ces deux exigences sont fondamentales, elles sont aussi conciliables.
    En complément de la nécessaire promotion des langues régionales de France et de la reconnaissance de la langue des signes, voici nos propositions de composantes pour cette politique linguistique :

    === au niveau de la France : " Créer les moyens d’une véritable politique de la diversité "
     ne plus imposer les langues vivantes 1 et 2 selon les possibilités de poursuivre ces langues au collège ou au lycée. Par exemple une école primaire ne propose pas l’italien parce qu’il n’y a pas de collège qui a l’italien en 6e. Il faut permettre à la demande de se créer, en menant une politique de l’offre.
     espéranto au bac (option, épreuve écrite, coût nul). Traditionnellement, le Parti Communiste Français a longtemps porté cette revendication justifiée, une mesure que l’ensemble de la communauté espérantophone attend depuis 100 ans déjà. Il serait temps que le PCF et la gauche tout entière la reprennent.
     étude du rôle propédeutique (aide pour apprendre les autres langues) de l’espéranto comparé à l’anglais.
     garantir le droit des salariés à travailler en français

    === au niveau européen " Faire respecter les droits linguistiques "
     ne pas privilégier la langue d’une minorité pour l’accès à l’information (la plupart des informations sont disponibles d’abord en anglais, voire ne sont jamais traduites) ; garantir l’accès à l’information dans sa langue nationale
     remettre en cause l’anglicisation des cours d’université (processus de Bologne)
     interdire toute discrimination à l’embauche fondée sur la langue
     demander une politique de redistribution des coûts linguistiques (rapport Grin)
    (17 milliards d’euros de transferts annuels au profit du Royaume-Uni en raison de l’hégémonie de la langue anglaise)
     compléter le rapport Grin avec les coûts culturels, pour l’identité européenne ...

    Aleks KADAR

    Vice-président Relations Extérieures de l’association Espéranto-France

    www.esperanto-france.org