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Les anticorrida sortent les piques

Publie le lundi 20 août 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Les mouvements de lutte contre les courses de taureaux se mobilisent et multiplient les manifestations durant les ferias.

de CAROLE RAP

La lutte anticorrida s’accélère. Avec, cet été, un front uni des associations et militants pour une multitude d’actions spectaculaires.

Ainsi, le 14 août, l’ancienne star du porno Zara Whites manifeste devant les arènes de Dax (Landes) aux côtés d’une cinquantaine de sympathisants, à l’appel du Crac (Comité radicalement anticorrida), en partenariat avec d’autres associations, telle la Flac (Fédération des luttes pour l’abolition de la corrida) et la SPA. Radios, télés et presse écrite diffusent l’information.

Le même jour, du côté de la Méditerranée, l’Alliance anticorrida, basée à Nîmes (Gard), mène une « campagne aérienne ». Un avion traînant une banderole « Fuyons les corridas ! » survole les villes taurines du littoral languedocien, dont Béziers (Hérault), où la feria bat son plein.

Le 11 août, le Crac publie un communiqué de deux pages dans l’hebdomadaire Marianne. Sous le titre « Abolir la corrida, préserver l’enfance », ­cette association située en Dordogne liste une partie des 600 personnalités qui ont signé sa pétition. Ecrivains, musiciens, politiques, comédiens, scientifiques, tous demandent « l’abrogation de l’alinéa 3 de l’article 521.1 du code pénal, qui tolère que des sévices graves et des actes de cruauté soient infligés à des animaux sous couvert de tradition locale ». Parmi eux, la doyenne des comédiennes françaises, Paulette Dubost (96 ans). Elle explique : « Je suis contre les corridas depuis que j’ai tourné le film Taxi, roulotte et corrida en 1958. » Ou le médiatique urgentiste Patrick Pelloux, qui raconte avoir été « traumatisé depuis que [son] oncle l’a forcé, petit, à assister à une boucherie immonde du pauvre taureau massacré ».

Certains vont plus loin. Après Francis Cabrel, qui dès 1994 chante le désespoir du taureau dans la Corrida, c’est au tour de Renaud de mettre en musique la cause antitaurine dans son album de 2006, Rouge Sang : « Entre ce sang qui coule sur le sable de l’arène / Et fait vibrer la foule, barbare, inhumaine »… Lors de sa récente tournée, le chanteur a même offert un stand au Crac. L’association, qui a pu y faire circuler sa pétition, annonce avoir déjà atteint 200 000 signatures.

Censure. Autre événement cet été, le refus par le Bureau de vérification de la publicité d’un spot télé de la SPA auquel Renaud, encore lui, avait prêté sa voix. Les images et mugissements d’un taureau à l’agonie ont été jugés trop durs pour le public… Effet positif de cette censure : « Plus de 165 000 visionnages sur Internet », souligne la présidente de la SPA, Caroline Lanty.

Mais qu’ont fait les anticorrida, qui se battent pourtant depuis des années (le Crac est né en 1991), pour qu’on parle tant d’eux aujourd’hui ? « Les combats qu’on choisit sont aussi ceux du président en exercice. Et j’ai une affection particulière pour le combat antitaurin », répond Caroline Lanty, qui a pris la présidence de la SPA en novembre 2006.

Jouant sur « la visibilité et la force de la SPA », cette avocate de 27 ans affirme un « soutien total aux autres associations sur ce combat-là ». D’où la manif de Dax, « la première fois qu’il y a un front uni officiel », se félicite la présidente du Crac, Patricia Zaradny. D’où la coopération du Crac, de la Flac et de l’Alliance anticorrida dans la cyberaction lancée par la SPA contre la censure du spot publicitaire.

Côté finances, les associations s’entraident. Le Crac, qui affiche 2 500 adhérents et donateurs, est financé en majorité par d’autres associations. La SPA cotise à la Flac et a participé à l’achat de la double page dans Marianne.

Le côté paillette contribue aussi à leur notoriété. « Avant on était un peu méprisés. Maintenant, quand les gens voient les personnalités qui nous soutiennent, ça impressionne », analyse Thierry Hély, du Crac. La SPA joue aussi la carte des stars, avec la championne de patinage artistique Surya Bonaly. Le 13 août, cette dernière écrit à Nicolas Sarkozy en lui proposant de le rencontrer aux Etats-Unis, où elle vit, pour évoquer le spot censuré et demander l’interdiction des arènes aux moins de 15 ans. Le Président décline l’invitation mais lui répond : « Je veillerai à ce que [cette] demande soit étudiée par le gouvernement. »
Agir sur les lois, c’est justement l’objectif des associations, qui préfèrent désormais le lobbying politique aux actions devant les tribunaux, « toutes perdues car il y a toujours ce côté flou de la tradition locale dans l’alinéa 3 », comme l’explique Patricia Zaradny, la présidente du Crac.

Tercio. En mars, le Crac a donc remis aux 785 députés européens un DVD, Alinéa 3, montrant les trois actes de la corrida, tercio de pique, tercio de banderilles et tercio de mort. « Quand les gens savent ce qui se passe, ils réagissent et le nombre de nos adhérents augmente », assure Patricia Zaradny.

Ces actions modifieront-elles la donne ? « Non », répondent les aficionados réunis pour la dernière corrida d’août à Béziers. « C’est comme Greenpeace, ils font des actions coup-de-poing et, le reste de l’année, plus rien », dit Jean-Pierre, 51 ans, qui a vu sa première corrida à six ans. « Sous couvert de la tradition, les corridas génèrent trop d’argent, ça ne peut pas changer », estime Julien. « Si on en entend davantage parler, c’est parce qu’ils savent se servir des médias », croit savoir Franck, 24 ans, tee-shirt blanc et bandana rouge.

http://www.liberation.fr/actualite/societe/272923.FR.php

Messages

  • et pendant ce temps là dans l’huma on lit, de temps à autres, des rapports de corrida vantant les mérites du toréro...

    • Hé oui 82-17, comme quoi y a du boulot hein !!! Pourtant peut-on vraiment concevoir une société digne d’être vécue, c’est-à dire où l’économie est pensée et appliquée pour le bien être et l’épanouissement social, culturel et humain de TOUTES les couches de la société à partir des plus défavorisés, sans y inclure les animaux et l’environnement dans une gestion responsable et équilibrée de l’agriculture et de l’élevage et dans le simple respect du principe de Vie qui est bien antérieur à l’apparition de l’Homme sur cette planète.

      Il n’est plus possible de tout sacrifier à la notion de profit dans tous les aspects de nos sociétés humaines dites "civilisées et évoluées", créant productions agricoles anarchiques, donc gaspillages, élevages intensifs en batterie où les animaux vivent dans la souffrance la plus intolérable avant d’être abattus d’une façon immonde dans les abattoirs,

      et d’autres comme le taureau exploité et livré en pâture à la survivance d’une coutume décadente et sacrificielle de torture jusqu’à la mort juste pour magnifier "la force" et le prétendu courage de ce "héros tricheur" : le matador et à travers lui le mâle humain . C’est indigne de l’être Humain évolutif par nature et indigne quand elle en fait l’apologie, d’une presse qui se respecte, car se faisant on cultive et perpétue dans les mentalités humaines d’aujourd’hui (public afficionados) les graines de la violence, de l’inconscience, de l’égoïsme et de la cruauté qui existent malheureusement en germes dans la nature humaine et que certains (les mêmes quelquefois) combattent pourtant si fort quand ils se projettent et s’appliquent à l’échelle de l’organisation de la société et du monde pour le malheur de quelques 6 à 7 milliards d’êtres humains.

      Un parti politique révolutionnaire de notre temps devrait élargir sa réflexion d’une manière plus active et conséquente à tous les aspects actuels de la société d’aujourd’hui, au delà de "l’humain par l’humain et pour l’humain" pour approfondir les implications des conditions de vie et d’élevage des animaux, et des choix d’aliments cultivés dans l’agriculture comme des techniques employées, dans leurs répercussions sur le plan de la santé et de la dégradation des rapports que les humains ont entretenu depuis les origines avec la Nature et les animaux.

      On est bien loin du respect sacré et majestueux autant que sensible des indiens d’Amériques devant un bison libre qu’ils allaient abattre et après sa mort, pour leur nourriture indispensable d’êtres omnivores et leurs vêtements protecteurs. Où en sont nos mentalités d’aujourd’hui ? à la fois elles évoluent dans le bon sens pour de plus en plus de gens et à la fois d’autres freinent des 4 fers, de peur d’évoluer trop vite, sans doute, vers un peu plus d’amour et de tendresse ... Allez savoir pourquoi, surtout quand il s’agit de gens qui n’en tirent pas des profits financiers eux-mêmes....

      Et quelques fois d’ailleurs, on se dit que le capitalisme a bon dos, quand il suffirait d’un peu de bonne foi, d’intelligence du coeur et d’humilité pour réaliser que certains comportements peuvent déjà commencer à changer pour peu que nous nous ouvrions à de nouvelles perspectives plus proches des vrais valeurs de respect de la vie et de responsabilité protectrice qui nous incombe vis à vis de notre environnement.

      Cela aiderait incontestablement pour tout le reste, c’est ça notre vrai puissance, ce n’est pas un simulacre de combat qui n’a rien de loyal, ni la violence imposée par l’homme au toro innocent, ni le sang du taureau sur sa croupe ni ses cris de souffrance, ni ses cornes coupées, ni les tortures infligées par l’homme, ni les habits de lumière ni les reins "fièrement" cambrés , ni le coup de poignard vrillé dans le coup du taureau à terre et vomissant son sang, ni les mutilations du vaillant animal, symboles de puissance et de virilité.... Pauvres de nous !!!

    • Olé, allez voir ce qui se passe dans les abattoirs, devenez vite végétariens car c’est tres dur de voir les betes sentir la mort pendant des heures.
      Le toro de combat vit 4 ans en toute liberté et cela représente que quelques centaines de toros.

      Allez voir aussi la souffrance humaine dans les hopitaux ou on refuse la mort a des malades qui la reclament.

      vos lecons d’humanisme sont lassantes.

    • Les prétextes de ceux qui sont pour la corrida sont lassants !

      Ces arguments ils les utilisent depuis toujours. Mais ils ne sont guère recevables car seule la corrida propose un spectacle basé sur la cruauté, le voyeurisme sadique et la bassesse.

      Les leçons d’humanisme sont absolument nécessaires pour ces gens-là et ne seront jamais de trop. En plus de nos manifestations, il nous faut les torturer... à coup de leçons d’humanisme !

      Vachette

    • Qui vous dit que nous cautionnons les abattoirs ?
      Beaucoup d’entre nous, défenseurs des animaux, deviennent végétariens car il est impossible d’avaler des produits carnés lorsqu’on est impliqués dans la lutte contre la souffrance animale. Avant d’être de la viande, cette nourriture était un animal vivant.

       Vous trouvez que la " liberté " du toro de combat, pendant 4 ans, justifie sa torture et sa mise à mort ? Quel mépris du vivant !

      La misère humaine ne nous est pas étrangère, nous sommes confrontés à elle comme tout le monde, et sans doute vais-je vous surprendre, nous la combattons aussi, car toute souffrance est révoltante celle de l’animal comme celle de l’homme.

      ilios.c